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BƓuf de Charolles

Le bƓuf de Charolles est une viande bovine bĂ©nĂ©ficiant d'une appellation d'origine contrĂŽlĂ©e. Elle englobe la race charolaise, son terroir d'origine, et le savoir-faire ancestral des Ă©leveurs locaux. Il existe par ailleurs une indication gĂ©ographique protĂ©gĂ©e (IGP) Charolais de Bourgogne, pour la production de viandes charolaises rĂ©pondant Ă  un cahier des charges diffĂ©rent et Ă  une aire gĂ©ographique qui n'est que partiellement commune[1].

BƓuf de Charolles
Image illustrative de l’article BƓuf de Charolles
Troupeau de charolaises dans son terroir d'appellation.
Image illustrative de l’article BƓuf de Charolles

Autre nom Charolaise
Lieu d’origine Charolles
Utilisation Alimentation humaine
Type de produit viande
Classification Une AOC depuis 2010 et une AOP depuis 2014.
ConfrĂ©rie Syndicat de DĂ©fense et de Promotion de la Viande BƓuf de Charolles
Festivité Foires aux Bestiaux à Charolles, de février à avril
Site web http://www.boeufdecharolles.fr/index_accueil.php?struct=71BDC&rub=accueil

GĂ©olocalisation sur la carte : Bourgogne
(Voir situation sur carte : Bourgogne)
BƓuf de Charolles
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
BƓuf de Charolles

Origine

L'illustration représente un dessin au fusain. C'est un taureau blanc aux pattes courtes, au tronc long, rectiligne et large, aux cornes pointées vers l'avant
BƓuf de race charolaise de 1850

Berceau historique

L'élevage bovin d'une race blanche dans la région est trÚs ancienne. Cantonnée dans son terroir de naissance par des barriÚres douaniÚres, la race va commencer à s'expatrier à partir du rattachement du charolais à la France en 1772. Cet état de fait a préservé cette race des métissages et permis une sélection des qualités[2]. Cet élevage en vase clos va forger une adaptation trÚs marquée entre l'animal et son terroir.

Accession Ă  l'AOC

En 1993, des Ă©leveurs du pays charolais se fĂ©dĂšrent pour monter un dossier de reconnaissance en appellation d'origine contrĂŽlĂ©e, AOC. Ils crĂ©ent l'association nommĂ©e « Syndicat de DĂ©fense et de Promotion de la Viande BƓuf de Charolles » en 2001.

À partir de 2002, des analyses organoleptiques mettent en avant la caractĂ©risation de la viande ; comparĂ©e Ă  de la viande charolaise de mĂȘme type d'animal Ă©levĂ©e ailleurs, la viande de bƓuf de Charolles est plus tendre et parfumĂ©e. Les conclusions de cette Ă©tude motivent l'institut national des appellations d'origine, l'INAO, a nommĂ© une commission d'enquĂȘte. Elle va travailler durant trois ans Ă  dĂ©finir les limites de l'aire d'Ă©levage, la caractĂ©risation des pĂąturages dans cette zone et les conditions de complĂ©mentation alimentaire des bovins Ă  l'Ă©table, l'hiver ou durant l'engraissement. Le fameux lien au terroir est Ă©tabli dans le rapport remis en 2006[3].

En 2010, les dĂ©marches administratives achevĂ©es, le dĂ©cret est publiĂ©. Le bƓuf de Charolles est officiellement une AOC depuis le 31 aoĂ»t 2010[4].

Terroir

La photgraphie couleur représente un paysage vallonné et des parcelles de pùturages entourées de haies. Les arbres dénudés montrent qu'il s'agßt de l'hiver et l'herbe est bien verte.
Paysage verdoyant au mois de janvier.

Aire géographique

La zone d'appellation correspond approximativement aux limites des terroirs Charolais et Brionnais, berceau historique de la race charolaise. Elle comprend une partie des départements : SaÎne-et-Loire, Loire, RhÎne, CÎte d'Or, NiÚvre et Yonne

GĂ©ologie et orographie

La région du Charolais et du Brionnais est vallonnée et son sous-sol est constitué de marnes ou d'argiles. Ces roches à forte rétention en eau donnent un sol profond, riche, humide, particuliÚrement favorable à la pousse de l'herbe.

Le relief varié permet toutes les expositions. Ainsi, les pùturages précoces et plus tardifs, comme les zones herbagÚres à fourrage alternent. Les élevages ont donc tous une certaine proportion de chacune de ces prairies[5].

Climatologie

La photographie couleur montre un paysage dans le brouillard. Le vert des prés se fond dans un dégradé vers le gris du ciel. Dans cette trame floue apparaissent les taches sombres des arbres et haies et les taches claires de vaches blanches.
Vaches au pĂąturage en hiver.

L'aire délimitée bénéficie d'un climat océanique, subissant des influences continentales[5].

