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Bibliopégie anthropodermique

La bibliopégie anthropodermique est la pratique qui consiste à relier des livres avec de la peau humaine. Demeuré rare et confidentiel tout au long de son histoire, cet usage, qui serait né dans les cercles médicaux européens, est attesté au moins depuis le XVIIIe siècle ; il connaît son plein essor au XIXe siècle avant de perdurer au début du siècle suivant et de disparaître avec la Seconde Guerre mondiale.

Livre relié en peau humaine par Marcelin Lortic à la fin du XIXe siècle pour le médecin et bibliophile français Ludovic Bouland (1839-1932) (Wellcome Library)[1] - [2].

Étymologie et usage du terme

Le mot « bibliopégie », formé à partir des termes empruntés au grec ancien βιβλίον / biblíon (« livre ») et πήγνυμι / pḗgnūmi (« réparer, renforcer »)[3], désigne l'art de la reliure[4].

L'adjectif « anthropodermique », composé du préfixe ἄνθρωπος / ánthrōpos (« être humain ») et du suffixe δέρμα / dérma, (« peau »)[3], signifie, littéralement, « peau humaine ».

La locution « bibliopégie anthropodermique » ne semble pas avoir été d'usage dans la langue française avant le début du XXIe siècle[Note 1]. Il s'agit sans doute d'un emprunt à l'anglais anthropodermic bibliopegy, attesté au moins depuis les années 1940, en particulier dans les travaux du bibliographe américain Lawrence S. Thompson (en) portant sur la bibliophilie, ou le folklore et les usages historiques de la peau humaine tannée[5].

Problème éthique

Un ouvrage de Sade relié en peau humaine a été vendu pour 45 000 euros à Drouot en 2020 lors d'une vente aux enchères[6] - [7]. La vente de fragments de corps humain soulève des questions éthiques et juridiques qui ont été débattues dans les médias à l'occasion de cet évènement[8] - [9].

Historique

La peau des condamnés à mort et des indigents dont les corps n'ont pas été réclamés est utilisée pour créer les reliures. Des spécificités peuvent être notées en fonction des pays. Par exemple, la France excelle dans les reliures faites avec des peaux tatouées, comme l'illustre bien l'ouvrage relié avec la peau de Marius Rambert[10] - [11].

Authentification

Sur le plan visuel, une reliure en peau humaine ne se distingue pas de tout autre volume relié en cuir[12].

Trois méthodes principales ont historiquement été utilisées pour tenter d'authentifier les reliures en peau humaine : l'examen visuel (avec ou sans instrument d'optique), l'ADN et la peptide mass fingerprinting (en)[13], abrégé en PMF, qui pourrait se traduire en français par « empreinte peptidique massique ».

Peptide mass fingerprinting (PMF)

Une équipe multidisciplinaire américaine, l’Anthropodermic Book Project, a entrepris depuis 2015 de recenser et de tester les reliures conservées dans les collections institutionnelles et auxquelles une origine humaine est attribuée[14]. La technique retenue pour authentifier les livres est l'empreinte peptidique massique (en) (en anglais, Peptide Mass Fingerprinting, abrégé en PMF)[15]. En date de mai 2019, sur les 50 volumes potentiels identifiés par l'équipe du projet, 31 ont été testés : 18 d'entre eux se sont révélés être effectivement recouverts de cuir humain[14].

