Banak
Banak (en arménien Բանակ), Bana (en géorgien ბანა) ou Penek est une ancienne localité située dans le Tayk, une province de l'Arménie historique ibérisée au IXe siècle. Le site, aujourd'hui en Turquie orientale (province d'Erzurum) est principalement connu en raison des vestiges de son église de style arménien, liée à un complexe monastique.
Banak | ||
Ruines de l'église de Banak. | ||
Présentation | ||
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Nom local | (hy) Բանակ (ka) ბანა |
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Culte | Abandon | |
Type | Cathédrale, monastère | |
Début de la construction | VIIe siècle/IXe siècle ? | |
Style dominant | Arménien | |
Géographie | ||
Pays | Turquie | |
Région | Erzurum | |
Province historique | Tayk | |
Coordonnées | 40° 40′ 05″ nord, 42° 16′ 12″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Turquie
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Église
Histoire
La paternité et la datation de l'église de Banak sont disputées[1] : quelques historiens l'attribuent au Catholicos d'Arménie Nersès III le Bâtisseur, qui l'aurait fait ériger lors de son séjour au Tayk en 652-658[2]. Les autres historiens la datent du IXe siècle en s'appuyant sur la Chronique géorgienne, qui la mentionne en connexion avec Adarnassé II du Tao (881-923)[3] : celui-ci aurait ordonné la construction de l'église « par la main » de Kwirike, futur premier évêque de Bana[4]. Les tenants de la datation du VIIe siècle n'y voient quant à eux qu'une restauration de l'église, endommagée à la suite des guerres entre Arabes et Byzantins[5].
À partir de la fin du IXe siècle, l'église devient une des principales églises des premiers Bagratides géorgiens[6]. Y ont lieu le couronnement de Bagrat IV en 1027 et son mariage avec Hélène, nièce de l'empereur byzantin Romain III Argyre. Au XVe siècle Vakhtang IV de Géorgie et son épouse y sont ensevelis. Bana est également le siège d'un évêché de l'Église géorgienne[7].
L'église a été sévèrement endommagée au cours des guerres russo-turques du XIXe siècle ainsi que par un séisme en 1985[3].
Architecture
Le bâtiment est construit sur le modèle de Zvartnots, une tétraconque à galerie[8]. Il a néanmoins été renforcé par la combinaison des quatre piliers de la coupole à quatre chapelles d'angle, et par la présence d'un anneau de contreforts formé de niches cloisonnées adjointes au mur périphérique[3]. L'église se rattache également à Zvartnots de par son décor sculpté[9].
Notes et références
- (en) Richard G. Hovannisian, Armenian Karin/Erzerum, Mazda Publishers, 2003 (ISBN 978-1568591513), p. 92.
- (hy) Tiran Marutyan, « Բանակ » (« Banak »), dans Encyclopédie soviétique arménienne, vol. II, Académie arménienne des sciences, Erevan, 1976, p. 269.
- Patrick Donabédian, L'âge d'or de l'architecture arménienne, Parenthèses, Marseille, 2008 (ISBN 978-2-86364-172-9), p. 199.
- (en) Stephen H. Rapp, Studies in Medieval Georgian Historiography: Early Texts And Eurasian Contexts, Peeters Publishers, 2003 (ISBN 90-429-1318-5), p. 390.
- (ka) G. Abramishvili, P. Zakaraia et I. Tsitsishvili, ქართული ხუროთმოძღვრების ისტორია (Histoire de l'architecture géorgienne), Université d'État de Tbilissi, 2000 (ISBN 99928-56-52-1), p. 89-90.
- (en) Antony Eastmond, Royal Imagery in Medieval Georgia, Penn State Press, 1998 (ISBN 0271016280), p. 233.
- (ru) « Бана » (« Bana »), dans Православная энциклопедия (Encyclopédie orthodoxe), vol. 4, p. 298 [lire en ligne (page consultée le 8 juin 2009)].
- (en) « Index of Armenian Art: Armenian Architecture — Bana », sur Armenian Studies Program, CSU (consulté le ).
- Patrick Donabédian, op. cit., p. 200