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Arn, chevalier du Temple

Arn, chevalier du Temple, (titre original en suédois : Arn, Tempelriddaren) est un film réalisé par Peter Flinth en 2007, reprenant la trilogie médiévale de Jan Guillou, une fiction suédoise écrite autour du personnage d’Arn Magnusson, se passant du temps des croisades. Le film est sorti en et la suite, Arn, le royaume au bout du chemin (titre original suédois : Arn, Riket vid vägens slut), est sorti en .

Arn, chevalier du Temple

Titre original Arn, Tempelriddaren
RĂ©alisation Peter Flinth
Scénario Hans Gunnarsson (scénario)
Jan Guillou (roman)
Acteurs principaux
Sociétés de production Waldemar Bergendahl
Leif Mohlin
Jan Marnell
Pays de production Drapeau de la Suède Suède
Drapeau du Danemark Danemark
Drapeau de la Norvège Norvège
Drapeau de la Finlande Finlande
Genre film d'aventures
DurĂ©e 139 minutes
Sortie 2007

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

À la suite d'un accident alors qu'il est encore un jeune enfant, Arn est grièvement blessé. Alors qu'il guérit, sa famille, ayant prié Dieu si fort, estime qu'il est de leur devoir de confier Arn aux moines. Il sera élevé dans une foi profonde, tandis qu'un moine, le frère Guilbert, un ancien templier, lui enseigne l'honneur et le maniement des armes. Très vite le jeune Arn développe des talents insoupçonnés, devenant un homme de grande valeur, tant morale que physique. Alors qu'il atteint l'âge adulte, les moines estiment qu'il est temps pour lui de retrouver sa famille. En rentrant chez lui, il se retrouve en plein conflit territorial. Un seigneur voisin revendique l'appartenance des terres sur lesquelles sa famille vit pourtant depuis des siècles. Alors que son père s'apprête à sauver l'honneur de son clan en acceptant un duel, Arn prend la place de son père et maîtrise son rival avec une grande facilité.

Il va faire la connaissance de la belle Cecilia, fille d'un chef de clan, ami de la famille. Très vite les deux amoureux vont se jurer un amour indéfectible. Entre-temps, Arn retrouve son ami d'enfance Knut, celui-là même qui avait été témoin de son accident étant plus jeune. Ce dernier revient sur les terres de son père, alors roi de la province, lâchement assassiné par l'homme qui a pris sa place sur le trône. Knut demande à Arn de venir avec lui dans sa quête de revanche. D'abord réticent, il accepte, et le roi despote est tué par Knut. Arn va comprendre que le cœur des hommes n'est pas fait que de l'honneur qu'on lui a enseigné. Sa liaison, hors mariage, est désormais connue de tous, ainsi que la grossesse de Cécilia, et la rumeur court que c'est lui l'assassin du roi. Son ami Knut n'ayant pas encore pris le pouvoir, Arn et Cécilia sont jugés sévèrement... 20 ans de pénitence dans un couvent pour la belle Cécilia, et 20 ans de pénitence dans le monastère où Arn a grandi. L'abbé du monastère, connaissant la grandeur d'âme du jeune guerrier, réussit à faire commuer sa pénitence... puisque le frère Guilbert lui a enseigné l'art de la guerre sainte, Arn sera envoyé à Jérusalem afin de défendre la ville contre les Sarrasins et leur chef Saladin.

Bien des années plus tard, alors qu'il se bat dans le désert, il sauve la vie de trois hommes. L'un d'eux est justement Saladin. Les deux hommes, le temps d'un dîner, vont apprendre à se connaître et se respecter, malgré leur différend sur la politique des chrétiens et des musulmans. Ils se rencontreront bien des fois, Arn s'illustrant brillamment sur le terrain en guerrier valeureux et fin stratège, ce qui lui vaut la confiance du grand maître des Templiers, et la jalousie de son second. Mais à la mort du grand maître, son second se révèle stupide et intransigeant, menant ses hommes à un massacre annoncé. Sur le champ de bataille, Saladin tient sa revanche devant l'erreur tactique du commandant. Tous les templiers sont massacrés. Arn sera le seul survivant, sauvé et soigné par Saladin lui-même, qui lui était redevable pour lui avoir sauvé la vie lors de leur toute première rencontre. Jérusalem tombe, et tous les croisés sont exécutés. Saladin, qui éprouve un profond respect pour Arn, lui octroie une escorte pour que ce dernier puisse rentrer chez lui.

