Accueil🇫🇷Chercher

Aurélien Sauvageot

Aurélien Sauvageot ([1] à Constantinople - à Aix-en-Provence), est un linguiste français fondateur des études finno-ougriennes en France.

Aurélien Sauvageot
Portrait de Aurélien Sauvageot
Biographie
Naissance
Constantinople, Turquie
DĂ©cès (Ă  91 ans)
Aix-en-Provence (Bouches-du-RhĂ´ne)
Nationalité Français
Thématique
Formation École normale supérieure (à partir de )
Profession Linguiste, traducteur (en), professeur et romaniste
Intérêts étude des langues finno-ougriennes
Membre de Académie hongroise des sciences

Biographie

Aurélien Sauvageot est né à Constantinople, où son père travaillait comme ingénieur au service du sultan de l'Empire ottoman. Le jeune Aurélien, qui parle français à la maison, étudie au collège britannique et apprend aussi rapidement le grec et le turc. Il devient donc très tôt polyglotte[2]. À quatorze ans, il arrive en France. Inscrit en section allemande au Lycée Henri-IV, il découvre Wagner et se passionne pour les langues scandinaves, qu'il rêve d'étudier[2].

Il est encore élève à l'École normale supérieure lorsque Antoine Meillet, qui règne alors en maître sur la linguistique française, lui intime l'ordre de se consacrer à l'étude des langues finno-ougriennes afin de remplacer Robert Gauthiot, mort à la guerre[3]. Il part donc en pour la Suède, où il suit des cours sur les langues fenniques. En , il gagne la Finlande, où il séjourne jusqu'en octobre. En , il se rend à Budapest pour enseigner le français au Collège Eötvös et étudier le hongrois. Il reste en Hongrie presque huit ans. Enfin, en 1931, après avoir soutenu sa thèse de doctorat, il inaugure à l'École des langues orientales la première chaire de langues finno-ougriennes en France. En 1932 sort de presse son Grand dictionnaire français-hongrois, qui sera suivi en 1937 de son pendant hongrois-français. Sous le régime de Vichy, Sauvageot est démis de ses fonctions en 1941 pour appartenance à la franc-maçonnerie, avant d'être rétabli à la demande expresse des ambassades de Finlande et de Hongrie dans sa chaire en . Entre-temps, il traduit pour gagner sa vie des ouvrages finlandais notamment sur la guerre avec l'Union soviétique.

En 1949, il publie son Esquisse de la langue finnoise, description originale et personnelle très éloignée des grammaires traditionnelles. En 1951, il réitère l'expérience avec son Esquisse de la langue hongroise qui montre qu'elle dispose de mécanismes grammaticaux très réguliers. Dix ans plus tard, il publie Les Anciens Finnois, initiation aux problèmes que posent les époques archaïques ayant précédé l'entrée des Finnois dans l'histoire. Parmi ses publications ultérieures sur les langues et les cultures finno-ougriennes, on peut citer son Premier Livre de hongrois (1965), son Histoire de Finlande (1968), L'Édification de la langue hongroise (1971), L'Élaboration de la langue finnoise (1973). Il est également l'auteur de nombreux ouvrages sur la langue française, notamment sur le français parlé et le français fondamental. On lui doit enfin des articles sur le tahitien, l'eskimo, le youkaguire ou les langues samoyèdes, ainsi que des traductions d'œuvres de la littérature hongroise.

En 1964, il fonde avec Jean Gergely la revue Études finno-ougriennes, revue scientifique consacrée aux langues et aux peuples ouraliens[4].

Après 35 années d'enseignement, il se retire en 1967 à Aix-en-Provence. Il a 91 ans quand sort de presse son dernier livre publié de son vivant, Souvenirs de ma vie hongroise. En 1992 paraît un ouvrage posthume qui résume ses idées sur la langue et la linguistique : La Structure du langage.

