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Bastide de Gironville

La bastide de Gironville ou Fort Sarrazin ou Les Terreaux est une ancienne bâtie[2] ou maison forte fossoyée[3], du XIVe siècle, dont les vestiges se dressent sur le territoire de la commune française d'Ambronay, dans le département de l'Ain, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Bastide de Gironville
Image illustrative de l’article Bastide de Gironville

Lieu Ambronay
Type d’ouvrage Maison forte fossoyée
Construction 1325
Matériaux utilisés Terre et bois
Longueur 35 m
Utilisation Épaulée un retranchement fossoyé
DĂ©molition 1330
Utilisation actuelle Ruiné, vestiges de terre
Contrôlé par Comte de Savoie
Guerres et batailles Guerre delphino-savoyarde
Événements Siège du château de Varey
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1993)[1]
CoordonnĂ©es 46° 00′ 47″ nord, 5° 20′ 03″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bastide de Gironville
GĂ©olocalisation sur la carte : Ain
(Voir situation sur carte : Ain)
Bastide de Gironville

La bastide est classée aux monuments historiques.

Localisation

La bastide de Gironville est située sur la commune d'Ambronay, à deux kilomètres au nord-ouest du bourg, dans la plaine de l'Ain rive gauche, dans le département français de l'Ain.

Historique

L'édification de la bastide de Gironville nous est parfaitement décrit dans le compte du Moyen Âge relatif à sa construction ; texte qu'a publié P. Cartin.

La bastide de Gironville, fortification faite de terre et de bois[4], fut Ă©difiĂ©e de la fin de l'an 1324 au dĂ©but de l'an 1325, sur ordre du comte Édouard de Savoie alors en guerre contre le DauphinĂ©. Les vestiges que l'on peut encore voir au XXIe siècle ont pris Ă  l'Ă©poque moderne, comme attestĂ© depuis le milieu du XVIe siècle, le nom de « Fort Sarrazin Â» ou « Motte des Sarrazins Â» se substituant au nom originel de Gironvile, que l'on ne retrouve ni sur le terrain, ni dans la documentation[5].

Elle épaulait et était l'élément principal d'un retranchement fossoyé de trois kilomètres de long barrant le passage d'Ouest en Est entre le bourg fortifié d'Ambronay et la rive gauche de l'Ain afin de barrer le passage au Dauphin[6].

L'édification de la bastide par le comte de Savoie est d'ordre stratégique. Elle fut dressée afin de protéger les arrières de ce dernier et d'éviter la jonction des troupes qui s'étaient alliées contre lui, en barrant la plaine de l'Ain, lorsqu'il décidât de mettre le siège devant le château de Varey, possession du comte de Genève alors vassal du Dauphin.

Le site fut abandonnĂ© entre 1330 et 1337 et n'a donc Ă©tĂ© occupĂ© que très brièvement. Sa fonction militaire ne fait pratiquement aucun doute au vu des artĂ©facts dĂ©couvert se rapportant Ă  l'armement ; carreaux d'arbalète en fer, ainsi qu'un gros boulet de pierre de 0,50 mètre de diamètre trouvĂ© lui en 1864. Le compte de construction fait quant Ă  lui mention de la fourniture d'arbalètes faites de corne et de bois, de carreaux destinĂ©s aux arbalètes et pour les espringales ainsi que la prĂ©sence sur le site d'engins de siège ; balistes Ă  tour et espringales. On se sait si la garnison qui occupât le site prĂ®t une part effective Ă  la bataille de Varey, quoi qu'il en soit elle ne put empĂŞcher la prise Ă  revers par les troupes delphinales et la dĂ©faite du comte de Savoie.

Description

La bâtie de Gironville a fait l'objet d'une campagne de fouilles.

