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Mordecai Richler

Mordecai Richler, né le à Montréal et mort le dans la même ville, est un écrivain, romancier, essayiste et scénariste canadien.

Mordecai Richler
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  70 ans)
Montréal
SĂ©pulture
Nationalité
Formation
Activités
Enfants
Noah Richler (en)
Daniel Richler (en)
Emma Richler (en)
Martha Richler (en)
Jacob Richler (en)
Autres informations
Distinctions
Prix du Gouverneur général : romans et nouvelles de langue anglaise ()
Liste détaillée
Prix du Gouverneur général : romans et nouvelles de langue anglaise ()
Prix Giller ()
Compagnon de l'Ordre du Canada ()
Allée des célébrités canadiennes ()
Docteur honoris causa de l'Université McGill
Prix littéraires du Gouverneur général
Canadian Library Association Book of the Year for Children Award (en)
Bourse Guggenheim

Biographie

Né à Montréal, au Québec, Mordecai Richler grandit au 5257, rue Saint-Urbain, au cœur du Mile End, un quartier populaire qui sert de décor à ses œuvres et qui a été l'hôte de plusieurs générations d'immigrants juifs au début du XXe siècle. Il étudie à l'école secondaire Baron Byng est a souvent fait référence à Baron Byng dans ses écrits, nomme parfois Fletcher’s Fields High[1]. Il fréquenta l’université Sir George Williams (qui fait maintenant partie de l’université Concordia). Dans les premières années de sa vie, il vit et écrit en Angleterre mais revient au Canada en 1972.

Il est l'auteur de dix romans, parmi lesquels Barney's Version (en) (1997), Solomon Gursky Was Here (en) (1989), Cocksure (en) (1968), et L'Apprentissage de Duddy Kravitz (The Apprenticeship of Duddy Kravitz, 1959), de nombreux scénarios, des essais, des livres pour enfants comme la collection des « Jacob Two-Two », et plusieurs ouvrages d’histoires non fictionnelles[2]. Son livre le plus récent est On Snooker. Un choix d’essais, de dépêches de la vie sportive Sporting Life ont été publiés en .

En 1990, il remporte le Prix des Ă©crivains du Commonwealth (en)[3] et il est fait compagnon de l'Ordre du Canada en 2001, quelques mois avant sa mort dans la mĂŞme ville Ă  l'âge de 70 ans.

Dans l’œuvre romanesque de Mordecai Richler, la description avec humour des petits financiers juifs de quartier et des petits « gangsters » ratés lui a valu d’être taxé d’antisémitisme par sa propre communauté[4].

Animé par un goût irrépressible de la provocation, Mordecai Richler se délecte à critiquer sa propre communauté, de même que les Canadiens anglais et les Québécois francophones. Considéré par plusieurs comme l’enfant terrible de la société juive anglophone, Richler se plaît à « remuer les bas-fonds historiques » selon l'écrivain et traducteur David Homel[5]. Richler revendique un rôle d’amuseur public reflétant les travers de la société à travers le miroir déformant de son humour[6].

Il publie aussi dans plusieurs journaux, notamment The National Post etThe Gazette. Ses chroniques au ton pamphlétaire sont souvent dirigées contre les lois linguistiques du Québec et le mouvement souverainiste.

Vue de la section adulte de la bibliothèque Mordecai-Richler à Montréal

La bibliothèque du Mile End porte depuis le nom de Mordecai Richler[7].

