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Archidamia

Archidamia (grec moderne : ገρχÎčÎŽÎ±ÎŒÎŻÎ±) (340 - 241 av. J.-C.) est une reine de Sparte, femme d'Eudamidas Ier, mĂšre d'Archidamos IV et Agesistrata, grand-mĂšre d'Eudamidas II[1] et d'Agis IV. Une femme cĂ©lĂšbre de l'histoire grecque ancienne de par son rĂŽle de rĂ©sistante auprĂšs des femmes.

Francois Topino-Le Brun
Représentation du SiÚge de Sparte par Pyrrhos
Archidamia
Titre de noblesse
Reine
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Époque
Epoque Classique et Hellénistique
Activité
Militaire, RĂ©sistante, Femme de pouvoir
Conjoint
Enfant

Archidamos IV

Agesistrata

Biographie

Portrait et liens familiaux

Archidamia est nĂ©e dans une famille riche[2] aux alentours de 340 avant J.C et fut l’épouse du roi Eurypontide de Sparte, Eudamidas Ier (331 - 305 av. J.-C.). Effectivement depuis la rĂ©forme au VIIe siĂšcle av. J.-C. de Lycurgue la citĂ© grecque du PĂ©loponnĂšse, Sparte se retrouve gouvernĂ© par deux rois reprĂ©sentant Ă  la fois la famille des Agiades et celle des Eurypontides. Cette union aura pour effet la naissance de deux enfants, le futur Archidamos IV et Agesistrata.

Lors de la mort d’ Eudamidas Ier en 300 avant J.C., son fils lui succĂšde pour un rĂšgne qui sera marquĂ© par des campagnes militaires oĂč justement en 275 avant J.C il mourra, sans doute Ă  la guerre mais les sources ne sont pas sĂ»res Ă  ce sujet. Par la suite, son fils et petit-fils d’Archidamia, Eudamidas II prend la succession. Eudamidas II Ă©pouse sa tante Agesistrata et naitra alors Ă  la fois le petit-fils et l’arriĂšre-petit-fils d’Archidamia, Agis IV.

L’attaque de Pyrrhos Ier

L'existence d’Archidamia apparaĂźt au travers des quelques rĂ©cits datant du siĂšge de Sparte lors des conquĂȘtes de Pyrrhos Ier entre 273 et 272 avant J.C. Pyrrhos Ier fut roi d'Epire, de MacĂ©doine et conquĂ©rant ambitieux. Il se retrouve notamment Ă  la tĂȘte de nombreuses victoires et conquĂȘtes. Mais Ă  la suite ded sa dĂ©faite face Ă  l’Empire romain en Italie en 275 avant J.-C., Il dĂ©cide Ă  la suite de problĂšmes d’ordre financier de se diriger vers la MacĂ©doine, qu’il confie Ă  son fils PtolĂ©mĂ©e et poursuivra avec la Thessalie.

Vers 273 et 272 avant J.C, le spartiate ClĂ©onyme demande Ă  Pyrrhos d’attaquer Sparte et de le placer Ă  la tĂȘte de cette citĂ©. Fils cadet du roi agiade ClĂ©omĂšne II, il fut Ă©cartĂ© du pouvoir de succession Ă  la mort de son pĂšre au profit de son neveu Areus II. Pyrrhos accepte l’idĂ©e de rĂ©cupĂ©rer le contrĂŽle du PĂ©loponnĂšse pour lui seul. En quelques mois Ă  peine, il arriva Ă  traverser le PĂ©loponnĂšse pour se retrouver Ă  Sparte Ă  la tĂȘte d’une armĂ©e de 25 000 fantassins, 2 000 cavaliers et 24 Ă©lĂ©phants de guerre.

SiĂšge de Sparte

En 272 avant J.-C., Pyrrhos attaque Sparte[3] - [4]. Eudamidas II, petit-fils d'Archidamia, est alors roi agiade, conjointement avec Areus Ier , roi Eurypontide (309 – 265 avant J.C.), Sparte ayant deux rois exerçant conjointement des pouvoirs essentiellement militaires et religieux. Dans les prĂ©mices de ce siĂšge la citĂ© de Sparte est pratiquement sans dĂ©fense puisque Areus Ier avait emmenĂ© ses troupes en CrĂšte pour aider la citĂ© de Gortyne alors en guerre face Ă  la citĂ© de Cnossos.

