Bataillon français de l'ONU
Le bataillon français de l'ONU (BF/ONU) fut un bataillon d'infanterie formé de militaires volontaires de l'armée française et de l'Union française issus de toutes les armes et des réserves qui intervint pendant la guerre de Corée (1950-1953).
Bataillon français de l'ONU | |
Insigne du bataillon français de l'ONU en Corée. | |
Création | Septembre 1950 |
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Dissolution | Juillet 1953 |
Pays | France |
Type | Bataillon d'infanterie |
Effectif | 1 017 |
Fait partie de | 23rd Regiment, Second (Indianhead) Infantry Division US |
Guerres | Guerre de Corée |
Batailles | Twin tunnels - Chipyong-Ni - Inje - CrĂšve cĆur (Heartbreak Ridge) - Kumwha - Chorwon - Triangle de fer - T-Bone - Putchaetul - Arrow-Head - Song Kok et Chungasan. |
FourragĂšres | Aux couleurs du ruban de la MĂ©daille militaire olive aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre des ThĂ©Ăątres dâOpĂ©rations ExtĂ©rieurs |
Décorations | Croix de guerre des Théùtres d'opérations extérieurs quatre palmes 3 citations présidentielles américaines 2 citations présidentielles de la république de Corée 1898 citations individuelles |
Commandant historique | Général Raoul Magrin-Vernerey dit Monclar. |
Il est de trÚs loin la principale composante des forces françaises dans la guerre de Corée.
Il fut envoyĂ© par le gouvernement pour reprĂ©senter la France dans les forces terrestres multinationales (constituĂ©es de contingents d'une vingtaine de pays, dont une grande partie en provenance des Ătats-Unis) mandatĂ©es par le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies dans sa rĂ©solution 83 du 27 juin 1950.
Historique
Le 25 aoĂ»t 1950, le gouvernement dirigĂ© par RenĂ© PlĂ©ven, pendant la prĂ©sidence de Vincent Auriol, organise la formation d'un bataillon formĂ© de volontaires issus de rĂ©giments mĂ©tropolitains, d'outre mer et des rĂ©serves dont le premier Ă©lĂ©ment sera crĂ©Ă© au camp dâAuvours (Sarthe) en septembre 1950. Le bataillon embarqua Ă Marseille le 25 octobre et dĂ©barqua Ă Fusan (Pusan) le 29 novembre 1950 pour ĂȘtre intĂ©grĂ© au 23rd Infantry Regiment de la Second (Indianhead) Infantry Division des Ătats-Unis.
Ses 1 017 hommes Ă©taient organisĂ©s en une compagnie de commandement, trois compagnies de combat et une compagnie de blindĂ©s. Les compagnies de combat Ă©taient divisĂ©es en trois sections, chacune disposant dâune mitrailleuse de calibre .50 BMG et de trois mitrailleuses automatiques Browning, ainsi que dâune section de soutien munie de deux mortiers de 60 mm et de deux canons sans recul de 57 mm. La compagnie de blindĂ©s Ă©tait composĂ©e dâune section de combat dotĂ©e de huit mitrailleuses de calibre 12,7 mm et dâune autre section de combat dotĂ©e de quatre canons sans recul de 75 mm. Une unitĂ© de remplacement forte de quatre cents hommes venait complĂ©ter ce dĂ©ploiement.
Ses compagnies se composaient de profils particuliers : la premiĂšre accueillait principalement des vĂ©tĂ©rans des troupes coloniales, la deuxiĂšme des vĂ©tĂ©rans de lâinfanterie mĂ©tropolitaine et la troisiĂšme, des parachutistes et dâanciens lĂ©gionnaires. Des artilleurs et des spĂ©cialistes formĂšrent la compagnie de commandement, et la compagnie de blindĂ©s attira des recrues aux compĂ©tences particuliĂšres. La composition diffĂ©rente des compagnies apporta un motif de compĂ©tition entre elles, ce qui incita les soldats Ă se dĂ©passer[1].
Afin d'adapter ses effectifs au format américain de Regimental combat team qui est celui du 23e Régiment d'infanterie US, dans lequel il est intégré, le bataillon français créera une compagnie mixte comprenant des soldats coréens ROK (Republic of Korea) avec un encadrement français.
Il fut de tous les principaux combats jusqu'Ă la fin des hostilitĂ©s, de leur baptĂȘme du feu Ă Wonju aux batailles de Twin Tunnels, Chipyong-ni et bataille de CrĂšvecĆur (Battle of Heartbreak Ridge).
