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Bataille de Drépane

La bataille de Drépane (ou Drepanum) est une bataille navale qui a lieu en , lors de la première guerre punique, au large de Drépane (aujourd'hui Trapani) à l'ouest de la Sicile, entre une flotte carthaginoise commandée par Adherbal et une flotte romaine dirigée par Publius Claudius Pulcher.

Bataille de Drépane ou (Drepanum)
Description de cette image, également commentée ci-après Description de cette image, également commentée ci-après
Image de gauche : opérations militaires en Sicile en . La bataille navale concerne le point 4.
Image de droite : situation de Drépane (Trapani) et des îles Égates.
Informations générales
Date
Lieu Devant le port de Drépane, Sicile
Issue Victoire de Carthage
Forces en présence
environ 100 Ă  130 naviresau moins 123 navires
Pertes
inconnues93 navires capturĂ©s
navires coulées inconnues
20 000 hommes tuĂ©s ou capturĂ©s

Première guerre punique

Batailles

CoordonnĂ©es 38° 01′ 00″ nord, 12° 31′ 00″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Sicile
(Voir situation sur carte : Sicile)
Bataille de Drépane ou (Drepanum)
GĂ©olocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Bataille de Drépane ou (Drepanum)

Le consul romain tente de bloquer la forteresse carthaginoise de Lilybée (aujourd'hui Marsala), mais sans réel succès, celle-ci étant toujours ravitaillée par voie maritime grâce aux connaissances locales d'Hannibal le Rhodien sur les hauts-fonds du secteur. Pour arrêter ce ravitaillement, Publius Claudius Pulcher décide d'attaquer la flotte punique qui se trouve dans le port de la ville voisine de Drépane.

Avant la bataille, les poulets sacrĂ©s refusent de manger, ce qui est un mauvais prĂ©sage dans la religion romaine. La marine romaine s'avance cependant vers son objectif, de nuit pour mener une attaque surprise, mais se disperse dans l'obscuritĂ©. Voyant la marine romaine dĂ©sorganisĂ©e Ă  l'aube, Adherbal, le commandant carthaginois, mène sa marine en mer composĂ©e de 100 Ă  130 navires avant qu'elle ne soit piĂ©gĂ©e dans le port, et gagnant ainsi de l'espace marin pour manĹ“uvrer. Les 120 navires romains (peut ĂŞtre 200) se retrouvent bloquĂ©s contre le rivage et après une journĂ©e de combats sont lourdement vaincus par les navires carthaginois plus maniables, leurs Ă©quipages Ă©tant aussi bien entraĂ®nĂ©s.

Il s'agit de la plus grande victoire navale des Carthaginois lors de cette guerre, qui chassent pratiquement les Romains de la mer. Sept années vont être nécessaire pour que Rome tente à nouveau d'aligner une marine substantielle, tandis que Carthage met la plupart de ses navires en réserve pour économiser de l'argent et libérer de la main-d'œuvre.

Contexte

Territoires romain et carthaginois lors du déclenchement de la première guerre punique en

En , Carthage et Rome entrent en guerre, déclenchant la première guerre punique[1]. Carthage est une puissance maritime bien établie en Méditerranée occidentale et Rome a récemment unifié l'Italie continentale au sud du fleuve Arno sous son contrôle[2]. L'expansion de Rome dans le sud de l'Italie a probablement rendu inévitable son affrontement avec Carthage avec comme prétexte la Sicile[D 1]. La cause immédiate de la guerre est la question du contrôle de la ville sicilienne de Messana (aujourd'hui Messine)[A 1].

