Automorphisme de corps non continu de C
Bien que le seul automorphisme de corps de â soit l'identitĂ© (rĂ©sultat dĂ©montrĂ© par Gaston Darboux en 1880[1] - [2]) et que les seuls automorphismes de corps continus de â soient l'identitĂ© et la conjugaison (Julian Coolidge, 1924), l'usage de l'axiome du choix (Ă deux reprises) permet de construire d'autres automorphismes de corps de â qui ne sont pas continus (l'existence de tels automorphismes a Ă©tĂ© montrĂ©e par Richard Rado Ă partir des rĂ©sultats gĂ©nĂ©raux d'Ernst Steinitz datant de 1910, mais la construction ci-aprĂšs a Ă©tĂ© donnĂ©e par Hyman Kestelman en 1947[3]).
Construction
Soit E l'ensemble des sous-corps de â ne contenant pas â2. E est non vide (car il contient par exemple â) et ordonnĂ© (partiellement) par l'inclusion. On vĂ©rifie aisĂ©ment que c'est alors un ensemble inductif. D'aprĂšs le lemme de Zorn, il possĂšde donc un Ă©lĂ©ment maximal K.
La maximalitĂ© de K permet de montrer que l'extension â/K(â2) est algĂ©brique or â est algĂ©briquement clos ; tout automorphisme de corps de K(â2) se prolonge donc en un automorphisme de corps de â (ce rĂ©sultat est classique et utilise lui aussi l'axiome du choix). En considĂ©rant l'automorphisme de K(â2) fixant K point par point et envoyant â2 sur ââ2, on obtient alors un automorphisme de corps de â autre que l'identitĂ© et la conjugaison : il est donc non continu et mĂȘme discontinu en tout point.
On en dĂ©duit qu'il n'est pas mesurable et que l'image de â est dense : ainsi, l'axiome du choix entraĂźne l'existence d'un sous-corps dense de â isomorphe Ă â.
Notes et références
- Gaston Darboux, « Sur le thĂ©orĂšme fondamental de la gĂ©omĂ©trie projective », Mathematische Annalen, vol. 17,â , p. 55-61 (lire en ligne).
- (en) Jånos Aczél (en) et Jean Dhombres, Functional Equations in Several Variables, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 57.
- Voir (en) H. Kestelman, « Automorphisms of the field of complex numbers », Proc. London Math. Soc., 2e sĂ©rie, vol. 53,â , p. 1-12 (lire en ligne) et les rĂ©fĂ©rences figurant dans cet article.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
(en) Paul B. Yale, « Automorphisms of the complex numbers », Math. Mag., vol. 39,â , p. 135-141 (lire en ligne) (Lester Randolph Ford Award, 1967)