Le bataillon français de l'ONU a perdu au combat 269 volontaires français et 18 Coréens intégrés au bataillon tués[2], 1 350 blessés (dont certains à plusieurs reprises), 12 prisonniers de guerre et 7 portés disparus.
Au total, 3 421 Français se sont succédé dans les rangs du BF/ONU.
Le l'armistice est signé à Panmunjon.
Le , le bataillon français quitte les forces de l'ONU et embarque à Incheon pour l'Indochine.
Principaux combats
Situation militaire antérieure
Le , les Forces armées de la Corée du Nord (In min gun), puissamment armées, envahissent sans préavis le territoire de la Corée du Sud. C'est le début de la guerre de Corée.
Devant la supériorité écrasante de l'adversaire, les Forces armées de la République de Corée - baptisée ROK (Republic Of Korea) - dépourvus de moyens lourds et de blindés, perdent le combat.
Le 26, le Conseil de sécurité de l'ONU réuni en toute hùte prend une résolution appelant ses membres à fournir « toute l'assistance qui s'avÚrera nécessaire » à la Corée du Sud.
Le 1er juillet les premiers éléments de la 24e Division américaine stationnée au Japon débarquent en Corée. D'autres troupes alliées commencent à arriver. Mais les forces communistes du Nord continuent à déferler, écrasant tout ce qui offre une résistance organisée.
Début août, le blocus naval de la Corée est total.
L'aviation alliĂ©e embarquĂ©e ou opĂ©rant depuis le Japon a dĂ©jĂ effectuĂ© plus de 10 000 missions de bombardement ou de soutien. Le front se stabilise enfin sur un pĂ©rimĂštre de 160 sur 80 km accrochĂ© dans une boucle du fleuve Nakdong : le « pĂ©rimĂštre de Pusan », autour de ce grand port du sud par oĂč se dĂ©versent continuellement troupes et matĂ©riels.
Le , le plan 100, ou opération Chromite, imaginé par le général Douglas Mac Arthur, est déclenché : une impressionnante force amphibie débarque à Inchon, prÚs de Séoul, 300 km plus au Nord, coupant les lignes de ravitaillement des forces communistes.
Les troupes de l'ONU passent à la contre-offensive. C'est la remontée vers le Nord. En deux semaines, les troupes de l'ONU et les ROKs s'emparent de Suwon et du terrain d'aviation de Gimpo.
Le fleuve Han est franchi et Séoul reconquise le 26 septembre. Les armées du Nord refluent en masse.
Le 9 octobre, l'ONU donne son accord tacite pour une mission vers le Nord.
Le 17 octobre la 2e Division américaine, arrivée en Corée depuis le 31 juillet, franchit le 38e parallÚle nord et entre à Pyongyang.
Le 20 octobre, une seconde force amphibie dĂ©barque Ă Wonsan sur la cĂŽte Est, oĂč les ROKs l'ont prĂ©cĂ©dĂ©e dans leur rapide avancĂ©e.
Fin octobre, les services de renseignements alliés savaient que l'Armée populaire de libération chinoise avait déjà amassé 316 000 soldats à la frontiÚre en vue de venir soutenir l'armée de Corée du Nord.
L'ONU interdira toute intervention aérienne sur le sanctuaire mandchou en territoire chinois. Le 23 novembre, l'ensemble des forces alliées progresse sur trois axes en direction du Yalu et font pression aux frontiÚres mandchoues et soviétiques.
Dans la nuit du 24 au 25 novembre, 500 000 combattants chinois attaquent violemment le Xe corps d'armĂ©e des Ătats-Unis Ă l'ouest et les forces ROKs et des Nations unies Ă l'est. Plus de 100 000 combattants des Nations unies refluent vers le Sud en direction des ports de Wonsan et de Hungnam d'oĂč ils seront Ă©vacuĂ©s par l'US Navy. SĂ©oul retombera aux mains des communistes fin dĂ©cembre...
Le BF/ONU arrive
C'est dans ces conditions que, arrivé le 29 novembre 1950 à Pusan, le bataillon Français de l'ONU rejoint ses cantonnements à Daegu pour une période d'entraßnement et d'instruction d'un mois et recevoir ses équipements.
Intégré le 15 décembre au 23rd Infantry regiment US, qui fait partie de la 2e Division d'infanterie US, il est engagé dans les violents combats en cours dans cette guerre de mouvement le 25 décembre.
