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Bernard Émond

Bernard Émond (nĂ© le Ă  MontrĂ©al - ) est un rĂ©alisateur, scĂ©nariste et producteur quĂ©bĂ©cois. Il a notamment cofondĂ© le centre de distribution Les Films du 3 Mars[1].

Bernard Émond
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Bernard Émond en juin 2013.

Biographie

Bernard Émond est nĂ© Ă  MontrĂ©al en 1951[2]. Anthropologue de formation[3], il vit quelques annĂ©es dans le Grand Nord canadien, oĂč il travaille Ă  la tĂ©lĂ©vision inuite[4].

Documentariste Ă  ses dĂ©buts, il arrive Ă  la fiction avec un long mĂ©trage, La Femme qui boit[5]. InvitĂ© Ă  participer Ă  la Semaine internationale de la critique au Festival de Cannes en 2001[6], le film soulĂšve l'enthousiasme de la critique au QuĂ©bec et permet Ă  son interprĂšte principale, Élise Guilbault, de remporter plusieurs prix[7].

Le second long mĂ©trage de ce rĂ©alisateur, 20h17 rue Darling, est lui aussi sĂ©lectionnĂ© Ă  la Semaine internationale de la critique[8], et vaut Ă  Luc Picard le prix de la meilleure interprĂ©tation au festival du film francophone de Namur[9]. En 2005, Bernard Émond retrouve Élise Guilbault pour son film La Neuvaine, rĂ©cipiendaire du prix du meilleur long mĂ©trage quĂ©bĂ©cois pour l'annĂ©e 2005, selon l'Association quĂ©bĂ©coise des critiques de cinĂ©ma[2]. En outre, ce film a Ă©galement remportĂ© trois prix au Festival de Locarno, dont le prix ƓcumĂ©nique, et a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© dans une trentaine de festivals internationaux. Patrick Drolet a reçu le LĂ©opard de Bronze[10] et Élise Guilbault remporte le Jutra de la meilleure actrice[11].

Toutes les Ɠuvres de Bernard Émond sont habitĂ©es par ses thĂšmes de prĂ©dilection : la dignitĂ© et la fragilitĂ© humaines, et la perte des repĂšres culturels[12].

Il rĂ©alise le documentaire Le Temps et le Lieu (2000), portant sur la disparition de la culture paysanne traditionnelle quĂ©bĂ©coise[12] - [5], de mĂȘme que L'Épreuve du feu (1997), qui traite de la douleur des sinistrĂ©s qui ont tout perdu dans un incendie[13], gagnant du prix du meilleur moyen mĂ©trage documentaire de l'Association quĂ©bĂ©coise des critiques de cinĂ©ma[11].

Dans La Terre des autres (1995), Bernard Émond Ă©tablit un parallĂšle entre la situation des Palestiniens et celle des autochtones canadiens[14]. Il rĂ©alise Ă©galement L'Instant et la Patience (1994), tournĂ© dans le foyer de personnes ĂągĂ©es oĂč sa mĂšre est dĂ©cĂ©dĂ©e[15], et Ceux qui ont le pas lĂ©ger meurent sans laisser de traces (1992), un hommage Ă  un inconnu mort dans un quartier ouvrier de MontrĂ©al[16], film qui a reçu le prix AndrĂ©-Leroux du meilleur moyen mĂ©trage[17].

En 2005, à la suite de la fermeture de l'organe de distribution Cinéma Libre, il s'implique avec d'autres cinéastes dans la fondation de l'OBNL Les Films du 3 Mars, destiné à la distribution et à la diffusion de films indépendants[1].

En 2005, la CinĂ©mathĂšque quĂ©bĂ©coise prĂ©sente une rĂ©trospective de son Ɠuvre[18]. À l'automne 2006, Bernard Émond tourne Contre toute espĂ©rance, deuxiĂšme volet d'une trilogie sur les trois vertus thĂ©ologales amorcĂ©e avec La Neuvaine[3] et complĂ©tĂ©e par La Donation en 2009.

En 2015, Le Journal d'un vieil homme, mettant en vedette Paul Savoie, est une adaptation de la nouvelle intitulée Une banale histoire d'Anton Tchekhov[19].

Philosophie

Bernard Émond se dit socialiste conservateur[20].

« Si j’ai un maĂźtre Ă  penser au QuĂ©bec, c’est lui [Pierre Vadeboncoeur]. J’étais Ă  la radio avec lui un jour. On lui demandait s’il croyait Ă  quelque chose aprĂšs la mort. Il y a eu un silence radio comme je n’en ai jamais entendu, puis il a dit : " Je ne sais pas, mais je suis curieux. " Il est mort trĂšs serein. Moi aussi, je suis curieux. Mais je suis un vrai agnostique. Je sais qu’il y a des choses qu’on ne peut expliquer. »[20].

