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Atomic Weapons Establishment

L'Atomic Weapons Establishment (AWE) est une installation de recherche du ministÚre de la Défense du Royaume-Uni chargée de la conception, de la fabrication et du soutien des ogives pour les armes nucléaires du Royaume-Uni.

Atomic Weapons Establishment
Image illustrative de l’article Atomic Weapons Establishment
Vue aérienne d'AWE en 2009

Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
PĂ©riode 1950
Type Centre de recherche scientifique
Localisation
CoordonnĂ©es 51° 21â€Č 46″ nord, 1° 08â€Č 22″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Angleterre
(Voir situation sur carte : Angleterre)
localisation

Il est le successeur de l'Atomic Weapons Research Establishment (AWRE) avec son site principal situé sur l'ancienne RAF Aldermaston (en) à Aldermaston, et dispose de grandes installations à Burghfield, Blacknest (à Brimpton Common) et RNAD Coulport.

AWE plc, responsable des opérations quotidiennes d'AWE, appartient à un consortium composé de Jacobs Engineering Group, Lockheed Martin UK (en) et Serco via AWE Management Ltd, qui détient un contrat de 25 ans (jusqu'en mars 2025) pour exploiter AWE. Tous les sites appartiennent au gouvernement du Royaume-Uni, qui détient une part privilégiée dans AWE plc[1]. En novembre 2020, le ministÚre de la Défense déclenche la rupture du contrat et annonce prendre possession d'AWE Plc en juillet 2021[2]'[3].

L'établissement est la destination finale de la marche annuelle de la Campagne pour le désarmement nucléaire qui part de Trafalgar Square, à Londres.

Historique

Atomic Weapons Research Establishment

Le programme britannique d'armement nuclĂ©aire, alors opĂ©rĂ© sous le nom de projet «High Explosive Research (en)» au sein du ministĂšre de l'approvisionnement, s'installe le sur l'ancienne base RAF Aldermaston (en)[4]. L'aĂ©rodrome a Ă©tĂ© construit pendant la Seconde Guerre mondiale, et a Ă©tĂ© utilisĂ© par la Royal Air Force et par la 8th et la 9th Air Force de l'armĂ©e des États-Unis comme base de transport (C-47) sous le nom de "USAAF station No 467".

Le «High Explosive Research» est rebaptisé Atomic Weapons Research Establishment (AWRE), William Penney est nommé premier directeur[5].

Changements de propriété

En 1954, l'AWRE est transféré à la nouvelle United Kingdom Atomic Energy Authority (UKAEA). En 1971, les activités de production de l'UKAEA sont transférées à la British Nuclear Fuels Ltd. (BNFL).

En 1973, l'AWRE est transféré à la direction des achats du ministÚre de la Défense. Certaines parties des processus de production d'armes de l'AWRE sont menées dans deux usines royales (ROF): ROF Burghfield et ROF Cardiff. En 1984, ces deux ROF sont séparées des autres ROF et forment une société de défense publique, Royal Ordnance plc, privatisée en 1987. ROF Burghfield et ROF Cardiff restent au sein du Procurement Executive et passent sous le contrÎle d'AWRE.

Création d'AWE

En 1987, l'AWRE est combiné avec ROF Burghfield et ROF Cardiff pour former l'Atomic Weapons Establishment (AWE)[4]. Ces sites sont renommés AWE Burghfield et AWE Cardiff (ce dernier ferme en 1997).

Le nouvel établissement reste sous la responsabilité du ministÚre de la Défense. Cependant, en 1989, le gouvernement britannique annonce son intention de trouver une société privée appropriée pour gérer AWE dans le cadre d'un accord de propriété publique/gestion par un entrepreneur (GO-CO).

Gestion privée

En 1993, le gouvernement attribue un contrat à Hunting-BRAE, un consortium de Hunting Engineering (en), Brown and Root et AEA Technology (en). Pendant la gestion de Hunting-BRAE, AWE retire du service la bombe nucléaire WE177 (en) de la RAF. En 1998, l'entreprise fait l'objet de deux poursuites pour manquement à la sécurité, l'une pour rejet de tritium dans un ruisseau voisin[6] et l'autre pour un incident au cours duquel deux travailleurs ont inhalé du plutonium[7].

En 1999, Hunting-BRAE perd le contrat au profit d'AWE Management Ltd (AWE ML), un consortium de BNFL, Lockheed Martin et Serco. La filiale d'AWE ML, AWE plc, assumé la responsabilité de l'exploitation de tous les sites AWE à partir du . Il ne s'agit pas d'une privatisation complÚte car le ministÚre de la Défense continue de détenir tous les sites AWE ainsi qu'une part en d'AWE plc.