- 7 janvier 1951: à Wonju, le BF/ONU reçoit mission de couvrir le flanc de la 2e Division en retraite. Cinq jours de combats ininterrompus allant jusqu'au corps à corps, les armes étant gelées.
- 1er et 2 février: encerclés à Twin tunnels, le 3e bataillon du 23e RI US et le BF/ONU résistent victorieusement à la 125e Division chinoise. Ce fait d'armes vaut au BF/ONU sa premiÚre Citation présidentielle américaine.
- 3 au 16 février: le 23e RI US (dont le BF/ONU) s'empare de Chipyong-ni à plus de 35 km en avant des points de résistance de la 8e Armée et, aprÚs trois jours d'encerclement (13 au 16 février), permet la relance d'une contre-offensive. Ce nouveau fait d'armes vaut au bataillon français sa premiÚre citation à l'Ordre de l'armée française et sa deuxiÚme Citation présidentielle américaine.
- 3 au 5 mars : la prise de la cote 1037 par le BF/ONU ouvre la route d'Honchon et de Chuchon à la 2e DI dans le cadre de l'offensive alliée d'hiver.
- 6 avril : le BF/ONU franchit à son tour le 38e parallÚle et, le 8, arrive le premier aux réservoirs de Hwachon.
- 16 au 23 mai : la 2e Division d'infanterie parvient à briser l'offensive chinoise de printemps grùce en partie au sacrifice de la Section « Pionniers » du BF/ONU qui y gagne sa deuxiÚme citation à l'Ordre de l'armée française.
- Passant à la contre attaque le 23e RI franchit à nouveau le 38e parallÚle et le BF/ONU entre le premier à Inje. Ces actions successives valent au bataillon français sa troisiÚme citation à l'Ordre de l'armée française et Citation présidentielle américaine.
- Octobre 1951 : aprĂšs 3 semaines de combats, le 23e RI s'empare au lance-flammes des avancĂ©es de la cote 851. Ă l'aube du 13 octobre, le dernier piton, CrĂšve-cĆur (Heartbreak ridge), tombe aux mains de la 2e compagnie du bataillon français (le film documentaire CrĂšvecĆur, sorti en 1955, est basĂ© sur ces Ă©vĂšnements). Le commandant de la 2e compagnie, le capitaine Robert Goupil Ă©tait mort au combat fin septembre.
- Consécutivement à l'ouverture des négociations d'armistice à Gaeseong, la guerre de mouvement se transforme en guerre de position. Le BF/ONU continue de prendre part à toutes les actions menées par la 2e DI. Il est en ligne dans le secteur du Triangle de fer tenu par les troupes des Nations unies tandis que Pyongyang est revenu aux mains des communistes.
- Hiver 1951 - 1952 : le BF/ONU tient position Ă Gumhwa.
- Juillet - août 1952 : sur White Horse et à T-Bone - Arrow Head, le 23e RI est au centre face à une puissante attaque chinoise en direction de Séoul qui échouera. Plus de 25 000 obus tirés par les automoteurs chinois tomberont en 24 heures rien que sur les positions tenues par les Français. Aux avant-postes, la section de pionniers, submergée et à court de munitions, se battra au corps à corps à coup de pelles. Contrevenant aux consignes, la section d'armes lourdes du BF/ONU se portera spontanément en appui décisif sur son flanc droit au bénéfice du 29e Régiment de la 9e Division d'infanterie coréenne en grande difficulté. Fait exceptionnel, le lieutenant « désobéissant » commandant ladite section d'armes lourdes, se verra, pour son action en faveur des Coréens, décerner la haute décoration « Ordre de mérite militaire HWARANG avec étoile d'argent » sur ordre du président de la République de Corée.
Ces actions vaudront au BF/ONU sa quatriÚme citation à l'Ordre de l'armée française.
- Janvier 1953, le bataillon est Ă Songgok
- Juin 1953, le bataillon tient le secteur de Chumgasan Ă l'ouest de Gumhwa.
DĂ©corations
Le bataillon français de l'ONU en Corée 1950 - 1953 a obtenu :
- 4 citations à l'Ordre de l'Armée Française
- 3 citations présidentielles américaines
- 2 citations présidentielles de la république de Corée
- 1 898 citations individuelles
Commandants de l'unité
- Général de corps d'armée Ralph Monclar (officiellement comme lieutenant-colonel)
- Lieutenant-colonel Francois Borreill
- Lieutenant-colonel de Germiny
MĂ©moire
Monuments et rues
Dans le 4e arrondissement de Paris, une place, la place du Bataillon-Français-de-l'ONU-en-Corée, et un monument dans le square attenant, perpétuent la souvenir de cette unité[3].
