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Autel de la patrie

L’autel de la patrie (ou autel de la libertĂ©) est un monument politique et symbole du civisme, reprĂ©sentation physique de la Nation, crĂ©Ă© lors de la RĂ©volution française. Ces autels avaient vocation Ă  ĂȘtre un lieu de fĂȘtes et de cĂ©rĂ©monies civiques, parfois en lien avec des cultes nouveaux.

Autel de la liberté de Reims, gravure anonyme, bibliothÚque de Reims.

Contexte

Lors de la RĂ©volution française, les parlementaires de l'AssemblĂ©e nationale lĂ©gislative dĂ©cident de la crĂ©ation de nouveaux symboles qui concrĂ©tisent la nation française. Ces monuments doivent servir de lieux de rassemblement pour les citoyens, mais aussi Ă  fĂȘter des cultes rĂ©volutionnaires nouveaux[1]. Ainsi, la loi du prĂ©voit « qu'il sera Ă©levĂ© dans toutes les communes un autel Ă  la Patrie »[2]. Il doit ĂȘtre gravĂ© sur chaque autel : « Le citoyen naĂźt, vit et meurt pour la Patrie »[3].

Construction

Le premier autel fut construit en 1789 par le scientifique et journaliste Antoine-Alexis Cadet de Vaux Ă  Franconville-la-Garenne[4].

Construits en pierre ou en bois, l'architecture de ces autels pouvait ĂȘtre d'inspiration antique, maçonnique ou religieuse. Parfois Ă©galement appelĂ©s autels de la libertĂ©, ils sont souvent dressĂ©s Ă  cĂŽtĂ© des arbres de la libertĂ©.

Postérité

Comme les arbres de la liberté, la plupart des autels sont détruits sous le Premier Empire[1]. Il en reste trÚs peu de conservés, un autel en ruine à Fontvieille (Bouches-du-RhÎne)[5], un autel en bon état à Thionville (Moselle)[6] - [7] et un autel surmonté d'une croix chrétienne à Plassac (Gironde)[8].

Un autel de la patrie en chĂȘne est conservĂ© et exposĂ© au musĂ©e des Beaux-Arts d'Angers. SculptĂ© par Pierre Louis David en 1798, l'autel est en forme de colonne antique tronquĂ©e et ornĂ©e de guirlandes de fleurs, de feuilles de chĂȘne et de glands maintenues par des rubans nouĂ©s.

En 2006, un agriculteur dĂ©couvre Ă  LĂ©zinnes, en bordure de Pacy-sur-Armançon (Yonne), ce qui semble ĂȘtre les restes d'un autel de la patrie[9] - [10]

  • Autels de la patrie subsistants
  • Thionville.
    Thionville.
  • Fontvieille.
    Fontvieille.
  • Plassac.
    Plassac.
  • MusĂ©e des Beaux-Arts d'Angers.
    Musée des Beaux-Arts d'Angers.

Références

  1. Liris 2005.
  2. Loi du portant qu'il sera élevé dans toutes les communes un autel à la Patrie [lire en ligne].
  3. Archives parlementaires de 1787 Ă  1860, Librairie administrative de Paul Dupont, (lire en ligne)
  4. Michel Vovelle, « Sociologie et idĂ©ologie des fĂȘtes de la RĂ©volution », Annales historiques de la RĂ©volution française, vol. 47, no 221 « La FĂȘte rĂ©volutionnaire »,‎ , p. 406–430 (409) (JSTOR 41915815), repris dans Jean Ehrard (dir.) et Paul Viallaneix (dir.), Les FĂȘtes de la RĂ©volution (actes du colloque de Clermont-Ferrand, Centre de recherches rĂ©volutionnaires et romantiques, ), Paris, SociĂ©tĂ© des Ă©tudes robespierristes, coll. « BibliothĂšque d'histoire rĂ©volutionnaire / 3e sĂ©rie » (no 17), , 645 p. (BNF 34666710, DOI 10.14375/NP.9782908327212), p. 457–478 (460) [lire en ligne].
  5. « Autel de la Patrie », notice no PA00081258, base Mérimée, ministÚre français de la Culture.
  6. Claire Decomps et Gabriel Stiller, « Monument, dit autel de la Patrie », pour l'Inventaire général du patrimoine culturel, 1981, dans la base Mérimée, ministÚre de la Culture, notice no IA57000079.
  7. « Le dernier Autel de la Patrie à Thionville », sur petit-patrimoine.com (consulté le ).
  8. « Autel de la Patrie », sur villagalloromaine-plassac.fr (consulté le ).
  9. Françoise Botte, « Monument de la LibertĂ© - DĂ©couverte de Michel MĂ©nĂ©trier », Bulletin de la sociĂ©tĂ© archĂ©ologique et historique du Tonnerrois, no 56,‎ .
  10. Serge Aberdam, « Les restes d'un « autel de la patrie » », Annales historiques de la RĂ©volution française, no 384,‎ , p. 163–166 (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Jacques LevĂȘque et Victor R. Belot, Guide de la RĂ©volution française : Les lieux, les monuments, les musĂ©es, les hommes, Paris, Horay, , 277 p. (ISBN 2-7058-0156-1).
  • Élisabeth Liris, « Autels de la patrie », dans Albert Soboul (dir.), Jean-RenĂ© Suratteau (dir.) et François Gendron (dir.), Dictionnaire historique de la RĂ©volution française, Paris, PUF, coll. « Quadrige / Dicos poche », , 2e Ă©d. (1re Ă©d. 1989), 1132 p. (ISBN 2-13-053605-0), p. 59.
  • Maurice Dommanget, « Le symbolisme et le prosĂ©lytisme rĂ©vlutionnaire Ă  Beauvais et dans l'Oise : La Cocarde et l'Autel de la Patrie », Annales historiques de la RĂ©volution française, vol. 2, no 8,‎ , p. 131–150 (138–150) (JSTOR 41923468).

Articles connexes

Liens externes

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