Aurore Koechlin
Aurore Koechlin, née en , est une universitaire et militante féministe matérialiste. Elle est spécialisée en sociologie de la gynécologie médicale en France.
Naissance | |
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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (doctorat) (jusqu'au ) |
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Rodolphe Koechlin (d) (arrière-arrière-grand-père paternel) |
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Biographie
Aurore Koechlin est née en 1988[1]. Elle étudie au lycée Carnot à Paris[2], où elle se mobilise en 2007 contre l'instrumentalisation de Guy Môquet par le gouvernement Fillon, créant à cette occasion l'association La rose et le réséda[3]. Puis, elle entre en classes préparatoires littéraires et intègre l'École normale supérieure par le concours de lettres en 2009[4] où elle intègre le conseil scientifique en tant qu'affiliée CGT[5].
La spécialisation thématique d'Aurore Koechlin autour de la médecine, du genre et du féminisme apparaît dès son doctorat en sociologie à l'université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, thèse soutenue le 5 octobre 2021[6]. Elle rejoint à cette même période le laboratoire junior Contraception & genre de l'Institut national d'études démographiques[7].
Elle devient ensuite maîtresse de conférence au sein du laboratoire de sociologie et démographie du Centre d'études, des techniques, des connaissances et des pratiques de cette même université[8].
Travaux
Le travail d'Aurore Koechlin est aussi bien connu du milieu universitaire que militant, notamment à travers ses deux récents ouvrages.
En 2019, elle publie son premier livre La Révolution féministe qui retrace l'histoire des mouvements féministes des XXe et XXIe siècles. Elle théorise la quatrième vague du féminisme, qui serait un tournant lié au mouvement #MeToo en 2012, et qui viendrait après la première vague sur le droit de vote au début du XXe siècle, la deuxième sur le droit à disposer de son corps (contraception, avortement) pendant les 30 Glorieuses et la troisième sur les droits des minorités sexuées et sexuelles dans les années 1980[9]. Ce livre de socio-histoire, mobilisant notamment les études de genre, bénéficie d'un important accueil des médias[10] - [11] - [12], des libraires et des organisations militantes[13] - [14] - [15] et devient rapidement une référence dans le milieu militant féministe où il fait partie des « 10 livres à dévorer » de la rentrée féministe 2019[16].
En 2022, elle achève son deuxième livre La norme gynécologique, extrait de sa thèse. Il porte sur le développement de la gynécologie médicale, en opposition à la gynécologie obstétrique[17], en s'intéressant en particulier au mouvement d'auto-gynécologie en France dit le mouvement « self-help (en) » entre les années 1970 et aujourd'hui. Elle s'intéresse à ses liens avec la lutte contre les violences gynécologiques et obstétricales et les possibilités de réappropriation des femmes de leur corps, notamment dans une optique féministe[18] - [19]. Ce livre reçoit également un bon accueil médiatique[20] - [21]. Il fait notamment écho à la réédition du manuel d'auto gynécologie Notre corps nous-mêmes, un manuel pédagogique féministe portant sur le corps et la santé des femmes créé par des femmes de la communauté self-help.
Publications
Ouvrages
- Aurore Koechlin, La Révolution féministe, Éditions Amsterdam, Paris, 2019, 176 p.