Filmographie

comme réalisateur

comme scénariste

comme producteur

Publications

  • 20H17. Rue Darling, MontrĂ©al, (QuĂ©bec), Canada, Lux Éditeur, 2005, 128 p. (ISBN 978-2-922494-96-9). Traduction anglaise par John Gilmore, 8:17 pm, rue Darling, Toronto, (Ontario), Canada, Guernica Editions, 2014, 133 p. (ISBN 978-1-55071-846-1)
  • Aani la bavarde, avec Fabien Merelle, Namur, Belgique, Éditions Didier Hatier, 2007, 77 p. (ISBN 978-2-218-92658-7)
  • La Neuvaine. ScĂ©nario et regards croisĂ©s, MontrĂ©al, (QuĂ©bec), Canada, Éditions Les 400 coups, 2008 (ISBN 978-2-89540-350-0)
  • Tout ce que tu possĂšdes. ScĂ©nario et regards croisĂ©s, MontrĂ©al, (QuĂ©bec), Canada, Lux Éditeur, 2012, 144 p. (ISBN 978-2-89596-139-0)
  • Il y a trop d'images: Textes Ă©pars 1993-2010, MontrĂ©al, (QuĂ©bec), Canada, Lux Éditeur, 2011, 123 p. (ISBN 978-2-89596-118-5)
  • Camarade, ferme ton poste et autres textes, MontrĂ©al, (QuĂ©bec), Canada, Lux Éditeur, Collection lettres libres, 2017, 160 p. (ISBN 978-2-8959-625-02)

RĂ©compenses, nominations, distinctions

RĂ©compenses

Nominations

Distinctions

Notes et références

  1. « En bref: Films du 3 mars, nouvelle direction », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
  2. « Classe de maĂźtre : Bernard Émond | Chaire RenĂ© Malo | UQAM », sur Chaire RenĂ© Malo, (consultĂ© le ).
  3. « Bernard Émond », sur Coop VidĂ©o de MontrĂ©al (consultĂ© le ).
  4. Bernard Émond sur L'EncyclopĂ©die canadienne
  5. Michel Coulombe, « Éntretien avec Bernard Émond », CinĂ©-bulles,‎ , p. 4 (ISSN 0820-8921, lire en ligne).
  6. « Festival de Cannes - Une langue de pauvres », sur Le Devoir (consulté le ).
  7. « Élise Guilbault | ComĂ©diens | Films du QuĂ©bec », sur www.filmsquebec.com (consultĂ© le ).
  8. « Le film de Bernard Émond sera prĂ©sentĂ© en premiĂšre mondiale Ă  Berlin », La Presse,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  9. « 20h17 rue Darling | La CinémathÚque québécoise », sur www.cinematheque.qc.ca (consulté le ).
  10. Anabelle Nicoud, « La donation : condamnĂ©s Ă  la solitude », La Presse,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  11. « Bernard Émond | Éditions Somme toute », sur editionssommetoute.com (consultĂ© le ).
  12. Revue À bĂąbord!, « Tout ce que tu possĂšdes, un film de Bernard Émond - Revue À bĂąbord ! », sur www.ababord.org (consultĂ© le ).
  13. Paul Beaucage, « Fictions : de l’incommunicabilitĂ© », SĂ©quences,‎ , p. 10-11 (ISSN 0037-2412, lire en ligne).
  14. GĂ©rard Grugeau, « La morale du possible / La terre des autres de Bernard Émond », 24 images,‎ , p. 48 (ISSN 0707-9389, lire en ligne).
  15. « Le cinĂ©ma quĂ©bĂ©cois des annĂ©es 90 », SĂ©quences,‎ , p. 30-33 (ISSN 0037-2412, lire en ligne).
  16. Francine Laurendeau, « 20h17 rue Darling : un film choc », SĂ©quences,‎ , p. 36-37 (ISSN 0820-8921, lire en ligne).
  17. « Ceux qui ont le pas léger meurent sans laisser de traces - ACPAV - Association coopérative de productions audio-visuelles », sur www.acpav.ca (consulté le ).
  18. « Cinéma - La générosité d'un cinéaste », sur Le Devoir (consulté le ).
  19. Philippe Couture, « Bernard Emond / Le journal d’un vieil homme : Vivre Ă  cĂŽtĂ© de soi », sur Voir.ca (consultĂ© le ).
  20. « Bernard Émond: gratitude et engagement », sur www.lapresse.ca, (consultĂ© le )

Liens externes

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