à Rezé (dans la banlieue nantaise), un rond-point rappelle aussi cette unité.
Un mĂ©morial, dĂ©diĂ© aux guerres dâIndochine et de CorĂ©e a Ă©tĂ© inaugurĂ© en 2001[4] dans la commune morbihannaise de Lauzach. Le mĂ©morial possĂšde une stĂšle Ă la mĂ©moire des 9 morbihannais morts en CorĂ©e[5].
Un monument lui est dĂ©diĂ© au camp dâAuvours prĂšs de la salle dâhonneur du 2e rĂ©giment d'infanterie de marine.
- Insigne et plaque commémorative du bataillon français de l'ONU 1950-1953.
- Plaque commémorative du bataillon français de l'ONU 1950-1953.
Une plaque est apposĂ©e sous l'Arc de triomphe de l'Ătoile Ă Paris le 26 mai 2004, elle est la seule dĂ©diĂ©e Ă une unitĂ© spĂ©cifique Ă cet endroit.
CimetiĂšre militaire des Nations unies
Dans le carrĂ© français du cimetiĂšre du mĂ©morial des Nations Unies en CorĂ©e (ìŹíì ìêž°ë êł”ì), Ă Busan (CorĂ©e du Sud), reposent 44 soldats français.
- Carré français au cimetiÚre militaire des Nations unies, à Busan.
- Monument du Bataillon Français au cimetiÚre militaire des Nations unies, à Busan.
- Mur du Souvenir (France) au cimetiĂšre militaire des Nations unies, Ă Busan.
Associations
En France, la mémoire est perpétuée par deux Associations :
- Association Nationale des Forces Françaises de l'ONU et du Régiment de Corée (A.N.A.F.F. ONU BC et R.C. 156e R.I.) (Association « régimentaire » regroupant des anciens du bataillon Français de l'ONU et des marins de l'Aviso colonial La GrandiÚre période 1950 à 1953, mais aussi des anciens du Régiment de Corée en Indochine (GM100) et en Algérie (156e RI, dissous en 1962).
Cette association a changé de nom et donc de sigle : Association Nationale des Anciens et Amis des Forces Françaises de l'ONU du bataillon et Régiment de Corée, 156e R.I. (ANAAFF ONU BC et RC 156RI). Son siÚge étant transféré 10, place Charles Digeon 94160 Saint-Mandé. Son Président est le Député-Maire Patrick Beaudouin.
- Association Nationale des Anciens Combattants de la Seconde (Indian Head) Division des Ătats-Unis et du bataillon Français de l'ONU en CorĂ©e, SiĂšge Social : chez son prĂ©sident, 8, rue MoliĂšre, 92400 Courbevoie. Cette association regroupait exclusivement des anciens du bataillon Français de l'ONU intĂ©grĂ© au 23e RI U.S. de la 2e Division d'Infanterie des Ătats-Unis. FrappĂ©e par les lois de la dĂ©mographie, elle s'est auto-dissoute en 2000.
Membres connus du bataillon français de l'ONU
par ordre alphabétique
- André Brunel (1912-1981), médecin-chef.
- Guy Delfosse (1925-1984), capitaine à l'époque, devenu général de division dans la Gendarmerie, tué en service commandé par des terroristes en 1984.
- Robert Goupil (-1951), commandant de la 2e compagnie, tué par un tir de mortier dans le massif de CrÚvecoeur en Corée, le quartier Goupil, caserne de la Garde républicaine, est nommé d'aprÚs lui.
- Jules Jean-Louis (1916-1951), mĂ©decin-commandant, tuĂ© alors qu'il portait secours Ă des soldats corĂ©ens[6]. Il est lâun des deux seuls Occidentaux Ă avoir sa statue en CorĂ©e, l'autre Ă©tant le gĂ©nĂ©ral Douglas Mac Arthur qui fut le premier commandant en chef des forces de l'ONU en CorĂ©e.