Reliures en peau humaine authentifiées par PMF

Informations bibliographiques Localisation Détails et historique Reliure Réf
(la) Vésale, De humani corporis fabrica, Venise, Apud Franciscum Franciscium Senensem, & Ioannem Criegher Germanum, 1568. Providence (R. I.), États-Unis
Brown University, John Hay Library (en)
RARE 1-SIZE QM21 .V37 1568
4e édition de ce très célèbre traité d'anatomie humaine de Vésale. Exemplaire ayant appartenu, au médecin et bibliophile belge André Uytterhoeven (1799-1868) avant d'être vendu en 1874 et de prendre le chemin des États-Unis, où il devint la propriété de William E. Louttit, Jr. (1904-1973), qui en fit don à la John Hay Library[16]. Relié (entre 1853 et 1867)[Note 2] en peau humaine par Josse Schavye (nl) de Bruxelles et présenté à Paris à l'Exposition universelle de 1867. Authentifié par PMF en avril 2015. [17] - [16] - [Note 3]
Le Traicté de Peyne, poème allégorique dédié à Monseigneur et à Madame de Lorraynne : Manuscrit inédit du XVIe siècle, Paris, Librairie Rouquette, 1867 [1868][18]. New York (N. J.), États-Unis
Grolier Club (en)
\56.3f\Kauf\1868
Édition d'un manuscrit unique du XVIe siècle, dont l'original est maintenant conservé à la Huntington Library[19]. Exemplaire ayant appartenu à Samuel P. Avery. Relié par Kauffmann-Petit et Léon Maillard.

Authentification par PMF en décembre 2015.

[20]
Arsène Houssaye, Des destinées de l'âme, nouvelle édition, Paris, Calmann-Lévy, s.d. [v. 1885] (1re éd. 1879). Cambridge (Mass.), États-Unis
Université Harvard, Houghton Library
FC8.H8177.879dc
Recueil d'essais méditant sur l'âme et la vie après la mort[21].

Exemplaire dédicacé par l'auteur au médecin et bibliophile français Ludovic Bouland (1839-1932). Le propriétaire connu suivant, John B. Stetson Jr. (pl) (1884-1952) (fils homonyme et héritier de l'inventeur des chapeau de cow boy du même nom) déposa le livre en 1934 à la Houghton Library, à qui sa veuve en fit don en 1954[22].

Relié (au plus tôt dans les années 1880, date de la réédition) avec un morceau de peau prélevé par Bouland alors qu'il était étudiant en médecine sur le dos d'une femme morte à l'hôpital de Metz (ou Nancy)[23] - [24]. Un second livre de la collection de Bouland, relié dans la peau de la même femme, est conservé à la Wellcome Library, à Londres[22] - [1] - [2].

Authentification par PMF annoncée le 4 juin 2014[25], ce qui en fait le 3e volume testé avec cette technique et le 1er authentifié[26] - [Note 4].

Inscription autographe de Bouland[Texte 1].

Photo de la couverture

[22] - [25] - [27] - [28]
(en) Adolphe Belot, Mademoiselle Giraud, my wife, Chicago, Laird & Lee, 1891. Providence (R. I.), États-Unis
Brown University, John Hay Library
PQ2193.B7 M313 1891
Traduction en anglais de Mademoiselle Giraud, ma femme (1870). Le roman raconte la désintégration d’un mariage à la suite de la découverte par l'homme du lesbianisme de son épouse. Relié en peau humaine vers 1891-1892. Authentifié par PMF en avril 2015[29].
(en) Hans Holbein, The Dance of Death, Londres, J. Coxhead, 1816. Providence (R. I.), États-Unis
Brown University, John Hay Library
N7720.H6 A43 1816
Relié en peau humaine par la firme Zaehnsdorf de Londres en 1893 pour le libraire L. W. Bangs[29]. Authentifié par PMF en avril 2015.
Félix Vicq d'Azyr, Essai sur les lieux et les dangers des sépultures (traduit de l'italien), Paris, Didot, 1778. Bruxelles, Belgique
Bibliothèque royale de Belgique, Réserve précieuse
VI 21.433 A LP (RP)
Libre traduction de l'essai italien Saggio intorno al luogo del seppellire (it) (1774) de Scipione Piattoli (en), contre les méfaits des inhumations dans les églises et les cimetières en ville et plaidant en faveur des cimetières extra-urbains[30].