RĂ©compenses

Ĺ’uvres de fiction

  • The Acrobats (1954), aussi publiĂ© sous le nom Wicked We Love ()
  • Son of a Smaller Hero (1955)(fr) Mon père, ce hĂ©ros; nouvelle traduction de Lori Saint-Martin et Paul GagnĂ© (Fils d'un tout petit hĂ©ros), Éditions du BorĂ©al (2022)
  • A Choice of Enemies (1957) (fr) Le choix des ennemis
  • The Apprenticeship of Duddy Kravitz (1959) (fr) L'apprentissage de Duddy Kravitz ; nouvelle traduction de Lori Saint-Martin et Paul GagnĂ©, Éditions du BorĂ©al (2016)
  • The Incomparable Atuk (1963)
  • Cocksure (1968) (fr) Un cas de taille
  • The Street (en) (1969) (fr) Rue Saint-Urbain
  • St. Urbain's Horseman (1971) (fr) Le cavalier de Saint-Urbain ; nouvelle traduction de Lori Saint-Martin et Paul GagnĂ©, Éditions du BorĂ©al (2016)
  • The Apprenticeship of Duddy Kravitz, pièce de théâtre (1974)
  • Joshua Then and Now (1980) (fr) Joshua au passĂ©, au prĂ©sent ; nouvelle traduction de Lori Saint-Martin et Paul GagnĂ© (Joshua), Éditions du BorĂ©al (2015)
  • Joshua Then and Now, pièce de théâtre (1985)
  • Solomon Gursky Was Here (1989) (fr) Gursky ; nouvelle traduction de Lori Saint-Martin et Paul GagnĂ© (Solomon Gursky), Éditions du BorĂ©al (2015) (ISBN 978-2-36468-122-4)[8]
  • Barney's Version (1997) (fr) Le monde de Barney; nouvelle traduction de Lori Saint-Martin et Paul GagnĂ© (Le monde selon Barney), Éditions du BorĂ©al (2017)

Livres de jeunesse

Mordecai Richler s'est laissé convaincre par ses enfants, Daniel, Emma, Noah, Martha et Jacob, d'écrire quelque chose pour eux. Le résultat en a été Jacob Two-Two Meets the Hooded Fang (en). Ce conte a reçu en 1976, deux prix couronnant les livres d'enfants.

Le texte a été traduit en français, en finnois, en allemand et en néerlandais ; on l'a enregistré, on en a fait un film, on l'a lu à la radio et on l'a adapté pour en faire une comédie musicale. Les aventures de Jacob Two-Two se poursuivent dans deux autres contes, dont le plus récent, Jacob Two-Two's First Spy Case, a obtenu le prestigieux prix M. Christie en 1995.

  • Jacob Two-Two Meets the Hooded Fang (1975) (fr) Jacob Deux-Deux et le vampire masquĂ©
  • Jacob Two-Two and the Dinosaur (1987) (fr) Jacob Deux-Deux et le dinosaure
  • Jacob Two-Two and the Great Spy Case

Voyages

  • Images of Spain (1977)
  • This Year in Jerusalem (1994)

Essais

  • Hunting Tigers Under Glass: Essays and Reports (1968)
  • Shovelling Trouble (1972)
  • Notes on an Endangered Species and Others (1974)
  • The Great Comic Book Heroes and Other Essays (1978)
  • Home Sweet Home: My Canadian Album (1984)
  • Broadsides (1991)
  • Belling the Cat (1998)
  • On Snooker: The Game and the Characters Who Play It (2001)
  • Dispatches from the Sporting Life (2002)
  • Oh Canada! Oh Quebec! (en) (1992) (fr) Oh Canada! Oh QuĂ©bec! Requiem pour un pays divisĂ©
  • Un certain sens du ridicule, traduit par Dominique Fortier, Éditions du BorĂ©al, 2007

L’essai Oh Canada! Oh Québec! Requiem pour un pays divisé a paru en traduction française en , six mois après la version originale en anglais. L’ouvrage pamphlétaire dénonce entre autres choses le nationalisme franco-québécois, en particulier ses lois linguistiques. C’est un ouvrage polémique. Mordecai Richler nourrit une méfiance profonde à l'égard de tous les nationalismes. Cependant, anglophone dans un milieu francophone, il s'est fait le porte-parole d'une minorité anglophone du Québec par des accusations récurrentes de racisme à l'endroit de la majorité.