- Jean Lartéguy (1920-2011), de son vrai nom Jean Pierre Lucien Osty, écrivain et journaliste
- Joël Le Tac (1918-2005), résistant, compagnon de la Libération, journaliste et homme politique
- Alfred Sirven (1927-2005), homme d'affaires, impliqué dans l'affaire Elf-Aquitaine
- Robert-André Vivien (1923-1995), homme politique
- Gustave Gatoux (nĂ© le 8 juin 1922 Ă Haillicourt, dĂ©cĂ©dĂ© Ă Lille le 25 juillet 1977), Sergent. Il est mentionnĂ© dans le livre High Tide the Korean War Ă©crit par LĂ©o Barron: âleading the way was 1st Sgt. Gustave Gatoux, who, âAt the head of his group, led a violent counterattack, permitting the recapture of his positions. â Award Citation for Gustave Gatoux. French Army, July 1951.
Ăpilogue
Le bataillon français de l'ONU se transforma en bataillon de CorĂ©e, puis en rĂ©giment de CorĂ©e, puis en 156e rĂ©giment d'infanterie/rĂ©giment de CorĂ©e, gardant ses traditions et, notamment, son badge d'Ă©paule « Ă la tĂȘte d'Indien » hĂ©ritĂ© de son passage dans le 23rd Infantry Regiment de la 2e division dâinfanterie amĂ©ricaine et son insigne de bĂ©ret spĂ©cifique.
Indochine 1953-1955
Début , le BF/ONU débarque à Saïgon pour participer à la guerre d'Indochine. Dédoublé en deux bataillons et renforcé de quatre compagnies autochtones, il prend le nom de régiment de Corée pour servir d'ossature au groupement mobile no 100 (GM 100). Les 7e et 8e compagnies du nouveau régiment furent constituées par intégration du célÚbre commando Bergerol, des Khmers de Cochinchine. S'y adjoindra le bataillon de marche du 43e régiment d'infanterie coloniale. L'artillerie sera servie par le 2e groupe du 10e régiment d'artillerie coloniale avec douze piÚces de 105 mm. Les douze chars seront ceux du 3e escadron du 5e régiment de cuirassiers, le « Royal Pologne ». Au total 3 500 hommes placés sous les ordres du colonel Barrou.
Principales batailles :
- La Pit
- Plei Rin
- AnkhĂȘ : le 24 juin 1954, le GM100 tombe dans une embuscade ViĂȘt minh au col d'AnkhĂȘ et subit des pertes considĂ©rables (Bataille du col de Mang Yang)
- Dak ayun
En Indochine, le Régiment de Corée a perdu :
- 1er bataillon : 238 tués ou blessés, est cité à l'ordre de l'Armée.
- 2e bataillon : 202 tués ou blessés, est cité à l'ordre du Corps d'armée.
20 juillet 1954, cessez-le-feu en Indochine. Dissolution du GM 100. Le Régiment de Corée redevient alors bataillon de Corée. Embarque en unité constituée à destination de l'Algérie le 17 juillet 1955.
Guerre d'Algérie 1955-1962
- 10 août 1955 : le bataillon débarque à Alger et est implanté à Tefechoun
- Novembre 1955: s'installe dans le Constantinois Ă Sidi-Mabrouk
- le 10 novembre 1955, la cravate du drapeau du bataillon de CorĂ©e unitĂ© de tradition (ex-dĂ©tachement et bataillon de lâONU en CorĂ©e) reçoit la FourragĂšre aux couleurs du ruban de la MĂ©daille militaire avec olive aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre des thĂ©Ăątres dâopĂ©rations extĂ©rieurs.
croix de guerre T.O.E.
- Début 1957 : fait mouvement sur Oued-Zenati (secteur de Constantine), puis le P.C. s'installe à Aïn Abid en décembre 1958 :
- 1er septembre 1960 : par changement d'appellation et de structure, le bataillon prend le nom de 156e rĂ©giment dâinfanterie - rĂ©giment de CorĂ©e. La fourragĂšre avec olive aux couleurs du ruban de la Croix de guerre des ThĂ©Ăątres d'opĂ©rations extĂ©rieurs obtenus par le rĂ©giment de CorĂ©e sera intĂ©grĂ© aux dĂ©corations du 156e R.I.
- Les commandants de l'unité ont été :
- commandant RĂ©casens
- lieutenant-colonel Jammes
- lieutenant-colonel de SĂšze
- lieutenant-colonel de la CasiniĂšre
- colonel Rollin.
- lieutenant-colonel Lucca
Fin 1962, le rĂ©giment fait mouvement vers la mĂ©tropole au camp de Sissonne oĂč il sera dissous, le 11 novembre 1962.
Le Régiment de Corée a perdu un minimum de 48 tués en Algérie.
Notes et références
- (fr) Le rÎle du « bataillon de Corée » dans la guerre de Corée, Kenneth Hamburger ; Erwan Bergot, Bataillon de Corée, les volontaires français 1950-1953.
