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Armées vertes

Les armĂ©es vertes (en russe : Đ—Đ”Đ»Ń‘ĐœĐ°Ń ĐŃ€ĐŒĐžŃ), ou les Verts, sont les armĂ©es de paysans qui ont tentĂ© de se rĂ©volter contre le rĂ©gime bolchevik et l'armĂ©e rouge, mais aussi contre l’armĂ©e blanche durant la guerre civile russe (1917-1922). Les armĂ©es vertes se sont soulevĂ©es contre la conscription, les rĂ©quisitions des « excĂ©dents » de leurs cultures par Moscou pour nourrir l’armĂ©e et les villes, le monopole d’État du commerce, et plus gĂ©nĂ©ralement contre la dictature communiste. Les premiĂšres bandes vertes se sont constituĂ©es Ă  partir de 1918[1]. Ces armĂ©es vertes vont du petit dĂ©tachement de 500 Ă  600 hommes Ă  de vĂ©ritables armĂ©es disposant d'armement moderne : la Makhnovchtchina en Ukraine compte par exemple entre 25 000 et 30 000 hommes[2].

Armées vertes
Image illustrative de l’article ArmĂ©es vertes
Drapeau utilisé par les armées vertes.

Création 1917
Dissolution 1922
Pays RĂ©publique de Kholodny Yar
Type Armée paysanne
Commandant historique Makhno
Vassyl Chuchupak
Alexandre Antonov
Ivan Derkach
Constantin Pestouchko
Gerasim Nesterenko

De 1918 Ă  1920, les armĂ©es vertes coopĂšrent Ă  plusieurs reprises avec l'armĂ©e rouge pour repousser les armĂ©es blanches qui souhaitent restaurer la monarchie et sont soutenues par les pays occidentaux qui craignent la contagion bolchevique. Mais les armĂ©es vertes combattent aussi contre les armĂ©es rouges. Ainsi en 1918, l’État comptabilise 245 rĂ©voltes paysannes dirigĂ©es contre le pouvoir bolchĂ©vique, et en 1919, des rĂ©gions entiĂšres passent sous le contrĂŽle de paysans rĂ©voltĂ©s, organisĂ©s en bande de plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d’hommes[3]. Ces bandes combattent notamment les Rouges en PolĂ©sie biĂ©lorusse et dans la rĂ©gion de la Volga, et les Blancs sur les arriĂšres de l'amiral Koltchak, en SibĂ©rie et dans l’Oural. En se liant selon la conjoncture et Ă  plusieurs reprises, Ă  l’armĂ©e rouge ou l’armĂ©e blanche dans le but de combattre l’autre, les armĂ©es vertes leur ont donnĂ© l’occasion de prendre ponctuellement l’avantage sur leurs ennemis[4]. Les rĂ©voltes reprennent de maniĂšre beaucoup plus intense aprĂšs la dĂ©faite de l'armĂ©e blanche en 1920. Pour Ă©craser les armĂ©es paysannes, le gouvernement lance alors de vĂ©ritables expĂ©ditions militaires dans le but de « pacifier » les rĂ©gions en rĂ©volte.

Les affrontements entre armées vertes et armées bolcheviques ont été particuliÚrement sanglants en Ukraine, dans le gouvernement de Tambov et en Sibérie occidentale. Ils ont entraßné des déplacements de population massifs, des pillages et destructions de récoltes, et fait beaucoup de victimes.

L’information dont on dispose aujourd’hui sur les armĂ©es vertes est cependant limitĂ©e. Les paysans Ă©taient souvent illettrĂ©s et la plupart des chefs de ces mouvements ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s par le rĂ©gime. La plupart des informations que l'on a sur les armĂ©es vertes proviennent de ce fait des Ă©crits de leurs ennemis[5].

Les causes de l’insurrection

Les Ă©meutes paysannes commencent dĂšs l’étĂ© 1918 et prennent de l’ampleur entre 1919 et 1920 pour culminer durant l’hiver 1920-1921. On distingue communĂ©ment deux raisons immĂ©diates : les rĂ©quisitions et la conscription dans l’armĂ©e rouge.