La bastide se compose de plusieurs séries de fossés dont l'élément central est une plate-forme artificielle carrée de 35 mètres de côté, nommée indifféremment dans le compte mota ou poypia. La plate-forme, qu'entoure de larges fossés, a ses angles légèrement arrondis et des pentes prononcées. Orienté nord-nord-ouest et sud-sud-est, sa surface plane et horizontale n'est surélevée par rapport à la campagne environnante d'à peine deux mètres. Le fossé, profond aujourd'hui de quatre mètres par rapport au sommet de la plate-forme, a une largeur de vingt mètres du côté nord et ouest, de douze mètres à l'est. Côté sud il est fortement dégradé par le ruisseau de Cosance qui prend sa source à l'est d'Ambronay et qui coule toujours à cet endroit.

Le fossé était précédé d'un rempart de terre haut de un mètre et large de sept mètres. Il présente côté est, et disposé vers l'intérieur, un replat large de trois mètres en deçà du bourrelet sommital de forme arrondi. Au devant de ce même rempart une série de fossés, moins bien conservés, complétaient le dispositif de fortification.

Élément central de la ligne de retranchements, il partait vers l'est, aménagée dans l'angle sud-est de la plate-forme, une ligne fortifiée, faite d'un rempart de terre et d'une chaussée protégés par un fossé, joignant le bastion de Gironville à la bastide d'Ambronay. À l'opposé, vers l'ouest un fossé aménagé dans l'angle sud-ouest joignait l'Ain. L'ensemble du dispositif était mis en eau par le ruisseau de Cosance. L'eau coulant dans le fossé barrant la plaine, pénétrait par une ouverture pratiquée dans le rempart au sud-est, alimentait le grand fossé entourant la bastide et s'évacuait par l'angle sud-ouest pour finir dans un bras mort de la rivière.

En se référant au compte de construction divers bâtiments de bois s'élevaient sur la plate-forme ; quatre tours, une cuisine et deux bâtiments annexes. La fouille entreprise sur le site a permis d'en retrouver quelques traces. Elle permit également de nous renseigner sur les matériaux utilisés pour la construction des bâtiments ; plaques d'argile — restes du torchis — ainsi que les tuiles de la couverture et une quantité importante de clous en fer. Ces constructions se dressaient essentiellement dans les angles de la plate-forme. Dans le bâtiment qu'on suppose être la cuisine a été mis au jour un foyer ouvert d'un mètre de diamètre environ, composé d'une sole de douze carreaux de terre cuite encadrée par des briques posées sur le champ, le tout formant un hexagone grossier. Près de cette cuisine et pratiquement au centre de la plate-forme se trouvait le seul élément maçonné qu'est le puits. Les parties extérieures quant à elles devaient être pavées comme le laisse supposer les différents fragments de dallage composé de gros galets découvert sur le site.

Protection aux monuments historiques

La bastide est classé au titre des monuments historiques par arrêté du [1].

Voir aussi

Bibliographie

  • [Château de Terre 1987] Groupe RhĂ´ne-Alpes de l'Action thĂ©matique programmĂ©e en archĂ©ologie mĂ©tropolitaine « Inventaire des fortifications de terre », Châteaux de terre : de la motte Ă  la maison-forte : histoire et archĂ©ologie mĂ©diĂ©vales dans la rĂ©gion RhĂ´ne-Alpes, Lyon, Direction des antiquitĂ©s historiques, , 71 p. (ISBN 2-906190-04-7), p. 61-64. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. « Bastide de Gironville dite Fort Sarrazin », notice no PA00125733, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Alain Kersuzan, Défendre la Bresse et le Bugey : les châteaux savoyards dans la guerre contre le Dauphiné, 1282-1355, vol. 14, Presses universitaires de Lyon, coll. « Collection d'histoire et d'archéologie médiévales », , 433 p. (ISBN 978-2-7297-0762-0, présentation en ligne), p. 125
  3. Château de Terre 1987, p. 6.
  4. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 30
  5. Selon Marie-Claude Guigue la poype se serait également appelée Mont-Saura ; Marie-Claude Guigue, Topographie historique du département de l'Ain, Bourg-en-Bresse et Lyon, A. Brun, 1873, p. IV, disponible en ligne sur Gallica.
  6. B. Detmoz, L’État et le château au Moyen Âge : l’exemple savoyard, p. 35, Journal des savants-1987.
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