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Attentat Ă  la grenade de Dacca en 2004

L'attentat Ă  la grenade Ă  Dacca en 2004 a eu lieu lors d'un rassemblement antiterroriste organisĂ© par la Ligue Awami sur l'avenue Bangabandhu le . Il a fait 24 morts et plus de 300 blessĂ©s. L'attentat a Ă©tĂ© perpĂ©trĂ© Ă  17 h 22 aprĂšs que Sheikh Hasina, la chef de l'opposition, a eu fini de s'adresser Ă  une foule de 20 000 personnes Ă  l'arriĂšre d'un camion. L'attaque la visait et elle a Ă©tĂ© blessĂ©e.

Attentat Ă  la grenade de Dacca en 2004
Localisation Bangabandhu Avenue, Dacca, Bangladesh
Cible Meeting de la Ligue Awami
CoordonnĂ©es 23° 43â€Č 34″ nord, 90° 24â€Č 44″ est
Date
Vers 17 h 66 (UTC+6)
Morts 24
Blessés plus de 300
GĂ©olocalisation sur la carte : Bangladesh
(Voir situation sur carte : Bangladesh)
Attentat Ă  la grenade de Dacca en 2004

ÉvĂ©nements et victimes

Le chef de la Ligue Awami, Sheikh Hasina, avait pris la parole lors d'un rassemblement public sur l'avenue Bangabandhu, pour protester contre les explosions dont ont Ă©tĂ© victimes les travailleurs du parti Ă  Sylhet. Le rassemblement a attirĂ© une foule de 20 000 personnes[1]. Alors qu'Hasina terminait son discours, 13 grenades ont Ă©tĂ© lancĂ©es dans la foule depuis les toits des immeubles voisins, tuant au moins 16 personnes sur le coup, 24 sont morts au total. L'explosion a fait plus de 300 blessĂ©s. Parmi les morts figurent le garde du corps d'Hasina, Mahbubur Rahman, et le secrĂ©taire aux affaires fĂ©minines de la Ligue Awami, Ivy Rahman (en), qui a succombĂ© Ă  ses blessures trois jours plus tard[2] - [3].

RĂ©action

À la suite de l'incident, la Ligue Awami a appelĂ© Ă  un hartal national les 23 et . Khaleda Zia, alors PremiĂšre ministre du Bangladesh, condamne les attaques et promet une enquĂȘte approfondie pour attraper les coupables[4]. Un train interurbain a Ă©tĂ© incendiĂ© par des militants de la Ligue Awami en grĂšve Ă  Bhairab. Ils ont Ă©galement organisĂ© des manifestations Ă  Chittagong et ont dĂ©ployĂ© des drapeaux noirs Ă  la vue de l'attaque. Un service funĂšbre pour les victimes Ă  la mosquĂ©e nationale Baitul Mukarram a Ă©tĂ© suivi par 20 000 personnes[5]. Les manifestations Ă  Dacca ont Ă©tĂ© attaquĂ©es par des membres de la police du Bangladesh et du Jatiyatabadi Sramik Dal (en), l'aile ouvriĂšre du Parti nationaliste du Bangladesh. Les militants du Jatiyatabadi Sramik Dal ont Ă©galement attaquĂ© et blessĂ© six membres de la presse[6].

Le prĂ©sident des États-Unis, George W. Bush, s'est dit « choquĂ© » par l'attentat et a transmis son message Ă  la premiĂšre ministre Khaleda Zia et au chef de l'opposition Sheikh Hasina par l'intermĂ©diaire du secrĂ©taire d'État des États-Unis, Colin Powell. L'attentat a Ă©galement Ă©tĂ© condamnĂ© par le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Danemark, la France, l'Allemagne, l'Italie et la SuĂšde[7].

EnquĂȘte

La police bangladaise (en) a refusĂ© d'enregistrer toute affaire criminelle dĂ©posĂ©e par la Ligue Awami du Bangladesh au sujet de l'attaque et n'a enregistrĂ© qu'un journal gĂ©nĂ©ral[5]. Le gouvernement a initialement refusĂ© de remettre les corps des victimes[8]. Des enquĂȘteurs du Federal Bureau of Investigation et d'Interpol se sont rendus Ă  plusieurs reprises au Bangladesh pour apporter un soutien technique. Le gouvernement a Ă©galement tentĂ© d'impliquer Mokhlesur Rahman, un militant de la Ligue Awami, et Shaibal Saha Partha. Ils ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s par la police du Bangladesh[9] - [10]. Partha et Joj Miah ont Ă©tĂ© torturĂ©s en dĂ©tention et forcĂ©s Ă  faire de faux aveux[11]. Une enquĂȘte menĂ©e par le barreau de la Cour suprĂȘme a accusĂ© le gouvernement de dĂ©truire des preuves. Le gouvernement a Ă©galement Ă©tĂ© critiquĂ© pour avoir enterrĂ© Ă  la hĂąte, au milieu de la nuit, deux cadavres non identifiĂ©s de l'attaque terroriste[9].