Ajouté par Josse Schavye à sa collection « Histoire de la reliure » pour remplacer deux autres reliures en peau humaine vendues en 1894. Acquis avec cette même collection en 1896 par l'État belge pour les Musées royaux des arts décoratifs et industriels, devenus Musées royaux d'art et d'histoire de Bruxelles. Transféré en 1943 à la Bibliothèque royale de Belgique.

Relié par Josse Schavye à la fin du XIXe siècle (avant 1896).

Décor à cadres de filets et têtes de mort posées sur des tibias.

Provenance humaine confirmée par PMF en octobre 2018[31] - [32] - [33] - [34].

Vidéo - Canvas Curiosa (néerlandais) - Vidéo - Bibliothèque royale de Belgique

[35]
(en) Hans Holbein, The Dance of Death, Londres, George Bell and Sons, 1898. Providence (R. I.), États-Unis
Brown University, John Hay Library
N7720.H6 D5x 1898
Relié en peau humaine entre 1898 et 1903 par Alfred J. Cox de Chicago pour Harry Selfridge[29]. Authentifié par PMF en avril 2015.
(en) Phillis Wheatley, Poems on Various Subjects, Religious and Moral (en), Londres, A. Bell pour Cox and Berry, Boston, 1773. Cincinnati (Ohio), États-Unis
Public Library of Cincinnati and Hamilton County (en)
811 W557p copy 2
Provenant de la Charles F. Heartman Collection of Material Relating to Negro Culture (ex-libris). Donné par le libraire Bertram Smith, fondateur d'Acres of Books, à la bibliothèque publique de Cincinnati en 1958. L'un des trois exemplaires des œuvres de Wheatley reliés en peau humaine par Joseph William Zaehnsdorf de Londres en 1934 pour le marchand de livres et collectionneur américain Charles F. Heartman (1883-1953) (coût : 4 livres sterling, 12 shillings, 9 pences).

Reliure pleine peau brune.

Authentifié par PMF en 2016.

Rapport du laboratoire de conservation et photographies

[36] - [37]
(en) Phillis Wheatley, Poems on Various Subjects, Religious and Moral, Londres, A. Bell pour Cox and Berry, Boston, 1773. Cincinnati (Ohio), États-Unis
University of Cincinnati, Archives and Rare Books Library
PS866 .W5 1773
Donné par le libraire Bertram Smith, fondateur d'Acres of Books, à la University of Cincinnati dans les années 1950. L'un des trois exemplaires des œuvres de Wheatley reliés en peau humaine par Zaehnsdorf de Londres en 1934 pour Charles F. Heartman.

Demi-reliure à coins brune.

Authentifié par PMF en 2016.

Rapport du laboratoire de conservation et photographies

[36] - [37]

Reliures reconnues fausses par PMF

Informations bibliographiques Localisation Détails et historique Reliure Réf
Olympe, ov Metamorphose d'Ovide, Lyon, Jean de Tournes, 1597. Boston (Mass.), États-Unis
Université Harvard, Harvard Medical School, Francis A. Countway Library of Medicine
PA6519 .M2 1597
Traduction française des Métamorphoses d'Ovide.

Acheté en 1989 par la Countway Library.

Note au crayon sur la couverture intérieure indiquant que le livre serait relié en peau humaine[27].

Relié en basane (peau de mouton), d'après une analyse PMF effectuée par Daniel Kirby en 2014[Note 5] - [38].

[27] - [39]
(la) Juan Gutiérrez, Practicarum quaestionum circa leges regias Hispaniæ (parties 1 et 2), Madrid, Juan de la Cuesta, 1605-1606. Cambridge (Mass.), États-Unis
Université Harvard, Harvard Law School Library
Foreign Treatises G
Traité juridique latin sur la jurisprudence espagnole, publié pour la première fois à Salamanque en 1589. Une note figurant à la page 794, à la fin de l'ouvrage indique : « La reliure de ce livre est tout ce qu'il reste de mon cher ami Jonas Wright qui a été écorché vif par les Wavuma, le 4e jour d'août 1632. Le roi Mbesa m'a donné le livre, qui était l'une des possessions les plus chères du pauvre Jonas, avec un ample morceau de sa peau pour le relier. Qu'il repose en paix. »[Texte 2].

