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Bibliothèque publique juive

La Bibliothèque publique juive, ou BPJ, est une bibliothèque publique à Montréal, Québec fondée en 1914. La BPJ détient la plus grande collection de prêt en Amérique du Nord consacrée à la culture juive[1]. D’orientation séculière et ouverte à tous, la bibliothèque combine à la fois les services d’une bibliothèque de quartier et des services destinés aux chercheurs. La BPJ a été depuis ses débuts un lieu de regroupement important pour la communauté juive de Montréal. De nombreux écrivains importants ont fréquenté la bibliothèque, dont Chava Rosenfarb, Irving Layton, Mordecai Richler et Rokhl Korn[2]. Aujourd’hui, la bibliothèque compte environ 5 200 abonnés[3].

Bibliothèque publique juive
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Bibliothèque publique, bibliothèque juive
Siège
Pays
Coordonnées
45° 29′ 21″ N, 73° 38′ 11″ O
Organisation
Site web
Carte

Histoire

La BPJ a été fondée en 1914 sous le nom de la Yidishe-folks-biblyotek. Ses premiers lieux étaient sur la rue Saint-Urbain à Montréal, dans le quartier juif qui se formait rapidement autour du boulevard Saint-Laurent de cette ville à l’époque. Sa création a consolidé les collections de plusieurs petites bibliothèques qui existaient déjà dans la communauté juive de la ville. On compte parmi celles-ci les collections du groupe ouvrier marxiste Poale Zion, du groupe sioniste Dorshei Zion, de l’organisme communautaire l’Institut Baron de Hirsch et de la salle de lecture de Hirsch Hershman[4].

Le poète Abraham Moses Klein à la Bibliothèque publique juive en 1945

Les premiers usagers de la BPJ étaient des immigrants juifs ashkénazes, principalement de langue maternelle yiddish, mais souvent polyglottes. Les offres de la bibliothèque à l’époque reflétaient le désir de cette communauté à la fois de préserver leur culture et de s’intégrer dans la société canadienne. Sa collection était déjà multilingue et incluait plusieurs traductions en yiddish d’œuvres littéraires d’autres langues. La BPJ invitait régulièrement des écrivains yiddish pour donner des conférences et des lectures. De plus, la bibliothèque offrait aux nouveaux arrivés des cours d’anglais et d’intégration dans le cadre de sa Folks Universitet[5].

La BPJ a déménagé en 1929 à des locaux en face du parc Jeanne-Mance. Elle y reste jusqu’en 1953, année où elle prend possession d’un édifice conçu pour ses besoins au 4499 avenue de l’Esplanade, à l’intersection de l’avenue du Mont-Royal. Il faut une campagne de financement de huit ans pour achever la construction du bâtiment qui sert également de centre communautaire. Conçu par l’architecte Harry Mayerovitch, il comprend un auditorium, une galerie d’art et plusieurs salles de classe et de réunion[6].

Le , Jean-Noël Tremblay, ministre des Affaires culturelles, renomme le bâtiment en tant que l'annexe Ægidius-Fauteux de la bibliothèque Saint-Sulpice[7]. En 2007, cet espace est converti par la Compagnie Marie Chouinard en lieu de diffusion et de création de danse contemporaine.

La BPJ a déménagé à ses lieux actuels sur le chemin de la Côte-Sainte-Catherine dans le quartier de Côte-des-Neiges en 1966[4]. Ce déménagement reflétait un désir de mieux servir la communauté juive, qui migrait en grand nombre vers l’ouest de l’Ile de Montréal à l’époque[8]. Aujourd’hui, la BPJ partage un campus avec plusieurs organismes communautaires et culturels juifs, dont le Centre Segal des arts de la scène, la Fédération CJA, le Musée de l’Holocauste Montréal et la Sylvan Adams YM-YWHA[9].