- Aurore Koechlin, La norme gynécologique. Ce que la médecine fait au corps des femmes, Éditions Amsterdam, Paris, 2022
Articles et chapitres d'ouvrage
- Aurore Koechlin, « Les angles morts de Bourdieu », avec Juan Sebastian Carbonell, Ugo Palheta et Quentin Ravelli, in Burawoy Michael, Conversations avec Bourdieu, Paris, Éditions Amsterdam, 2019, pp. 8-46
- Aurore Koechlin, « L’auto-gynécologie : écoféminisme et intersectionnalité », Travail, genre et sociétés, 2019/2 (n° 42), p. 109-126
- Aurore Koechlin, « Crise du Covid-19 : donner la priorité à la reproduction sur la production », Contretemps, 2020
- Aurore Koechlin, « Angela Davis », Ducange Jean-Numa, Keucheyan Razmig, Roza Stéphane (dir.), Histoire globale des socialismes. XIXe – XXe siècle, Paris, PUF, 2021, pp. 837-845 (ISBN 978-2-13-082210-3)
- Aurore Koechlin, « Féminisme », Burlaud Antony, Popelard Allan et Rzepski Grégory (dir.), Le nouveau monde. Tableau de la France néolibérale, Paris, Éditions Amsterdam, 2021, pp. 713-720
- Aurore Koechlin, « Lise Vogel et la théorie de la reproduction sociale », Le marxisme et l’oppression des femmes. Vers une théorie unitaire, Lise Vogel, Paris, Les éditions sociales, 2022, pp. 7-17
- Aurore Koechlin, « La consultation gynécologique, une instance paradoxale dans la socialisation des jeunes femmes à la sexualité », Terrains & travaux, 2022/1 (N° 40), pp. 21-42
Notes et références
- Identifiants et Référentiels, « Aurore Koechlin » , sur idref.fr
- « Guy Môquet : une autre lettre - Journal La Mée Châteaubriant », sur journal-la-mee.fr (consulté le )
- « Dossier hebdomadaire d’aide à la communication de proximité » , sur PCF de l'Oise, (consulté le )
- « Arrêté du 11 février 2010 portant nomination d'élèves à l'Ecole normale supérieure (session 2009) », sur LégiFrance, (consulté le )
- « Élu-e-s CA/CS 2013-2014 @ École normale supérieure », sur www.eleves.ens.fr (consulté le )
- Aurore Koechlin, Suivre et être suivie : l’émergence, la consolidation et la déstabilisation de la norme gynécologique en France (1931-2018) (thèse de doctorat en sociologie), Université Paris 1, (présentation en ligne)
- « Membres », sur Contraception&Genre, (consulté le )
- « Mme Aurore Koechlin | Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne », sur www.pantheonsorbonne.fr (consulté le )
- « La violence patriarcale », sur France Culture, (consulté le )
- « La consultation gynécologique est un espace fondamentalement ambigu pour les femmes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Connaître Lyon - La révolution féministe Avec la sociologue Aurore Koechlin - Conférences à Lyon Petit Bulletin Lyon », sur www.petit-bulletin.fr (consulté le )
- « Conférence débat d'Aurore Koechlin sur la Révolution féministe », sur lavoixdelain.fr (consulté le )
- Presse-toi à gauche !, « Aurore Koechlin : « Aucune révolution féministe sans renversement des classes » - Presse-toi à gauche ! », sur www.pressegauche.org (consulté le )
- « Débat. La pluralité des courants féministes sert-elle la cause des femmes ? #2 », sur L'Humanité, (consulté le )
- tal.madesta, « La performativité, fléau des espaces de sociabilité militants », sur Mediapart (consulté le )
- « Rentrée littéraire féministe : les 10 livres (voire plus) à dévorer », sur RTBF (consulté le )
- Dzeyra, « « La norme gynécologique », la déconstruction d’un suivi médical naturalisé », sur Les Ourses à plumes, (consulté le )
- Matheo Malik, « «La consultation gynécologique constitue un haut lieu d’argumentation», une conversation avec Aurore Koechlin », sur Le Grand Continent, (consulté le )
- « Hors-Série - Des entretiens filmés avec de la vraie critique dedans », sur www.hors-serie.net (consulté le )
- « Sociologie : tout ce que le suivi gynécologique dit de notre société », sur L'Humanité, (consulté le )
- Clémence Mary, «Parler de violences gynécologiques s’inscrit dans le renouveau féministe porté par la vague #MeToo», sur Libération (consulté le )