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Razmig Keucheyan

Razmig Keucheyan, né le , est un sociologue et militant de la gauche radicale franco-suisse, professeur à l'université Paris-Descartes.

Razmig Keucheyan
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Fonction
Professeur des universités
depuis
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Université de Bordeaux (depuis )
Université Paris-Sorbonne ( - )
Directeur de thèse
Site web

Biographie

Razmig Keucheyan commence ses études à Genève, où il fait ses premiers pas de militant dans le groupe solidaritéS. Après avoir obtenu sa maîtrise en 2000, il s'installe à Paris où il obtient un DEA en 2001 puis un doctorat de sociologie de l’université de Paris-Sorbonne en 2005 sous la direction de Raymond Boudon.

Carrière universitaire

Il intègre en 2007 le Groupe d'étude des méthodes de l'analyse sociologique de la Sorbonne (GEMASS) et devient membre du comité de rédaction de la revue Contretemps. Il est maître de conférences en sociologie à l’université de Paris-Sorbonne (Paris IV)[1].

En 2016, il est professeur des universités au Centre Émile-Durkheim de l'université de Bordeaux et membre du comité de rédaction de la revue Actuel Marx[2].

Il est aujourd'hui professeur à l'Université Paris Cité.

Carrière politique

Razmig Keucheyan adhère au Nouveau Parti anticapitaliste dès sa crĂ©ation en 2008 oĂą il participe Ă  son courant unitaire. En , il cosigne l'appel « Pour une candidature de la gauche de transformation sociale et Ă©cologique pour les prĂ©sidentielles de 2012 Â»[3].

En 2014, aux côtés de nombreuses autres personnalités, il signe l'appel du Mouvement pour la 6e République initié par Jean-Luc Mélenchon et le Parti de gauche[4].

Le , il est parmi les signataires de l'Appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence »[5] - [6].

Travaux

Razmig Keucheyan est connu pour avoir rĂ©alisĂ© une cartographie des « nouvelles pensĂ©es critiques Â», publiĂ©e dans son ouvrage HĂ©misphère gauche[7]. Selon lui, on assiste, depuis les manifestations contre l'Organisation mondiale du commerce de Seattle en 1999 et le Forum social mondial de Porto Alegre de 2001, Ă  l'apparition de « nouvelles thĂ©ories critiques Â», lesquelles remettent en question, de façon globale, l'ordre social existant et non plus des aspects limitĂ©s de cet ordre comme l'instauration d'une taxe sur les transactions financières[8].

Également reconnu comme l'un des meilleurs connaisseurs de l’œuvre de Antonio Gramsci, il a contribué au documentaire réalisé par Fabien Trémeau sur le philosophe marxiste italien paru en 2014 et intitulé Antonio Gramsci, penseur et révolutionnaire.[7] - [9].

Il s'intéresse également à la problématique de l'écologie et montre que la crise écologique n'est pas indépendante des enjeux et des luttes politiques. Il met ainsi en avant que les conséquences environnementales dues à l'activité humaine affectent avant tout les populations et les classes dominées. Selon lui, on ne doit pas faire abstraction des oppositions de classes lorsqu'on aborde la question de l'environnement[10]. Il développe et analyse au cours de nombreuses interventions et tribunes le phénomène qu'il nomme « racisme environnemental ». En partant de situations édifiantes comme la décision, prise en 1982, d’installer une décharge de déchets toxiques dans le comté de Warren (Caroline du Nord), majoritairement peuplé de Noirs pauvres, Razmig Keucheyan montre comment « la distribution des populations les plus vulnérables doit être corrélée à la division raciste de l’espace physique, mais aussi aux rapports de force genrés et à la répartition des dégâts écologiques contemporains (industries toxiques, réserves de déchets…) »[11].

Dans cette même perspective, il a beaucoup travaillé sur la « financiarisation de la nature » (la création de produits financiers branchés sur le changement climatique, comme les marchés carbone ou les dérivés climatiques)[12], qu'il pointe comme étant l'une des solutions apportées par le capitalisme à la crise écologique.

Face à l’épuisement des ressources naturelles et aux risques d'effondrement, il considère qu'il y a urgence à distinguer les vrais besoins des besoins artificiels[13].

Publications

Livres

  • Le constructivisme. Des origines Ă  nos jours, Paris, Hermann, coll. « SociĂ©tĂ©s et pensĂ©es », 2007.
  • HĂ©misphère gauche. Une cartographie des nouvelles pensĂ©es critiques, Paris, La DĂ©couverte, coll. « Zones Â», 2010 ; Ă©dition en anglais : The Left Hemisphere: Mapping Critical Theory Today , Verso Books, 2014, 264 pages ; Ă©dition en espagnol : Hemisferio izquierda. Un mapa de los nuevos pensamientos crĂ­ticos, Siglo XXI de España Editores, 2013 ; compte rendu de Didier Epsztajn dans Variations. Revue internationale de thĂ©orie critique, No 15, 2011 ; compte rendu de Manola Antoniolli dans nonfiction.fr, .
  • La nature est un champ de bataille. Essai d'Ă©cologie politique, Paris, La DĂ©couverte, coll. « Zones », 2014. Voir un extrait de ce livre publiĂ© par Contretemps. Revue de critique communiste (compte rendu de RenĂ© Charest dans Nouveaux Cahiers du socialisme, numĂ©ro 14, automne, 2015, pp. 255–257 ; Ă©galement, compte rendu de JĂ©rĂ´me Lamy & Arnaud Saint-Martin sur le site ZILSEL : « L’État, la nature et le capital : le triptyque infernal. Compte rendu et entretien flash avec Razmig Keucheyan Â», ) ; Ă©dition en anglais : Nature is a battlefield: towards a political ecology, John Wiley & Sons, 2016, 220 pages ; Ă©dition en espagnol : La naturaleza es un campo de batalla, Clave Intelectual, 2008.
  • Les besoins artificiels : Comment sortir du consumĂ©risme, La DĂ©couverte, coll. « Zones », , 250 p..