Les critiques soulignent que BNFL et Lockheed Martin n'ont pas des dossiers de sécurité parfaits. BNFL subit des révélations embarrassantes de contrÎles de qualité falsifiés dans les combustibles nucléaires, et Lockheed fait l'objet de rapports cinglants sur l'exploitation des installations nucléaires américaines. Les échecs de Lockheed comprennent des problÚmes de sécurité sur l'Y-12 National Security Complex d'Oak Ridge, dans le Tennessee, une usine d'armes américaine similaire à certains égards à Aldermaston.

En décembre 2008, la part de BNFL dans AWE Management Ltd est vendue à Jacobs Engineering Group, une société américaine de services d'ingénierie[8].

Depuis environ 2013, l'Office for Nuclear Regulation (ONR) accorde aux deux sites AWE une attention accrue en raison de "problÚmes de sécurité et de conformité, et de la poursuite des opérations dans des installations vieillissantes en raison de retards dans la livraison d'installations de remplacement standard modernes". L'ONR prévoit un retour d'AWE à des conditions réglementaire normale en 2021, une fois les nouvelles installations terminées[9].

Des scientifiques de l'AWE sont impliqués dans des tests de détection de poison radioactif aprÚs l'empoisonnement d'Alexandre Litvinenko (en). Aucun rayon gamma n'est détecté, cependant, la BBC rapporte qu'un scientifique de l'AWE qui a travaillé sur le premier programme britannique de bombe atomique des décennies auparavant, a reconnu un petit pic à une énergie de 803 kiloélectrons volts (keV) comme signal gamma du polonium-210, un élément critique des premiÚres bombes nucléaires, qui conduit au diagnostic correct. D'autres tests utilisant la spectroscopie pour détecter le rayonnement alpha confirment le résultat[10].

En juillet 2015, l'Office for Nuclear Regulation émet un avis d'amélioration à AWE exigeant qu'il démontre qu'il a une stratégie à long terme pour gérer les déchets radioactifs plus actifs afin de réduire le risque pour le public et ses employés[11].

Nationalisation

En novembre 2020, le ministÚre de la Défense déclenche la rupture du contrat et annonce prendre possession d'AWE Plc en juillet 2021[2]'[3]. Sir John Manzoni (en) est désigné comme président et assumera officiellement le rÎle de président du conseil d'administration à partir du [12].

Opérations

Responsabilités d'AWE

AWE a pour mission d'aider le Royaume-Uni à maintenir un minimum de dissuasion nucléaire crédible et efficace, pour cela l'établissement à pour objectif de:

  • Maintenir les ogives de la dissuasion nuclĂ©aire Trident en service de maniĂšre sĂ»re et fiable.
  • Maintenir la capacitĂ© de concevoir une nouvelle arme, si jamais cela s'avĂ©rait nĂ©cessaire.
  • Terminer le dĂ©montage et l'Ă©limination des anciennes ogives remplacĂ©es par Trident.
  • DĂ©velopper les compĂ©tences, les technologies et les techniques qui pourraient sous-tendre les futurs traitĂ©s de limitation des armements.

Un important programme d’investissement a lieu au cours de la pĂ©riode de trois ans de 2005 Ă  2008, d’environ 350 millions de livres sterling par an, afin de garantir que l’ogive de missile Trident soit fiable et sĂ»re pendant toute sa durĂ©e de vie prĂ©vue. De nouvelles installations et infrastructures de soutien sont nĂ©cessaires en l'absence d'essais nuclĂ©aires en direct qui ne sont plus autorisĂ©s en vertu du TraitĂ© d'interdiction complĂšte des essais.

AWE coopĂšre avec le Los Alamos National Laboratory aux États-Unis et d'autres laboratoires amĂ©ricains d'armes nuclĂ©aires pour effectuer des essais nuclĂ©aires sous-critiques sur le site d'essai souterrain du Nevada afin d'obtenir des donnĂ©es scientifiques afin de maintenir la sĂ©curitĂ© et la fiabilitĂ© des armes nuclĂ©aires. Les essais sous-critiques ne sont pas interdits par le TraitĂ© d’interdiction complĂšte des essais nuclĂ©aires. Le test le plus rĂ©cent a lieu en fĂ©vrier 2006[13].

Le coût du déclassement des installations AWE lorsqu'elles deviennent superflues, comprenant l'élimination des déchets nucléaires, est estimé à 3,4 milliards de livres sterling en 2005[14].

Sécurité

Le 3 aoĂ»t 2010, un incendie se dĂ©clare dans la zone de traitement d'explosifs d'AWE Aldermaston, entraĂźnant l'Ă©vacuation des habitants voisins[15]. Des enquĂȘtes menĂ©es par un journal local rĂ©vĂšlent que du au , 158 incendies se sont dĂ©clarĂ©s sur les sites AWE, les pompiers Ă©tant appelĂ©s Ă  faire face aux alarmes en moyenne quatre fois par semaine pendant cette pĂ©riode[16]. AWE plc est poursuivi pour trois chefs d'accusation liĂ©s Ă  la santĂ© et Ă  la sĂ©curitĂ© aprĂšs l'enquĂȘte sur l'incendie en 2010, la premiĂšre audience dans cette affaire a lieu le 6 aoĂ»t 2012[17]. Le 16 mai 2013, AWE plaide coupable d'une seule infraction contraire Ă  la loi de 1974 sur la santĂ© et la sĂ©curitĂ© au travail[18].

