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Assurance de prĂȘt

L'assurance de prĂȘt (ou assurance emprunteur cf. article L. 313-29 du code de la consommation) est une garantie demandĂ©e par les prĂȘteurs (les banques) lors d'une demande de prĂȘt. Cette assurance permet de couvrir les risques de dĂ©faut de paiement quelles que soient leurs causes, ce qui explique qu'elle soit ainsi exigĂ©e. Elle comporte des garanties couvrant les risques d'incapacitĂ©, d'invaliditĂ© voire de perte d'emploi.

Elle n'est pas légalement obligatoire, mais exigée dans la quasi-totalité des cas[1].

Principes généraux

La souscription d'un emprunt nécessite un plan de financement qui présente les dépenses et les recettes. Les emprunts se remboursent souvent sur une longue durée, notamment les crédits immobiliers.

L'« assurance emprunteur » permet de faire face Ă  l'Ă©chĂ©ance du prĂȘt, mĂȘme si l'emprunteur tombe malade ou dĂ©cĂšde durant la pĂ©riode de remboursement du prĂȘt.

Les garanties

La garantie de base est la garantie DĂ©cĂšs (DC) : en cas de dĂ©cĂšs de l'emprunteur, l'assurance rĂ©glera le capital restant dĂ» liĂ© au prĂȘt. En complĂ©ment s'y ajoute la Perte Totale et IrrĂ©versible d'Autonomie (PTIA) : invaliditĂ© 3e catĂ©gorie nĂ©cessitant l'assistance d'une tierce personne pour effectuer les actes de la vie quotidienne.

Les autres garanties sont l'Incapacité totale de travail (ITT) et l'Invalidité permanente totale (IPT). L'emprunteur est considéré en état d'ITT s'il est dans l'incapacité d'exercer sa profession et s'il n'exerce aucune autre activité rémunératrice.

Attention, certains contrats considĂšrent l'incapacitĂ© d'exercer « toute profession », et permettent Ă  l'assureur de contester plus facilement la prise en charge. Enfin, mĂȘme si aprĂšs une stabilisation de son Ă©tat Ă  la suite d'un accident ou d'une maladie, l'emprunteur est dans un Ă©tat d'invaliditĂ© supĂ©rieur ou Ă©gal Ă  66 %, l'emprunteur est considĂ©rĂ© en IPT[2].

L'emprunteur peut Ă©galement choisir une option de garantie d'InvaliditĂ© Permanente Partielle, semblable Ă  l'IPT mais avec un taux d'invaliditĂ© compris entre 33 % et 66 % (peut ĂȘtre revu par l'assurance)[3].

Emprunt en couple

Si un couple prévoit d'emprunter, il peut choisir la part (la quotité) d'assurance à affecter à chaque personne.

Plusieurs combinaisons sont possibles, par exemple en fonction des revenus de chaque emprunteur.

Comparateur

Le recours à un comparateur en ligne qui présente les différents frais bancaires par établissement, en incluant le coût de l'assurance-crédit s'est développé dans les années 2010[4]. Les associations de consommateur proposent des outils de ce type[5].

Maladie

Chaque assurance de prĂȘt demandant un questionnaire mĂ©dical, certains malades rencontrent des difficultĂ©s pour s'assurer. La « Convention AERAS » permet de trouver une solution d'assurance en cas de refus de l'assureur (niveau 1). Par ailleurs, Ă  propos d'une la loi votĂ©e en 2015, le Docteur Fruchard, mĂ©decin conseil de RĂ©assurez-moi, juge que le "droit Ă  l'oubli est une trĂšs bonne avancĂ©e pour tous les emprunteurs guĂ©ris du cancer".

LĂ©gislation en France

Ce produit d'assurance est trĂšs souvent inclus dans le contrat de prĂȘt, si bien que 37 % des Français ignorent qu'ils peuvent faire appel, depuis le , Ă  un autre organisme[6] que celui proposĂ© par l'Ă©tablissement de crĂ©dit prĂȘteur.

Les associations de consommateurs en ont fait un cheval de bataille, en particulier depuis 2007, l'UFC-Que Choisir a réclamé une ouverture à la concurrence du marché de l'assurance emprunteur[7], estimant que cette action a ensuite permis les avancées législatives suivants :

  • en 2010, la loi dite "Lagarde"[7];
  • en 2014, la loi dite "Hamon"[7];
  • en 2018, l'amendement dit "Bourquin"[7].

