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Bataille de Tempé

La bataille de Tempé, en grec moderne : Μάχη των Τεμπών / Máchi ton Tempón, également appelée bataille de la gorge de Tempé et bataille de la gorge de Pinios[2], est un combat d'arrière-garde mené par les troupes australiennes et néo-zélandaises, lors de l'invasion allemande de la Grèce, le [3]. La bataille se déroule au milieu de l'avancée des forces allemandes, dans le centre de la Grèce, et voit un élément de la taille d'une brigade, surnommé « Force Anzac », mener une action de retardement contre des éléments de deux divisions allemandes[4], soutenus par des forces blindées. Au cours d'une journée de durs combats, les Anzac subissent de lourdes pertes et sont contraints de quitter la gorge, mais leur résistance permet aux autres forces alliées de se retirer par Larissa, et une nouvelle position défensive est ensuite établie autour des Thermopyles.

Bataille de Tempé
Description de cette image, également commentée ci-après
Informations générales
Date
Lieu Vallée de Tempé Drapeau de la Grèce Grèce
Issue Victoire tactique des Alliés
L'avance allemande est retardée.
Changements territoriaux Thessalie
Forces en présence
16e brigade australienne
21e bataillon nĂ©o-zĂ©landais (en)
2e Panzerdivision
6e division de montagne allemande[1]
Pertes
Australie : 80 morts ou blessĂ©s - 120 hommes capturĂ©s
Nouvelle-ZĂ©lande : 4 morts ou blessĂ©s.
140 morts ou blessĂ©s

Bataille de Grèce
Seconde Guerre mondiale

CoordonnĂ©es 39° 52′ 37″ nord, 22° 33′ 58″ est
Géolocalisation sur la carte : Grèce
(Voir situation sur carte : Grèce)
Bataille de Tempé

Contexte

Alors que le principal contingent allié se replie des forces allemandes vers le sud de la Grèce, une action d'attente est jugée nécessaire pour retarder les Allemands qui les poursuivent dans la vallée de Tempé, un site jugé approprié pour la défense. La force affectée à cette action est baptisée Force Anzac. Elle est relativement petite, composée de deux bataillons de la Seconde force impériale australienne de la 16e brigade australienne - les 2/2e et 2/3e - combattant aux côtés de forces néo-zélandaises composées du 21e bataillon néo-zélandais (en), de la 26e Batterie du 4e régiment de campagne et de la Troupe L du 7e régiment anti-tank[5].

Certaines de ces unités avaient récemment combattu en Libye contre les Italiens, avant d'être transportées à la hâte en Grèce pour aider à contrer l'invasion allemande. La Force Anzac est commandée par le général Arthur Allen. Les unités australiennes sont armées de mortiers, d'armes légères et de fusils antichars, tandis que la force néo-zélandaise dispose de pièces d'artillerie, dont des canons de 25 livres, mais manque de munitions. Les fusils antichar Boys sont largement inefficaces, et les chenillettes d'infanterie Universal Carrier doivent être remplacées[6]. À cette époque, il n'y a presque pas de blindés britanniques en Grèce, de nombreux chars ayant été détruits par des chars Waffen-SS lors de la bataille de Vevi, le [7].

Bataille

Le , la 6e division de montagne allemande, commandée par le général Ferdinand Schörner, s'aligne sur l'autre rive de la rivière Pénée, par rapport à la force Anzac. La rivière est franchissable à pied à cet endroit. L'objectif des Allemands est d'attaquer le goulot d'étranglement de Larissa, où le corps principal des Anzac s'engouffre, et de couper leur retraite. L'objectif d'Allen est de tenir la zone avec son unité pour protéger le retrait de la force principale[7].

La force Anzac s'aligne le long des points de passage allemands attendus. Les compagnies sont positionnĂ©es de manière plutĂ´t clairsemĂ©e, avec 900 m entre chacune d'elles. Le 2/2e bataillon australien doit soutenir le quartier gĂ©nĂ©ral d'Allen. Il se trouve Ă  la position de dĂ©fense la plus vitale, au centre de la ligne, en face de GĂłnni, d'oĂą les forces allemandes vont attaquer. Le 21e bataillon nĂ©o-zĂ©landais se forme sur la droite[8] et dĂ©truit un pont pour empĂŞcher son utilisation par les Allemands. Le 21e a cependant subi des pertes antĂ©rieures Ă  Platamon et a perdu une grande partie de son Ă©quipement[9]. Deux compagnies du 2/3e Bataillon australien sont positionnĂ©es sur la gauche[8].

