Auguste Lambermont
François Auguste, baron Lambermont ( à Limelette en Belgique - à Bruxelles en Belgique) est un homme politique catholique belge.
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(Ă 85 ans) Bruxelles |
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RepĂšres
AprÚs des études de droit à Louvain, il entre au ministÚre des Affaires étrangÚres en 1842 et y est nommé secrétaire général en 1859. Il y travaille durant 63 ans, dont 45 en qualité de secrétaire général.
Il représente la Belgique à de nombreuses conférences internationales. Excellent négociateur, il parvient à développer les relations commerciales de la Belgique avec la plupart des pays européens.
Il Ćuvre Ă l'abolition de la loi prĂ©conisant le protectionnisme et mĂšne la Belgique au libre-Ă©change. Lambermont a comme objectif d'affermir le statut international de la Belgique.
En 1863, aprÚs des négociations longues et difficiles avec les Pays-Bas, il obtient la levée du péage sur l'Escaut, perçu depuis 1839, permettant ainsi le développement du port d'Anvers.
Il est anobli par le roi Léopold II et reçoit le titre de baron.
En 1885, il participe Ă la confĂ©rence de Berlin qui conduit Ă la naissance de l'Ătat indĂ©pendant du Congo.
Auguste Lambermont a aussi Ă©tĂ©, sur le plan diplomatique, le bras droit de LĂ©opold II pour la crĂ©ation de l'Ătat indĂ©pendant du Congo et, en 1890, a animĂ© la confĂ©rence anti-esclavagiste de Bruxelles.
Il a dit de lui-mĂȘme : « Je nâai Ă©tĂ© quâun ouvrier attachĂ© de toute son Ăąme Ă la poursuite dâun but national ».
La commune de Schaerbeek donna son nom Ă une de ses plus importantes artĂšres : le boulevard Lambermont.
Un des trois mousquetaires de LĂ©opold II
Avec Alexis Brialmont et Ămile Banning, Auguste Lambermont est un des trois mousquetaires de LĂ©opold II dont ils secondent les vues coloniales avec une rare efficacitĂ© jusquâen 1892. Trois hommes dâorigine modeste, dont les motivations aux antipodes traduisent les prĂ©occupations professionnelles : une perspective pour lâarmĂ©e pour le premier, un devoir social envers les nĂšgres pour le second, le dĂ©veloppement du commerce extĂ©rieur pour Lambermont. Convaincu de la premiĂšre heure, celui-ci est lâun des donataires qui permettent au comitĂ© belge de lâAssociation internationale africaine dâĂ©quiper la premiĂšre expĂ©dition vers le Tanganyika. Câest lui qui, en marge de la confĂ©rence de Berlin, fait des concessions aux puissances coloniales rivales â la France et le Portugal â en Ă©change dâun tracĂ© des frontiĂšres avantageux. LĂ©opold II sâincline et Otto von Bismarck applaudit devant son habiletĂ© diplomatique. Câest toujours lui qui participe ensuite Ă toutes les phases de crĂ©ation de la colonie pour laquelle il se dĂ©pense sans compter.
