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Bangang

Bangang est un village de la Région de l'Ouest au Cameroun, en 'pays Bamiléké', situé dans le département de Bamboutos, arrondissement de Batcham. Au terme du décret Présidentiel no 77/245, du , portant « organisation des chefferies traditionnelles » au Cameroun, le Groupement Bangang est érigé en chefferie de Premier dégré[1].

Bangang
Bangang
Entrée de la Chefferie Bangang
Administration
Pays Drapeau du Cameroun Cameroun
RĂ©gion Ouest
DĂ©partement Bamboutos
Commune Batcham
DĂ©mographie
Population 80 000 hab. (est. 2011)
DensitĂ© 702 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 5° 34′ 08″ nord, 10° 09′ 46″ est
Superficie 11 400 ha = 114 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région de l'Ouest
Voir sur la carte administrative de région de l'Ouest
Bangang
    Fouo Momo Zangmene Joseph, 18e roi des Bangang.

    Le chef supérieur actuel des Bangang, 19e roi de la dynastie, se nomme Sa Majesté Momo Keubou Serges Evariste. Il prend ses fonctions le , à la suite de la mort de son père, Sa Majesté Momo Zangméné Joseph survenue le [2].

    Chefferie

    Administration traditionnelle

    L’administration centralisée est composée :

    • du chef (fouo), autoritĂ© suprĂŞme ;
    • du conseil des 9 : « Mekem lepfwouo’ », chargĂ© de la dĂ©fense de la communautĂ© et de la protection de la forĂŞt sacrĂ©e « lĂ©fĂąm » ;
    • du conseil des 7 « Mekem So’ombwĂ©a », chargĂ© du cabinet ministĂ©riel qui forme l’état-major du village et se charge de la diplomatie au-delĂ  des frontières du village.

    La structure centrale est renforcée par des assemblées de dignitaires telles que :

    • les « pouolĂ  » (les fils du pays) reprĂ©sentants officiels de la religion qui concerne les rites. Ils protègent le sol contre les mauvais esprits et sont responsables de la fĂŞte de rĂ©colte « NjiolĂ  » ;
    • les « nwalĂ  » (les professeurs du pays sont les gardes de corps du chef) ;
    • le « Kwui’fouo » (homonyme du chef) symbolisĂ© par le « gong » en forme de « V » : c’est l’instrument de messagerie du chef ;
    • le « Meka’on » (armĂ©e du chef) joue le rĂ´le de gendarmerie Ă  la chefferie.

    Dynastie des Rois

    Depuis sa création, la chefferie Bangang a connu une succession de dix-huit rois :

    1. Fouo ngang ;
    2. Fouo longmo ;
    3. Fouo zonyim ;
    4. Fouo Tetangu ;
    5. Fouo Mbu’puo ;
    6. Fouo Melyoncwo ;
    7. Fouo Tso’tama ;
    8. Fouo Tagangdio ;
    9. Fouo Kensenda ;
    10. Fouo kensennda ;
    11. Fouo Yonta ;
    12. Fouo Tsa’ssé ;
    13. Fouo Tadunyempi ;
    14. Fouo Meli ;
    15. Fouo Tanemo ;
    16. Fouo Effenzyfoffié pierre ;
    17. Fouo Momo jean-norbert ;
    18. Fouo Zangmene Momo joseph ;
    19. Fouo Momo Keubou Serges Evariste, au pouvoir.
    Carrefour Nzong, en pleine saison sèche.
    « Avenue principale » ou marché Bangang.

    GĂ©ographie

    Situation géographique

    Le Groupement Bangang est situé au Sud du département des Bamboutos partageant ses frontières avec :

    • Bafou, Baleveng et Balessing dans le dĂ©partement de la MĂ©noua ;
    • Batcham, Bamougong, Balatchi, Babadjou et Bamessengue dans le dĂ©partement des Bamboutos ;
    • Mbamock dans le dĂ©partement du LĂ©bialem.

    Soit au total une dizaine de villages repartis dans deux régions et trois départements.

    Bangang est situĂ© Ă  environ 14 km de la ville de Mbouda.

    DĂ©mographie

    D'après des donnĂ©es primaires et secondaires obtenues Ă  partir d’un recensement exhaustif de la population dans les archives de la chefferie, de la mairie de Batcham et d’après le rĂ©sultat du dernier recensement gĂ©nĂ©ral de la population, les hommes et les femmes, fils et petits-fils natifs de Bangang de l’intĂ©rieur tout comme de l’extĂ©rieur peuvent ĂŞtre estimĂ©s Ă  155 000. Cependant, la population rĂ©sidente est presque la moitiĂ© du nombre total, donc environ 80 000 personnes sur une superficie de 114 km2 soit une densitĂ© de population de 701 personnes/km2.

    Climat

    Le climat du village Bangang est type caméronien d’altitude avec une longue saison de pluie : sept à huit mois, soit de mars/avril à fin octobre, avec des précipitations maximales en juillet et août, et une courte saison sèche de novembre à mars/avril. Cependant les irrégularités observées sur le retour des pluies au cours de ces dernières années peuvent être due aux perturbations climatiques que le monde connaît au début du XXIe siècle.