La confrontation commence juste après 7 heures avec une attaque de Gónni vers le 2/2e bataillon[8] ; plus tard, vers midi, des unités allemandes, dirigées par le Lieutenant-Colonel Hermann Balck, attaquent le 21e bataillon néo-zélandais. Balck a déjà repoussé le 21e bataillon, quelques jours auparavant, à Platamon, surpris par l'apparition de véhicules allemands en raison du terrain[10] - [11].

Le 21e bataillon néo-zélandais ne peut résister face aux unités de Balcks, et est presque débordé, se repliant dans les collines. À ce moment-là, des chars allemands traversent la rivière Pinios, que le 21e bataillon garde. La 22e est donc la seule unité restée sur le terrain pour poursuivre la bataille. Une unité de porte-canons Bren tente de repousser les troupes allemandes qui traversent la rivière, mais elle échoue et certains des porte-canons sont perdus. Les mortiers sont initialement hors de portée des troupes allemandes, mais sont délibérément (et dangereusement) surchargés pour leur donner une plus grande portée. Malgré des actions de maintien désespérées, à 17h30, la bataille dégénère au chaos et le 2/2e est dispersé sous les attaques allemandes[5].

Conséquences

Ă€ 18 h 45, les compagnies qui peuvent ĂŞtre contactĂ©es reçoivent l'ordre de se retirer. Les forces Anzac ont Ă©tĂ© fortement diminuĂ©es par les attaques allemandes, mais elles rĂ©ussissent Ă  tenir le terrain pendant la journĂ©e, permettant aux forces principales de s'Ă©chapper par Larissa. Les Australiens et les NĂ©o-ZĂ©landais se dĂ©placent pendant toute la nuit, avec des Ă©lĂ©ments menant de nouvelles actions de retardement pendant leur retrait, et Ă  l'aube du , ils occupent une nouvelle position dĂ©fensive autour des Thermopyles. Les pertes de la 16e brigade au cours de la bataille s'Ă©levent Ă  environ 80 tuĂ©s ou blessĂ©s et 120 capturĂ©s[8]. Le 21e bataillon nĂ©o-zĂ©landais compte quatre morts ou blessĂ©s[12]. Les pertes allemandes s'Ă©levent Ă  environ 140 tuĂ©s ou blessĂ©s[13]. Ă€ la suite de la bataille, le 2/2e bataillon est en grande partie dĂ©mantelĂ© et ne combat en tant qu'unitĂ© complète qu'après la fin des combats en Grèce[14].

Notes et références

    1. Stockings 2009, p. 144.
    2. Stockings 2009, p. 141.
    3. Chris Coulthard-Clark 1998, p. 187.
    4. Stockings 2009, p. 158.
    5. (en) Olwyn Green, « Battle of Tempe Gorge, 18 April 1941 », sur le blog loveintwowars.blogspot.com [lien archivé], (consulté le ).
    6. Loughnan 1963, p. 51.
    7. (en) Peter Ewer, « Forgotten ANZACS: the campaign in Greece, 1941 » [PDF], sur le site rusinsw.org.au, (consulté le ).
    8. Chris Coulthard-Clark 1998, p. 188.
    9. Stockings et Hancock 2013, p. 319 & 330.
    10. (en) Noel Rutherford, « In their own words - the Battle of Tempe Gorge - Part 3 », sur le site open.abc.net.au [lien archivé], (consulté le ).
    11. Cody 1953, p. 49.
    12. Stockings 2009, p. 163.
    13. Stockings 2009, p. 160.
    14. (en) « Tempe (Pinios) Gorge », sur le site awm.gov.au [lien archivé] (consulté le ).

    Bibliographie

    Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

    • (en) Joseph Cody, « 21 Battalion », dans Ministère de l'IntĂ©rieur (Nouvelle-ZĂ©lande), Official History of New Zealand in the Second World War 1939–45 (en), Wellington, Historical Publications Branch, (OCLC 11136356, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
    • (en) Chris Coulthard-Clark, Where Australians Fought : The Encyclopaedia of Australia's Battles, St Leonards, Allen & Unwin, (ISBN 1-86448-611-2). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
    • (en) Olwyn Green, The Name's Still Charlie, Australian Military History Publications, (ISBN 978-0-9805-6743-4).
    • (en) R. J. M. Loughnan, « Divisional Cavalry », dans Ministère de l'IntĂ©rieur (Nouvelle-ZĂ©lande), Official History of New Zealand in the Second World War 1939–45 (en), Wellington, Historical Publications Branch, (OCLC 11136356, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
    • (en) Craig Stockings, « The Battle of Pinios Gorge », Australian Army Journal, vol. VIII, no 3,‎ , p. 141–168 (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
    • (en) Craig Stockings et Eleanor Hancock, Swastika over the Acropolis : Re-interpreting the Nazi Invasion of Greece in World War II, , pdf (ISBN 978-9-0042-5459-6). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
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