- Plaque commémorative du bataillon de Corée qui se trouve au 2e régiment d'infanterie de marine à Auvours, photo prise le 16/05/2009 aux portes ouvertes du régiment.
- (fr)« Jardin du bataillon de l'ONU », sur paris.fr.
- Le mémorial a été inauguré en 2001.
- (fr) Le mémorial Indochine et Corée.
- "Le Monument du médecin-commandant Jean-Louis à Hongcheon, Province du Gangwon-do, Corée du Sud", par Jean-Marie Thiébaud, éditions SPM.
Sources et bibliographie
- Bataillon Monclar, Jacques Bouttin, 187 pages, Ăditions du Scorpion, Paris, 1951
- Retour de Corée, Jean-Marie de PrémonvilleDE (tué à Chipyong-Ni), Pierre Dandy, Serge Bromberger, Henry De Turenne, 274 pages, Julliard, 1951.
- ParallĂšle 38, par Paul Mousset, Gallimard, 1951
- Un du bataillon Monclar, André Lemoine, 185 pages, Amiot Dumont, Paris, 1951
- CrĂšvecĆur, Roger Lesage, Ăditions France Empire, 1955. Transcription du script du film CrĂšvecĆur de Jacques Dupont.
- Ma captivité en Corée du Nord, Révérend PÚre Coyos, Grasset 1954.
- L'assaut de CrĂšvecĆur, par Olivier Le Mire, 205 pages, Documents du Monde, Paris, 1956
- Les Mercenaires, Jean Lartéguy, Presses de la Cité, Paris, 1960
- Un amour de Corée, Paul Mousset, Grasset 1961
- Erwan Bergot, Bataillon de Corée, les volontaires français 1950-1953, Presses de la Cité, 1983
- La marine nationale dans la guerre de Corée, Contre Amiral (cr) Louis Tailhades, Revue historique des armées, juin 1990.
- Avoir vingt ans Ă Chipyong-Ni'', Michel ROSSI, 324 pages dont 52 de photos, REMICOM, Courbevoie 1994.
- Prisonniers française en Corée, Charles Martel, Georges Perruche, Cahiers d'Histoire Sociale no 3, Albin Michel 1994.
- Le bataillon français de lâONU en CorĂ©e (historique - 1950-1953), Jean-François Pelletier, Ăditions des Argonautes
- Corée 1950-1953 L'héroïque bataillon français, Jacques Vernet, Pierre Ferrari, Lavauzelle, 2001
- Monclar, le Bayard du XXe siĂšcle, Fabienne Monclar, Via Romana, 2014
Voir aussi
Articles connexes
- Guerre de Corée
- Forces françaises dans la guerre de Corée
- DeuxiĂšme (Indianhead) Division d'infanterie US
- MĂ©morial des guerres en Indochine
- Place du Bataillon-Français-de-lâONU-en-CorĂ©e Ă Paris
- Médaille commémorative des opérations de l'ONU en Corée 1952
- Bataillon de marche
- RĂ©giment de marche
- GM 100 (en)
Liens externes
- Dossier de la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives, ministÚre français de la Défense.
- Association Nationale des Anciens et Amis des Forces Françaises de l'ONU du Bataillon et Régiment de Corée, 156e R.I. (ANAAFF ONU BC & RC 156RI) Site officiel
- Dossier Corée, direction Léon Rochotte, NET4WAR
- (fr)(en) Invasions of Inchon and Wonsan remembered French and English supported operations - Allies provide a unique perspective of naval operation in the Korean War...
- Netmarine Opérations navales françaises durant la guerre de Corée
- La marine nationale dans la guerre de Corée par le Contre Amiral (cr) Louis Tailhades (version web)
- Le Bataillon Français de l'ONU le BF/ONU du 23e Régiment d'Infanterie US et la participation française.
- "24 Juin 1954: La Bataille d'AnkhĂȘ, OpĂ©ration ĂGLANTINE, Groupement Mobile N°100" et "L'Intervention aĂ©rienne des Hellcats de la Marine", une histoire du GM100 /RĂ©giment de CorĂ©e et du Porte-Avions Arromanches en Indochine, par Jean Arrighi et LĂ©on Rochotte
- Souvenirs de Corée avec le Bataillon français de l'ONU
- MĂ©morial du BF/ONU
- CrĂȘte 1037
- La mémoire retrouvée du bataillon français en Corée - 25 janvier 2022