Les rĂ©quisitions : en , la recherche dĂ©sordonnĂ©e des surplus agricoles est remplacĂ©e par un systĂšme centralisĂ© de planification. Chaque province, chaque canton, et chaque communautĂ© villageoise, doit verser Ă  l’État un quota de produits agricoles fixĂ© prĂ©alablement. Aux rĂ©coltes de blĂ©, sont ajoutĂ©s des produits comme les cĂ©rĂ©ales, la pomme de terre, le miel, la viande, la crĂšme, le lait, et bien d’autres. Les paysans se voient rĂ©quisitionner leurs « excĂ©dents » de production pour nourrir l’armĂ©e et les villes[5]. Une fois ces produits rĂ©quisitionnĂ©s, les autoritĂ©s distribuent des reçus donnant le droit Ă  des produits manufacturĂ©s, mais ces produits manufacturĂ©s ne reprĂ©sentent que 15 % des besoins de la population et ont une valeur bien infĂ©rieure aux produits agricoles rĂ©quisitionnĂ©s[6].

Le refus de la conscription : La conscription des paysans dans l'armée rouge est une autre explication des révoltes paysannes. On estime le nombre de déserteurs de l'armée rouge en 1919-1920 à plus de 3 millions. Le gouvernement mÚne alors une politique de répression, notamment en fusillant les déserteurs et en prenant leurs familles en otage. Cette politique répressive a pour conséquence le fait que les déserteurs viennent renflouer les armées vertes[7].

Le refus de la dictature communiste : au-delĂ  du refus de la circonscription et des rĂ©quisitions, les paysans rejettent plus gĂ©nĂ©ralement toute intrusion d’un pouvoir qu’ils considĂšrent comme Ă©tranger[8]. Cependant, si ces bandes s'associent souvent avec des groupes d'opposition au bolchevisme : SR, blancs, anarchistes ; ils le font davantage pour des raisons stratĂ©giques que pour des raisons idĂ©ologiques. Il s’agit avant tout de soulĂšvements spontanĂ©s de paysans mĂ©contents, sans qu’ils n’aient pour autant une idĂ©ologie spĂ©cifique[9].

De 1917 à 1920 : le début de la guerre civile

Les armĂ©es vertes naissent en Russie et en Ukraine dĂ©but 1918. Fin 1918, les bolcheviks dĂ©cident de reprendre l’Ukraine car c’est une rĂ©gion agricole trĂšs riche. Le territoire ukrainien est ainsi occupĂ© jusqu’au fleuve du Dniepr. Les productions agricoles sont alors ponctionnĂ©es et envoyĂ©es vers la Russie, et les grandes propriĂ©tĂ©s fonciĂšres sont nationalisĂ©es[10]. Les premiĂšres insurrections en Ukraine face Ă  ce phĂ©nomĂšne ont lieu au printemps 1919[11]. Ces rĂ©voltes teintĂ©es d'anticommunisme sont d'une extrĂȘme violence, notamment parce que le sentiment national ukrainien est trĂšs fort et que les bolchĂ©viks ne lui prĂȘtent attention que lorsqu'il s'agit de le rĂ©primer. Les paysans qui se sont aguerris pendant la guerre contre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie vont dĂšs lors constituer de vĂ©ritables armĂ©es paysannes conduites notamment par Petlioura, Makhno, Hryhoriy, Zeleny[12]. Ces armĂ©es paysannes sont dĂ©cidĂ©es Ă  se battre pour leurs revendications, et chaque conquĂȘte d’une ville se termine par un gigantesque pillage[13]. Les armĂ©es paysannes de Hryhoriy par exemple, composĂ©es de 20 000 hommes armĂ©s, parviennent Ă  prendre toute une sĂ©rie de villes au sud de l’Ukraine en avril- et organisent ensuite des pogroms sanglants contre les Juifs[14].

En Russie, les insurrections sont essentiellement dues au communisme de guerre marquĂ© par la militarisation gĂ©nĂ©rale de la sociĂ©tĂ©. C’est une « rĂ©glementation de la consommation dans une forteresse assiĂ©gĂ©e » selon l’expression de Trotsky[15]. Les insurrections connaissent des moments forts entre mars et , notamment dans les rĂ©gions de la Moyenne et de la Haute Volga. Ainsi, les rĂ©voltes paysannes dans la Moyenne Volga et en Ukraine permettent durant l’étĂ© 1919 Ă  l’amiral Koltchak et au gĂ©nĂ©ral Denikine d’enfoncer les lignes bolcheviks. Mais au lieu de poursuivre son offensive en direction des armĂ©es de Denikine qui s'approchent de Saratov, et de se coordonner avec les armĂ©es blanches du sud, Koltchak dĂ©cide de forcer le passage vers l'ouest pour arriver le premier Ă  Moscou[16]. Les bolchĂ©viks dirigent alors le gros de leurs armĂ©es contre lui, et ses troupes doivent battre retraite dans des conditions trĂšs difficiles. Comme les paysans sibĂ©riens s’étaient soulevĂ©s contre le gouvernement qui avait dĂ©crĂ©tĂ© le retour des terres aux anciens propriĂ©taires fonciers[16], l’armĂ©e rouge profite de cette retraite prĂ©cipitĂ©e de l’armĂ©e blanche pour massacrer des paysans, et se venger du fait qu’ils aient participĂ© au succĂšs temporaire de l'amiral Koltchak[17].