En 2004, le gouvernement de l'alliance dirigĂ©e par le Parti nationaliste du Bangladesh a chargĂ© le dĂ©partement des enquĂȘtes criminelles de la police de prĂ©voir l'enquĂȘte. Ils ont dĂ©couvert que Joj Miah, Ă©galement connu sous le nom de Jamal Ahmed, originaire du district de Noakhali, ainsi que quatorze autres criminels du groupe terroriste Seven Star de Subrata Bain, avaient attaquĂ© le rassemblement de la Ligue Awami. Ils se sont rencontrĂ©s Ă  Moghbazar avant l'attaque, et ont rĂ©pĂ©tĂ© sur une Ăźle Ă©loignĂ©e avant l'attaque[12]. Le gouvernement du Bangladesh a formĂ© une commission d'enquĂȘte judiciaire dirigĂ©e par le juge Joynul Abedin. La Ligue Awami a rejetĂ© la commission qui a rejetĂ© la responsabilitĂ© de l'attaque sur un pays voisin. Le Daily Star a dĂ©crit Abedin comme une honte pour le systĂšme judiciaire du Bangladesh[13].

Le 26 juin 2005, Joj Mia, un petit délinquant, a avoué au magistrat sa participation au crime en vertu de l'article 164. L'histoire s'est effondrée à la suite du journalisme d'investigation qui a découvert des failles dans l'histoire officielle[13].

En 2007, aprĂšs l'entrĂ©e en fonction du gouvernement soutenu par l'armĂ©e, de nombreux dirigeants du BNP et de la Ligue Awami ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s par les agences gouvernementales et une nouvelle enquĂȘte a Ă©tĂ© ouverte sur cette affaire. PrĂšs d'un an plus tard, en , Mufti Hannan (en), un dirigeant militant de Gopalganj qui avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par le gouvernement dirigĂ© par le BNP en 2005, a rĂ©vĂ©lĂ© que l'attentat avait Ă©tĂ© perpĂ©trĂ© par l'organisation militante Harkat-ul-Jihad-al-Islami dont il Ă©tait un dirigeant. Il a Ă©galement admis avoir reçu le soutien de Maulana Tazuddin, frĂšre du leader du BNP et ancien vice-ministre Abdus Salam Pintu, pour coordonner l'attaque. D'aprĂšs sa dĂ©claration, Pintu avait connaissance de l'attentat[14].

En 2009, la Ligue Awami a dĂ©cidĂ© de lancer une enquĂȘte plus approfondie sur l'incident et a nommĂ© Abdul Kahar Akhand (en), un fonctionnaire du CID Ă  la retraite, comme responsable de l'enquĂȘte. La mĂȘme annĂ©e, Abdul Majed Bhat, alias Yusuf Bhat, a fait des aveux dans lesquels il a donnĂ© des dĂ©tails sur l'origine de la grenade utilisĂ©e dans l'attaque. Il a affirmĂ© que Muzaffar Ahmad Shah du Tehrik-e-Jihad Islami (TEJI) avait donnĂ© les grenades Ă  Maulana Tajuddin pour qu'il les envoie Ă  des groupes militants indiens. Tajuddin, au lieu de les envoyer en Inde, les a gardĂ©es avec lui. Selon Yusuf Bhat, ces grenades ont ensuite Ă©tĂ© remises Ă  Mufti Hannan pour qu'il mĂšne l'attaque[15].

