Arrou (Loir-et-Cher)
L’Arrou est un petit cours d’eau de France se situant à Blois, dans le Loir-et-Cher (Centre-Val de Loire), et est un affluent de la Loire. Naturelle mais au faible débit (voire parfois à sec), la rivière a été faite souterraine sur 3 des 4 km[1] de sa longueur depuis le XVIIe siècle.
l’Arrou | |
Parcours de l’Arrou à travers Blois | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 4 km |
Bassin collecteur | la Loire |
Régime | pluvial |
Cours | |
Source | Lac de la Pinçonnière |
· Localisation | Blois |
· Altitude | 112 m |
· Coordonnées | 47° 35′ 09″ N, 1° 17′ 57″ E |
Confluence | la Loire |
· Localisation | Blois |
· Altitude | 75 m |
· Coordonnées | 47° 35′ 09″ N, 1° 20′ 10″ E |
Géographie | |
Pays traversés | France |
Régions traversées | Centre-Val de Loire |
Principales localités | Blois |
Parcours
Source
L’Arrou prend formellement sa source depuis le lac de la Pinçonnière, lui-même formé de plusieurs ruisseaux issus de la forêt de Blois, entre les quartiers de la Pinçonnière et de la Quinière.
Parcours en plein air
La rivière coule ensuite en direction du centre-ville de Blois via le parc de l’Arrou, grand de 45 hectares[2].
Parcours souterrain
Après le parc de l’Arrou, le ruisseau est essentiellement canalisé et enterré à environ deux mètres de profondeur jusqu’à ce que ses eaux rejoignent le fleuve[3], sur un dénivelé total de près de 40 m[1] - [2].
Son parcours souterrain est le suivant :
- Chemin du Val de l’Arrou,
- Avenue de l’Arrou,
- Rue Pierre de Ronsard,
- Rue de la Garenne,
- Rue du Pont-du-Gast (Carré Saint-Vincent),
- Jardin Augustin Thierry,
- L’ancienne Grande-Rue[4],
- Rue Émile Laurens,
- Place de la Résistance.
À Blois, la Grande-Rue a disparu au XVIIIe siècle après la construction du nouveau pont Jacques-Gabriel, et le percement des rues actuelles en alignement avec ce dernier[5]. Cette rue médiévale passait alors entre le promontoire du château et l’actuelle rue Porte-Côté, avant de rejoindre la rue du Commerce.
Le ruisseau se jette ensuite dans la Loire, à quelques mètres à l’ouest du pont. La petitesse de la rivière et son débit pluvial la rendent sujette à un débit très faible en temps normal, mais cinq à dix fois plus important après de fortes pluies, dont le double torrent est largement visible au niveau du point de confluence, c’est-à -dire visible depuis le pont ou encore depuis Blois-Vienne, sur la rive d’en face.
Même si la rivière est aujourd’hui largement invisible, les coteaux que le vallon a érodé se sont montrés stratégiques au cours de l’histoire de la ville. En effet, le vallon a permis la formation naturelle d’un promontoire qui fut utilisé pour la construction d’un château fort, qui en fut séparé après le percement des fossés et qui deviendra le château que l’on connaît actuellement à partir de la Renaissance. De même, le vallon s’est montré parfait lorsqu’il a fallu construire le viaduc ferroviaire de la gare au cours du XIXe siècle, la rue de la Garenne passant juste en dessous.
Histoire
Depuis l’installation des Romains à Blois, le petit val ainsi que le promontoire ont servi de campement permanent. Appelé à cette époque Aro rivus (où rivus signifie « rivière » en latin), il s’agit d’un petit ruisseau bordé d’habitations. Jusqu’au Moyen Âge, la rivière est à ciel ouvert de sa source à sa confluence, et traverse le centre-bourg de Blois en son centre, avec quelques ponts[6]. Au fil des siècles cependant, les habitants ont pris l’habitude de jeter leurs déchets à même la rivière, augmentant les conditions d’insalubrité dans la cité et provoquant des épisodes récurrents d’engorgement[4], comme par exemple en 1512 lorsque la Grande-rue s’est retrouvée inondée[2].
À partir du XVIe siècle, alors que Blois devient subitement la résidence du roi de France avec l’avènement de Louis XII en 1498, l’Arrou est peu à peu recouvert, de manière générale aux frais des Blésois, en particulier le long de la Grande-rue jusqu’à la Loire. Après l’arrivée du Régiment Royal-Comtois au château de Blois en 1789, leurs eaux usées ont pollué l’eau du ruisseau à un tel point que les échevins décidèrent de démonter les remparts, la Porte Côté (proche du château) ainsi que la tour qui y était accolée afin d’en réutiliser les briques pour recouvrir l’Arrou. La rivière est couverte sur la place du Puis-du-Quartier (actuel square Victor-Hugo) en 1813. Il ne restait alors qu’une portion à l’air libre, entre la rue des Trois-Clés et la rue du Poids-du-Roi, qui est recouverte à son tour en 1850[4] - [7].
Son histoire est loin d’être unique en France : par exemple, à Paris, la Bièvre fut totalement canalisée puis couverte juste avant la Première Guerre mondiale, au début du XXe siècle[8].
Les bombardements subis par la ville au cours de la Seconde Guerre mondiale ont également détruits les tunnels initiaux couvrant l’Arrou, mais la rivière a de nouveau été recouverte sur le même tracé dans le cadre des reconstructions d’après-guerre[4], mais également jusqu’à l’actuel parc de l’Arrou.
Entre 1967 et 1968, la ville de Blois a envoyé une équipe pour explorer les galeries souterraines et y installer de nouvelles canalisations au niveau de l’ancienne Grande-rue, laissant un tunnel libre d’eau alors dénommé « ancien Arrou »[4].
Références
- « Une vallée dans la ville », Vallée de la Loire,‎ non daté, p. 128 à 133 (lire en ligne [PDF])
- Adrien Planchon, « Des balades pour porter un autre regard sur la ville », La Nouvelle République,‎ (lire en ligne )
- Didier Josset, « Blois – Îlot Saint-Vincent (tranche 1) – Opération préventive de diagnostic », INRAP,‎ (lire en ligne )
- Blois de Vienne-lez-Blois, « Le ravin de l'Arrou » , sur Google (consulté le )
- Site officiel de la Ville de Blois, « Pont Jacques-Gabriel » , sur blois.fr (consulté en )
- Simon Bryant, « Blois (Loir-et-Cher). Rue du Pont-du-Gast », INRAP,‎ (lire en ligne )
- « Une vallée dans la ville », Vallée de la Loire,‎ non daté, p. 131 (lire en ligne [PDF])
- Renaud Gagneux, Jean Anckaert et Gérard Conte, Sur les traces de la Bièvre parisienne - Promenades au fil d'une rivière disparue, Paris, Parigramme Eds, coll. « Guides Thematiques », , 156 p. (ISBN 978-2-37395-170-7, EAN 9782840962380), p. 54 à 60