À son retour, les choses ont bien changé, et un autre combat attend Arn... Bien qu'il retrouve sa bien-aimée Cécilia, et son fils qu'il n'avait jamais vu, Knut, son ami devenu roi, est malade et sur le déclin. L'histoire se répète alors quand le fils du roi assassiné jadis par Knut revient demander sa place sur le trône. Le pays est fragile, et pas assez fort pour combattre ce fils qui a avec lui le soutien du Royaume de Danemark. Un pacte est alors conclu pour éviter le bain de sang. La couronne sera rendue à la condition expresse qu'Erik, le fils de Knut, soit déclaré vice-roi, retrouvant ainsi sa place à la mort du roi. Le pacte est conclu, mais bien des mois plus tard, quand le roi tente de faire assassiner Erik, la famille Magnusson va de nouveau entrer en guerre. Arn va mettre en pratique son savoir de la guerre pour former ceux de son peuple à une bataille difficile. En sous-nombre et pas assez exercés, les Suédois vont quand même se battre jusqu'à la victoire qui posera les fondements de l'unité du Royaume de Suède.

Fiche technique

Distribution

Autour du film

Alors que la plupart du temps le film est tourné en suédois et que la majeure partie de la production a été réalisée en Suède, le film est une coproduction entre la Suède, le Danemark, la Norvège, la Finlande, l'Allemagne et le Royaume-Uni. Par souci de réalisme, certaines scènes comprennent des phrases en anglais, en français, en latin et en arabe.

Avec un budget total d'environ 30 millions de dollars pour les deux films, c'est la production la plus chère du cinéma suédois.

Historicité et anachronismes

Le film présente une réalité historique intéressante, bien que quelques anachronismes subsistent.