Relevés Mùcon 1961-1990
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
TempĂ©rature minimale moyenne (°C) −0,6 0,7 2,5 5,2 8,9 12,3 12,4 13,9 11,1 7,5 2,9 0,1 6,6
Température moyenne (°C) 2,1 4 6,8 10 13,9 17,5 20,1 19,4 16,4 11,7 6 2,7 10,9
Température maximale moyenne (°C) 4,9 7,3 11,1 14,8 18,9 22,8 25,7 24,9 21,7 15,9 9,1 5,3 15,2
Précipitations (mm) 66,3 60,9 58,7 69,4 85,9 74,7 58,1 77,1 75,7 71,7 72,7 70,4 841,4
Source : Infoclimat : MĂącon (1961-1990)[6]

Les donnĂ©es climatiques de la ville de MĂącon correspondent dans les grandes lignes Ă  celles du Charolais-Brionnais. Les prĂ©cipitations sont bien rĂ©parties durant toute la saison. MĂȘme en Ă©tĂ©, l'humiditĂ© est bonne ; corrĂ©lĂ©e avec des tempĂ©ratures chaudes, la pousse de l'herbe est rĂ©guliĂšre et la floraison Ă©talĂ©e. Ce fourrage riche est complĂ©tĂ© par les arbustes taillĂ©s en haie ; ces essences adaptĂ©es Ă  l'humiditĂ© sont le noisetier, le frĂȘne ou le saule[5].

Élevage

Race animale

La photographie couleur montre un taureau blanc. La vue de profil permet de bien voir une musculature fortement développée, en particulier au niveau du garrot et de la culotte. Ses courtes cornes sont droites et une chaßne relie ses cornes à l'anneau fixé dans son naseau. Il est dans un pré clos de fils de fer barbelés derriÚre lesquels pousse un rideau d'arbres
Taureau charolais.
La photographie couleur montre une vache charolaise et son veau dans un prĂ© de trĂšfle. Les animaux sont entiĂšrement blancs et leurs muqueuses sont roses. La vache a des fesses rebondies, un dos droit ne tĂȘte courte et large. Ses cornes en croissant sont courbĂ©es vers l'avant. En arriĂšre-plan, le paysage de bocage est typique du Brionnais-Charolais.
Vache allaitante au pĂąturage.

Outre les qualitĂ©s de sa viande, la race charolaise est rustique vis-Ă -vis des conditions climatiques. Les problĂšmes de vĂȘlage sont faibles, le taux de jumeaux Ă©levĂ©, et la docilitĂ© des animaux en facilite la manipulation[7]. Sa couleur blanche permet de plus, de supporter les Ă©pisodes estivaux chauds et secs[8].

Le dĂ©cret d'appellation prĂ©cise que le type racial des troupeaux correspond au code français 38. Il s'agit de la race charolaise. Les animaux doivent ĂȘtre inscrits dans le registre de la race. Parmi les taureaux, ceux qui possĂšdent le gĂšne culard, hypertrophie musculaire de l'arriĂšre train, seront interdits Ă  partir du 1er janvier 2015.

Lors de la saillie ou de l'insémination artificielle, l'éleveur doit choisir ses reproducteurs de façon à respecter le type racial dans les jeunes à venir et avoir des carcasses bien musclées à squelette fin[4].

Environnement

Les pĂąturages sont entourĂ©s de haies. Le feuillage des arbustes participe Ă  l'Ă©quilibre alimentaire des troupeaux, tout en lui servant d'abri contre le vent, le soleil ou le bruit[5]. Ces haies peuvent ĂȘtre remplacĂ©es par des murets en pierre sĂšche. Cent mĂštre par hectare au moins doivent ĂȘtre prĂ©sents et entretenus. Les sources et mares naturelles doivent aussi ĂȘtre rĂ©guliĂšrement nettoyĂ©es.

La charge Ă  l'hectare ne doit pas dĂ©passer 1,8 UGB (unitĂ© de gros bĂ©tail) par hectare de surface agricole et par exploitation. Cette charge peut atteindre 2 UGB en fonction de la rotation des parcelles. La surface agricole des exploitations doit compter au moins 80 % de surface en herbe dont les deux tiers en prairies naturelles. La fumure organique de ces parcelles ne peut ĂȘtre faite qu'avec du fumier et du lisier, dans la limite de vingt tonnes de fumier par hectare ou vingt-six tonnes de lisier[4].

