Benoît Jules Mure
Benoît Jules Mure, né le à Lyon et mort le au Caire, est un homéopathe et naturaliste anarcho-communiste français, considéré comme l’un des initiateurs et grand promoteur de l’homéopathie au Brésil, où il est appelé « Bento Mure ».
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(Ă 48 ans) Le Caire |
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Mure |
Biographie
Fils de riches marchands de soie de Lyon, il voyage dans toute l’Europe et passe du temps en Sicile où il tente de guérir sa tuberculose. Dans sa quête de guérison, il est guéri, en 1833, par Sébastien Des Guidi, le disciple d’Hahnemann et introducteur de l’homéopathie en France. Il se consacre alors désormais à l’étude de l’homéopathie, et entreprend des études, jamais terminées, de médecine à l’université de Montpellier, de tradition vitaliste. Adepte de l’homéopathie, il fonde, avec ses collaborateurs, un dispensaire, à Paris, recevant plus d’un millier de patients par semaine. Il y a également des contacts avec Hahnemann et restera en correspondance avec lui.
Ĺ’uvrant intensĂ©ment Ă la diffusion de l’homĂ©opathie en Europe, il rejoint le fouriĂ©risme et dĂ©cide de s’installer au BrĂ©sil en 1840[1] afin de mettre en Ĺ“uvre un projet de colonisation inspirĂ© par le socialisme utopique de Charles Fourier . ArrivĂ© au BrĂ©sil le 21 novembre 1840, il tente, l’annĂ©e suivante, d’implanter un projet de phalanstère. Après avoir reçu une licence du gouvernement impĂ©rial et choisi le site de la colonie, il part, le 22 dĂ©cembre, avec une centaine de familles Ă bord du navire Caroline pour coloniser la pĂ©ninsule de SaĂ, Ă la frontière de Paraná et de Santa Catarina Ă la jonction des fleuves SĂŁo Francisco et SaĂ. Ă Oliveira près de SĂŁo Francisco do Sul (Falansterio de Oliveira, 1841-1844)[2] qu’il dĂ©veloppe sur les zones environnantes telles Vila da GlĂłria (ColĂ´nia do Palmital), FalanstĂ©rio do SaĂ. Il a le soutien d'Antero JosĂ© Ferreira de Brito et du gouvernement de Santa Catarina, mais le projet ne subsistera pas.
En 1842, il fonde, dans la province de Santa Catarina, l’École de mĂ©decine complĂ©mentaire et l’Institut homĂ©opathique de SaĂ, conçu pour enseigner aux mĂ©decins dĂ©jĂ diplĂ´mĂ©s, l’homĂ©opathie, qu’il considère comme une arme pour lutter contre les maladies endĂ©miques touchant les communautĂ©s dĂ©favorisĂ©es, en particulier afro-brĂ©siliennes. Après l’échec de son projet, il part, en 1843, pour Rio de Janeiro oĂą il fonde l’Institut homĂ©opathique du BrĂ©sil qu’il prĂ©sidera jusqu’à son retour en Europe. Avec le chirurgien portugais naturalisĂ© brĂ©silien, diplĂ´mĂ© de l’École royale de chirurgie de Lisbonne, JoĂŁo Vicente Martins, mĂ©decin, il crĂ©e 26 cliniques ambulatoires Ă Rio de Janeiro, malgrĂ© une attaque de l’AcadĂ©mie impĂ©riale de mĂ©decine l’accusant de charlatanisme. Ă€ l’époque, les mĂ©decins homĂ©opathes s’occupaient principalement de la population nĂ©cessiteuse et des esclaves.
De retour en Europe, le 13 avril 1848, il épousa une homéopathe expérimentée et reconnue, Sophie Lemaire. Le couple s’installe au Caire et répand l’homéopathie à Alexandrie et en Haute Égypte, avant d’être contraint, en 1854 de retourner en Europe, après que Mure a échappé de peu à la mort, lors d’un attentat[3]. à Gênes, où ils ouvrent une clinique tout en enseignant la pratique de l’homéopathie aux profanes. En 1854, lors d’une épidémie de choléra dans la ville, ils traitent avec grand succès les patients, mais le gouvernement ne reconnut pas leurs efforts et leurs étudiants furent poursuivis pour pratique médicale illégale[3]. Le couple décide alors de retourner en Égypte, où le nouveau Pacha le demandait et où il reprend l’enseignement et les soins, dans les deux dernières années de sa vie, jusqu’au jour où il fut emporté par un refroidissement[3]. Apres deux années supplémentaires passées au Caire, à assister les malades, sa femme est revenue en France, en 1860[3].
Publications
Notes et références
- Laurent Vidal, Ils ont rêvé d'un autre monde, Paris, Flammarion, , 393 p. (ISBN 978-2-08-126993-4)
- Michel Antony, « Les communautés utopiques sont-elles toujours condamnées à disparaître ? », Cahiers d’histoire, Revue d’histoire critique, no 133,‎ , p. 19-42 (lire en ligne, consulté le ).
- Alain Ségal et Francis Trépardoux, « L’Étonnante Carrière d’un homéopathe philanthrope fouriériste, Benoît-Jules Mure/ (1809-1858) », sur biusante.parisdescartes.fr (consulté le )
Bibliographie
- Roseline Brillat, Benoit Mure missionnaire de l'homéopathie. 1809-1858, Editions Boiron S.A, 1988
- Alain Ségal, Francis Trépardoux, L'étonnante carrière d'un homéopathe philanthrope fouriériste, Benoît-Jules Mure (1809-1858), Revue d'histoire de la pharmacie, vol.93, no 348, 2005, p. 579-583, (Lire en ligne)
- (es) Pierre-Luc Abramson, Las utopĂas sociales en AmĂ©rica Latina en el siglo XIX, Fondo de Cultura Economica, 2012, [lire en ligne].
Liens externes
Mure est l’abréviation botanique standard de Benoît Jules Mure.
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