    Tableau des précipitations (mm)
    Mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. Année
    2007 3348,3209,4336,7341,6337285346,6195,2127,516187,44
    2008 5959,5257,1345,9267,6346,3255325,4212128,313,7185,4
    2009 3960,1209,4336,7341,6337491,2198,9241,222,30187,53
    2010 027,7116,456,4144,4123,4110,9150,3199,6254,731,80184,63

    Températures

    Les tempĂ©ratures sont fraĂ®ches, mais varient en raison de l’extension de Bangang en altitude avec la dĂ©nivellation de plus de 1 400 m entre le point le plus bas (Batsiet) et le point le plus haut (mont MĂ©lĂ©tan). Les tempĂ©ratures gĂ©nĂ©rales se situent entre 11 et 18 °C : elles sont plus Ă©levĂ©es en saison sèche.

    Tableau des températures moyennes (°C)
    Mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. Année
    2007 18,151819,4519,3518,718,717,3516,617,11716,4516,217,67
    2008 17,117,517,818,818,1518,417,3616,417,61716,4516,2417,37
    2009 17,517,9518,918,4517,6517,2517,4516,517,517,8518,2517,717,74
    2010 17,3518,218,518,817,9517,716,7516,817,217,7517,7517,2517,66

    Topographie

    Les montagnes de Bangang.

    Au plan géomorphologique, Bangang du fait de son extension sur le flanc oriental des monts Bamboutos est marqué par deux grands ensembles : la zone des monts, beaucoup moins accidentée, correspond à la caldeira des monts Bamboutos. Elle est marquée par une succession de reliefs tubulaires en marches d’escalier. Par endroits, les intrusions des roches magmatiques très visqueuses forment des dômes (collines arrondies et pentes raides) localement appelés Lékwè. Les plus connus sont :

    • LĂ©kwemekoup (2 280 m) ;
    • LĂ©kwesaah (2 180 m) ;
    • LĂ©kwe khi (2 182 m) ;
    • RĂ©sidence d'un riche homme d'affaires Bangang Ă  Bangang
      LĂ©kwengoon (1 800 m) ;
    • LĂ©kwetsopeua (1 500 m).

    La zone de plateau couvre environ 4/5 de la superficie de Bangang. Il s’agit de la bordure supérieure du plateau Bamiléké avec des pentes s’adoucissant progressivement vers la base pour se confondre aux plateaux. Ceux-ci sont séparés par les vallées en « V » plus ou moins encaissées mais dont les confluences en aval forment généralement les larges bas-fonds marécageux qu’occupent les raphias. Il en est ainsi des bas-fonds de Batsiet et Moyang entre autres.

    Histoire

    Origine et fondation

    Calebasse royale.

    Les origines de la monarchie Bangang et au-delà celles des populations du pays Bamiléké sont encore assez mal élucidées. Bangang fait partie du grand groupe ethnique appelé « gyemba ». Comme tous les peuples des Grassfields, les gyemba tirent leur origine de l’Égypte et auraient suivi des mouvements migratoires pour arriver au Cameroun. La chefferie Bangang serait née dans la deuxième moitié du XVIIe. Gang fut l’illustre choix du peuple réuni à Nzié (commencement) en année 1654 au cours d’une assemblée générale, Nzié est la capitale de la chefferie Bangang. Les autres six malheureux candidats sont les premiers logés du cabinet du chef Ngang, ces derniers sont entre autres :

    • FouoPatouo : le grand guerrier fit sa rĂ©sidence Ă  Mola près de Toum mĂ©fon ensuite se dirigea vers BalĂ©na par Batcham oĂą il installa sa chefferie ;
    • Fouowum se retira Ă  Badatchio ;
    • Jyolontsie Ă  Balatchi (actuellement village autonome de 2e degrĂ©) ;
    • Mekem Njyotio se chargea de Bali ;
    • Mekem Njyonang fut fait chef du quartier Balafotio ;
    • Mekem Tambwa est investi chef de Batomego.

    L'institution familiale

    Les habitants de Bangang, d’après ce que nous enseigne l’histoire, sont issus des grandes familles réparties de part et d’autre dans tout le village. Ils pratiquent l’exogamie, l’héritage est transmis du père au fils.

    Dans la partie Nord du village (mont) vit une tribu des Bororos qui pratique l’élevage des grands bétails.

    Traditionnellement, le signe de notoriété et de puissance des patriarches et dignitaires c'est généralement la taille importante de la famille polygamique. Les concessions de ces dignitaires, comme les chefferies, sont constituées des cases des épouses situées tout autour de la maison du chef de famille.