Deux ans plus tard, en 2011, Mufti Hannan a fait une nouvelle confession impliquant de nombreux grands noms, principalement des dirigeants du BNP et d'anciens responsables du gouvernement, dont le fils de la leader de l'opposition et ancienne premiÚre ministre Khaleda Zia, Tarique Rahman, l'ancien vice-ministre Abdus Salam Pintu, l'ancien député Kazi Shah Mofazzal Hossain Kaikobad (en) et certains fonctionnaires du ministÚre de l'Intérieur, de la police, de la Direction générale du renseignement des forces (DGFI), du renseignement de sécurité nationale (en) (NSI) et du bureau du Premier ministre (PMO) impliqués dans la planification de l'attentat. Dans sa déclaration, le Mufti Hannan a affirmé que l'attentat visait à détruire les hauts dirigeants de la Ligue Awami, dont Sheikh Hasina, et le dirigeant du BNP, Tarique Rahman, ainsi que le dirigeant du Jamaat, Ali Ahsan Mohammad Mujahid (en). Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Lutfuzzaman Babor, leur a assuré le soutien du gouvernement[16] - [17].

Auteurs

Le chef du Harkat-ul-Jihad-al-Islami (HUJI), Mufti Abdul Hannan (en), a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le pour les attaques Ă  la grenade[18], et a ensuite Ă©tĂ© inculpĂ© dans le cadre de cette affaire. Il aurait avouĂ© les attentats en [14]. Il a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  mort en pour avoir tentĂ© de tuer Anwar Choudhury en 2004[19]. En , le fils de la dirigeante de l'opposition et ancienne premiĂšre ministre Khaleda Zia, Tarique Rahman, et 28 autres personnes, dont Lutfozzaman Babar ont Ă©tĂ© jugĂ©s par contumace pour leur implication prĂ©sumĂ©e dans l'attentat[20]. Les actes d'accusation supplĂ©mentaires accusent Huji, des dirigeants influents du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) et du Jamaat, dont l'ancien vice-ministre Abdus Salam Pintu, l'ancien dĂ©putĂ© Kazi Shah Mofazzal Hossain Kaikobad et certains fonctionnaires du ministĂšre de l'IntĂ©rieur, de la police, de la DGFI, de la NSI et du PMO d'avoir participĂ© Ă  la planification de l'attentat[21].

Jamal Ahmed, également connu sous le nom de Joj Mia, a été contraint de faire de faux aveux. Il a été contraint d'impliquer le groupe Seven-Star, dirigé par Subrata Bain, sous la torture des forces de sécurité pendant le rÚgne du BNP[22].

Lutfozzaman Babar, alors ministre d'État aux affaires intĂ©rieures, Harris Chowdhury, secrĂ©taire politique du premier ministre de l'Ă©poque, Khaleda Zia, Ali Ahsan Mohammad Mojaheed, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Jamaat et ministre de la protection sociale de l'Ă©poque, le gĂ©nĂ©ral Abdur Rahim et le gĂ©nĂ©ral de brigade Rezzakul Haider Chowdhury, directeur de la DGFI, ont orchestrĂ© l'attentat, selon l'acte d'accusation. L'implication de Tarique Rahman est Ă©galement allĂ©guĂ©e dans l'acte d'accusation[23].

Accusations et condamnations

Le , un tribunal spĂ©cial, a rendu des verdicts dans les affaires concernĂ©es et a accusĂ© 49 personnes au total[24]. Il a jugĂ© que l'attaque Ă  la grenade « Ă©tait un plan bien orchestrĂ©, exĂ©cutĂ© par un abus de pouvoir de l'État ». Le juge Shahed Nuruddin a dĂ©clarĂ© : « Les grenades mortelles spĂ©cialisĂ©es Arges, utilisĂ©es dans les guerres, ont Ă©tĂ© lancĂ©es en plein jour dans le bureau central de la Ligue Awami, 23 avenue Bangabandhu, avec l'aide de l'appareil d'État de l'Ă©poque ». 38 personnes ont Ă©tĂ© reconnues coupables d'homicide volontaire, de planification et d'association de malfaiteurs[25].

Les 38 personnes ont Ă©galement Ă©tĂ© reconnues coupables de blessures graves infligĂ©es Ă  des victimes dans le cadre d'une intention commune, d'une planification et d'une association de malfaiteurs et ont Ă©tĂ© condamnĂ©es Ă  20 ans de prison. Pour l'accusation d'avoir hĂ©bergĂ© les dĂ©linquants, les anciens inspecteurs gĂ©nĂ©raux de police Ashraful Huda (en) et Shahudul Haque (en) ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  deux ans de prison. Pour l'accusation d'avoir hĂ©bergĂ© et protĂ©gĂ© les dĂ©linquants, Saiful Islam Duke (en), Saiful Islam Joarder (en), ATM Amin ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  quatre ans de prison. Pour l'accusation d'avoir trompĂ© l'enquĂȘte et d'avoir inventĂ© l'histoire de "Joj Mia", l'IGP Khoda Baksh Chowdhury, le SP du CID Ruhul Amin, les ASPs du CID Abdur Rashid et Munshi Atikur Rahman ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  deux ans de prison[25].