Jusqu'en , la guerre va connaître de nombreux changements de fortune[3]. Le conflit se transforme en une lutte dans laquelle les Romains tentaient de vaincre les Carthaginois de manière décisive et, au minimum, de contrôler l'ensemble de la Sicile[A 2]. Les Carthaginois s'engagent dans leur politique traditionnelle consistant à attendre que leurs adversaires s'épuisent, dans l'espoir de récupérer ensuite tout ou partie de leurs possessions et de négocier un traité de paix mutuellement satisfaisant[A 3]. En , les Romains commencent à construire une grande flotte et, au cours des dix années suivantes, vont vaincre les Carthaginois dans une succession de batailles navales[A 4]. Les Romains prennent également lentement le contrôle de la majeure partie de la Sicile, y compris les principales villes d'Akragas (aujourd'hui Agrigente) prise en et Panormus (aujourd'hui Palerme) en [4].

Forces en présence

Représentation de la position des rameurs des trois rangs différents dans une trirème grecque.

Pendant cette guerre, le navire de guerre standard est la quinquĂ©rème[A 5]. La quinquĂ©rème est une galère d'environ 35 m Ă  45 m de longueur sur m de largeur au niveau de l'eau, avec son pont surĂ©levĂ© de m au-dessus de la mer[B 1] - [5]. L'expert des galères, John F. Coates, suggère qu'elles pouvaient maintenir nĹ“uds (soit 13 km/h) pendant de longues pĂ©riodes[5].

Les navires sont construits comme l'Ă©quivalent maritime des cataphractes ou des navires « protĂ©gĂ©s » - c'est-Ă -dire entièrement pontĂ©s - afin d'ĂŞtre mieux en mesure de transporter des marins et des catapultes[6] - [7]. Ils possèdent une « boĂ®te Ă  rames » sĂ©parĂ©e attachĂ©e Ă  la coque principale qui contient les rameurs[8]. Ces caractĂ©ristiques ont permis de renforcer la coque, d'augmenter la capacitĂ© de charge et d'amĂ©liorer les conditions de travail pour les rameurs[8]. La thĂ©orie gĂ©nĂ©ralement acceptĂ©e concernant la disposition des rameurs en quinquĂ©rèmes est qu'il y aurait des ensembles - ou files - de trois rames, l'une au-dessus de l'autre, avec deux rameurs sur chacune des deux rames les plus hautes et un sur le bas, pour un total de cinq rameurs par file[9]. Ceci Ă©tant rĂ©pĂ©tĂ© sur les vingt-huit files de chaque cĂ´tĂ©, soit 168 rames au total[9].

La quinquĂ©rème est le « cheval de bataille » des flottes romaines et carthaginoises tout au long des guerres puniques, bien que les hexarèmes (six rameurs par banc), les quadrirèmes (quatre rameurs par banc) et les trirèmes (trois rameurs par banc) sonnt Ă©galement parfois mentionnĂ©s[A 6]. Ce type de navire est si omniprĂ©sent que Polybe l'utilise comme raccourci pour « navire de guerre » en gĂ©nĂ©ral[A 6]. Une quinquĂ©rème transporte un Ă©quipage de 300 personnes, dont 280 rameurs et 20 membres d'Ă©quipage de pont et d'officiers[A 7], elle transporte normalement Ă©galement un effectif de 40 marins[10], et si la bataille est considĂ©rĂ©e comme imminente, ce nombre est augmentĂ© jusqu'Ă  120[11] - [A 8].

Amener les rameurs Ă  ramer en tant qu'unitĂ©, ainsi qu'Ă  exĂ©cuter des manĹ“uvres de combat plus complexes, nĂ©cessite un entraĂ®nement long et ardu[12]. Au moins la moitiĂ© des rameurs doivent avoir un minimum d'expĂ©rience pour que le navire soit manĹ“uvrĂ© efficacement[6]. Tous les navires de guerre sont Ă©quipĂ©s d'un Ă©peron, un triple ensemble de pales en bronze de 60 cm de largeur pesant jusqu'Ă  270 kg positionnĂ©es au niveau de la ligne de flottaison[13] - [14]. Ils sont fabriquĂ©s individuellement par la mĂ©thode de la cire perdue pour s'adapter de manière inamovible Ă  la proue d'une galère et fixĂ©s avec des pointes de bronze[13] - [14].