Rien ne prĂ©sageait pourtant une telle destinĂ©e Ă ce fils de fermier du Brabant wallon, volontiers taciturne et solitaire. Bien intentionnĂ©s, ses parents lâinscrivent au petit sĂ©minaire de Floreffe mais la prĂȘtrise ne le tente guĂšre. Par dĂ©faut, comme câest souvent le cas, il entreprend des Ă©tudes de droit Ă Louvain tout en prĂ©parant lâexamen dâentrĂ©e Ă l'Ă©cole royale militaire (Belgique). Sur un coup de tĂȘte â les beaux yeux de la reine Isabelle II d'Espagne nây sont sans doute pas pour rien â il plaque tout Ă 19 ans pour sâengager dans lâarmĂ©e espagnole confrontĂ©e Ă la guerre de succession qui oppose lâinfant Charles de Bourbon Ă la fille de son frĂšre Ferdinand VII. Rien de tel que la pratique pour entamer son Ă©ducation militaire. Faute de pouvoir rĂ©Ă©diter ses actions dâĂ©clat au siĂšge de Morella, il dĂ©cide de rentrer au bercail Ă la suite de la dĂ©faite des carlistes. Ă la proposition qui lui est faite de rejoindre lâambassade belge Ă Madrid, il prĂ©fĂšre entrer Ă lâadministration centrale du dĂ©partement des affaires Ă©trangĂšres oĂč il devient, dĂšs 1842, adjoint Ă la direction commerciale tandis quâil passe, avec brio, les Ă©preuves de lâexamen diplomatique. Dix-huit ans plus tard, il est promu secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du dĂ©partement quâil dirigera jusquâĂ sa retraite, en 1903, avec un sens aigu de lâindĂ©pendance et de la neutralitĂ© nationale qui vaudront Ă Bruxelles dâĂȘtre choisie de prĂ©fĂ©rence pour la tenue des congrĂšs et des assemblĂ©es internationales de lâĂ©poque.
Le rachat du péage sur l'Escaut
PrĂ©occupĂ© dâoffrir de nouveaux dĂ©bouchĂ©s Ă lâindustrie et de dĂ©velopper le commerce maritime Ă une Ă©poque oĂč le libre Ă©change triomphe des taxes protectionnistes â la Belgique est une chaudiĂšre qui a besoin de soupapes, aimait-il Ă rappeler â il lance lâidĂ©e audacieuse du rachat du pĂ©age sur lâEscaut aux Pays-Bas, quâil obtient aprĂšs 7 ans de nĂ©gociations serrĂ©es. Ceux-ci lâavaient obtenu en 1839, au grand dam des Belges, en Ă©change de la libre circulation sur le fleuve frontalier. La Belgique sâĂ©tait aussitĂŽt engagĂ©e Ă rembourser le pĂ©age aux compagnies maritimes de peur quâelles ne se dĂ©tournent du port enclavĂ© dâAnvers. Mais la facture ne faisait que sâalourdir Ă la mesure de la croissance du commerce.
Le dĂ©fi Ă©tait de taille : il fallait Ă la fois convaincre les bataves dâaccepter un montant capitalisĂ© â 36 millions de francs-or â et faire participer au payement les nations intĂ©ressĂ©es. Fort opportunĂ©ment, la mĂȘme question se discute pour le dĂ©troit du Sund en mer Baltique et Ă lâembouchure de lâElbe, ce qui contribue Ă la maturation des esprits. Dans les deux cas, Lambermont parvient Ă Ă©changer la libertĂ© de navigation rĂ©ciproque en Ă©change de la prise en charge, par la Belgique, de la part du Danemark et du royaume de Hanovre dans le rachat du pĂ©age de lâEscaut. Pour convaincre les autres, il fixe unilatĂ©ralement la participation de la Belgique Ă un tiers de la somme totale. Aussi nâa-t-il plus aucun mal Ă convaincre les 21 Ătats concernĂ©s, rĂ©unis Ă Bruxelles, Ă adhĂ©rer au traitĂ© signĂ© avec La Haye le 12 mai 1863.
Les succĂšs quâil remporte autant que sa personnalitĂ© et ses mĂ©thodes fondent une renommĂ©e, qui sâĂ©tend largement au-delĂ du cĂ©nacle belge. Fin diplomate, polyglotte, intĂšgre, il sâintĂ©resse rĂ©ellement Ă ses interlocuteurs et est capable de se mettre Ă leur place. Ses prises de position, parfois audacieuses, se fondent toujours sur une argumentation serrĂ©e et une prĂ©paration minutieuse de ses dossiers. Tenace, il ne renonce jamais et sait donner du temps au temps.
Ă la fin de sa carriĂšre, il nâest pas rare quâil soit appelĂ© comme arbitre de diffĂ©rends internationaux quâil tente toujours de rĂ©soudre au bĂ©nĂ©fice de toutes les parties en cause.
Notes et références
Liens externes
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