Ouvrages

Essai à caractère autobiographique

  • Rencontre de l'Allemagne, les Ă©ditions Nord-Sud, 1947
  • Souvenirs de ma Vie hongroise, 1988

Ouvrages de linguistique

  • L'Emploi de l'article en gotique, Librairie Ancienne HonorĂ© Champion, 1929
  • Esquisse de la langue finnoise, la Nouvelle Édition, 1946
  • Les Langues finno-ougriennes Ă  l'École nationale des langues orientales vivantes, Imprimerie nationale de France, 1948
  • Français Ă©crit, français parlĂ©, Larousse, 1962
  • Premier Livre de Hongrois, Imprimerie Nationale, Librairie Orientaliste Paul Geuthner, Paris, 1965
  • L'Édification de la langue hongroise, Klincksieck, 1971
  • L'Élaboration de la langue finnoise, SociĂ©tĂ© de linguistique de Paris, 1973

Du finnois

  • Guerre dans le dĂ©sert blanc (Korpisotaa), Pentti Haanpää, Gallimard, 1942
  • Sous la voĂ»te de feu (Tuliholvin alla), Eino Hosia, StĂ© Parisienne de Librairie et d'Ă©dition, 1944
  • C'est ça… (Sellaista se on…), Eero Kiviranta, SociĂ©tĂ© Parisienne de Librairie et d'Ă©dition, 1944

Du hongrois

  • Les trois fils de CĹ“ur-de-Pierre (A KĹ‘szivű ember fiai), MĂłr JĂłkai, Publications orientalistes de France

Avant-propos

  • Mika Waltari et AurĂ©lien Sauvageot (avant-propos) (trad. Lucie Thomas), Un inconnu vint Ă  la ferme [« Vieras mies tuli taloon »], Paris, Gallimard, coll. « Folio » (no 2751), , 221 p. (ISBN 978-2-07-039375-6, OCLC 406974851)
  • La femme du pasteur (Papin rouva), Juhani Aho/J.Perrin d'Agnel, la Nouvelle Édition, 1946

Contributions

  • Finlande, ouvrage collectif, Ă©d. Horizons de France, 1940

Dans cet ouvrage, publié pour soutenir la Finlande en guerre avec l'Union soviétique (Guerre d'Hiver), Aurélien Sauvageot a rédigé Un regard sur l'histoire de la Finlande et Le problème des langues et traduit l'Ordre du jour du maréchal Mannerheim proclamé à l'occasion du traité de paix mettant fin à cette guerre.


Notes et références

  1. « Aurélien Sauvageot (1897-1988) - Auteur - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
  2. Aurélien Sauvageot, Souvenirs de ma vie hongroise, Budapest, Institut français de Budapest, , 352 p., p. 9
  3. Passage à l'Est, « Aurélien Sauvageot – Souvenirs de ma vie hongroise », sur Passage à l'Est, (consulté le )
  4. « Études finno-ougriennes », sur adefo.org (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Hommage Ă  Michael Canale (1949-1989), Guy Rondeau (1930-1987), AurĂ©lien Sauvageot (1897-1988), Hans Heinrich Stern (1913-1987). Études de linguistique appliquĂ©e, N. S. N° 75, 3. Didier (aujourd'hui Klincksieck), Paris 1989 (ISSN 0071-190X)
  • Jean Perrot, « La carrière et l'oeuvre d'AurĂ©lien Sauvageot : Engagement et retenue dans les options linguistiques », Études Finno-Ougriennes, no 41,‎ (lire en ligne [PDF])
  • Jean Perrot, « AurĂ©lien Sauvageot : l’homme et l’œuvre », Revue d'Études françaises, no 12,‎ (lire en ligne [PDF])
  • Henri de Montety, AurĂ©lien Sauvageot: Az ellenĹ‘rzött szubjektivitás in: EmlĂ©kirat Ă©s törtĂ©nelem: a VII. HungarolĂłgiai Kongressus (Kolozsvár, Cluj-Napoca, 2011. augusztus 22-27.) ; szerk. Horváth JenĹ‘, Pritz Pál; Magyar TörtĂ©nelmi Társulat–Nemzetközi Magyarságtudományi Társaság, Bp., 2012. En français : AurĂ©lien Sauvageot : la subjectivitĂ© maĂ®trisĂ©e.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.