Marine carthaginoise

Reconstitution en perspective axonométrique de la poupe d'une quinquérème punique.
Reconstitution en perspective axonométrique de la proue d'une quinquérème punique.

La marine carthaginoise a dĂ©jĂ  acquis une « cĂ©lĂ©britĂ© » pour l'Ă©poque[B 2]. Elle se compose principalement de trirèmes composĂ©s de 200 marins et de quinquĂ©rèmes comportant 300 marins[B 2]. La voile est utilisĂ©e pendant les traversĂ©es afin de ne pas Ă©puiser les rameurs[B 3]. Les gros navires sont utilisĂ©s en prioritĂ©[B 3]. D'après Polybe, les navires puniques semblent plus rapides et plus agiles que leurs homologues romains[B 3]. Les navires carthaginois possèdent deux gouvernails et deux timoniers, amĂ©nagements qui rendent la navigation dangereuse mais qui est compensĂ©e grâce Ă  l'habilitĂ© de Ă©quipages puniques[B 3].

Un bois léger, du pin, est utilisé pour la construction[B 1]. L'assemblage est assurée par les charpentiers[B 1]. Les navires sont construits en mode préfabriqué, c'est-à-dire en préparant des pièces à la chaîne et en les numérotant par un mot ou une lettre[B 1]. Le « W » ou le « WW » désignant le ou les clous et « BHR » la quille d'après W. Johnstone[B 1]. L'ordre d'assemblage étant le suivant : la quille, puis la coque, ensuite les ouvriers assemblent les planches de la coque (appelées virures) avec les clous et les chevilles[B 1].

La disposition lors des batailles est la même que lors des batailles terrestres à savoir que les escadres se divisent en un centre et deux ailes[B 1]. Les amiraux ont le choix entre deux tactiques soit en enveloppant une aile ou soit en séparant une aile de son centre[B 1]. L'attaque des navires adverses peut se faire de deux manières différentes en utilisant au choix : l'artillerie en causant des dégâts dans sa coque et sur le pont ou l'éperonnage en heurtant un navire sur son flanc sous la ligne de flottaison[B 1]. Les capitaines carthaginois privilégient le recours au diecplus, c'est-à-dire en brisant les rames de l'adversaire puis en l'éperonnant[B 4].

Les marins puniques pratiquent peu l'abordage, sauf s'ils y sont contraints[B 5]. Des fantassins sont parfois sur les navires afin d'être débarqués en territoire ennemi pour y faire des ravages et des pillages, puis d'être rembarqués[B 5].

Drépane est une base navale importante pour les Carthaginois au commencement de la première guerre punique[B 5].

Marine romaine

Les socii navales de Rome lors du commencent de la première guerre punique en 264 av. J.-C..
Schéma de fonctionnement du corbeau ou corvus.

Pour la période de la première guerre punique, nous connaissons moins la marine romaine par rapport à son homologue punique, principalement en raison du manque de découvertes par les archéologues de galères romaines de cette époque[B 6].

En , les Romains entreprennent de construire une flotte, cette naissance comporte trois versions[B 7]. La première serait une quinquérème carthaginoise naufragée comme modèle pour les leur, mais en tant que constructeurs navals novices, les Romains construisent des copies plus lourdes que les navires carthaginois, ce qui les rend plus lents et moins maniables[A 9] - [15]. La deuxième version est que socii navales auraient prêté à Rome les architectes, les charpentiers et les premiers pilotes des navires[B 8]. Les Romains auraient également fait leurs premiers entraînements à la rame sur terre[B 8].