L'armée verte de Makhno

Nestor Makhno
Nestor Makhno.

Mais l’armĂ©e qui reste entre 1918 et 1920 la plus connue de cette pĂ©riode est l’ArmĂ©e rĂ©volutionnaire insurrectionnelle ukrainienne levĂ©e par Nestor Makhno, qui a un programme Ă  la fois national, social, et anarchisant[14]. Makhno constitue dĂšs un contingent d’une centaine d’hommes et organise des expĂ©ditions punitives contre les commandos armĂ©s des grands propriĂ©taires[18]. En , suite Ă  l’entrĂ©e de l’armĂ©e nationaliste de Petlioura dans Kiev, Makhno organise sa premiĂšre grande opĂ©ration, et prend Ekaterinoslav avec les bolcheviks[19]. AprĂšs avoir combattu contre Petlioura, harcelĂ© les troupes de Denikine en retraite, repoussĂ© celles de Piotr NikolaĂŻevitch Wrangel, Makhno est mis hors la loi par les bolcheviks. Comme il refuse de dissoudre son armĂ©e, il est traquĂ© pendant neuf mois par l’armĂ©e rouge, jusqu’à ce qu'il se rĂ©fugie en Roumanie. En 1921, l'armĂ©e rouge est supĂ©rieure en nombre car elle n’a plus Ă  combattre les blancs, et aprĂšs plusieurs mois de combats acharnĂ©s, les derniers partisans de Makhno franchissent la frontiĂšre roumaine[20].

La rĂ©volte de Makhno, contre les Blancs puis les Rouges, reste l’une des plus remarquables non seulement par sa durĂ©e (prĂšs de trois ans), par son ampleur (au moins 50 000 partisans[21] organisĂ©s en une vĂ©ritable armĂ©e), par sa diversitĂ© (les partisans de Makhno se recrutaient parmi les paysans mais aussi parmi les cheminots, les employĂ©s, et Ă©taient composĂ©s des nationalitĂ©s les plus diverses prĂ©sentes en Ukraine : Juifs, Grecs, Russes, Cosaques), mais aussi par son programme anarchiste. « Nous sommes pour les bolcheviks mais contre les communistes » expliquait Makhno. Pour les bolcheviks qui ne s'Ă©taient pas opposĂ©s Ă  la mainmise des paysans sur les terres ; contre les communistes qui appliquaient les rĂ©quisitions, Ă©tablissaient des « communes » (kolkhozes), et prenaient tout le pouvoir entre leurs mains au nom des soviets[21].

1920 à 1922 : l'État contre les paysans

Au début de 1920, l'armée blanche, à l'exception de quelques unités éparses dirigées par le baron Wrangel en Crimée, est défaite[22]. Le danger d'un retour des grands propriétaires semble donc éloigné. Les insurrections paysannes contre les bolcheviks redoublent alors d'intensité.

Les Rouges ayant conquis presque la totalitĂ© de la SibĂ©rie rĂ©clament la rĂ©quisition des blĂ©s dans l’ensemble des productions agricoles. Le , Moscou signe un dĂ©cret qui ordonne aux paysans de donner tous leurs excĂ©dents de blĂ©s de l’annĂ©e, ainsi que les rĂ©serves qu’ils ont accumulĂ©es les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes[23]. Les rĂ©quisitions augmentent tellement drastiquement, que les paysans n’ont plus de quoi vivre. À Tambov, les quotas de rĂ©quisitions passent par exemple de 288 Ă  432 millions de kilos. Remplir ces quotas reviendrait dĂšs lors Ă  laisser mourir de faim la paysannerie[24]. De plus, la nationalisation de la totalitĂ© des industries de l'État Ă  travers le Gosplan ne lui permet pas de faire des Ă©changes viables avec la paysannerie. La quasi-totalitĂ© des entreprises restent hors de contrĂŽle, la quantitĂ© des biens manufacturĂ©s que l'État pouvait Ă©changer reste nĂ©gligeable et leur valeur en 1920 reprĂ©sente Ă  peine 150 millions de roubles-or, soit 20 fois moins que la production agricole[25]. C’est pourquoi au cours de l'hiver 1920-1921, une dizaine d'armĂ©es insurrectionnelles se constituent en SibĂ©rie occidentale et dans les provinces de la Moyenne-Volga[26], dont la rĂ©volte de Tambov montre l’organisation la plus aboutie d’une armĂ©e paysanne.

