Accueil🇫🇷Chercher

Beidha (Jordanie)

Beidha (arabe : البيضا al-baīḍā, « la blanche »), ou parfois Bayda, est un site archéologique majeur du néolithique situé à environ trois kilomètres au nord de Pétra, à proximité de Siq al-Barid, en Jordanie[1]. En 1985, le site est inclus dans l'inscription de Pétra au Patrimoine mondial de l'UNESCO.

Beidha
البيضا
Image illustrative de l’article Beidha (Jordanie)
Les ruines du site de Beidha.
Localisation
Pays Drapeau de la Jordanie Jordanie
Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial (1985)
Coordonnées 30° 22′ 15″ nord, 35° 26′ 52″ est
Géolocalisation sur la carte : Jordanie
(Voir situation sur carte : Jordanie)
Beidha
Beidha

Les fouilles archéologiques menées en 1957 et en 1983 ont permis de déterminer trois périodes d'occupation ayant participé à la formation de ce tel : une occupation natoufienne au XIe millénaire av. J.-C., une autre au cours de la phase du néolithique précéramique B au VIIe millénaire av. J.-C. qui voit la mise en place d'un village avec des constructions en maçonnerie, et enfin la présence nabatéenne entre le IIe siècle av. J.-C. et le Ier siècle av. J.-C.

Le site archéologique se trouve aux abords du village moderne de Beidha qui lui a donné son nom [2] - [3].

Historique

Lors de la période d'occupation du site par les Natoufiens, c'est-à-dire au XIe millénaire av. J.-C., Beidha fait office de campement saisonnier réutilisé sur une longue période. La découverte de pierres taillées mise en relation avec la disposition des foyers suggère que les habitants étaient principalement des chasseurs[4] - [5].

Au VIIe millénaire av. J.-C., la phase du néolithique précéramique B fait remonter la présence d'habitations en maçonnerie entre 7200 et 6500 av. J.-C. ; cette datation fait du site l'un des lieux les plus anciens témoignant de ce genre de constructions[6] - [7]. Au début de cette période, les habitants ont utilisé la technique de la maçonnerie sur la pierre et ont bâti un mur autour du village ; les maisons de forme circulaire disposaient d'un étage souterrain. Les habitants cultivaient de l'orge et de l'amidonnier à un stage peu avancé, élevaient des chèvres ; ils étaient cependant toujours chasseurs-cueilleurs : ils chassaient des bouquetins et ramassaient des plantes sauvages, des fruits et des noix[8]. Des sépultures ont été découvertes dans un lieu du village sans doute réservé aux fonctions rituelles[8]. Le village a été détruit par le feu vers 6650 av. J.-C. avant d'être reconstruit avec des bâtiments rectangulaires et de plain-pied : des ateliers spécialisés sont mis en place à cette époque. La transition depuis des bâtiments circulaires vers des bâtiments angulaires témoigne d'un accroissement démographique important qui aurait pu contribuer au développement de villes[7] - [8]. Les ruines de ce qui aurait pu être un temple dédié à une religion pré-abrahamique ont été découvertes à quelques centaines de mètres à l'est du site : la disposition des ruines rappelle celle d'un temple mais il n'y a pas d'éléments (des images gravées par exemple) permettant de l'affirmer avec certitude. Vers 6600 av. J.-C., le village est abandonné à nouveau pour des raisons inconnues. Beaucoup des matériaux découverts à Beidha venaient d'assez loin : de l'obsidienne d'Anatolie a été trouvée, ainsi que de la nacre de la mer Rouge[7].

Entre le IIe siècle av. J.-C. et le Ier siècle av. J.-C., l'occupation de Beidha par les Nabatéens est prouvée par la construction d'une série de murs encerclant des parcelles de culture en terrasses[4] - [9] - [10].

Fouilles archéologiques et protection

Beidha rejoint la liste du Patrimoine mondial en étant inclus dans le dossier de Pétra.

La première campagne de fouilles a lieu en 1957 et est dirigée par l'archéologue britannique Diana Kirkbride ; une seconde campagne a lieu en 1983 sous la direction de Brian Byrd. Beidha profite d'études ethno-archéologiques : des sociétés modernes ayant des points communs avec le site néolithique sont étudiés afin de voir si les solutions employées actuellement ne sont pas celles qu'employaient les habitants du néolithique[11].

Le site de Beidha a été inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO en 1985, il est inclus dans le dossier de Pétra[12]. En 2010, le département des antiquités jordanien, le Jordan Tourism Development Project et le Conseil pour la Recherche Britannique dans le Levant dévoilent un projet de promotion et de protection du site : demandant au minimum 18 mois de travail, le projet prévoit de revoir la présentation des découvertes et de mettre en place de nouveaux aménagements touristiques, notamment un chemin touristique reliant différents sites néolithiques[13]. Beidha fait partie d'un projet de mise en valeur du patrimoine jordanien par l'éducation et par le tourisme : cela permettrait d'éviter des vandalismes et d'assurer un revenu économique conséquent[14].

Références

  1. (en) Avraham Negev et Shimon Gibson, Archaeological encyclopedia of the Holy Land, Continuum International Publishing Group, , 559 p. (ISBN 978-0-8264-8571-7, lire en ligne), p. 74–.
  2. (en) « Project connects local communities of Basta, Beidha villages to their ‘rich heritage’ », sur Jordan Times, (consulté le )
  3. (en) « Library », sur archaeologydataservice.ac.uk (consulté le )
  4. (en) Brian F. Byrd, The Natufian Encampment at Beidha : Late Pleistocene Adaptation in the Southern Levant, Jysk arkæologisk selskab, , 125 p. (ISBN 978-87-7288-054-9, lire en ligne).
  5. (en) Brian Franklin Byrd, Beidha and the Natufian : variability in Levantine settlement and subsistence, University Microfilms International, (lire en ligne).
  6. (en) Brian F. Byrd, Early Village Life at Beidha, Jordan : Neolithic Spatial Organization and Vernacular Architecture : The Excavations of Mrs Diana Kirkbride-Helbæk, Oxford University Press, , 442 p. (ISBN 978-0-19-727013-4, lire en ligne).
  7. (en) Diana Kirkbride, Five seasons at the pre-pottery neolithic village of Beidha in Jordan, (lire en ligne).
  8. (en) A.M.T. Moore, The Neolithic of the Levant, Oxford University, Unpublished Ph.D. Thesis, , 109–113, 243–256 (lire en ligne).
  9. (en) John F. Healey, The Nabataean tomb inscriptions of Mada'in Salih, Oxford University Press on behalf of the University of Manchester, , 353 p. (ISBN 978-0-19-922162-2, lire en ligne).
  10. (en) Watson E. Mills et Roger Aubrey Bullard, Mercer dictionary of the Bible, Mercer University Press, , 987 p. (ISBN 978-0-86554-373-7, présentation en ligne), p. 641.
  11. (en) Saeb Rawashdeh, « Study of modern society can answer archaeological questions, scholar says », sur The Jordan Times, (consulté le ).
  12. « Petra », UNESCO (consulté le ).
  13. (en) Taylor Luck, « New project to promote Neolithic site of Beidha », sur The Jordan Times, (consulté le ).
  14. (en) Saeb Rawashdeh, « Project connects local communities of Basta, Beidha villages to their ‘rich heritage’ », sur The Jordan Times, (consulté le ).
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.