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Benjamin Lett

Benjamin Lett (Kilkenny, Irlande, – Milwaukee, Wisconsin, ) est un patriote et un hors-la-loi anglo-irlandais-canadien.

Benjamin Lett
Naissance
Kilkenny, Irlande
DĂ©cès (Ă  45 ans)
Milwaukee (Wisconsin)
Nationalité Drapeau de l'Empire britannique Province du Canada
Pays de résidence Drapeau de l'Empire britannique Province du Canada
Drapeau des États-Unis États-Unis
Profession
Agriculteur
Ascendants
Samuel Lett
Élizabeth Warren

Biographie

La famille de Benjamin Lett immigra au Bas-Canada en 1819 et s'établissent dans le canton de Chatham sur la rivière des Outaouais[1]. Son père, Samuel, meurt accidentellement quelques années après leur arrivée[1]. En 1833, la famille déménage dans le canton de Darlington sur le lac Ontario afin de se consacrer à l'agriculture[1].

RĂ©bellion du Haut-Canada

Lorsque la rébellion éclate dans le Haut-Canada et dans le Bas-Canada en 1837, Benjamin Lett travaille encore à la ferme familiale. Lorsque William Lyon Mackenzie lance la révolte à Toronto, Benjamin Lett refuse d'y participer. Une bande d'orangistes armés tentent de faire arrêter Benjamin et contraignent sa famille à s'enfuir au Texas[2].

Lett se joint alors aux forces de Mackenzie qui se sont installĂ©es depuis le 14 dĂ©cembre 1837 sur l'Ă®le Navy situĂ©e sur la rivière Niagara[2]. Le groupe est composĂ© d'environ 200 supporteurs amĂ©ricains et canadiens[3]. Un petit navire Ă  vapeur vient ravitailler les troupes, il s'agit du Caroline. Ce dernier part de Buffalo dans l'État de New York. Dans la nuit du 29 au 30 dĂ©cembre, un petit dĂ©tachement canadien est envoyĂ© par le colonel Allan MacNab et commandĂ© par le capitaine de la Marine royale Andrew Drew avec mission de se dĂ©barrasser du Caroline. Le dĂ©tachement prend alors le contrĂ´le du navire, y met le feu et le laisse dĂ©river dans les chutes du Niagara[3]. Ce Ă©vĂ©nement connu aujourd'hui sous le nom de l'Affaire Caroline (en) viendra raviver les tensions entre les Britanniques et les États-Unis[4]. BombardĂ©s sur leur Ă®le pendant une dizaine de jours, Lett et la troupe de Mackenzie doivent quitter l'Ă®le le 14 janvier 1838[5]. Lett participe Ă©galement aux batailles de l'Ă®le Fighting (en) et de l'Ă®le PelĂ©e, près de Windsor, en fĂ©vrier et mars 1838, mais les troupes rebelles seront Ă  nouveau dĂ©faites[2].

Accusations et arrestations

Le monument Brock le 9 mai 1841

Dans la nuit du 16 novembre 1938, le capitaine de la milice Ussher Edgeworth qui avait participĂ© Ă  l'Affaire Caroline est abattu sur le seuil de sa maison près de Chippawa (en). On soupçonne alors Lett d'avoir quittĂ© Buffalo et d'avoir commis l’assassinat. Le lieutenant-gouverneur Sir George Arthur (en) offre alors une rĂ©compense de 500 ÂŁ (environ 60 000 CAD aujourd'hui) pour l'arrestation de Lett[2].

En plus de l'assassinat d'Edgeworth, on le soupçonne d'avoir comploté la destruction de la flotte britannique du lac Ontario dans le port de Kingston en janvier 1839 et d'avoir tenté en juin d'enlever des citoyens de Cobourg impliqués dans l'incident du Caroline[2].

SurnommĂ© le « Rob Roy du Haut-Canada », Lett est dĂ©crit par le journal le Cobourg Star ainsi : « mesurant 5 pieds 11 pouces (1,80 m), plutĂ´t mince, des cheveux et des favoris blond roux, une face rubiconde et pleine de taches de rousseur, la peau claire, de grandes mains musclĂ©es et des doigts ronds, longs et très blancs. Des yeux bleu clair et remarquablement pĂ©nĂ©trants. » On le dĂ©crit comme habituellement armĂ© de quatre pistolets et d'un long couteau[1].

Le 17 avril 1840, le monument Brock à Queenston Heights (en) est partiellement détruit par une explosion de poudre à canon. Symbole important pour les britanniques, Arthur accuse Lett d'être l'auteur principal de cette explosion :« Il a été clairement établi, fit-il savoir au gouverneur Charles Edward Poulett Thomson, que cette vile tentative de destruction du monument fut perpétrée par Benjamin Lett – le Rob Roy du Haut-Canada – qui rôde toujours près de notre frontière, ourdissant et commettant toutes sortes de mauvais coups[1]. »

Lett sera arrêté par les autorités américaines en juin 1840 alors qu'il tente de brûler le navire à vapeur, le Great Britain à Oswego, dans l'État de New York. Il est reconnu coupable de tentative d'incendie criminel et on le condamne à sept ans de travaux forcés à l'établissement correctionnel d'Auburn (en). Lett s'évade toutefois durant le trajet en train et part en cavale pendant 15 mois[2].

Lett est alors recherché par les autorités de chaque côté de la frontière. Il vit alors en Illinois jusqu'en septembre 1841 où il retourne dans l'État de New York. Selon son frère Thomas, Benjamin Lett sera invité chez un résident de Buffalo et se fera voler ses armes par son hôte avant qu'une troupe de policiers n'interviennent et ne l'arrêtent[6]. Il sera à nouveau transporté vers l'établissement correctionnel d'Auburn (en), cette fois sans évasion. Sa santé se détériorant rapidement, Lett est gracié et libéré en 1845 par le gouverneur de l'État de New York, Silas Wright. Il vit une période de convalescence à Buffalo auprès du docteur Edward Alexander Theller avant de retourner en Illinois avec ses frères et sœurs dans un ferme près de Northville où ils s'étaient établis cinq ans plus tôt[2].

Il n'y a plus de cause patriotique à défendre pour Lett qui habite alors en Illinois. En 1858, lors d'une expédition de traite sur le lac Michigan, il meurt mystérieusement d'un empoisonnement à la strychnine, à Milwaukee[1]. Son frère Thomas prétendit plus tard que des agents du Parti Tory seraient responsables de sa mort. On enterra Benjamin au cimetière Lett, près de la ferme familiale à Northville. Certains gardent un souvenir de Benjamin Lett comme celui d'un terroriste et de celui qui a détruit le monument Brock, d'autres le voient comme un Patriote canadien. Chose certaine, il n'aura fallu que quelques années pour que le fermier du canton de Darlington soit connu dans le Haut-Canada, dans l'État de New-York et en Illinois.

Notes et références

  1. Université de Toronto/Université Laval, « Benjamin Lett », sur Dictionnaire biographique du Canada en ligne, (consulté le )
  2. Ronald Dale, « Benjamin Lett : un terroriste canadien d’autrefois », sur L'Encyclopédie canadienne (consulté le )
  3. Desmond Morton, « Se rappeler le Caroline », sur L'Encyclopédie canadienne (consulté le )
  4. (en) « The Destruction of the Caroline, 1837 », sur Ontario Plaques (consulté le )
  5. (en) J. Squair, « Ben Lett - A Picturesque Miscreant », sur Ontario Genealogy (consulté le )
  6. (en) Thomas Lett, « The life and death of Benjamin Lett - Canadian Patriot - 1837-1838 », sur Ontario Genealogy, (consulté le )
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