Failles de sécurité

En 2013, un lanceur d'alerte alerte les autorités sur des manquements à la sécurité causés par des inconduites parmi les policiers gardant la base. Le ministÚre de la Défense déclare que la sécurité n'a jamais été menacée, mais la police du ministÚre de la Défense le considÚre comme un incident "critique". Six officiers sont licenciés pour faute grave et 25 démissionnent[19].

AWE Blacknest

Anciennement rattaché au ministÚre de la Défense, AWE Blacknest s'est spécialisé depuis plus de 40 ans dans la sismologie médico-légale, recherchant des techniques permettant de distinguer les signaux sismiques générés par les explosions nucléaires souterraines de ceux générés par les tremblements de terre. Il se trouve à environ 1,6 kilomÚtre à l'ouest du site principal de l'AWE.

La fonction principale de Blacknest est de dĂ©velopper et de maintenir une expertise dans l'utilisation des techniques sismiques pour dĂ©tecter et identifier les explosions souterraines. Cette expertise et ces techniques ont Ă©tĂ© utilisĂ©es dans le passĂ© pour fournir au gouvernement britannique des Ă©valuations sur les explosions nuclĂ©aires menĂ©es par d'autres pays. L'expertise doit ĂȘtre utilisĂ©e dans le cadre de la contribution de la Grande-Bretagne au TraitĂ© d'interdiction complĂšte des essais nuclĂ©aires qui a Ă©tĂ© signĂ© en 1996, mais qui, en 2015, n'Ă©tait pas entrĂ© en vigueur.

Voir aussi

Notes et références

  1. « Our company », AWE (consulté le )
  2. « Atomic Weapons Establishment (AWE) Written Ministerial Statement », UK Government,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  3. « Secetary of State for Defence Statement to Parliament », UK Government,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  4. « Our history » [archive du ] (consulté le )
  5. « Atomic Weapons Research Establishment and Predecessors » (consulté le )
  6. AWE Aldermaston in Newbury Magistrates Court: 13 December 1999 . Cndyorks.gn.apc.org. Retrieved on 17 July 2013.
  7. No Nukes Inforesource: Site . Ecology.at (15 December 1997). Retrieved on 17 July 2013.
  8. MarketWatch.com. MarketWatch.com (18 October 2011). Retrieved on 17 July 2013.
  9. « Safety concerns over Berkshire nuclear weapons factories », BBC News,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  10. « Litvinenko: A deadly trail of polonium », BBC,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  11. « Improvement Notice served on AWE », (consulté le )
  12. (en) « Sir John Manzoni announced as Chair Designate for AWE plc NDPB Board », sur GOV.UK, Ministry of Defence,
  13. US conducts subcritical nuclear test
  14. House of Commons Hansard Written Answers for 24 July 2006 (pt 1868). Publications.parliament.uk. Retrieved on 17 July 2013.
  15. « Fire in Bunker at Atomic Weapons Site in Aldermaston », BBC News England,‎ (lire en ligne)
  16. Average of four fire calls a week at AWE (From Basingstoke Gazette) . Basingstokegazette.co.uk. Retrieved on 17 July 2013.
  17. Regional News Network – Press Releases – OPERATOR TO BE PROSECUTED OVER AWE SITE FIRE -OPERATIONAL NOTE. Rnn.cabinetoffice.gov.uk (15 June 2012). Retrieved on 17 July 2013.
  18. Latest News > 16 MAY 2013 – AWE STATEMENT FOLLOWING READING CROWN COURT APPEARANCE . AWE. Retrieved on 17 July 2013.
  19. « Investigation into security lapses at Trident site ‘was bungled’ », The Guardian,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )

Bibliographie

  • Arnold, Lorna (2001). Britain and the H-bomb. Basingstoke: Palgrave Macmillan. (ISBN 0-333-94742-8).
  • Freeman, Roger A. (1994). UK Airfields of the Ninth: Then and Now. Old Harlow: After the Battle. (ISBN 0-900913-80-0).
  • Lawyer. L.C et al. (2001). Geophysics in the Service of Mankind: Soc. of Exploration Geophysics, Tulsa. (ISBN 1-56080-087-9)
  • Gowing, Margaret and Arnold, Lorna (1974). Independence and Deterrence: Britain and Atomic Energy, 1945–1952. Volume 1: Policy Making. London: The Macmillan Press. (ISBN 0-333-15781-8).
  • Gowing, Margaret and Arnold, Lorna (1974). Independence and Deterrence: Britain and Atomic Energy, 1945–1952. Volume 2: Policy Execution. London: The Macmillan Press. (ISBN 0-333-16695-7).

Liens externes

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