Relié en basane (peau de mouton), d'après une analyse PMF effectuée par Daniel Kirby en 2014[40].

Livre numérisé (La page 794 où apparaît la note n'a pas été numérisée).

[40] - [41]
Relation des mouvemens de la ville de Messine, depuis l'année MDCLXXI jusques à present, Paris, Jean de la Caille, 1676. Los Angeles (Cal.), États-Unis
Université de Californie à Los Angeles, Charles E. Young Research Library
DG975.M532 R2 1676

D'après deux notes manuscrites apposées par d'anciens propriétaires dans le livre, la reliure serait en peau humaine et le livre aurait appartenu à Armand-Jérôme Bignon (1711-1772), bibliothécaire du roi de France.[Texte 3] - [Texte 4].

Relié en basane (peau de mouton), d'après une analyse PMF effectuée par Daniel Kirby en 2017[44].

Photos de la reliure[44] - [43] et de l'inscription en anglais[43]

[44] - [45] - [43] - [42].

Bibliographie

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    Version remaniée dans : Ernest de Crauzat, La Reliure française de 1900 à 1925, vol. I, Paris, René Kieffer, , p. 135-150 et pl. 138-141.
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  • Paul Lefrancq, « À propos du poète Jacques Delille et du bibliophile Aimé Leroy », dans Humanisme actif : Mélanges d'art et de littérature offerts à Julien Cain, vol. II, Paris, Hermann, , p. 251-258.
    Un exemplaire d'une édition de la traduction française des Géorgiques de Virgile relié dans la peau de son traducteur Jacques Delille, à l'instigation d'un admirateur, Aimé Leroy.
  • (en) Jill Lepore, « Hidebound in Servitude : Skin Books, Slavery and the Meaning of the American Revolution », The Times Literary Supplement, , p. 19-20 (ISSN 0307-661X).
    À propos d'un carnet prétendument relié dans la peau de Crispus Attucks, reconnu faux.
  • (en) Jeffrey H. Mahan, « The Skin of an Indian: Texts, Bodies, Material Religion », Material Religion : The Journal of Objects, Art and Belief, vol. 15, no 3, , p. 395–397 (ISSN 1743-2200 et 1751-8342, DOI 10.1080/17432200.2019.1590014).
  • Jean-Clément Martin, Un détail inutile ? : Le dossier des peaux tannées. Vendée, 1794, Paris, Vendémiaire, coll. « Révolutions », , 154 p. (ISBN 978-2-36358-055-9).
    Introduction (manuscrit d'auteur) - À propos du mythe des tanneries en peau humaine et des exemplaires de la Constitution française reliés en peau humaine sous la Révolution.
  • (en) Carolyn Marvin, « The Body of the Text: Literacy's Corporeal Constant », Quarterly Journal of Speech, vol. 80, no 2, , p. 129–149 (ISSN 0033-5630 et 1479-5779, DOI 10.1080/00335639409384064).
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  • (en) Paul Needham, A Binding of Human Skin in the Houghton Library : A Recommendation, , 3 p. (lire en ligne [PDF]) version archivée du 25 octobre 2015
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  • Claude Sorgeloos, « L’Histoire de la reliure de Josse Schavye », In Monte Artium, vol. 5, , p. 119–167 (ISSN 2031-3098 et 2507-0312, DOI 10.1484/j.ima.1.103005) Accès libre
  • (en) Lawrence S. Thompson, « Tanned Human Skin », Bulletin of the Medical Library Association, vol. 34, no 2, , p. 93–102 (ISSN 0025-7338, PMID 16016722, lire en ligne).
  • (en) Lawrence S. Thompson, « Legends of Human Skin », Papers of the Michigan Academy of Science, Arts and Letters, vol. 34, , p. 277-287 (ISSN 0096-2694, lire en ligne).
  • (en) Lawrence S. Thompson, « Religatum de Pelle Humana », dans Bibliologia Comica : or Humorous Aspects of the Caparisoning and Conservation of Books, Berkeley, Peacock Press, (lire en ligne), p. 119-160.
Version archivée du 7 mai 2019. D'abord publié dans le Southern Folklore Quarterly, vol. 13, 1949, p. 105-120 et sous forme de fascicule dans la série University of Kentucky Libraries Occasional Contributions, no. 6, 1949.

