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Bataille de PĂ©kin (1644)

La bataille de PĂ©kin a eu lieu entre fĂ©vrier et avril 1644 dans les environs de PĂ©kin et dans la ville mĂȘme. Elle oppose les troupes de la dynastie Ming Ă  celles de la dynastie Shun dirigĂ©e par Li Zicheng. Elle s'achĂšve par la prise de la ville par les troupes Shun et la chute de la dynastie Ming.

Bataille de PĂ©kin
Informations générales
Date FĂ©vrier 1644 - 25 avril 1644
Lieu PĂ©kin, Chine
Issue Victoire de la Dynastie Shun
Suicide de l'empereur Chongzhen
Chute de la dynastie Ming
Commandants
Li ZichengChongzhen (suicide)
Forces en présence
supériorité numérique sur les troupes Ming, chiffre exact inconnu250 000
Pertes
inconnues40 000 morts, dont 25 000 Jinyiwei (en)

Transition des Ming aux Qing

Batailles

Unification des JĂŒrchens - Fushun - Qinghe - Sarhu - Kaiyuan - Tieling - Xicheng - Shen-Liao - Zhenjiang - She-An - Guangning - Ningyuan - CorĂ©e (1627) - Ning-Jin - Jisi - Dalinghe - Wuqiao - LĂŒshun - CorĂ©e (1636) - Song-Jin - RĂ©voltes paysannes - PĂ©kin - Shanhai

Situation avant le début du conflit

Le 7 mai 1618, Nurhachi, le Khan des Jin postérieurs, entre ouvertement en rébellion contre la dynastie Ming, dont il était théoriquement le vassal, en proclamant ses Sept Grandes Causes d'irritation, qui sont autant de raisons de rejeter la tutelle Ming sur la Mandchourie.

Les Jin enchaĂźnent rapidement les victoires et s'emparent des grandes villes de Mandchourie les unes aprĂšs les autres, malgrĂ© les efforts de guerre des Chinois. Les exigences du pouvoir central en hommes, matĂ©riel et argent envers les provinces de l'empire sont telles que des rĂ©voltes commencent Ă  Ă©clater. Ainsi, durant l'automne 1621, une importante rĂ©bellion de diffĂ©rentes ethnies non-Han Ă©clate dans les provinces du Sichuan et de Guizhou, ce qui plonge les Ming dans une crise majeure et mobilise une partie non nĂ©gligeable des ressources militaires de la dynastie au dĂ©triment de la dĂ©fense du nord-est du pays. De leur cÉtĂ©, les Jin continuent d'accumuler les succĂšs militaires. Leur sĂ©rie de victoires prend fin en 1626, lorsque leur Khan est gravement blessĂ© lors de sa dĂ©faite Ă  l'issue de la bataille de Ningyuan. Il meurt huit mois plus tard. Son fils et successeur, Huang Taiji, tente de le venger mais est vaincu Ă  son tour lors de la bataille de Ning-Jin. Il passe les annĂ©es suivantes Ă  rĂ©former et renforcer l'armĂ©e des Jin postĂ©rieurs.

Ces rĂ©formes commencent Ă  porter leurs fruits en 1629, lorsque l'armĂ©e de Huang Taiji envahit la Chine en contournant la forteresse de Ningyuan, et marche sur PĂ©kin, la capitale des Ming, qu'ils attaquent lors de l'Incident de Jisi. MĂȘme si la ville ne tombe pas, le butin et le prestige que Huang en tire sont colossaux. Durant les annĂ©es suivantes, les Jin renouent avec la victoire, grĂące Ă  une armĂ©e rĂ©formĂ©e intĂ©grant des soldats chinois ayant fait dĂ©fection et une puissante artillerie. Les Jin s'emparent de la quasi-totalitĂ© de la Mandchourie et mettent au pas la CorĂ©e en 1627. En 1635, Huang Taiji adopte le nom de « Mandchou » pour dĂ©signer l'ensemble du peuple jĂŒrchen, puis, le 15 mai 1636, aprĂšs s'ĂȘtre vu remettre par le dernier Khan mongol le sceau impĂ©rial de la dynastie Yuan, il change le nom de l'État mandchou, qui devient le Grand Qing, abandonnant le titre de Khan pour celui d'Empereur. C'est le dĂ©but de la dynastie Qing. La CorĂ©e se rĂ©volte juste aprĂšs ce couronnement et subit une cuisante dĂ©faite. Les Mongols sont intĂ©grĂ©s, les CorĂ©ens matĂ©s, Huang a donc les mains libres pour reprendre ses attaques contre les Ming.

la situation intĂ©rieure des Ming se dĂ©grade Ă  la mĂȘme vitesse que la situation extĂ©rieure. Si la rĂ©bellion She-An est matĂ©e, elle n'est que la premiĂšre d'une sĂ©rie de rĂ©voltes et de mutineries, provoquĂ©es par les demandes du pouvoir central et les famines provoquĂ©es par des catastrophes naturelles. Durant la dĂ©cennie 1630, un petit fonctionnaire nommĂ© Li Zicheng se rĂ©volte dans le Shaanxi. Il gagne en puissance et, Ă  partir de la fin de la dĂ©cennie, il commence Ă  marcher vers l'ouest, accumulant victoires et conquĂȘtes. En 1643, Li Zicheng se proclame roi Ă  Wuchang. Son armĂ©e, recevant sans cesse de nouveaux ralliements, compte bientĂŽt des centaines de milliers d'hommes, tandis que des lettrĂ©s de l'administration Ming lui apportent leur soutien pour prĂ©parer un nouveau gouvernement.