La troisième version, privilĂ©giĂ©e par Yann Le Bohec, est que Rome après la prise de Tarente en a 6 000 kilomètres de littoral Ă  dĂ©fendre, et que la gestion de la piraterie, des ports, de la pĂŞche et du commerce nĂ©cessite dĂ©jĂ  d'avoir une flotte de guerre[B 8]. La crĂ©ation d'un duovirat appelĂ© duouiri navales apparaĂ®t d'ailleurs dès et en , la flotte passe sous commandement d'une nouvelle magistrature dĂ©nommĂ©e les quæstores classici ou questeurs de flotte, qui agissent comme des amiraux[B 8]. Les socii navales que sont Locres, NĂ©apolis, Tarente et VĂ©lie fournissent des navires dès , puis Syracuse rejoint le mouvement Ă  partir de [B 8]. Dès le dĂ©but de la guerre, la composante romaine est majoritaire dans la direction des opĂ©rations, dans l'encadrement et les lĂ©gionnaires embarquĂ©s[B 9]. Les chantiers navals construisent vingt trirèmes et cent quinquĂ©rèmes[B 9].

Les historiens pensent donc que les escadres romaines sont comparables aux escadres puniques pour cette Ă©poque[B 6]. Les trirèmes et les quinquĂ©rèmes sont majoritairement utilisĂ©es[B 6]. Elles comportent 300 rameurs et 120 soldats, principalement donnĂ©s par les socii navales de Rome et parfois complĂ©tĂ© par les lĂ©gionnaires romains[B 6]. La tactique navale des Romains Ă  cette Ă©poque reste rudimentaire et leurs navires restent moins maniables que ceux des Carthaginois[B 10].

Pour contrer la supĂ©rioritĂ© carthaginoise, les Romains introduise le corvus, un pont de 1,2 m de large et 11 m de longueur, avec une lourde pointe sur le dessous, qui est conçu pour percer et s'ancrer dans le pont d'un navire ennemi[11]. Ce pont d'assaut coulissant se situe Ă  la proue du navire et est actionnĂ© par une poulie[B 9]. Cette invention peut Ă©galement endommager le grĂ©ement des navires adverses[B 11] et permettre aux lĂ©gionnaires romains agissant en tant que marins de monter Ă  bord des navires ennemis et de les capturer, plutĂ´t que d'employer la tactique traditionnelle de l'Ă©peronnage[B 12]. Ce système est abandonnĂ© après la première guerre punique car dangereux pour son propre Ă©quipage par mauvaise mĂ©tĂ©o et sur la surcharge de la proue diminue la maniabilitĂ© du navire[B 13] - [D 2] - [16] - [A 10]. En , la flotte romaine est dĂ©vastĂ©e par une tempĂŞte en revenant d'Afrique, avec 384 navires coulĂ©s sur un total de 464 et 100 000 hommes perdus[17] - [D 3]. Il est possible que la prĂ©sence du corvus ait rendu les navires romains instables pour la navigation, il n'y a aucune trace de leur utilisation après cette catastrophe[C 1].

Bataille

DĂ©but de la guerre

Avec l'utilisation du corvus par les Romains, les Carthaginois sont vaincus dans plusieurs batailles navales à Mylae (), Sulci (), Ecnome () et du Cap Hermaeum ()[A 11]. Au cours des années -, l'armée romaine évite la bataille car selon Polybe elle craint les éléphants de guerre que les Carthaginois ont expédié en Sicile[C 2] - [18]. En , les Carthaginois tentent de reprendre Panormus, mais sont vaincus, perdant la plupart de leurs éléphants[D 4][19].

