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Attirance envers les personnes transgenres

L'attirance envers les personnes transgenres est une attirance sexuelle pour les personnes transgenres. L'attirance pour les personnes transgenres peut ĂȘtre pour les hommes trans et/ou les femmes trans. Cette attirance peut ĂȘtre occasionnelle, prĂ©fĂ©rĂ©e.

Tout comme les personnes transgenres, les individus attirĂ©s par les personnes transgenres peuvent ĂȘtre hĂ©tĂ©rosexuels, homosexuels, bisexuels ou pansexuels ; ils peuvent Ă©galement ĂȘtre transgenres ou cisgenres.

Terminologie

Il y a une grande variĂ©tĂ© de termes pour caractĂ©riser les personnes qui sont attirĂ©es par les personnes transgenres, utilisĂ©s par les communautĂ©s transgenres et universitaires. En anglais, ces termes incluent notamment admirer, transfan, tammyfan, trans* catcher, trans* Ă©rotique, transsensuel, tranny chaser, tranny hawk[1] ; ces deux derniers peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme offensants car ils contiennent une insulte.

Le terme tranny chaser (chasseur transsexuel) était à l'origine (et toujours principalement) utilisé en anglais pour décrire les hommes sexuellement intéressés par les femmes apparemment trans[2] ; il est maintenant également utilisé par certains hommes trans.

Des termes moins péjoratifs que tranny chaser tels que transamoureux et transsensuel ont aussi émergés, mais ils ont un usage moindre[3].

Termes académiques

Les sexologues ont créé un certain nombre de termes pour décrire l'attirance préférentielle pour les personnes transgenres. John Money et Malgorzata Lamacz ont proposé le terme gynémimétophilie en rapport à la préférence sexuelle pour les hommes assignés comme tels à la naissance qui ressemblent, agissent comme, ou sont des femmes, y compris les hommes et les femmes trans travestis. Ils ont aussi proposé le terme andromimétophilie pour décrire l'attirance sexuelle pour les femmes assignées comme telles à la naissance qui ressemblent, agissent comme, ou sont des hommes[4].

Ray Blanchard et Peter Collins ont proposé le terme gynandromorphophilie[5], alors que Martin S. Weinberg et Colin J. Williams ont proposé le terme men sexually interested in transwomen (MSTW) (les hommes sexuellement intéressés par les femmes trans - HSFT) pour décrire le phénomÚne chez les hommes[6].

Aspects sociaux

Dans Diary of a Drag Queen, Daniel Harris dĂ©crit quatre types d'hommes intĂ©ressĂ©s par lui quand il Ă©tait travesti : les hommes hĂ©tĂ©rosexuels qui voulaient des services oraux d'une autre homme ; les homosexuels qui Ă©taient seulement intĂ©ressĂ©s par ses organes gĂ©nitaux ; d'autres travestis ; et des hommes qui ont Ă©tĂ© intriguĂ©s par le mĂ©lange de masculinitĂ© et de fĂ©minitĂ© qu'il reprĂ©sentait. Également, « ils ont souvent Ă  la fois une apparence hyper-fĂ©minine et une sexualitĂ© agressive »[7]. Il y a une tendance, chez les hommes gynandromorphophiles, Ă  ĂȘtre attirĂ© par une personne transgenre seulement, plutĂŽt que par les personnes transgenres de façon gĂ©nĂ©rale. D'autres tendances ont Ă©tĂ© notĂ©es comme celle d'ĂȘtre attirĂ© par ce que les femmes transgenres reprĂ©sentent (un dĂ©fi pour le mĂąle traditionnel/dichotomie femme) et l'attention marquĂ©e pour le corps transgenre et l'apparence : « J'aime les femmes avec des bites. J'aime les seins et j'aime les bites... Il y a quelque chose d'Ă©rotique Ă  se faire baiser par une personne qui est une femme »[8]. Ainsi on constate la diffĂ©rence entre prĂ©fĂ©rence sexuelle (ĂȘtre plus attirĂ© par un certain type de personne en fonction de son style vestimentaire etc), orientation sexuelle (ĂȘtre attirĂ© par un ou plusieurs genre.s et/ ou par un ou plusieurs sexe.s), fĂ©tichisme (le fait d'ĂȘtre excitĂ© par une action, un objet ou une partie du corps quelconque) et paraphilie (attirance sexuelle malsaine envers une catĂ©gorie de la population).