Direction d'ouvrages

  • Guerre de mouvement et guerre de position. Textes des Cahiers de prison d’Antonio Gramsci, choisis et commentĂ©s par Razmig Keucheyan, Paris, La Fabrique, 2012. Voir un extrait de ce livre publiĂ© par la revue Contretemps.
  • Avec GĂ©rald Bronner, La ThĂ©orie sociale contemporaine, Paris, PUF, coll. « Quadrige Â», 2012.

Articles de revues

  • « IdentitĂ© personnelle et logique du social Â», in Revue europĂ©enne des sciences sociales, 2002/3 (XL).
  • « Les communautĂ©s de fans de Matrix sur Internet : une Ă©tude de sociologie de la connaissance Â», in L'AnnĂ©e sociologique, 2006/1 (vol. 56).
  • « L'imagination constructiviste. Une enquĂŞte au centre de sociologie de l'innovation Â», in L'AnnĂ©e sociologique, 2008/2 (vol. 58).
  • « Philosophie politique du pirate Â», in Critique, 2008/6 (n° 733-734).
  • « PrĂ©sentation. De la piraterie au piratage Â», avec Laurent Tessier, in Critique, 2008/6 (n° 733-734).
  • « Durkheim, Wittgenstein et les normes de la pensĂ©e Â», in Diogène, 2009/4 (n° 228).
  • « Un rĂ©alisme intransigeant. Ă€ l'occasion du cinquantenaire de la New Left Review Â», in Mouvements, 2010/2 (n° 62).
  • « Le moment amĂ©ricain. Sur la mondialisation des pensĂ©es critiques Â», in Revue française d’études amĂ©ricaines, 2010/4 (n° 126).
  • « L’état de l’utopie. La question de l’État dans les pensĂ©es critiques contemporaines Â», in Revue française de socio-Ă©conomie, 2015/2 (hors-sĂ©rie).
  • avec CĂ©dric Durand, « Financial Hegemony and the Unachieved European State », in Competition & Change, vol. 19 (2), 2015.
  • « La lutte des classes dans la nature. Classe, race et environnement en perspective historique », in Cahiers d’histoire, 130, 2016.
  • « Le marxisme et les guerres du climat. Les thĂ©ories critiques face aux Ă©volutions de la violence collective Â», in Raisons politiques, 2016/1 (N° 61).
  • « Financiariser les catastrophes naturelles : assurance, finance et changement climatique Â», in Actuel Marx, 2017/1 (n° 61).

Articles de presse

  • « Gramsci, une pensĂ©e devenue monde Â», Le Monde diplomatique, , p. 3.
  • « Quand la finance se branche sur la nature Â», Le Monde diplomatique, , p. 1, 22-23.
  • « La crise climatique va aggraver encore les inĂ©galitĂ©s », entretien rĂ©alisĂ© par Nicolas Dutent, L'HumanitĂ©, .
  • « Ce dont nous avons (vraiment) besoin Â», Le Monde diplomatique, , p. 3.
  • « Anatomie d’une triple crise Â», Le Monde diplomatique, , p. 3.
  • « L'heure de la planification Ă©cologique », conjointement rĂ©digĂ© avec CĂ©dric Durand, Le Monde diplomatique, , p. 16-17.

Références

  1. Fiche de Razmig Keucheyan sur le site du GEMASS.
  2. « Razmig Keucheyan », sur Centre Émile-Durkheim.
  3. « Pour une candidature de la gauche de transformation sociale et écologique en 2012 », sur europe-solidaire.org,
  4. « Déclaration pour la 6e République », sur m6r.fr (consulté le ).
  5. Collectif, « L'appel des 58 : “Nous manifesterons pendant l'état d'urgence” », Club de Mediapart,‎ (lire en ligne).
  6. « État d'urgence : 58 personnalités revendiquent la liberté de manifester », Le Point,‎ (lire en ligne).
  7. Compte rendu de René Charest dans Nouveaux Cahiers du socialisme, numéro 14, automne, 2015, pp. 255–257 : « Connu pour Hémisphère gauche. Une cartographie des nouvelles pensées critiques, ouvrage visant à faire connaître la “nouvelle gauche” sur le plan international, Keucheyan a aussi proposé une nouvelle présentation des textes de Gramsci »
  8. Gisèle Ampleman, Linda Denis, Jean-Yves Desgagnés, Théorie et pratique de conscientisation au Québec, PUQ, 318 pages (rubrique 1.3. La conscientisation et les nouvelles pensées critiques).
  9. Jean-Claude Zancarini, « Fabien Trémeau, Antonio Gramsci, penseur et révolutionnaire », Lectures,‎ (ISSN 2116-5289, lire en ligne, consulté le ) : « deux Français qui comptent parmi les meilleurs connaisseurs de l’œuvre de Gramsci : André Tosel et Razmig Keucheyan ».
  10. Compte rendu de René Charest, op. cit.
  11. Compte rendu de Jérôme Lamy & Arnaud Saint-Martin sur le site ZILSEL : « L’État, la nature et le capital : le triptyque infernal. Compte rendu et entretien flash avec Razmig Keucheyan », 21 juin 2014.
  12. Razmig Keucheyan, « Quand la finance se branche sur la nature », Le Monde diplomatique,‎ (ISSN 0026-9395, lire en ligne).
  13. Keucheyan 2019

Liens externes

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