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Barrage de Mossoul

Le barrage de Mossoul (anciennement barrage Saddam) est un barrage situĂ© en Irak, sur le fleuve Tigre, Ă  une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de Mossoul. Construit Ă  partir de 1980 et mis en service en 1986, sous le rĂ©gime de Saddam Hussein, il peut produire en pointe 1 000 MW et participe Ă  l'irrigation des rĂ©gions situĂ©es en aval du fleuve.

Barrage de Mossoul
GĂ©ographie
Pays
Province
Coordonnées
36° 37′ 49″ N, 42° 49′ 23″ E
Cours d'eau
Objectifs et impacts
Vocation
Date du début des travaux
1980
Date de mise en service
1986
Barrage
Hauteur
(lit de rivière)
113 m
Longueur
3 400 m
RĂ©servoir
Nom
Mosul Reservoir (d)
Altitude
330 m
Volume
11 100 millions de m3
Centrale(s) hydroélectrique(s)
Puissance installée
750 MW
Carte

Il est le quatrième plus grand barrage du Proche-Orient.

Histoire

Vue aérienne du barrage en 2011.

L'ouvrage est construit à partir de 1980 sous le régime de Saddam Hussein. Achevé en 1984, il est mis en service en 1986[1]. Il devait symboliser la puissance du régime.

En 2007, les experts du Corps du gĂ©nie de l'armĂ©e des États-Unis annoncent que, face Ă  la pression des millions de mètres cubes d'eau qu'il retient, l'ouvrage, Ă©difiĂ© sur des sols sablonneux et instables, pourrait se rompre, dĂ©versant une vague qui pourrait atteindre 20 mètres de hauteur, inondant les rĂ©gions en aval, jusqu'Ă  Bagdad. Depuis, des travaux d'entretien permettent de rĂ©gulièrement combler les cavitĂ©s souterraines qui apparaissent sous l'ouvrage, ceci afin d'Ă©viter la catastrophe[2] - [1].

Le , l'État islamique prend possession du barrage. Le , les Peshmerga kurdes en reprennent totalement le contrôle après plusieurs jours de combats lors de la bataille du barrage de Mossoul[3].

Coûts

Les coûts de construction du barrage s'élèvent à 1 milliard de dollars[4].

La construction a nĂ©cessitĂ© 37,7 millions de mètres cubes de matĂ©riaux, principalement du bĂ©ton et de la terre[5].

Description

Le barrage culmine Ă  113 m et s'Ă©tend sur 3,4 km de long. Il retient 11 milliards de mètres cubes d'eau[4].

État

Le barrage est au cœur des préoccupations irakiennes.

L'ouvrage a Ă©tĂ© crĂ©Ă© sur un sol en gypse et calcaire, ces roches solubles se dissolvant dans l'eau, rendent sa base instable en y crĂ©ant des crevasses. Un rĂ©seau de sondes permet de repĂ©rer ces cavitĂ©s et de les reboucher avec du ciment. Plus de 100 000 tonnes de bĂ©ton y ont ainsi Ă©tĂ© injectĂ©es depuis des dĂ©cennies[6].

À cause des guerres en Irak, les employés ne sont plus payés et désertent le barrage, le laissant se détériorer.

Le Premier ministre HaĂŻder al-Abadi a donc demandĂ© Ă  la sociĂ©tĂ© italienne de travaux publics Trevi d'« accĂ©lĂ©rer » son calendrier afin de dĂ©marrer au plus vite les travaux de maintenance et de sĂ©curisation du barrage. Le 2 mars 2016, le gouvernement irakien annonce la signature du contrat pour un montant de 273 millions d'euros. L'Italie dĂ©ploya 450 militaires sur le site Ă  partir de , en plus des 750 dĂ©jĂ  prĂ©sents en Irak, ainsi que quatre hĂ©licoptères de manĹ“uvre NHIndustries NH90 et quatre hĂ©licoptères de combat Agusta A.129 Mangusta stationnĂ©s Ă  Erbil, tout cela dans le but de sĂ©curiser le barrage durant le chantier[7], celui-ci Ă©tant situĂ© Ă  quelques dizaines de km de la ligne de front avec l'État islamique[8] - [9].