Nourriture et entretien du troupeau

La photographie couleur montre un chemin de terre bordĂ© d'arbre. Une prairie est prĂȘte Ă  ĂȘtre rĂ©coltĂ©e : les graminĂ©es sont en Ă©pis. En arriĂšre-plan, le vallonnement du paysage montre des haies entourant les parcelles.
Paysage de bocage typique

La nourriture principale est l'herbe librement pĂąturĂ©e. Les animaux doivent y avoir accĂšs libre au moins la moitiĂ© de l'annĂ©e, soit la pĂ©riode de pousse de l'herbe. Durant l'hiver, les animaux sont nourris de fourrage, paille et cultures fourragĂšres, tous rĂ©coltĂ©s dans l'aire d'appellation. Le fourrage fermentĂ© du type ensilage est interdit. Un complĂ©ment extĂ©rieur Ă  la zone peut ĂȘtre donnĂ©. Il s'agĂźt de cĂ©rĂ©ales, protĂ©agineux ou racines et leurs sous-produits. (tourteaux, mĂ©lasse, farine...) et de complĂ©ments minĂ©raux. La dose par animal est limitĂ©e Ă  deux kilogrammes par jour. Toutefois, en cas de sĂ©cheresse, le syndicat de dĂ©fense et de gestion de l'AOC peut demander une dĂ©rogation auprĂšs du directeur de l'INAO. AprĂšs examen des Ă©lĂ©ments, une dĂ©rogation temporaire peut ĂȘtre accordĂ©e.

À leur naissance, les veaux suivent leur mĂšre au pĂąturage. Ils peuvent commencer Ă  s'alimenter Ă  l'herbe dĂšs que possible en continuant Ă  ĂȘtre allaitĂ©s.

Les cornes des animaux peuvent ĂȘtre coupĂ©es. Les mĂąles non reproducteurs doivent ĂȘtre castrĂ©s avant l'Ăąge de quinze mois[4].

Finition des animaux

La photographie couleur représente une halle métallique sous laquelle des dizaines de bovins blancs sont alignés. Les animaux mangent du fourrage et sont maintenus par des barriÚres métalliques.
Marché aux bovins de Saint-Christophe-en-Brionnais.

Avant abattage, les animaux doivent passer par une phase dite de finition ou engraissement. Elle doit durer quatre mois pour les jeunes animaux et trois mois aprĂšs le sevrage du veau pour les vaches de rĂ©forme. Les animaux destinĂ©s Ă  l'abattage doivent ĂȘtre classĂ©s dans la viande de bƓuf, donc d'animal adulte. Les gĂ©nisses doivent avoir au moins vingt-huit mois, les bƓufs, mĂąles castrĂ©s, trente mois et les vaches de rĂ©forme (ayant dĂ©jĂ  vĂȘlĂ©) moins de huit ans[4].

Abattage

AprĂšs l'abattage, la carcasse est lĂ©gĂšrement dĂ©graissĂ©e en surface lors d'une opĂ©ration appelĂ©e Ă©moussage. Le suif de surface est retirĂ©, mais une faible quantitĂ© de gras sous-cutanĂ© est conservĂ©e. La rĂ©frigĂ©ration de la carcasse doit ĂȘtre lente : la tempĂ©rature interne doit ĂȘtre d'au moins 10 °C, 10 heures aprĂšs la mort de l'animal. Une maturation de trois jours avant expĂ©dition est un minimum[4].

Viande

Caractéristiques

Les carcasses de bƓuf de Charolles ont une finesse des os qui augmente la rentabilitĂ© de la dĂ©coupe : elle comporte 75 Ă  80 % de viande. La couverture graisseuse est mince et le gras interne est finement persillĂ©.

La viande elle-mĂȘme a une couleur vive rouge carmin Ă  grenat ; son grain est trĂšs fin. Le persillĂ© est fin, de couleur pale.

À la dĂ©gustation, la viande est trĂšs fine, juteuse, et trĂšs aromatique.

Au stade de l'examen des carcasses, 15 à 20 % d'entre elles ne reçoivent pas l'agrément AOC[9].

Gastronomie

  • MijotĂ©e de bƓuf
    MijotĂ©e de bƓuf

Conditionnement

Viande de charolais de Bourgogne

Économie

Sources

Références

  1. « Cahier des charges de l’indication gĂ©ographique protĂ©gĂ©e « Charolais de Bourgogne » », sur inao.gouv.fr,
  2. « Les origines de l’élevage Charolais », Site boeuf-charolais.com (consultĂ© le )
  3. « BƓuf de Charolles, son histoire », Site aoc-charolles.org (consultĂ© le )
  4. INAO, « DĂ©cret n° 2010-1033 du 31 aoĂ»t 2010 relatif Ă  l'appellation d'origine contrĂŽlĂ©e « BƓuf de Charolles » », Site legifrance.gouv.fr, (consultĂ© le )
  5. « BƓuf de Charolles, le terroir », Site aoc-charolles.org (consultĂ© le )
  6. Archives climatologiques mensuelles - MĂącon (1961-1990)
  7. « Herd book charolais : les facteurs clés du succÚs », Site charolaise.fr (consulté le )
  8. « Fiche de la race bovine charolaise », Site brg.prd.fr, (consulté le )
  9. « Une viande d'excellence gustative », Site aoc-charolles.org (consulté le )

Liens externes

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