Depuis 2014, l'assurance emprunteur souscrite en mĂȘme temps qu'un crĂ©dit peut ĂȘtre remplacĂ©e par une assurance emprunteur Ă©quivalente, dans les douze mois suivant la signature du contrat[8].

Les contrats comportant une clause de renouvellement annuel sont rĂ©siliables chaque annĂ©e comme le prĂ©voit la loi ChĂątel de 2005. À dĂ©faut, l'assurance emprunteur n'est pas rĂ©siliable une fois souscrite, sauf dans cette pĂ©riode de douze mois suivant la signature du contrat de crĂ©dit.

Depuis le 1er janvier 2018, tous les contrats d'assurance emprunteur sont résiliables une fois par an[9].

Loi MURCEF (2001)

La loi MURCEF (Mesures Urgentes Réformes CaractÚre Economique Financier)[10] a été votée en juillet 2001.

Elle a essentiellement introduit des mesures de clarification des tarifications de services par les banques à leurs clients[10]. Elle interdit notamment la vente liée de crédit et d'assurance crédit.

Loi 2008-3 du 3 janvier 2008

Cette loi Chùtel, votée le et entrée en application en 2008, entend protéger le consommateur contre n'importe quel organisme de vente avec lequel le consommateur aurait un lien contractuel. Elle porte sur la résiliation d'un contrat. En effet, la loi dispose qu'un professionnel prestataire de services doit informer son client entre 1 et 3 mois avant la date limite de résiliation de la possibilité qu'il a de ne pas renouveler le contrat qu'il a conclu avec une clause de renouvellement automatique.,[11]

Loi 2010-737 du 1er juillet 2010

Cette Loi dite parfois loi Lagarde[12] - a transposé en droit national les dispositions de la Directive de 2008 sur le crédit à la consommation.

Elle intervient principalement dans le domaine du crédit en mettant en place une fiche standardisée que le distributeur, établissement de crédit ou intermédiaire en opérations de banque et en services de paiement (IOBSP) doit remettre à son client qui fait une demande de crédit. Cette fiche doit récapituler les caractéristiques principales de l'emprunt mais également les besoins en assurance du client.

Avec cette fiche standard, l'emprunteur pourra alors plus facilement chercher, et choisir s'il le désire, de prendre une assurance chez un autre organisme que la banque. Cette derniÚre ne pourra refuser cette délégation d'assurance si le contrat d'assurance tiers est au minimum équivalent en garanties aux besoins spécifiés sur la fiche standardisée[12] - . La banque ne peut non plus proposer un taux de crédit plus attractif à la condition que l'emprunteur choisisse l'assurance qu'elle lui propose[13]. Les banques pouvaient néanmoins choisir de ne pas accorder de crédit aux personnes choisissant une assurance emprunteur extérieure, ce qui leur a permis de conserver une part de marché d'environ 80 % sur les assurances emprunteurs[14].

Loi 2014-344 du 17 mars 2014

Cette Loi apporte davantage de libertĂ© aux consommateurs dans le cadre de la rĂ©siliation d'assurance[15]. Pour tout contrat souscrit aprĂšs le , les emprunteurs peuvent changer pendant les 12 premiers mois Ă  tout moment et sans frais leur contrat d'assurance emprunteur[16]. Cette rĂ©forme vient ouvrir un marchĂ© encore monopolisĂ© par les banques qui imposent de fortes marges de distribution, plus de 80 % des parts de marchĂ©. Le changement d'assurance permet d'Ă©conomiser en moyenne 10 000 â‚Ź et de bĂ©nĂ©ficier de contrats mieux couverts, permettant des garanties aussi bien pour l'invaliditĂ©, le chĂŽmage et le dĂ©cĂšs mais aussi pour les nouvelles maladies ayant le droit Ă  leur propre clauses comme les maladies des vertĂšbres, ou encore les troubles psychiques[17].