Au total, 18 condamnés étaient en fuite au moment du verdict[24].

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en anglais intitulée « 2004 Dhaka grenade attack » (voir la liste des auteurs).

  1. (en) Aravind Adiga, « A Democracy is Shaken », sur Time, (consulté le )
  2. (en) « End of a fight : Ivy dies from her wounds after 58 hours », sur The Daily Star Web Edition Vol. 5 Num 91, (consulté le )
  3. (en) « Aug 21 Attack : Hasina says govt didn't carry out proper probe », sur The Daily Star Web Edition Vol. 5 Num 795, (consulté le )
  4. (en) « Bangladesh awakes in shock as blast toll hits 18 », sur The Age, (consulté le )
  5. (en) « Protests, shock rage : Passenger train torched at Bhairab; AL workers fight with cops », sur The Daily Star Web Edition Vol. 5 Num 89, (consulté le )
  6. (en) « Cops, BNP men attack protest processions », sur The Daily Star Web Edition Vol. 5 Num 90, (consulté le )
  7. (en) « Bush concerned, Powell phones Khaleda,Hasina; Straw slates attack; envoys visit AL president », sur The Daily Star Web Edition Vol. 5 Num 90, (consulté le )
  8. (en) « 'I heard a bang and blood splashed on my body' Hasina narrates her brush with dea », sur The Daily Star Web Edition Vol. 5 Num 89, (consulté le )
  9. (en) Julfikar Ali Manik et Shamim Ashraf, « One Year into Aug 21 Carnage Probe stalled, attackers untraced », sur The Daily Star Web Edition Vol. 5 Num 440, (consulté le )
  10. (bn) « FBI in Dhaka to probe grenade attacks - 2004-09-01 », sur àŠ­àŠżàŠ“àŠ (consultĂ© le )
  11. (en) Shariful Islam, « Testimony to terror sponsored by state », sur The Daily Star, (consulté le )
  12. (en) Staff Correspondent, « Joj Mia gives deposition », sur Prothomalo (consulté le )
  13. (en) Rashidul Hasan, « One man shame for judiciary », sur The Daily Star, (consulté le )
  14. (en) « Huji boss Hannan admits to Aug 21 grenade attack - Bangladesh News », sur web.archive.org, (consulté le )
  15. (en) « Pakistani militant Yusuf Bhat’s ‘Bangladesh Mission’ », sur Dhaka Tribune, (consultĂ© le )
  16. (en) Chaitanya Ch et ra Halder, « Mufti Hannan revealed Hawa Bhaban plot », sur The Daily Star, (consulté le )
  17. (en) daily sun, « Tarique assured assassins all kinds of help to kill Sheikh Hasina | Daily Sun | », sur daily sun (consulté le )
  18. Staff Correspondent et bdnews24.com, « Mufti Hannan arrested », sur bdnews24.com (consulté le )
  19. (en) Uttam Khan, « Three Bangladeshis to hang for attack on British envoy », sur The Age, (consulté le )
  20. (en) « Dhaka court indicts ex-premier's son for 2004 grenade attack », sur Deccan Herald, (consulté le )
  21. (en) Tipu, Md Sanaul Islam. "Prosecutor: AL grenade attack cases may see verdict by December". Dhaka Tribune.
  22. (en) « Joj Mia gives deposition », sur web.archive.org, (consulté le )
  23. (en) Staff Correspondent, « Justice in long wait », sur The Daily Star, (consulté le )
  24. (en) Md Ashequl Morsalin Ibne Kamal(Team Leader)| Niloy Saha(Sr Web Developer)| Shohana Afroz(Web Developer)| Jobayer Hossain(Web Developer), « Verdict in Aug 21 grenade attack cases: Babar, Salam among 31 accused taken to court », sur unb.com.bd (consulté le )
  25. (en) Shakhawat Liton et Chaitanya Ch, « August 21 attack: 'State-backed crime' punished », sur The Daily Star, (consulté le )
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