DĂ©roulement des combats

Alors que Dorgon et ses conseillers se demandent comment attaquer les Ming, Le , Zicheng proclame Ă  Xi'an une nouvelle dynastie, la Dynastie Shun (éĄș朝 / 順朝, shĂčn chĂĄo). En mars, ses armĂ©es prennent la capitale provinciale de Taiyuan dans le Shanxi. Ses troupes franchissent ensuite le fleuve Jaune et se dirigent vers PĂ©kin.

Devant les progrĂšs des rebelles, l'empereur Ming Chongzhen demande de l'aide en urgence Ă  tous les commandants militaires de l'empire[1]. DĂ©sireux de fidĂ©liser son Ă©lite militaire, il accorde le 11 avril le titre de "comte" Ă  quatre gĂ©nĂ©raux, dont Wu Sangui et Tang Tong (攐通)[2]. Ce dernier Ă©tant le seul des nouveaux comtes Ă  ĂȘtre prĂ©sent sur PĂ©kin, il est chargĂ© de rĂ©organiser les dĂ©fenses de la ville, puis, avec un eunuque nommĂ© Du Xun (æœć‹ł), il est envoyĂ© fortifier la passe de Juyong, le dernier bastion protĂ©geant l'approche nord de la capitale[3]. Le 22 avril, la Cour Ming apprend que Tang Tong s'est rendu Ă  Li Zicheng la veille, que la passe de Juyong et tombĂ©e et que l'armĂ©e des rebelles se trouve maintenant Ă  Changping, soit Ă  soixante-cinq kilomĂštres au nord-ouest de PĂ©kin[4].

Li et son armée atteignent la banlieue de la capitale le 23 avril, mais au lieu de lancer une attaque à grande échelle contre les murs de la ville, Li envoie l'eunuque Du Xun rencontrer l'empereur, espérant obtenir sa reddition[5]. Vaine tentative, car le monarque refuse[6]. Le 24 avril Li Zicheng entre dans Pékin, avec l'aide de Du Xun, et le jour suivant l'Empereur se pend à un arbre sur une colline située derriÚre la Cité interdite. Il est le dernier empereur Ming à régner à Pékin.

Conséquences

Li Zicheng a beau ĂȘtre le maĂźtre de la capitale, il n'est pas pour autant le maĂźtre de la Chine. Au sud, son attitude lui a aliĂ©nĂ© les militaires et fonctionnaires fidĂšles aux Ming, qui refusent de lui faire allĂ©geance. Au Nord-Est, il doit compter avec les troupes de Wu Sangui, qui Ă©taient en train de marcher sur PĂ©kin lors de la chute de la ville et les Mandchous, qui se sont emparĂ©s des derniĂšres terres chinoises au nord de la grande muraille aprĂšs le dĂ©part de Sangui.

Finalement, il sera vaincu par une coalition Wu Sangui/Mandchous lors de la bataille de la passe de Sanhai, et obligĂ© d'Ă©vacuer PĂ©kin aprĂšs des jours de pillages. Il meurt en septembre 1645, tuĂ© lors de combats, et sa dynastie disparaĂźt avec lui. Finalement, c'est la dynastie Qing qui va rĂ©gner sur la Chine pendant 268 ans.

Notes et références

  1. Struve 1988, p. 641.
  2. Mote 1999, p. 808.
  3. Eunuque: Wakeman 1985, p. 258. autres informations: Mote 1999, p. 808.
  4. Wakeman 1985, p. 259.
  5. Wakeman 1985, p. 260-261.
  6. Wakeman 1985, p. 261-262.

Bibliographie

  • Frederick W. Mote, Imperial China, 900-1800, Cambridge, Mass., Harvard University Press, , 1107 p. (ISBN 978-0-674-44515-4, lire en ligne)..
  • Lynn Struve, Cambridge History of China, Volume 7, The Ming Dynasty, 1368–1644, Cambridge, Frederick W. Mote, , 976 p. (ISBN 978-0-521-24332-2, lire en ligne), « The Southern Ming »
  • Frederic Wakeman, The Great Enterprise : The Manchu Reconstruction of Imperial Order in Seventeenth-century China, Berkeley, Los Angeles, and London, University of California Press, , 1337 p. (ISBN 978-0-520-04804-1, prĂ©sentation en ligne). En 2 volumes.

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