Avant la bataille

EncouragĂ©s par leur victoire Ă  Panormus, les Romains marchent contre LilybĂ©e qui est la principale base carthaginoise en Sicile[B 14]. Une grande armĂ©e commandĂ©e par les consuls de l'annĂ©e Publius Claudius Pulcher et Lucius Iunius Pullus assiège la ville[D 5]. La flotte romaine est reconstruite et 200 navires bloque le port[D 5]. Au dĂ©but du blocus, 50 quinquĂ©rèmes carthaginoises se sont rassemblĂ©es au large des ĂŽles Égades, qui se trouvent entre 15 km Ă  40 km Ă  l'ouest de la Sicile[A 13]. Après l'attente d'un fort vent d'ouest, la flotte punique - commandĂ©e par Hannibal le Rhodien selon Polybe ou Hannon selon Jean Zonaras - naviguent vers LilybĂ©e avant que les Romains ne puissent rĂ©agir[A 13] - [B 15]. Grâce Ă  la connaissance des hauts-fonds du secteur par ce commandant carthaginois et par sa vitesse, les Romains ne peuvent intervenir mĂŞme de jour[B 15]. Ainsi, la garnison carthaginoise reste approvisionnĂ©e par des coureurs de blocus[A 14]. Ce sont des quinquĂ©rèmes lĂ©gères et maniables avec des Ă©quipages hautement qualifiĂ©s et des pilotes qui connaissent les hauts-fonds et les courants des eaux difficiles[A 14]. La flotte punique parvient Ă  arriver au port de LilybĂ©e, peut dĂ©charger des renforts – entre 4 000 et 10 000 selon diffĂ©rentes sources anciennes[20] – et une grande quantitĂ© de ravitaillement[A 13]. La marine punique Ă©chappe Ă  nouveau aux Romains en partant la nuit, Ă©vacuant la cavalerie carthaginoise[A 13]. Hannibal le Rhodien ou Hannon finit par ĂŞtre capturĂ© par les Romains grâce Ă  une tetrère prise aux Carthaginois[B 15].

Les Romains bouclent l'approche par voie terrestre Ă  LilybĂ©e avec des camps et des murs en terre et en bois[B 15]. Ils font des tentatives rĂ©pĂ©tĂ©es pour bloquer l'entrĂ©e du port avec un barrage de bois lourd, mais en raison des conditions de mer dominantes, ils Ă©chouent[21]. En , 10 000 rameurs supplĂ©mentaires sont affectĂ©s Ă  la flotte romaine[A 15] - [C 3]. Publius Claudius Pulcher, le consul principal, soutenu par un conseil de guerre, pense que cela lui donne un avantage suffisant pour risquer une attaque contre la flotte carthaginoise Ă  DrĂ©pane, Ă  25 km au nord de LilybĂ©e le long de la cĂ´te ouest de la Sicile[A 15] - [C 3]. La flotte romaine navigue par une nuit sans lune pour Ă©viter d'ĂŞtre dĂ©tectĂ©e et s'assurer la surprise[A 15] - [C 3]. Les Romains ont pour tradition de deviner la fortune probable d'une entreprise militaire en observant les actions des poulets sacrĂ©s sur le navire amiral avant les batailles navales[B 16]. Au petit matin, on leur offre du grain pour nourriture : s'ils mangent les prĂ©sages sont bons, s'ils refusent de manger, l'action sera malheureuse[B 16]. Lorsque la cĂ©rĂ©monie a eu lieu en pleine mer sur le chemin de DrĂ©pane, les poulets refusent de manger, peut-ĂŞtre en raison d'un mal de mer[B 16]. Furieux, le consul romain les jette par-dessus bord, s'exclamant que s'ils n'ont pas faim, alors peut-ĂŞtre qu'ils ont soif[D 6]. Polybe ne mentionne pas cet Ă©vènement, ce qui amène des historiens modernes Ă  douter de la vĂ©racitĂ© du prĂ©sage[22] - [C 4]. T. P. Wiseman, professeur Ă  l'universitĂ© d'Exeter pense mĂŞme que tout l'Ă©pisode est une invention d'un annaliste hostile pour nuire Ă  la rĂ©putation des Claudii[23].

Mouvements et affrontement

Carte des positions avant la bataille.