Collections

Les collections de la BPJ comptent plus que 150 000 documents[10] et desservent Ă  la fois les chercheurs et le grand public. Les collections comprennent principalement des documents dans les cinq langues officielles de la bibliothèque, soit l’anglais, le français, l’hĂ©breu, le russe et le yiddish[11]. En conformitĂ© avec le mandat de la bibliothèque, 75% des documents portent sur des sujets liĂ©s au judaĂŻsme. Notamment, la BPJ s’abonne Ă  plusieurs pĂ©riodiques dans ses cinq langues officielles et compte une collection considĂ©rable de CD de musique juive. L’autre 25% des documents inclut des Ĺ“uvres de fiction, des films sur DVD et d’autres ouvrages d’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral[3]. La BPJ compte Ă©galement plus que 30 000 documents pour les jeunes dans le cadre des collections de sa Bibliothèque pour enfants Norman Berman. 75% des collections de la Bibliothèque pour enfants sont liĂ©es aux besoins d’apprentissage et aux intĂ©rĂŞts des enfants, et 25% sont sur des sujets liĂ©s au judaĂŻsme[12].

La BPJ a plusieurs collections spéciales. Sa collection de livres rares inclut un incunable datant de 1481 des œuvres Antiquités judaïques et Guerre des Juifs de Flavius Josèphe, une copie datant de 1707 de l’œuvre Ma’aseh Toviyyah de Tobias Cohn[13], et un livre de prières de la communauté Beta Israel datant du XIXe siècle. On y retrouve également plusieurs grammaires hébraïques, ouvrages liturgiques, Talmuds, traités kabbalistiques, ainsi qu’une des collections les plus importantes au monde de livres Yizkor[14].

Les archives de la BPJ sont dĂ©diĂ©es Ă  la communautĂ© juive de MontrĂ©al. Ils comptent plus de 1 200 mètres de documentation textuelle datant d’à partir de 1775 et plus de 30 000 photographies datant d’à partir de la fin du XIXe siècle[15]. On y retrouve des fonds liĂ©s Ă  plusieurs figures qui ont marquĂ© le paysage culturel du Canada, dont l’impresario Sam Gesser, le poète Irving Layton et la syndicaliste LĂ©a Roback. De plus, on y retrouve les fonds de plusieurs organismes juifs montrĂ©alais, tels que l’école Talmud Torah Unis, les Écoles populaires juives et Peretz et la FĂ©dĂ©ration CJA[16].

Les archives de la BPJ sont recensées dans la base de données du Réseau canadien du patrimoine juif. Une part importante des archives a été numérisée et peut être visionnée sur le site Web de la base. Également, la bibliothèque numérise présentement sa collection de livres audio en yiddish lus par des résidents montréalais de langue maternelle yiddish pour pouvoir les rendre disponibles gratuitement en ligne. Cette collection, la plus grande de son type au monde, a été créée grâce à une initiative de la BPJ durant les années 1980 et 1990[1].

Références

  1. « Collections », sur Jewish Public Library
  2. Pierre Anctil, Bibliothèques québécoises remarquables, Montréal, Del Busso, (ISBN 978-2-924719-25-1), p. 177
  3. « FAQ / Ask us a question », sur Jewish Public Library
  4. « History », sur Jewish Public Library
  5. Pierre Anctil, Bibliothèques québécoises remarquables, Montréal, Del Busso, (ISBN 978-2-924719-25-1), p. 173-176
  6. Yves Desjardins, « Bibliothèque publique juive », sur Mémoire du Mile End, (consulté le )
  7. Bibliothèque Saint-Sulpice, « Bibliothèque Saint-Sulpice, 1844-1966 », Bulletin de la bibliothèque Saint-Sulpice, Montréal, vol. 1, no 1,‎ , p. 2 (ISSN 0523-5111, lire en ligne)
  8. Pierre Anctil, Bibliothèques québécoises remarquables, Montréal, Del Busso, (ISBN 978-2-924719-25-1), p. 178
  9. Adresse : 5151, chemin de la Côte-Ste-Catherine, Montréal
  10. Jewish Public Library, « À propos de nous », sur Jewish Public Library (consulté le )
  11. Jewish Public Library, « Mission de la bibliothèque juive - À propos de nous », sur Jewish Public Library (consulté le )
  12. « À propos de la bibliothèque des enfants », sur Jewish Public Library
  13. « Special Collections », sur Jewish Public Library
  14. Pierre Anctil, Bibliothèques québécoises remarquables, Montréal, Del Busso, (ISBN 978-2-924719-25-1), p. 178-179
  15. « Collections - Archives », sur Jewish Public Library
  16. Pierre Anctil, Bibliothèques québécoises remarquables, Montréal, Del Busso, (ISBN 978-2-924719-25-1), p. 179

Voir aussi

Articles connexes

  • David Rome, ancien directeur de la bibliothèque de 1953 Ă  1972

Liens externes

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