La révolte de Tambov

En , le ravitaillement effectuĂ© dans le bourg de Khitrovo dĂ©gĂ©nĂšre en une rĂ©volte qui se propage dans toute la rĂ©gion. Une armĂ©e de paysans se constitue Ă  partir de ce bourg, puis s'agrandit, pour atteindre quatorze mille hommes. En quelques semaines, cette rĂ©volte paysanne se transforme en un mouvement insurrectionnel bien organisĂ©, dirigĂ© par Alexandre Antonov. Cette armĂ©e compte Ă  son apogĂ©e cinquante mille hommes. Antonov met en place une organisation efficace de milices paysannes, dotĂ©es d'un systĂšme de propagande et d'un service de renseignement. En , le CongrĂšs rĂ©gional paysan de Tambov adopte un programme insurrectionnel[24] : abolition du Parti Communiste, convocation d'une assemblĂ©e constituante sur la base du suffrage universel, abolition des rĂ©quisitions[21], etc. DĂ©but 1921, les rĂ©voltes embrasent de nouvelles rĂ©gions : la Basse-Volga, mais aussi la SibĂ©rie occidentale. De janvier Ă  mars, les bolcheviks perdent le contrĂŽle des provinces de Tioumen, d’Omsk, de Tcheliabinsk, et d’Ekaterinbourg[27]. Ces armĂ©es vertes se constituent en unitĂ©s de guĂ©rilla mobiles. Leurs activitĂ©s consistent Ă  attaquer les systĂšmes de communication soviĂ©tiques, leurs usines, les voies ferrĂ©s, et les dĂ©tachements de l'armĂ©e rouge si la taille de leurs dĂ©tachements est comparable aux leurs[28]. Lorsque les paysans parviennent Ă  faire prisonniers des Rouges, ceux-ci sont cruellement punis : soldats et fonctionnaires bolcheviks sont mutilĂ©s, leurs familles torturĂ©es, et les victimes sont souvent enterrĂ©es vivantes[29].

En , le bureau politique du gouvernement dĂ©cide de nommer le gĂ©nĂ©ral Toukhatchevski pour liquider les bandes paysannes d'Antonov dans le gouvernement de Tambov. À la tĂȘte de cent mille hommes Ă©quipĂ©s d'artillerie lourde et d'avions, l'armĂ©e rouge vient Ă  bout de l'armĂ©e d'Antonov au prix d'une violence extrĂȘme sur la population paysanne. Des exĂ©cutions, prises d'otage, internements dans des camps de concentration et dĂ©portations de villages entiers, sont effectuĂ©s au nom de la « pacification » des rĂ©gions soulevĂ©es[30]. Si l'armĂ©e paysanne d'Antonov est dĂ©faite, elle fut avec celle de Makhno, la seule armĂ©e paysanne vĂ©ritablement organisĂ©e[31]. La guerre contre les campagnes continue dans les autres rĂ©gions — en Ukraine, SibĂ©rie occidentale, provinces de la Volga et Caucase — jusqu'Ă  la seconde moitiĂ© de 1922[32].

Les causes de l'échec des armées vertes

Les causes de l'Ă©chec des armĂ©es vertes sont surtout dues Ă  la supĂ©rioritĂ© numĂ©rique et technique de l'armĂ©e rouge. Les dĂ©tachements punitifs sont souvent commandĂ©s par d’anciens officiers tsaristes, ralliĂ©s Ă  un rĂ©gime qui leur apparait comme le dernier rempart contre une paysannerie mĂ©prisĂ©e ; ils utilisent contre les populations insurgĂ©es les techniques expĂ©rimentĂ©es pendant la « Grande Guerre » : villages bombardĂ©s par l’artillerie et l’aviation, emploi de gaz de combat contre les « bandits » rĂ©fugiĂ©s dans les forĂȘts, dĂ©portations en masse de civils, otages fusillĂ©s[33].

