Aspen Pharmacare
Aspen Pharmacare est une entreprise pharmaceutique sud-africaine, spécialisée dans la fabrication de médicaments génériques.
Aspen Pharmacare | |
Création | 1850 |
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Forme juridique | Public company (d) |
Siège social | Durban Afrique du Sud |
Activité | Industrie pharmaceutique |
Effectif | 6 319 |
Site web | www.aspenpharma.com |
Histoire
Le 12 mai 2009, GlaxoSmithKline (GSK) a annoncé acquérir une participation de 16 % dans la société Aspen Pharma, par l'émission de 68,5 millions de nouvelles actions. Ce transfert d'actifs non monétaire est évalué à environ 3,47 milliards de rands sud-africains (410 millions de dollars) alors qu'Aspen a une capitalisation boursière de 1,4 milliard de livres sterling. En contrepartie, GSK a cédé une usine de fabrication située à Bad Oldesloe en Allemagne et 8 médicaments spécialisés dont Alkeran (melphalan) (à l'exclusion des États-Unis), Kemadrin (Procyclidine), Lanvis (6-Thioguanine), Leukeran (Chlorambucil), Myleran (busulfan), Purinethol (6-mercaptopurine), Septrin (cotrimoxazole) et Trandate (labétalol). Les ventes combinées de ces produits ont atteint 56 millions de livres sterling en 2008.
En septembre 2013, Aspen a acquis pour 700 millions de livres les médicaments liés à la thrombose de GlaxoSmithKline[1].
En septembre 2018, Lactalis acquiert les activités de nutrition infantile d'Aspen Pharmacare pour 864 millions de dollars[2].
En novembre 2019, Novartis annonce l'acquisition des activités japonaises génériques d'Aspen Pharmacare pour 400 millions d'euros[3].
Critique des pratiques tarifaires
Aspen Pharma a été critiquée pour avoir augmenté les prix de 5 médicaments anticancéreux, parfois vitaux, qu'elle commercialise, dont Alkeran (melphalan), Leukeran (chlorambucil), Lanvis (6-Thioguanine) et Purinethol (6-mercaptopurine). Les augmentations peuvent atteindre 4000%[4].
Par exemple, le busulfan d'Aspen, un traitement contre la leucémie myéloïde chronique, 5,20 à 65,22 livres sterling par flacon de comprimés en 2013 en Angleterre et au Pays de Galles, soit une augmentation de plus de 1100 % après l’acquisition par Aspen[4].
Le groupe a été condamné à une amende pour prix abusifs en Italie, où il a payé 5,5 millions de dollars en octobre 2016 pour son comportement[5].
Le groupe a été accusé des mêmes pratiques, y compris une restriction artificielle d'approvisionnement, au Royaume-Uni, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en France, en Italie et au Brésil[6].
En France, 3 personnes sont décédées après avoir reçu du cyclophosphamide, un médicament alternatif au melphalan d'Aspen dont le prix avait augmenté. Une enquête est actuellement en cours[7].
Le journal The Guardian a lié cette activité à une hausse du cours de l'action Aspen. Entre 2009 et 2016, il a augmenté de plus de 650 % et GSK a vendu ses actions d'Aspen pour un bénéfice net d'environ 1,5 milliard de livres[8].
En mai 2017, la Commission européenne a annoncé qu'elle ouvrirait une enquête sur les pratiques tarifaires excessives auxquelles se serait livrée Aspen Pharma concernant cinq médicaments anticancéreux. La Commission examinera si cette société a abusé d'une position dominante sur le marché, en violation des règles de concurrence de l'UE, et notamment de article 102 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne[9].
En juillet 2020, la Commission européenne a annoncé dans une communication qu'Aspen s'engageait à une réduction de 73 % des prix des médicaments en question sur 10 ans tout en garantissant l'approvisionnement sur une période de 5 ans minimum. Afin de prévenir tout autre abus de position dominante, si Aspen a l’intention d’interrompre la fourniture, l'entreprise est tenue d'informer les autorités des États membres concernées de cette intention au moins un an à l’avance et de mettre les autorisations de mise sur le marché des produits à la disposition de tout tiers intéressé[10].
Références
- GSK sells thrombosis drugs to Aspen for $1 billion, Reuters, 30 septembre 2013
- « Lactalis says Aspen deal to boost overseas business », sur Reuters,
- « Novartis buys Aspen's Japanese generic unit for up to 400 million euros », sur Reuters,
- « Medscape France - Informations & Ressources médicales pour médecins | Medscape France », sur francais.medscape.com (consulté le ).
- « Un scandale italien relance le débat sur le prix des médicaments », euractiv.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- , Commission européenne, 14 novembre 2016.
- « Décès de trois patients à Nantes : va t-on vers des ruptures graves de produits de chimiothérapie ? », docteurjd.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Sarah Boseley, « Drugs firms are accused of putting cancer patients at risk over price hikes », sur the Guardian, (consulté le ).
- , Commission européenne, 15 mai 2017.
- « EUR-Lex - 52020XC0715(01) - EN - EUR-Lex », sur eur-lex.europa.eu (consulté le )