En parallèle des travaux, un dispositif de formation destinés aux ingénieurs, techniciens, et opérateurs irakiens fut mis en place, afin de péreniser la maintenance du barrage[10].

Les travaux de consolidation se sont terminés en 2019. Mi-juin 2019 a eu lieu sur le site une cérémonie de transfert d'autorité entre l'US Army Corps of Engineers et le ministère irakien des Ressources hydrauliques. Les travaux réalisés ont coûté 532 millions de dollars, dont 410 millions payés à Trevi par le gouvernement irakien[11].

En 2022, le prommage de réhabilitation reçu le prix "Outstanding Project Award" décerné par le Deep Foundation Institute.

Conséquences d'une rupture

Avant la consolidation terminée en 2019, les fontes de neige du printemps entraînant une forte augmentation de la pression, les experts craignent alors une rupture du barrage[12].

Si le barrage venait Ă  cĂ©der, l'eau s'Ă©coulerait au dĂ©bit de 551 000 m3/s, et formerait une vague de 54 m de haut[13].

Lorsqu'elle atteindra Mossoul 1 Ă  4 heures plus tard, la dĂ©ferlante mesurerait toujours 14 m, puis 10 m 3 Ă  4 jours plus tard en atteignant Bagdad, 400 km plus au sud[14].

Le bilan humain serait de 1,5 million de victimes[14] pour au minimum 500 000 morts[13].

Utilisation

Le barrage est indispensable Ă  la consommation en eau d'un million d'habitants mais aussi Ă  l'irrigation de vastes zones de culture de la province de Ninive.

Il peut produire en pointe 1 000 MW et participe Ă  l'irrigation des rĂ©gions situĂ©es en aval du fleuve[1]. Il est capable de fournir de l'Ă©lectricitĂ© Ă  675 000 foyers irakiens[15].

Notes et références

  1. Bonal 2014.
  2. AFP 2007.
  3. AFP et Reuters 2014.
  4. « Essai sur le barrage de Mosul, Irak » (consulté le )
  5. « Le barrage de Mossoul en Irak: énorme et dangereux... », sur geopolis.francetvinfo.fr (consulté le )
  6. « Une situation apocalyptique menace l'Irak : Daniel Pipes », sur fr.danielpipes.org (consulté le )
  7. Loïc, « Irak : les AMX Ghibli de l'Aeronautica Militare ont effectué plus de 4 000 heures de vol », sur www.defens-aero.com, (consulté le ).
  8. « DFI Announces 2022 Outstanding Project Award Winner: Mosul Dam Rehabilitation Project by Trevi - DFI », sur DFI - DFI, (consulté le )
  9. (en) « Italian defense minister in Iraq for Mosul dam talks - World News », sur Hürriyet Daily News (consulté le )
  10. « Mosul Dam: the DFI 2022 Outstanding Project Award Winner | Trevi Spa », sur www.trevispa.com (consulté le )
  11. Philippe Chapleau, « Barrage de Mossoul: 532 millions de dollars pour consolider un ouvrage fragilisé< », sur Ouest-France, (consulté le ).
  12. « Une situation apocalyptique menace l'Irak :: Daniel Pipes », sur fr.danielpipes.org (consulté le )
  13. « En Irak, le barrage de Mossoul menace de rompre », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  14. « A l'encontre » Irak. «Le barrage de Mossoul est face à un risque grave et sans précédent de défaillance catastrophique» », sur alencontre.org (consulté le )
  15. « Pourquoi le barrage de Mossoul est si important en Irak », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )

Annexes

Bibliographie

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Liens externes

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