  • On notera comme dĂ©tail historiquement aberrant, par exemple, que Arn est accusĂ© de parler "la langue de ce scĂ©lĂ©rat" (un homme de Saladin), alors qu'il Ă©tait une pratique commune et souvent mĂŞme essentielle pour les hauts dignitaires (la prĂ©sence de Arn et de son accusateur au conseil des templiers avant les batailles dont la bataille de Hattin prouve leur importance, au moins administrative, dans la sociĂ©tĂ© de l'Ă©poque et du lieu) de parler la ou les langues locales, les peuples vivant Ă  cette Ă©poque Ă  JĂ©rusalem Ă©tant arabes, chrĂ©tiens de divers horizons, turcs, aramĂ©ens, hĂ©breux, persans, etc.
  • L'armement du chevalier est bien reconstituĂ© : on voit des cottes de mailles en acier comme en bronze, chose qui Ă©tait courante par simple souci d'esthĂ©tisme mais aussi parce que le bronze ne rouille pas, ainsi l'armure demande bien moins d'entretien. Les Ă©pĂ©es, elles aussi, sont caractĂ©ristiques de la pĂ©riode : la lame longue avec une gouttière longue et large en parcourant la majeure partie, montĂ©e sur une fusĂ©e Ă  une main est très bien reprĂ©sentĂ©e, tout comme l'Ă©pĂ©e de l'adversaire de Arn lors de son duel au dĂ©but du film : bien que l'ensemble de l'Ă©pĂ©e s'accorde avec l'Ă©poque, on remarquera facilement les "restes" esthĂ©tiques de l'Ă©pĂ©e type des vikings, qui sont les ancĂŞtres de Arn et de son ennemi, qui est danois. Cette recherche du dĂ©tail a Ă©tĂ© entreprise avec la participation du spĂ©cialiste en matière d'Ă©pĂ©es John Peterson.
  • La prĂ©sence des couleurs bleu et jaune, soit azur et or des armoiries du royaume de Suèdes, est en revanche anachronique mais surtout totalement improbable sur les habits et plus encore sur les tissus ordinaires comme les tentes. Le bleu Ă©tait encore peu apprĂ©ciĂ© comme couleur au XIIe siècle, surtout dans les pays du nord de l'Europe, très rare en teinture ou en peinture et particulièrement cher. Le rouge ou les ocres Ă©taient frĂ©quents, mais l'opposition des clans bleu et rouge, Suède et Danemark, est totalement fausse.
  • Les chevalières gravĂ©es aux armories de la famille Sverker, portĂ©es par ses membres et montrĂ©es ostensiblement, sont improbables. Les chevalières gravĂ©es sont très modernes et remplacent les sceaux qui n'Ă©taient pas armoriĂ©s au Moyen Ă‚ge. De plus le blason n'est pas celui des Sverker et il est gravĂ© Ă  l'envers par rapport Ă  celui qui est visible sur les Ă©cus ou les voiles de bateaux (oĂą il ne peut pas y avoir d'armoiries non plus). Sur un sceau, un blason est gravĂ© Ă  "l'envers" afin qu'il soit dans le bon sens sur le cachet de cire.
  • Un anachronisme notoire mais difficilement blâmable est l'habituelle vision des templiers comme des gens ayant fait vĹ“u de pauvretĂ© et possĂ©dant uniquement ce qu'ils ont sur le dos. Effectivement, ceux parmi les templiers qui avaient des possessions en faisaient don Ă  leur entrĂ©e dans l'ordre en faisant vĹ“u de pauvretĂ© et ne possĂ©daient donc, de manière officielle, plus rien, mais la vĂ©ritĂ© n'est pas si simple que cela, on se doute bien qu'un chevalier n'irait pas Ă  la guerre sans armement ni Ă©quipement : un chevalier templier possĂ©dait deux armures, une Ă©pĂ©e de bonne facture, une lance, trois chevaux, plusieurs ensembles vestimentaires et une demeure en plus de ses trois servants laĂŻcs non combattants et non-templiers, ce Ă  quoi s'ajoute sa "lance" (la "lance" d'un chevalier est son "Ă©quipe" : ses hommes d'armes, ses combattants personnels. Une armĂ©e de l'Ă©poque est comptĂ©e non pas en hommes mais en "lances"), ce qui Ă©tait bien plus que certains chevaliers du commun dont certains Ă©taient si pauvres qu'ils chevauchaient des mulets et ne possĂ©daient mĂŞme pas d'Ă©pĂ©e. Le personnage de Arn qui se fait engager de force dans les Templiers et qui part de chez lui dans ses haillons de moine avec sa seule Ă©pĂ©e et un cheval est une aberration, très poĂ©tique et symbolique, certes, mais tĂ©moignant d'un parfait anachronisme.
  • Une petite erreur historique concernant la bataille de Montgisard : contrairement Ă  ce qui est affirmĂ© dans le film, le Roi de JĂ©rusalem Ă©tait bel et bien prĂ©sent au cours de la bataille, et c'est Baudouin d'Ibelin qui a menĂ© la première charge contre les troupes de Saladin.
  • On notera l'erreur d'importance que l'on peut relever au dĂ©but du film, lorsque la mère supĂ©rieure du couvent reçoit en confession. Cela ne se peut, car la confession est un des sept sacrements, et elle ne peut ĂŞtre donnĂ©e que par un prĂŞtre.
  • Le plus bel anachronisme du film est dans ses dĂ©cors. L'action est censĂ©e se dĂ©rouler au XIIe siècle puisque Arn participe Ă  la bataille de Hattin, or, Ă  plusieurs reprises, lors des scènes dans le couvent, l'action se dĂ©roule devant une belle verrière dont les remplages flamboyants Ă  soufflets sont caractĂ©ristiques du XVe siècle.
  • L'autre anachronisme le plus frappant rĂ©side dans les tenues utilisĂ©es. Le camail (capuche de maille) dĂ©tachĂ© du haubert n'existe pas au XIIe siècle. Il est constamment inclus dans ce qui forme la lorica integra. La cotte d'armes armoriĂ©e est elle aussi trop reprĂ©sentĂ©e, elle n'existait quasiment pas au XIIe comme le heaume Ă  facial que l'on voit dans certaines scènes. Enfin, la majeure partie des combattants croisĂ©s du XIIe siècle ne portaient pas d'armure de mailles, objet très cher, mais un gambison, protection la plus rĂ©pandue au Moyen Ă‚ge, mais pourtant absente du film. Les costumes civils sont, quant Ă  eux, complètement extravagants.

Erreurs recensées chez les Templiers

  • Au cours du grand conseil, ainsi que sous la tente du Grand-MaĂ®tre de l'Ordre, on voit GĂ©rard (ou Girard) de Ridefort porter les cheveux longs alors que la Règle ordonnait aux frères de porter "le cheveu ras et la barbe hirsute". De plus, lors de la Bataille du Hattin, le-mĂŞme Ridefort porte le manteau blanc des chevaliers alors que son titre l'obligeait Ă  porter un habit noir et blanc dĂ©montrant qu'il commandait aux destinĂ©es de tous les membres de l'Ordre, qu'ils soient chevaliers (au manteau blanc) ou sergents (au manteau noir).
  • La croix pattĂ©e rouge comprenant une croix blanche en son centre arborĂ©e par les "dignitaires" templiers (dont Arn) est en fait la croix de l'Ordre du Christ, crĂ©e au Portugal en 1319 (donc 7 ans après la dissolution de l'Ordre par le Pape) pour "remplacer" l'Ordre du Temple dans ce pays.

Concernant les tentes, ce sont des tentes actuelles militaires déguisées et teintées.

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