Sur le plan militaire, on a aussi mentionnĂ© l'incapacitĂ© des dĂ©tachements insurrectionnels Ă  se coordonner avec des mouvements similaires. L'insurrection va rarement plus loin que le contrĂŽle d’un territoire par une armĂ©e de paysans[34]. De plus, les relations Ă  l'intĂ©rieur des bandes ont souvent Ă©tĂ© empreintes de tensions, car elles incluaient aussi bien des paysans que des koulaks, des travailleurs, et des Blancs. Les nombreux diffĂ©rends entre les membres des armĂ©es vertes ne leur ont ainsi pas permis de lutter assez efficacement contre l'armĂ©e rouge, beaucoup mieux organisĂ©e[35].

La grande famine russe de 1921-1922 a aussi eu un trÚs fort impact sur les bandes rebelles. La sécheresse ajoutée aux réquisitions a fait perdre aux bandes rebelles l'appui des villages plus repliés sur leurs problÚmes[36].

Enfin, on peut avancer l’idĂ©e que l'adoption de la NEP par LĂ©nine en 1921 a rĂ©pondu partiellement aux revendications paysannes : les rĂ©quisitions sont remplacĂ©es par une taxe en nature et les campagnes se voient accorder une relative libertĂ© du commerce[36]. Les armĂ©es vertes n’ont donc plus la mĂȘme raison d’ĂȘtre.

Cependant, que ce soit pour les propagandistes des annĂ©es 1860-1870, la politique industrialiste du tsar, ou la politique de dĂ©koulakisation en marche forcĂ©e des campagnes effectuĂ©e par Staline entre 1929 et 1933, le pouvoir central russe, et surtout le pouvoir bolchevique, n’a jamais rĂ©ussi Ă  penser la question paysanne. La collectivisation forcĂ©e et accĂ©lĂ©rĂ©e en Ukraine a notamment dĂ©bouchĂ© sur une famine en 1932-1933 qui a provoquĂ© entre 2,5 et 5 millions de morts.

Annexes

Bibliographie

  • Nicolas Werth, Histoire de l’Union SoviĂ©tique, Paris, PUF, (1re Ă©d. 1995).
  • Nicolas Werth, Les Grandes Famines soviĂ©tiques, Humensis, coll. « Que sais-je ? » (no 4113), , 128 p. (ISBN 978-2-13-080000-2).
  • Jean-Jacques Marie, La guerre-civile russe 1917-1922, Paris, Autrement, .
  • Andrea Graziosi, Histoire de l'URSS, Paris, PUF, .
  • (en) Olivier Radkey, The Unknown Civil War in Soviet Russia : a study of the Green Movement in the Tambov Region, Stanford, Hoover institution press, .
  • (en) Donald Raleigh, Experiencing Russia’s Civil War, Princeton, Princeton University, .

Filmographie

Notes et références

  1. Marie 2005, p. 107.
  2. Marie 2005, p. 10.
  3. Werth 2012, p. 161.
  4. Courtois 1997, p. 167.
  5. Marie 2005, p. 10-11.
  6. Courtois 1997, p. 132.
  7. Courtois 1997, p. 133.
  8. Courtois 1997, p. 134.
  9. Radkey 1976, p. 84-85.
  10. Marie 2005, p. 103.
  11. Graziosi 2010, p. 133.
  12. Courtois 1997, p. 137.
  13. Courtois 1997, p. 107.
  14. Werth 2012, p. 138.
  15. Marie 2005, p. 186.
  16. Werth 2012, p. 154.
  17. Courtois 1997, p. 118.
  18. Marie 2005, p. 54.
  19. Marie 2005, p. 102.
  20. Marie 2005, p. 181.
  21. Werth 2012, p. 162.
  22. Courtois 1997, p. 139.
  23. Marie 2005, p. 188.
  24. Courtois 1997, p. 157.
  25. Werth 2012, p. 161
  26. Werth 2012, p. 167.
  27. Courtois 1997, p. 159.
  28. Raleigh 2002, p. 337-341.
  29. Radkey 1976, p. 319-321.
  30. Radkey 1976, p. 167.
  31. Radkey 1976, p. 158.
  32. Radkey 1976, p. 168.
  33. Werth 2020, p. 17.
  34. Marie 2005, p. 198.
  35. Radkey 1976, p. 49-59
  36. Graziosi 2010, p. 45.
  37. Ronald Creagh, « CHATELAIN, HĂ©lĂšne. « Nestor Makhno, un Paysan d’Ukraine » », R.A. Forum,‎ (lire en ligne)
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