Ă€ l'aube, les Romains sont proches de DrĂ©pane mais rencontrent des difficultĂ©s[24]. Dans l'obscuritĂ©, il s'est avĂ©rĂ© difficile de rester Ă  son poste[A 15] - [C 3]. Cette situation s'est amplifiĂ©e en raison de l'incorporation rĂ©cente des 10 000 nouveaux rameurs, qui ne sont ni formĂ©s ni expĂ©rimentĂ©s pour travailler avec les Ă©quipages existants[25]. Ă€ l'arrivĂ©e, les navires romains se trouvent rĂ©parti en une longue ligne dĂ©sorganisĂ©e[25]. Le navire amiral de Publius Claudius Pulcher se situe vers l'arrière, peut-ĂŞtre pour qu'il puisse dĂ©courager la dispersion[A 15] - [C 3]. Le commandant carthaginois, Adherbal, est pris complètement par surprise lorsque ses guetteurs signalent l'approche des Romains[C 4]. La flotte romaine se compose de plus de 120 navires; certaines sources en donnent jusqu'Ă  200[A 16] - [C 5]. Les Carthaginois ont entre 100 et 130 navires[A 16] - [C 5]. Tous les navires de guerre, des deux camps, transportent des effectifs complets de marins[A 16] - [C 5].

Les navires romains les plus avancés atteignent l'embouchure du port et sont en mesure de tenter de le bloquer[26]. Cependant, Publius Claudius Pulcher, voyant que la surprise est perdue, leur ordonne de se replier et de se concentrer en formation de combat[C 4]. Cet ordre met un certain temps à se transmettre et conduit certains navires à y répondre et à se tourner vers d'autres qui continuent à avancer et ainsi à gêner la manœuvre[C 4]. Les marins romains sont encore peu expérimentés ce qui amène plusieurs navires à entrer en collision ou à détruire les rames des navires amis[C 4]. Pendant ce temps, Adherbal mène sa flotte devant l'avant-garde romaine confuse et met le cap vers l'ouest, passant entre la ville et deux petites îles pour atteindre le large[C 4]. Les Carthaginois peuvent alors commencer à manœuvrer et se dirigent vers le sud, formant une ligne de bataille parallèle aux Romains[C 4]. Les Carthaginois réussissent à placer cinq navires au sud du vaisseau amiral de Publius Claudius Pulcher, dont la marine est repoussée vers le rivage, et ainsi coupée sa ligne de retraite vers Lilybée[C 4].

Les Romains, quant Ă  eux, forment en ligne face Ă  l'ouest, avec le rivage derrière eux, ce qui les empĂŞche d'ĂŞtre dĂ©bordĂ©s[A 17] - [C 6] - [27]. Les Carthaginois passent Ă  l'attaque et la faiblesse des dispositions tactiques de Publius Claudius Pulcher devient apparente[A 17] - [C 6] - [27]. Les navires carthaginois sont plus lĂ©gers et plus maniables, et leurs Ă©quipages sont Ă©galement plus expĂ©rimentĂ©s et habituĂ©s Ă  travailler ensemble[A 17] - [C 6] - [27]. Lors de cette bataille, les Romains n'ont plus le corvus pour Ă©galiser le combat en transformant le combat maritime en combat terrestre[A 17] - [C 6] - [27]. Il est fort probable que les Carthaginois soient en infĂ©rioritĂ© numĂ©rique[A 17] - [C 6] - [27]. Les Carthaginois ont un avantage supplĂ©mentaire : si un navire rencontre des difficultĂ©s, il peut inverser ses rames et se replier; si le vaisseau romain suit, il expose ses deux flancs[A 17] - [C 6] - [27]. Les Romains, avec le rivage derrière eux, n'ont pas un tel avantage et ils tentent de rester en formation serrĂ©e pour se protĂ©ger mutuellement[A 17] - [C 6] - [27]. La bataille est acharnĂ©e et dure toute la journĂ©e[A 17] - [C 6] - [27]. La qualitĂ© des lĂ©gionnaires servant de marins romains et leur formation serrĂ©e rendent l'embarquement difficile[A 17] - [C 6] - [27]. Mais les Carthaginois dĂ©jouent facilement les Romains, en enlevant les navires exposĂ©s Ă  l'Ă©peronnage et gagnant progressivement de plus en plus d'avantages[A 17] - [C 6] - [27]. Finalement, la discipline romaine se fissure : plusieurs navires s'Ă©chouent intentionnellement afin que leurs Ă©quipages puissent fuir, et le consul parvient Ă  faire fuir 30 navires romains, les seuls Ă  avoir survĂ©cu Ă  la bataille[A 17] - [C 6] - [27]. Pour s'Ă©chapper ces navires vont virer Ă  babord, puis poursuivre vers le sud[28].

