Argyrodes chounguii
Argyrodes chounguii est une espèce d'araignées aranéomorphes de la famille des Theridiidae[1].
Règne | Animalia |
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Embranchement | Arthropoda |
Sous-embr. | Chelicerata |
Classe | Arachnida |
Ordre | Araneae |
Sous-ordre | Araneomorphae |
Famille | Theridiidae |
Genre | Argyrodes |
Distribution
Cette espèce est endémique de Mayotte[1].
Elle se rencontre dans la forĂŞt primaire humide sur le mont Choungui[2].
Description
Argyrodes chounguii mesure de 5 à 6 mm. Les deux sexes ont une livrée assez variable[2].
Prosome
La carapace est brun-rougeâtre clair à brun foncé presque noir. Le sternum est brun-rougeâtre, les lames maxillaires ou gnathocoxae et le pédipalpe du mâle (bulbe copulateur compris) plus foncés[2].
Comme chez les autres Argyrodes, il existe un remarquable dimorphisme sexuel de la partie antérieure du prosome. Alors que le clypeus ou bandeau de la femelle est régulièrement arrondi et oblique, la région céphalique du mâle montre deux saillies ou projections caractéristiques de l'espèce : une protubérance oculaire dressée, très saillante, subglobuleuse, plus claire dessus, avec des yeux postérieurs directement orientés vers l'arrière et une bosse ou corne frontale, petite et conique, dressée en plein clypeus. Ces saillies portent des poils dressés, clairsemés sur la première, plus petits, nombreux, serrés et très noirs sur la seconde, ces deux "toupets", subparallèles et écartés, ne se rejoignant pas sur la ligne médiane. Bien qu'une étude histologique n'ait pu être réalisée, il est probable que les mêmes projections céphaliques renferment une glande clypéale ou acronale[3] intervenant dans l' accouplement comme chez toutes les Argyrodes mâles.
Le pédipalpe mâle ne peut se rattacher à aucun groupe précis par ses sclérites bulbaires, du conducteur au subtégulum.
Les pattes sont longues et grêles, jaunâtre ou rougeâtre clair, rembrunies sur la patella, ainsi qu'à l'extrémité des autres, tarses exceptés.
Abdomen
Il est de forme conique, plus élevé chez la femelle (Fig.1,3) que celui du mâle, en revanche plus allongé, et pourvu de deux tubercules terminaux lui donnant un aspect bifide (Fig.3). Le fond est d'un gris argent très mat, avec des taches brun foncé, dont une médiane en triangle allongé, isolée chez le mâle, rejointe chez la femelle par deux très grandes macules latérales pouvant être, sur le vivant, d'un noir "anthracite" (Fig.1). Toutes les femelles avaient été fécondées car leur épigyne était recouverte par un "bouchon d'accouplement" ("mating plug" des anglophones) (Fig.3: flèche)
Éthologie
Cette araignée vit dans le sous-bois herbacé et sous-arbustif de la forêt à Mimusops et Albizia, exclusivement sur la toile de Cyrtophora purpurea, et doit s'y comporter en cleptoparasite comme les autres taxons du genre Argyrodes. En revanche, Argyrodes zonatus et Argyrodes argyrodes présentes aussi dans l'île, habitent la toile de Nephila comorana[2]. La présence à Mayotte d'une quatrième espèce vivant à La Réunion[4], Argyrodes minax, sera peut être un jour démontrée car elle se trouverait à la Grande Comore[5].
Étymologie
Son nom d'espèce lui a été donné[2] en référence au lieu de sa découverte : le mont Choungui.
Comparaison avec d'autre Argyrodes
Les reliefs prosomatiques du mâle d'Argyrodes chounguii le rattachent au morphotype "nasuté" (Argyrodes : dimorphisme sexuel) et rappellent ceux d'Argyrodes borbonicus de La Réunion.
Toutefois, chez cette espèce, de plus grande taille, la protubérance oculaire est peu marquée, inclinée vers l'avant, donc antéfléchie, et porte un fort toupet de poils subhorizontal rejoignant les soies dressées d'une bosse frontale plus accentuée. En outre, la livrée, très différente, a un aspect marbré, avec des taches argentées.
Comme chez les autres Argyrodes, le céphalothorax et l'abdomen d'Argyrodes chounguii portent un appareil dit "stridulatoire" de type "a" ("prosoma-opisthosoma"), en fait stato-récepteur d'après des études ultrastructurales sur Argyrodes argyrodes.
Les deux reliefs céphalothoraciques, non étudiés en histologie, doivent renfermer un organe omniprésent dans le genre et lié à l'accouplement : la glande clypéale[3]
Publication originale
- Lopez, 2010 : « Contribution à l'étude des araignées de Mayotte avec la description d'une nouvelle espèce: Argyrodes chounguii (Theridiidae). » Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Béziers, vol. 23, no 64, p. 9-15.
Liens externes
- (en) Référence BioLib : Argyrodes chounguii Lopez, 2010 (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Argyrodes chounguii Lopez, 2010 (consulté le )
- (fr+en) Référence GBIF : Argyrodes chounguii Lopez, 2010 (consulté le )
- (fr) Référence INPN : Argyrodes chounguii Lopez, 2010 (TAXREF) (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Argyrodes chounguii Lopez, 2010 (consulté le )
- (en) Référence World Spider Catalog : Argyrodes chounguii Lopez, 2010 dans la famille Theridiidae +base de données (consulté le )
Notes et références
- WSC, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
- Lopez, 2010 : « Contribution à l'étude des araignées de Mayotte avec la description d'une nouvelle espèce: Argyrodes chounguii (Theridiidae). » Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de Béziers, vol. 23, no 64, p. 9-15.
- Lopez, 1977 : Contribution à l’étude des caractères sexuels somatiques chez les mâles des Aranéides. Université Sciences et Techniques du Languedoc (USTL), Montpellier, A.O. CNRS 12397, p. 1-150.
- Lopez, 1990 : « Contribution à l'étude des araignées reunionnaises: Note preliminaire. » Bulletin de la Societé des Sciences Naturelles, vol. 67, p. 13-22.
- Locket, 1980 : « Some spiders from the Comoro Islands. » Bulletin of the British Arachnological Society, vol. 5, p. 117-128.