Pour rendre effective une demande de changement d'assurance emprunteur, les garanties du nouveau contrat proposĂ© doivent ĂȘtre obligatoirement Ă©quivalentes ou supĂ©rieures Ă  celles prĂ©sentes sur le premier contrat. À dĂ©faut, la banque peut ne pas accepter ce changement et son refus sera valide[18]. La banque doit justifier son refus par Ă©crit Ă  l'emprunteur.

Loi 2017-203 du 22 février 2017

Ce texte va encore plus loin que la loi prĂ©cĂ©demment Ă©voquĂ©e (Loi 2010-737) car Ă  partir du 01/01/2018, la loi Sapin 2[19], dite aussi loi du 21 fĂ©vrier 2017, autorise les consommateurs Ă  rĂ©silier leur contrat d'assurance de crĂ©dit immobilier Ă  chaque date anniversaire et non plus uniquement pendant la premiĂšre annĂ©e qui suit la signature de l'offre de prĂȘt.

Ce changement profond ouvre la possibilitĂ© Ă  toutes les personnes ayant un crĂ©dit immobilier en cours de pouvoir changer d'assurance. La substitution est possible Ă  condition de proposer une assurance couvrant au moins les mĂȘmes garanties que celles du contrats initial, dans le cas contraire la banque peut refuser la substitution d'assurance. Cette ouverture totale Ă  la concurrence entraĂźne la diminution du coĂ»t des assurances emprunteur.

Elle a donc Ă©tĂ© confirmĂ©e par une dĂ©cision du Conseil constitutionnel, le 12 janvier 2018, balayant la rĂ©sistance des banques françaises Ă  cette Ă©volution, au motif de l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, source d'un meilleur Ă©quilibre contractuel. Un nouvel amendement est prĂ©vu en 2021 pour venir clarifier la date de rĂ©siliation et renforcer les sanctions contre les abus des organismes prĂȘteurs[20].

Depuis le 1er janvier 2018, chaque emprunteur peut ainsi renégocier annuellement le coût de son assurance crédit avec sa banque[19].

Références

  1. « L'assurance emprunteur », sur Fédération Française de l'Assurance (consulté le ).
  2. http://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Assurance-emprunteur
  3. « Les garanties de l'assurance emprunteur », sur easydroit.fr, Alexia.fr, (consulté le ).
  4. GUIDE DE LA RETRAITE 2021 Petit Futé, par Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette · 2020
  5. NoĂ«lle Hermal, « Assurance emprunteur et loi Lagarde : les droits du consommateur », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  6. Dossier 'UFC-Que Choisir
  7. « Assurance emprunteur : substitution d'un autre contrat - Droit bancaire, assurantiel, financier et des Intermédiaires », sur Droit bancaire, assurantiel, financier et des Intermédiaires, (consulté le ).
  8. « Décision n° 2017-685 QPC du 12 janvier 2018 », sur Conseil constitutionnel (consulté le ).
  9. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005631803&dateTexte=20110726 « Loi MURCEF sur Legifrance ». Consulté le 24 mai 2012.
  10. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000017785995
  11. http://www2.economie.gouv.fr/protection-du-consommateur/pdf/th1-credit-conso/20110328_actualisation_dossier_presse_credit_conso.pdf « Loi Lagarde sur economie.gouv.fr ». Consulté le 24 mai 2012.
  12. https://www.quechoisir.org/argent-assurance/banque-credit/credit/communique-application-de-la-loi-lagarde-sur-le-credit-a-la-consommation-les-etablissements-discredites-l-ufc-que-choisir-depose-plainte « Loi Lagarde sur quechoisir.org ». Consulté le 24 mai 2012.
  13. Assurance emprunteur: les banques respecteront-elles l'esprit de la loi?, La Tribune, consulté le 14 août 2014
  14. « Ce qui change avec la loi Hamon : assurances, garanties, démarchage, action de groupe,... », sur public.fr (consulté le ).
  15. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000028738036&categorieLien=id
  16. « La loi Consommation », sur Gouvernement.fr (consulté le ).
  17. Assurance emprunteur : ce que va vous faire gagner la loi Hamon, Capital.fr, consulté le 11 août 2014
  18. HABITAT DIJON 2021 Petit Futé, par Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette · 2021
  19. Pierre Fruchard, « DerniĂšres actualitĂ©s sur l'assurance de prĂȘt immobilier »,
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