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Bandage de la poitrine

Le bandage de la poitrine est le fait d'appliquer sur les seins des matĂ©riaux confinants tels que des bandes de tissu, des bandages Ă©lastiques ou non Ă©lastiques ou d'obtenir le mĂȘme effet en portant des sous-vĂȘtements (souvent Ă  base d'Ă©lasthanne ou d'autres fibres synthĂ©tiques) ou une superposition de t-shirts, de serrĂ©s Ă  amples. Se bander la poitrine est frĂ©quent chez les hommes trans, mĂȘme si les personnes androgynes ou de genre fluide peuvent Ă©galement le faire, ainsi que les travestis et les artistes. Certaines femmes peuvent utiliser des binders comme alternative aux soutiens-gorge.

Vue de profil d'une jeune personne imberbe ayant la poitrine compressée par un bandage spécifique de type soutien-gorge
Homme trans portant un binder.

Le bandage de la poitrine par l'utilisation de tissus peut entraßner des dommages corporels, tels que la déformation permanente de la poitrine.

Histoire

Dans les annĂ©es 1920, les garçonnes attachaient leur poitrine pour avoir un look moins traditionnel[1]. En outre, de nombreuses religieuses catholiques, jusqu'aux annĂ©es 1930, Ă©taient tenues de porter un linge pour bander leur poitrine sous leurs vĂȘtements, en plus de leurs vĂȘtements de tous les jours. Cette mesure avait Ă©tĂ© imaginĂ©e pour Ă©viter tout risque de distraction que la poitrine des nonnes pouvait causer. Dans de nombreux magasins spĂ©cialisĂ©s ecclĂ©siastiques, il est toujours possible d'acheter des linges pour se bander la poitrine.

Motivation

Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les gens se bandent les seins :

  • AccĂ©lĂ©rer la rĂ©cupĂ©ration, en rĂ©duisant le mouvement, aprĂšs une blessure ou une chirurgie
  • Se dĂ©guiser, se travestir, ou porter un costume
  • Dissimuler ses seins ou leur dĂ©veloppement
  • Pour la beautĂ© et l'esthĂ©tique
  • Être plus en accord avec un tempĂ©rament
  • Avoir une apparence moins fĂ©minine
  • Éviter la dysphorie de genre[2] (qui peut ĂȘtre prĂ©sente chez de nombreuses identitĂ©s de genre)
  • Pour avoir une apparence plus athlĂ©tique
  • Pour arrĂȘter la lactation[3]

Certaines adolescentes se bandent les seins au moment de leur entrĂ©e dans la pubertĂ©. Cela se fait habituellement en raison de la pudeur (elles ne veulent pas que les autres les voient), de l'embarras (elles ne veulent pas que les autres sachent qu'elles ont commencĂ© Ă  en dĂ©velopper), ou le dĂ©sir d'ĂȘtre ce qu'elles Ă©taient auparavant (elles ne veulent pas encore avoir de seins). Cela comporte des risques potentiels, comme des dĂ©formations permanentes. Le bandage des seins chez les adolescentes peut ĂȘtre un symptĂŽme de dysmorphophobie[4].

Les hommes peuvent aussi vouloir se bander la poitrine en cas de gynĂ©comastie, pour contrĂŽler l'apparence, au lieu de subir une chirurgie, ou pendant l'attente de celle-ci. Certains hommes trans, ou des personnes dont l'identitĂ© de genre n'est pas binaire, ainsi que certaines femmes ayant dĂ©veloppĂ© une imposante poitrine lors d'une hormonosubstitution, ou d'une chirurgie d'augmentation mammaire, peuvent vouloir se bander les seins. Les hommes trans et les personnes avec d'autres identitĂ©s de genre (gĂ©nĂ©ralement se prĂ©sentant de genre masculin) peuvent se bander la poitrine comme alternative, ou lors de l'attente d'une « chirurgie mammaire » (« chirurgie du haut » ou encore « chirurgie du torse », voir mastectomie) afin d'ĂȘtre identifiĂ© en tant qu'homme.

  • Une personne portant une brassiĂšre de sport.
    Une personne portant une brassiĂšre de sport.
  • La mĂȘme personne portant un binder.
    La mĂȘme personne portant un binder.
  • La mĂȘme personne sous un angle diffĂ©rent.
    La mĂȘme personne sous un angle diffĂ©rent.