Anthologies

  • The Best of Modern Humor
  • Writers on World War II

Adaptations

Sur quelques livres

Solomon Gursky

Moses Berger est le fils de Bessie Finkelman et de L.B. Berger, poète méconnu ayant fini par travailler pour Bernard Gursky (Bernie), principalement à Montréal. L'année de la mort de Bernard Gursky (1898-1973), sa succession réveille les tensions familiales : ses enfants, Lionel, Nathan, Anita, les enfants de son frère Solomon (1899-1955), Henry et Lucy, les enfants de son autre frère Morrie (1901-), Barney et Charna, tous nés vers 1930.

L'empire commercial Gursky s'appuie sur l'hôtellerie (accompagnant l'avancée du chemin de fer Canadian Pacific), la vente de médicaments, le commerce de spiritueux, qui s'est développé à l'époque de la prohibition (au Canada comme aux États-Unis, 1917-1935).

La grande figure reste le grand-père Ephraïm (1817-1910), arrivé au Canada vers 1850, pionnier, colon, mineur, millénariste, bootlegger, peut-être rescapé de l'Expédition Franklin (1845) : HMS Erebus (1826), HMS Terror (1813), Territoires du Nord-Ouest, Saskatchewan, Yellowknife, Île du Roi-Guillaume, Saskatoon, Regina, Fort Whoop-Up (en), colonie agraire de Gloriana (1902-1903)... Déjà, un corbeau noir apparaît aux moments décisifs.

Moses, gurskyologue (p. 177), à partir de sa cabane des Cantons-de-l'Est, voyage beaucoup, parcourt le Canada et le monde, enquête sur l'histoire familiale, principalement pour reconstituer la vie de Solomon Gursky, «le diable de Solomon», dont l'avion a explosé en plein vol. Parmi les personnages secondaires : Béatrice, Izzy Garber, Kathleen O'Brien, Diana Morgan McClure, Sam Birnbaum Burns (et Molly), Sean Riley, Horace MacIntyre, Bert(ram) Smith, Shloime Bikinsky, Willy McGraw, Tim Callaghan, Ebenezer Watson, Harvey Schwarts, Gitel Kugelmass, Charley Lin, le capitaine Al Cohol, Jean-Jacques Martineau...

Une part de l'histoire du Canada est réinterprétée, en 600 pages, particulièrement l'histoire des Juifs au Canada. La judéité est présente, au moins dans certaines pratiques, et par de nombreuses formules en yiddish. Les quelques similitudes existant avec la Famille Bronfman seraient involontaires. La thématique du corbeau (la Raven, le Corvus Trust) pourrait être également liée à la mythologie des Amérindiens Haïdas.

Traductions en français

La maison d'édition québécoise Éditions du Boréal a annoncé en janvier 2015 qu'elle avait acquis les droits en langue française de cinq romans de Richler, y compris L'apprentissage de Duddy Kravitz[9].

Notes et références

  1. « Étude patrimoniale de l’ancienne école Baron Byng High School », sur Passerelles, (consulté le )
  2. Reinhold Kramer (trad. de l'anglais par Geneviève Deschamps), Mordecai Richler : Entre séduction et provocation [« Mordecai Richler: Leaving St. Urbain »], Québec, Les éditions du Septentrion, , 690 p. (ISBN 978-2-89448-673-3, OCLC 782103590)
  3. George L. Parker, « Les écrivains et leur milieu », sur L'encyclopédie canadienne, (consulté le )
  4. Kramer, Reinhold, 1959-, Mordecai Richler : entre séduction et provocation, Septentrion, impression 2011 (ISBN 978-2-89448-673-3 et 2-89448-673-1, OCLC 937839834, lire en ligne), p. 170
  5. « Mordecai Richler entre la satire et la provocation » [Archive radiophonique], sur http://archives.radio-canada.ca, (consulté le )
  6. Article sur Literary Montreal(en)
  7. « Une bibliothèque en hommage à Mordecai-Richler » (consulté le )
  8. « blogs.lexpress.fr/les-8-plumes… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  9. « Pourquoi il faut lire Mordecai Richler en 2015 », sur Radio-Canada.ca, (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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