De plus, les personnes transgenres ont toutes des corps diffĂ©rents. Certains sont opĂ©rĂ©es, d'autres non[9]. Selon Jeffrey Escoffier du Centre pour les Ă©tudes gaies et lesbiennes de CUNY, l'intĂ©rĂȘt sexuel pour les trangenres MtFs est apparu en 1953, associĂ© Ă  la cĂ©lĂšbre la transition de Christine Jorgensen[7]. C'Ă©tait aprĂšs l'expression de la transidentitĂ© par la chirurgie, qui est devenue plus accessible au cours des annĂ©es 1960, que l'orientation sexuelle est venue Ă  ĂȘtre re-conceptualisĂ©e, et est devenue distincte de l'identitĂ© de genre et du travestissement. Dans l'Ă©tude sur les hommes ayant des rapports sexuels avec des transgenres MtFs, de 73 % [8] Ă  92 %[10] ont identifiĂ© leur orientation sexuelle comme Ă©tant hĂ©tĂ©rosexuelle ou bisexuelle. Le fait n'est pas anodin car l'orientation sexuelle peut-ĂȘtre centrĂ©e sur le sexe et/ou sur le genre. Une femme transgenre peut tout Ă  fait possĂ©der un pĂ©nis ou un vagin selon son choix de transition physique. De mĂȘme pour les hommes transgenres.

Une étude utilisant la pléthysmographie pénienne a démontré que les motifs d'excitation génitale et subjective des hommes attirés par les femmes trans sont semblables à ceux des hommes hétérosexuels, et différentes de celles des hommes gays. L'étude a montré que ces hommes, également connus comme gynandromorphophiles, sont fortement excités par des stimuli féminins, mais faiblement, voire pas du tout, par des stimuli masculins. Ils diffÚrent des deux hommes hétérosexuels et homosexuels cependant, leur forte attirance pour les stimuli shemale provoque autant d'excitation pour les sujets gynandromorphophilies que pour les stimuli féminins. L'étude a également constaté que l'autogynéphilie est fréquente chez les gynandromorphophiles, avec 42 % d'entre eux qui ont un score supérieur à 1 point sur un questionnaire mesurant l'excitation autogynéphile, comparativement aux 12 % des hommes hétérosexuels et au 0 % des hommes gays. Dans l'échantillon, 41,7 % des gynandromorphophiles ont été identifiés comme bisexuels, et le reste comme étant hétérosexuels. Les bisexuels gyandromorphophiles ne présentaient pas plus d'excitation face aux stimuli masculins que leurs homologues hétérosexuels, cependant, ils se distinguaient par leur niveau significativement plus élevé d'excitation autogynéphile[11].

Le matériel érotique créé pour les personnes attirées par les hommes trans est devenu plus visible ces derniÚres années, en grande partie grùce à l'acteur pornographique Buck Angel[12]. Jamison Green écrit que certains hommes gays cisgenres bénéficient souvent de relations sexuelles avec des hommes trans. Green écrit : « Beaucoup de transmen [...] ont des rapports sexuels avec des hommes biologiques homosexuels [...] Et ces partenaires non-trans sont souvent surpris de constater que le pénis n'est pas ce qui définit un homme, que le manque de pénis ne signifie pas un manque de masculinité, de virilité ou de sexualité masculine »[13].

Points de vue académiques

Certains universitaires caractĂ©risent l'attirance pour les personnes transgenres comme constituant un diagnostic mĂ©dical devant ĂȘtre pris en compte ou comme un type de paraphilie[14]. D'autres affirment que la stigmatisation de l'attirance pour les personnes transgenres peut faire disparaitre les identitĂ©s transgenres et dĂ©nier les sexualitĂ©s transgenres, et font valoir que ces attirances devraient ĂȘtre dĂ©-stigmatisĂ©es[3].

Notes et références

  1. Baker, Paul (2004).
  2. le terme apparemment est ici donné car on pense que ces hommes ne sont attirés que par les organes génitaux de la personne transgenre. C'est donc un fétichisme insultant envers les personnes transgenres réduites alors à leur sexe et non considérées comme personne à part entiÚre et comme homme (dans un cas FtM) ou femme (dans un cas MtF).
  3. Tompkins, Avery Brooks (2 décembre 2013).
  4. Money, J; M. Lamacz (1984).
  5. Blanchard, R., & Collins, P. I. (1993).
  6. Weinberg, M. S.; Williams, C. J. (2010).
  7. Escoffier, J. (2011).
  8. Operario, D., Burton, J., Underhill, K., & Sevelius, J. (2008).
  9. Helen Boyd, My husband Betty: love, sex, and life with a crossdresser, p. 248, Seal Press, 2003, (ISBN 1-56025-515-3)
  10. Tracy Clark-Flory (October 23, 2011).
  11. Kevin J Hsu; David Miller; J. Michael Bailey (2015).
  12. Richardson, Niall (2010).
  13. Green, Jamison (2004).
  14. Richard Laws, D; O'Donohue, William T (2008-01-07).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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