    Quartiers de Bangang

    Le groupement de Bangang est constitué de 62 villages, chefferies traditionnelles de 3e degré[3] : Babouchang, Bachio, Badatchio, Badengang, Baghang 1, Baghang 2, Bakapfong, Baladjeutsa, Balepi, Kofong, Bameguea, Bantsiet, Bamela, Balie, Balafotio, Balekeu, Bamekeng-Mekoup, Batsepou, Bantsinla, Bamessa, Bamboue, Batsa'a, Nzemetsuet, Baletia, Balekouet, Tchuelekouet 1, Tchuelekouet 2, Bamelang, Bamelio, Bassessa, Bandengang, Bankack, Balewa, Bangouo, Bororo, Fomelie, Kontse, Mantah, Mepibea, Meto, Njuinla 1, Njuinla 2, Nkop, Balouo, Bamemba, Bankouop, Bambiete, Bazuintim, Tomogang 1, Tomogang 2, Tsopeua, Nzindong, Biete, Zemezong, Zemtchuet...

    Quelques notabilités et personnes bien connues

    1. Manfouo David, homme politique, homme d'affaires, propriétaire des entreprises MADA et Élégance Pressing. https://diasporaechos.fr/manfouo-david-puissant-homme-daffaires-delegance-pressing-passant-groupe-belavie-mada-groupe-manfouo-constante-progression/


    2. Djimeli Victor, homme d'affaires, PDG des entreprises SOCSUBA et NIKI

    La carte scolaire de Bangang

    • Deux lycĂ©es et un collège d’enseignement secondaire
    • Deux Ă©tablissements d’enseignement secondaire privĂ©s
    • Deux Ă©tablissements d’enseignement technique privĂ©s et un public
    • Vingt-et-une Ă©coles primaires publiques
    • Dix-sept Ă©coles primaires privĂ©es
    • Une Ă©cole maternelle publique
    • Une Ă©cole maternelle privĂ©e
    • Un institut polytechne en cours de crĂ©ation : l'Institut universitaire LĂ©onard Da Vinci de Bangang, situĂ© dans le quartier TsuĂ©lĂ©kwĂ©

    Économie

    Agriculture

    L’agriculture est la principale activité économique du groupement Bangang. La seule culture de rente qu’est le café arabica a connu une chute libre de la production au cours des dernières décennies, car les agriculteurs sont découragés par la baisse des prix et le renchérissement des coûts des intrants agricoles.

    Ils se sont concentrés dans les cultures vivrières et maraîchères. Les champs sont entretenus individuellement ou en commun ; les tâches sont réparties en fonction du nombre d’hommes disponibles. Les heures de travail sont situées entre 8 h et 17 h. Les techniques utilisées sont encore archaïques, mais avec des améliorations considérables, jour après jour, à la suite du regroupement de certains producteurs en GIC.

    Élevage

    Élevage à Bangang.

    À Bangang, est développé l’élevage des animaux domestiques, qui sont pour la plupart en divagation.

    Cet Ă©levage concerne environ 10 000 porcs, 9 000 chèvres, et 40 000 poulets, auxquels il faut ajouter une production industrielle Ă©valuĂ©e Ă  20 000 poulets, rĂ©partis dans une vingtaine de fermes (quasi industrielles).

    Les élites Bangang investissent dans l’élevage des bovins et caprins, sur les flancs des monts Bamboutos, où on peut apercevoir plusieurs centaines de têtes de bovins et plusieurs milliers de têtes de caprins, réparties dans une dizaine de fermes industrielles.

    Autres activités

    La pêche est quasi inexistante, la chasse à cause de l’absence des forêts est réduite au creusage des rats.

    Quant à l’artisanat, il est de moins en moins développé. À Bangang, on trouve quelques artisans spécialisés dans le bois, les bambous et la fabrication des ustensiles de cuisine tels que les marmites, les louches et les couteaux.

    Une autre activitĂ© Ă©conomique très remarquable est celle du transport par moto communĂ©ment appelĂ© «benskineurs», qui emploie plus de 150 personnes dans le village. Retenons aussi qu’il s’est dĂ©veloppĂ© au cours de ces dernières annĂ©es un commerce de vente de boisson dans les pĂ©riphĂ©ries et les environs des deuils et des funĂ©railles, donc bon nombre de personnes s’y intĂ©resse de plus en plus. On dĂ©nombre Ă©galement plusieurs ventes emportĂ©es et boutiques que ce soit au marchĂ© Bangang ou dans les grands carrefours du village.

    Une ONG ACREST a vu le jour dans le village Bangang depuis 2005. Elle emploie près de trente chefs de famille, dans la promotion et la vulgarisation de l'utilisation des énergies renouvelables et le transfert de technologies du Sud vers le Sud et inversement. Des outils pour l'amélioration de la vie au quotidien dans les foyers de la région sont produits ici : le filtre biologique « biisand filter », les foyers améliorés, le charbon écologique, des tricycles agricoles, les huiles essentielles, etc.

    Une campagne de reboisement des versants des monts Bamboutos est en cours. ACREST est à l'origine de cette initiative et produit, dans ses pépinières, plusieurs variétés de plantes.

    Notes et références

    1. « L’organisation des chefferies traditionnelles - », sur www.atangana-eteme-emeran.com (consulté le ).
    2. « La Communauté Bangang en émoi », sur LA mort du ROI MOMO JOSEPH (consulté le ).
    3. Ministère de l'Administration Territoriale, Nomenclature nationale des chefferies traditionnelles, novembre 2015

    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

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