Le résultat fut une déroute totale pour les Romains, avec une grande partie de leurs navires coulés ou capturés.

Conséquences

Situation en Sicile entre et .
Épave d'un navire romain retrouvée sur la côte de Trapani.

Les navires romains qui fuient ne sont pas interceptés par d'autres éléments de la flotte carthaginoise car les Puniques ont peu de ports dans ce secteur[29]. À l'exception de Drépane, les autres ports puniques dans la partie occidentale de la Sicile sont Héracléa Minoa, Heircté et les Îles Égades[29].

Peu de temps après la bataille, Adherbal est renforcĂ© par Carthalon avec 70 navires[30]. Adherbal passe alors le commandement de 100 anvires Ă  Carthalon, qui est envoyĂ© pour attaquer LilybĂ©e, oĂą il parvient Ă  brĂ»ler plusieurs navires romains[30]. Un peu plus tard, il harcèle un convoi de ravitaillement romain de 800 transports escortĂ© par 120 navires de guerre, puis une tempĂŞte coule presque tous les navires romains sauf deux[30]. Les Carthaginois exploitent ensuite leur victoire en attaquant, de manière inefficace, les cĂ´tes de l'Italie romaine en [D 7]. L'absence de flottes romaines a ensuite conduit Carthage Ă  mettre progressivement hors service sa marine, rĂ©duisant ainsi la dĂ©pense financière liĂ©e Ă  la construction, Ă  l'entretien et Ă  la rĂ©paration des navires, ainsi qu'Ă  la fourniture et Ă  l'approvisionnement de leurs Ă©quipages[D 8]. Les Carthaginois retirent la plupart de leurs navires de guerre de Sicile et la guerre entre dans une pĂ©riode d'impasse[31]. Il faut attendre sept annĂ©es après DrĂ©pane pour que Rome tente de construire une autre flotte substantielle[A 18] - [32].

Le consul Publius Claudius Pulcher s'enfuit en se frayant un chemin à travers les navires ennemis[24]. Il ordonne que les vingt navires qui ont survécu à la bataille, soit décorés comme s'ils revenaient d'une victoire[24]. Il retourne à Rome et à son arrivée, le Sénat lui ordonne de nommer un dictateur[24]. Il doit faire face à des accusations de trahison[33]. Il est reconnu coupable d'une accusation moindre - sacrilège lors de l'incident du poulet - il échappe de peu à une condamnation à mort et est exilé[33]. La sœur du consul, Claudia, est devenue célèbre lorsque bloquée dans une rue par des citoyens plus pauvres, elle souhaite à haute voix que son frère perde une autre bataille afin d'éclaircir la foule[D 7].

La même année, Hamilcar Barca menait une campagne victorieuse en Sicile et une tempête détruisit l'autre moitié de la flotte Romaine, commandée par le consul Junius Paullus. La situation était si désespérée que Aulus Atilius Calatinus fut nommé dictateur et envoyé en Sicile pour superviser la guerre terrestre.

La guerre se termine finalement en après la bataille des Ă®les Égades sur une victoire romaine et une paix nĂ©gociĂ©e[A 19]. DĂ©sormais, Rome est la première puissance militaire de la MĂ©diterranĂ©e occidentale et de plus en plus de la Mer MĂ©diterranĂ©e dans son ensemble[A 19]. Au cours de ce conflit, les Romains ont construit plus de 1 000 galères pendant la guerre et cette expĂ©rience de construction, d'Ă©quipage, de formation, de fourniture et d'entretien d'un grand nombre de navires jetttent les bases de la domination maritime de Rome pendant 600 ans[A 19].

