Bataille de La Mecque (1916)
La bataille de La Mecque est un affrontement militaire qui oppose Hussein ben Ali aux forces ottomanes dans la ville sainte musulmane de La Mecque en juin et juillet 1916.
Date |
- |
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Lieu | La Mecque, Chérifat de La Mecque, Empire Ottoman |
Issue | Victoire décisive des forces arabes |
Chérifat de La Mecque Rebelles arabes | Empire Ottoman |
Hussein ben Ali Ali ben Hussein | Fakhri Pacha |
5000 hommes | 1000 hommes |
Le 10 juin, Hussein ben Ali, chérif de La Mecque et chef dynastique des Hachémites, déclenche la Grande révolte arabe contre l'Empire Ottoman à partir de cette ville.
La bataille de La Mecque fait partie de la Grande révolte arabe et de la Première Guerre mondiale.
Contexte
Le Chérif de La Mecque souhaite créer un État arabe du Yemen jusqu'à Alep. À cette fin, il sollicite l'aide des Britanniques, qui lui promettent l'établissement d'un tel Etat après la défaite des Ottomans lors du protocole de Damas[1] et dans la correspondance McMahon-Hussein[2].
Les Britanniques le trahissent après la fin de la guerre, lors des accords Sykes-Picot puis, face à la proclamation de Hussein ben Ali en tant que calife, en 1924, ils soutiennent Abdelaziz ibn Saoud, qui envahit ses terres et le force à l'exil[3].
Événements
Début juin 1916, la majeure partie de l'armée ottomane se rend à Taëf, une ville de montagne en Arabie, accompagnant Ghalib Pacha, le gouverneur du Hedjaz. Il ne reste plus que 1 000 hommes pour défendre La Mecque. Beaucoup d'entre eux dorment dans des casernes de la vallée le 10 juin lorsque le chérif de La Mecque, Hussein bin Ali effectue sa proclamation d'indépendance du Hedjaz et tire un coup de feu en l'air depuis la fenêtre du palais hachémite signalant le début de la révolte arabe[4] - [5]. En entendant cela, ses 5 000 partisans commencent à tirer sur les troupes turques dans trois forteresses surplombant la ville sainte et à la caserne Jirwall sur la route de Djeddah.
L'attaque contre les forces turques est soudaine et leur commandant par intérim ignore que la révolte débute. Comme les bannières du Chérif et celles des Ottomans sont de la même couleur, le commandant turc ne voit pas la différence et téléphone au Chérif Hussein au sujet de la situation et on lui répond que les troupes arabes sont entrées en rébellion et qu'il ferait mieux de se rendre. Il refuse. La bataille commence et se poursuit.
Le lendemain, les forces de Hachémites avancent et capturent Bash-Karakol[6] au coin de Safa adjacent au Masjid al-Haram. Le troisième jour, Hamidia, le bâtiment du gouverneur ottoman est capturé, ainsi que le sous-gouverneur. A partir de cet instant, le sous-gouverneur captif ordonne à ses troupes turques restantes de se rendre. Ils refusent.
Une impasse en résulte. Sir Reginald Wingate envoie deux pièces d'artillerie du Soudan via Djeddah, avec des artilleurs égyptiens entraînés. Ils percent rapidement les murs du fort turc. L'armée du chérif attaque alors et le sort de ces défenseurs est scellé. Le 4 juillet 1916, le dernier bastion turc à La Mecque, la caserne Jirwal, capitule après trois semaines de résistance acharnée.
RĂ©sultats
Cette bataille marque le début de la fin de l'Empire ottoman, et elle est également la naissance du Royaume du Hedjaz dont la capitale est La Mecque.
Stratégiquement, la victoire permet de sécuriser La Mecque pour Hussein ben Ali ; et de commencer à débuter des opérations militaires au-delà du Hedjaz. La garnison ottomane de Médine, elle, reste clouée dans la ville pendant le siège de Médine mais les forces de la révolte arabe souhaitent les conserver dans la cité, pour pouvoir mener des raids au nord, le long du chemin de fer du Hedjaz, forçant les Ottomans à renforcer de manière constante la ville de Médine et à éparpiller leurs forces, ce qui sert Hussein, dont les forces bédouines sont prédisposées à la guérilla bien plus qu'à des batailles rangées[7].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Battle of Mecca (1916) » (voir la liste des auteurs).
- George Antonius, The Arab Awakening, (lire en ligne)
- A. Henry McMahon, McMahon–Hussein Correspondence (July 14, 1915 – March 10, 1916) (lire en ligne)
- Olivier Hanne, « La révolte arabe en 1916 : mythe et réalité », TELEMME - Temps, espaces, langages Europe méridionale-Méditerranée, SPM,‎ , p. 331 (lire en ligne, consulté le ) :
« Les Britanniques comprennent un peu tard que les conseils de T. E. Lawrence les ont fourvoyés et qu’ils ont soutenu un homme dont ils n’ont pas compris les perspectives. Ils l’abandonnent pour se tourner vers Ibn Séoud. Les troupes de Hussein sont massacrées en mai 1919, suivies par l’écrasement des al-Rachîd. Protégé par l’aviation anglaise, le Koweït survit aux raids des Ikhwân. Mais la puissance wahhabite a raison des Hachémites. En 1924, Hussein prend le titre califal, qui vient d’être aboli par les Mustafa Kemal, mais il perd La Mecque, puis Médine l’année suivante. Le roi du Hejâz est condamné à l’exil. Il meurt à Amman en 1931. »
- Michael Provence, The great Syrian revolt and the rise of Arab nationalism, University of Texas Press, (ISBN 978-0-292-79710-9 et 0-292-79710-9, OCLC 320324665, lire en ligne)
- David Murphy, The Arab Revolt 1916-18 : Lawrence sets Arabia ablaze, Osprey, (ISBN 978-1-84603-339-1 et 1-84603-339-X, OCLC 212855786, lire en ligne)
- Turkish for "main outpost" or "main police station"
- Francis Lacassin et Jean Rosenthal, Les Sept piliers de la sagesse : un triomphe. [en marge des sept piliers], R. Laffont, (ISBN 2-221-07106-9 et 978-2-221-07106-9, OCLC 29612816, lire en ligne) :
« Notre marche sur Wedjh avait tout changé. Aujourd'hui nous faisions le blocus du chemin de fer, et eux se contentaient de le défendre. La garnison de Médine, réduite à une dimension inoffensive, restait dans les tranchées, détruisant sa propre capacité de mouvement en mangeant les animaux de transport qu'elle ne pouvait plus nourrir. »
Bibliographie
- History of the Arab Revolt (on King Hussein's website)
- Arab Revolt at PBS
- David Fromkin, A Peace to End All Peace: The Fall of the Ottoman Empire and the Creation of the Modern Middle East, Macmillan, (ISBN 978-0-8050-8809-0)
- Lawrence, T. E. (1935). Seven Pillars of Wisdom. Doubleday, Doran, and Co.