MĂ©thodes

Il y a de nombreuses mĂ©thodes diffĂ©rentes de bandage, et la moins coĂ»teuse consiste Ă  porter un soutien-gorge de sport, ou un maillot pour le haut, de petite taille, sous des vĂȘtements normaux. Deux soutiens-gorge de sport peuvent aussi ĂȘtre portĂ©s l'un sur l'autre. Des soutiens-gorge de sport ou de compression peuvent Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©s en comprimant fortement la poitrine.

Un moyen moins frĂ©quent de bandage se fait en utilisant un soutien-gorge spĂ©cial, cependant, ils peuvent ĂȘtre plus coĂ»teux et ils ne sont pas toujours disponibles Ă  l'achat. Il existe des lieux ou des magasins en ligne pour acheter des binders (voir ci-dessous), qui sont une bien meilleure alternative aux mĂ©thodes plus dangereuses.

Certaines personnes tentent de se bander Ă  l'aide d'un bandage Ă©lastique ou d'un ruban adhĂ©sif, cependant, ces mĂ©thodes sont dangereuses et peuvent causer des fissures sur les cĂŽtĂ©s, des problĂšmes de respiration, et mĂȘme mener Ă  la suffocation si elles sont utilisĂ©es en dormant[5].

Cependant, l'utilisation excessive de toutes les mĂ©thodes de bandage peut conduire Ă  des maux de dos et Ă  des troubles de la respiration. Un binder, ou une mĂ©thode de bandage, devrait toujours ĂȘtre aussi lĂąche que possible, et ne devrait pas ĂȘtre portĂ© plus de huit heures d'affilĂ©e[5].

Complications

Porter un binder pendant longtemps peut provoquer des éruptions cutanées ou des candidoses sous les seins[6] - [7]. Les binders non « safe » (non sûrs, dangereux) peuvent provoquer la déformation permanente des seins[8], des cicatrices, la constriction des poumons[9], et à long terme, ils peuvent nuire à une future mastectomie[10].

Références

  1. (en-GB) Jane Farrell-Beck et Colleen Gau, Uplift : The bra in America, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, (lire en ligne).
  2. Sarah M. Peitzmeier, Ivy H. Gardner, Jamie Weinand et Alix Corbet, « Chest binding in context: stigma, fear, and lack of information drive negative outcomes », Culture, Health & Sexuality, vol. 24, no 2,‎ , p. 284–287 (ISSN 1369-1058, PMID 34839781, DOI 10.1080/13691058.2021.1970814, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. (en) Kathy Swift et Janke, Jill, « Breast Binding . . . Is It All That It's Wrapped Up To Be? », J. Obstet. Gynecol. Neonatal Nurs., vol. 32, no 3,‎ , p. 332–339 (ISSN 0884-2175, DOI 10.1177/0884217503253531).
  4. (en) « Body dysmorphic disorder in an adolescent girl », J Am Acad Child Adolesc Psychiatry, vol. 41, no 12,‎ , p. 1503–9 (PMID 12447038, PMCID 1613829, DOI 10.1097/00004583-200212000-00023, lire en ligne).
  5. « Comment cacher ma poitrine ? », sur wikitrans.co (consulté le )
  6. (en) JL Feldman et Goldberg, J, « Transgender primary medical care: Suggested guidelines for clinicians in British Columbia », Vancouver Coastal Health, (consulté le ).
  7. (en) Laura Erickson-Schroth, Trans Bodies, Trans Selves : A Resource for the Transgender Community, Oxford University Press, , 649 p. (ISBN 978-0-19-932535-1, présentation en ligne), p. 134.
  8. (en) « Binding FAQ », University of Michigan Health System.
  9. (en) Lauren Dutton, Karel Koenig et Kristopher Fennie, « Gynecologic care of the female-to-male transgender man », Journal of Midwifery & Women's Health, vol. 53, no 4,‎ , p. 331–337 (ISSN 1542-2011, PMID 18586186, PMCID 4902153, DOI 10.1016/j.jmwh.2008.02.003).
  10. (en) Harvey J. Makadon, Kenneth H. Mayer, Jennifer Potter et Hilary Goldhammer, The Fenway Guide to Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Health, ACP Press, (ISBN 978-1-934465-78-3, présentation en ligne), p. 409.

Voir aussi

Articles connexes


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