Historiographie et archéologie

Polybe

La principale source de presque tous les aspects de la première guerre punique est l'historien Polybe, un Grec envoyé à Rome en comme otage[A 20] - [34]. Ses travaux comprennent un manuel maintenant perdu sur les tactiques militaires[35], mais il est connu aujourd'hui pour ses Histoires, écrites quelque temps après , soit environ un siècle après la bataille de Drépane[A 20] - [36]. L’œuvre de Polybe est considérée comme largement objective et neutre entre les points de vue carthaginois et romains[C 7] - [37].

Les sources écrites carthaginoises sont détruites avec leur capitale, Carthage, en mais le récit de Polybe concernant la première guerre punique reste basé sur plusieurs sources grecques et latines, maintenant perdues[A 21]. Polybe est un historien analytique et, dans la mesure du possible, il interroge personnellement les participants aux événements sur lesquels il écrit[38] - [A 22]. Seul le premier des quarante livres des Histoires traite de la première guerre punique[A 23]. L'exactitude du récit de Polybe est largement débattue au cours des 150 dernières années, mais le consensus moderne est de l'accepter en grande partie au pied de la lettre, et les détails de la bataille dans les sources modernes sont presque entièrement basés sur les interprétations du récit de Polybe[A 23] - [C 8] - [39]. L'historien moderne Andrew Curry considère que « Polybe s'avère [être] assez fiable »[40] ; tandis que Dexter Hoyos le décrit comme un « historien remarquablement bien informé, industrieux et perspicace »[41]. D'autres récits plus tardifs sur cette guerre existent mais sous une forme fragmentaire ou résumée[34] - [A 24], et elles couvrent généralement les opérations militaires sur terre plus en détails que celles en mer[A 5]. Les historiens modernes prennent également généralement en compte les histoires ultérieures que sont Diodore de Sicile et Dion Cassius, bien qu'Adrian Goldsworthy déclare que « le récit de Polybe doit généralement être préféré lorsqu'il diffère de l'un de nos autres récits »[A 22].

Autres auteurs classiques

Philinos d'Agrigente, historien de Grande-Grèce du IIIe siècle av. J.-C., indique l'ampleur des pertes romaines (117 navires et 20 000 soldats) tout en minorant les pertes puniques[42]. Polybe l'accuse d'ĂŞtre pro-carthaginois dans ses propos, en majorant les pertes romaines et en diminuant les pertes carthaginoises[43]. Philinos d'Agrigente semble servir de sources pour Diodore de Sicile[44].

Frontin, général et écrivain militaire romain du Ier siècle, évoque dans son livre II du Strategematon la fuite de Publius Claudius Pulcher ainsi que sa fausse parade des vingt navires survivants comme si Rome avait gagné la bataille[45].

Archéologie

D'autres sources incluent des inscriptions, des découvertes archéologiques et des reconstitutions telles que la trirème Olympias[A 25]. Depuis 2010, des artefacts sont récupérés sur le site voisin de la bataille des îles Égades, la dernière bataille de la guerre, livrée huit ans plus tard[46]. Leur analyse et la récupération d'autres éléments sont encore en cours[46].

Notes et références

  1. Warmington 1993, p. 168.
  2. Le Bohec 2017, p. 109.
  3. Le Bohec 2017, p. 114-125.
  4. Rankov 2011, p. 158.
  5. Coates 2004, p. 138.
  6. de Souza 2008, p. 358.
  7. Meijer 1986, p. 120.
  8. Coates 2004, p. 129-130, 138-139.
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Annexes

Articles connexes

Ouvrages

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Articles

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Chapitres

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  • (en) Boris Rankov, « A War of Phases: Strategies and Stalemates », dans Dexter Hoyos, A Companion to the Punic Wars, Oxford, Wiley-Blackwell, (ISBN 978-1-4051-7600-2), p. 149-166. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • (en) Philip de Souza, « Naval Forces », dans Philip Sabin, Hans van Wees et Michael Whitby, The Cambridge History of Greek and Roman Warfare, vol. 1 : Greece, the Hellenistic World and the Rise of Rome, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-85779-6), p. 357-367. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
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