Notes et références

Notes

  1. Sur le web, les premières occurrences semblent remonter à 2012 : Clément Solym, « Ces livres qui n'ont que la peau sur les mots » [archive du ], sur ActuaLitté, (consulté le ); Clément Solym, « Bibliopégie anthropodermique : la mémoire dans la peau » [archive du ], sur ActuaLitté, (consulté le )
  2. En 1853, Josse Schavye est associé à son père, le relieur Pierre Schavye, puis reprend seul l'atelier. En 1867, la reliure est présentée à Paris. (Schavye 2012, p. 120, 136-137 et fig. 10)
  3. L'exemplaire de Brown ne doit pas être confondu avec un second exemplaire du De Fabrica de Vésale de 1568, aussi relié par Schavye en peau humaine, vendu en 1894 au prince Philippe de Belgique; cet exemplaire est considéré disparu depuis la mort de la dernière propriétaire connue, Lilian Baels (1916-2002), veuve du roi Léopold III; voir Sorgeloos 2012, p. 135-137, 144, 152 no 26; (en) Omer Steeno et Maurits Biesbrouck, « Stolen and lost copies of Vesalius's Fabrica », Acta medico-historica adriatica: AMHA, vol. 10, no 2, , p. 228-230 (ISSN 1334-4366, PMID 23560752, lire en ligne).
  4. Les deux premières reliures étaient d'origine ovine.
  5. Les résultats de l'expertise sur ce livre ont été annoncés dans le même billet de blogue annonçant le résultat positif des tests menés sur l'ouvrage de Houssaye : Cole 2014 : « Similar testing done on books thought to be bound in human skin at the Harvard Law School Library and the Harvard Medical School’s Countway Library revealed that both were actually bound in sheepskin. »

Inscriptions

  1. « Ce livre est relié en peau humaine parcheminée, c'est pour lui laisser tout son cachet qu'à dessein on n'y a point appliqué d'ornement. En le regardant attentivement on distingue facilement les pores de la peau. Un livre sur l'Âme humaine méritait bien qu'on lui donnât un vêtement humain: aussi lui avais-je réservé depuis longtemps ce morceau de peau humaine pris sur le dos d'une femme. Il est curieux de voir les aspects différents que prend cette peau selon le mode de préparation auquel elle est soumise. La comparer par exemple avec le petit volume que j’ai dans ma bibliothèque, Sever. Pinaeus de Virginitatis notis qui lui aussi est relié en peau humaine mais tannée au sumac. »
  2. « The bynding of this booke is all that remains of my dear friende Jonas Wright, who was flayed alive by the Wavuma on the Fourth Day of August, 1632. King Mbesa did give me the book, it being one of poore Jonas chiefe possessions, together with ample of his skin to bynd it. Requiescat in pace »
  3. Note manuscrite anonyme en français : « À la Bibliothèque de M. Bignon. Reliure en peau humaine »[42].
  4. Note manuscrite anonyme en anglais apposée sur la page de garde par un ancien propriétaire, peut-être James Westfall Thompson (en) : « ...The binding is human skin. The book is from the library of Armand Jerome Bignon (1711-1772), librarian of Louis XV. »[43]

Références

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