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Autolyse

Le terme autolyse dĂ©signe l'autodestruction (du grec Î±áœÏ„Îż- auto- « soi-mĂȘme » et λύσÎčς / lusis « dissolution »). Le terme est notamment utilisĂ© en psychologie (ou en mĂ©decine) pour dĂ©signer le suicide, en mĂ©decine lĂ©gale pour dĂ©signer une modification naturelle de destruction du corps aprĂšs la mort, et en biologie pour dĂ©signer l'autodestruction de cellules (mort cellulaire).

En psychologie

En psychologie, autolyse est synonyme de suicide.

En biologie, en médecine légale

Les diffĂ©rents types de mort cellulaire, nĂ©crose (mort non programmĂ©e) ou apoptose (mort programmĂ©e), sont Ă  distinguer de l’autolyse qui est une autodestruction cellulaire ou tissulaire qui survient aprĂšs la mort ou par modification de la signalisation cellulaire au niveau de rĂ©cepteurs membranaires[1].

L'autolyse aseptique est obtenue en laissant simplement se dĂ©grader l'organe par mort des cellules en conditions stĂ©riles. En biologie, le rĂ©sultat d'une autolyse est un autolysat, qui est parfois utilisĂ© en homĂ©opathie. Par exemple, c'est un autolysat de cƓur et de foie de canard qui est utilisĂ© pour fabriquer l'oscillococcinum.

L’autolyse est utilisĂ©e en boucherie car la viande cuite juste aprĂšs l’abattage se rĂ©vĂšle dure Ă  manger. Pour l’attendrir, il faut attendre quelques jours durant lesquels se produit le dĂ©but de dĂ©gradation des cellules : c'est la phase de maturation.

En mĂ©decine, l'autolyse est une modification de destruction du corps Ă  la suite du dĂ©cĂšs d'une personne. Elle est ni plus ni moins qu'un mĂ©canisme de rupture des membranes cellulaires. Entre les milieux intra- et extra-cellulaire un Ă©quilibre ionique est maintenu grĂące Ă  une membrane, cette membrane Ă©tant portĂ©e par un certain nombre de protĂ©ines membranaires. La plus connue et la plus importante de ces protĂ©ines membranaires est la pompe NaK ATPase. À partir du moment oĂč la personne est dĂ©cĂ©dĂ©e il n’y a plus de mĂ©tabolisme, donc plus de production d’ATP, cette pompe ne permet alors plus d’établir un gradient entre le milieu intracellulaire et le milieu extracellulaire. À partir de ce moment-lĂ  l’équilibre ionique n’est plus respectĂ© et les membranes cellulaires Ă©clatent. Cette autolyse est un mĂ©canisme aseptique Ă  la diffĂ©rence de la putrĂ©faction qui est un mĂ©canisme septique.

En boulangerie

L'autolyse correspond à une phase de repos de la pùte intervenant en fin de fraisage ou aprÚs quelques minutes de pétrissage d'hydratation des différents constituants de la farine avant le pétrissage de la pùte et aprÚs le (mélange eau et farine). Cette phase laisse le temps aux protéines dépliées du gluten de multiplier les contacts afin de former le réseau glutineux, les amidons et les fibres, chacun ayant des vitesses d'hydratation différentes. L'autolyse permet d'obtenir une pùte plus lisse, plus extensible, plus élastique et moins collante, gage d'un pain qui aura à la fois un meilleur aspect (croûte et mie) et un volume plus élevé[2].

L'autolyse une fois lancée va ensuite permettre aux enzymes (alpha-amylase et béta-amylase, protéases) présentes dans la farine d'agir sur les chaines d'amidon et de gluten en les transformant en ensembles plus petits (respectivement en sucres et peptides), ceci a un impact sur les paramÚtres mécaniques de la pùte, notamment sur son élasticité. L'augmentation des quantités de sucres disponible dans la pùte pourra également favoriser une pousse du pain plus importante.

En brasserie

C'est l'autodestruction des cellules de levures qui, ce faisant, expulsent leur matériel interne. Cela se produit généralement aprÚs la fermentation. L'autolyse peut conférer des goûts indésirables à la biÚre et n'est donc pas souhaitée.

Dans le vin en Ɠnologie

La remise en suspension des lies pour permettre leur dissolution dans le vin, en cuve, en barrique ou en bouteille, apporte du gras et de la rondeur.

Notes et références

  1. Jean-François Emile, Emmanuelle Leteurtre, Serge Guyétant, Pathologie générale, Elsevier Masson, , p. 5
  2. Jean-Philippe De Tonnac, Dictionnaire universel du pain, Paris, Robert Laffont, , 1215 p. (ISBN 978-2-221-11200-7), p.77

Voir aussi

Articles connexes

Sources

  • PACES (PremiĂšre AnnĂ©e Commune aux Études de SantĂ©), cours sur le devenir du corps humain aprĂšs la mort.
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