Le siĂšge de la ville est imminent et la GĂ©rousia, un conseil de 28 hommes ĂągĂ©s de plus de 60 ans, dĂ©cide d'Ă©vacuer les femmes et les enfants vers la CrĂšte, pour assurer leur sĂ©curitĂ©. Les femmes ne sont pas d'accord face Ă  cette dĂ©cision. Cette contestation se fait grĂące Ă  une femme, Archidamia qui selon les Vies parallĂšles de Plutarque entre dans la gĂ©rousia, «l'Ă©pĂ©e Ă  la main» et, au nom des femmes spartiates, conteste cette dĂ©cision: «Spartiates! Je le demande, par le souvenir de votre race, ĂȘtes-vous dignes de ce nom?». Elle termine son discours par ces mots:

« Ne demandez pas aux mÚres qui vous ont donné naissance,
De se retourner et fuir,
Quand Sparte est piétinée,
Ses femmes peuvent mourir et ĂȘtre libres[5] »


Une fois l'affaire rĂ©glĂ©e, les spartiates dĂ©marrent la construction d'une tranchĂ©e dĂ©fensive parallĂšle au camp de Pyrrhos avec des charriots enterrĂ©s jusqu'au moyeu des roues pour empĂȘcher les Ă©lĂ©phants de passer. Archidamia dirige les femmes spartiates dans la tĂąche et elles creusent «de leurs propres mains un tiers de la tranchĂ©e». Puis, durant la bataille ultĂ©rieure contre Pyrrhos, Archidamia mĂšne les efforts des femmes qui fournissent les armes aux dĂ©fenseurs et extraient les blessĂ©s du champ de bataille[6]. Cette impressionnante tranchĂ©e dĂ©fensive, les efforts fournis pas les femmes et la rĂ©sistance inattendue de Sparte face Ă  Pyrrhos le mettent en Ă©chec. BlessĂ© Ă  la bataille, il doit lever le siĂšge.

Soutien Ă  Agis IV et l'assassinat d'une vieille femme

Le destin d'Agis, roi de Sparte, gravure de Walter Crane, 1910.

Suite Ă  l'Ă©vĂ©nement du siĂšge de Sparte il faudra attendre trois dĂ©cennies plus tard pour que dans les rĂ©cits de Plutarque ne soit une nouvelle fois mentionnĂ©e Archidamia alors ĂągĂ©e de plus de 90 ans. Effectivement en 244 avant J.C., le petit-fils d'Archidamia, Agis IV, monte sur le trĂŽne. Il tente alors de rĂ©former Sparte pour lui rendre la puissance qui Ă©tait autrefois la sienne et essaye de remettre en vigueur les lois de Lycurgue notamment en proposant d'abolir les dettes et de procĂ©der Ă  un nouveau partage des terres. Archidamia et sa fille, Agesistrata, sont les deux personnes les plus riches de tout LacĂ©dĂ©mone (un autre nom de la citĂ©-État de Sparte) et leur soutien contribue Ă  gagner des voix Ă  sa cause. Mais les projets d'Agis IV Ă©chouent et il est contraint de quitter Sparte malheureusement en son absence ses ennemis font monter LĂ©onidas II sur le trĂŽne Ă  sa place. À son retour, il cherche Ă  se cacher mais trahi par ses amis, il est retrouvĂ© et arrĂȘtĂ©. Archidamia et Agesistrata se rendent aussitĂŽt Ă  sa prison. De peur d'un mouvement de foule venant dĂ©fendre le roi, sa condamnation et son exĂ©cution sont accĂ©lĂ©rĂ©es, il mourra alors de strangulation. Agesistrata et Archidamia sont immĂ©diatement Ă©tranglĂ©es de la mĂȘme façon parce que, partageant les idĂ©es d'Agis IV, elles doivent subir le mĂȘme sort[7].

Les sources concernant cette femme

Malheureusement concernant Archidamia oĂč les femmes en gĂ©nĂ©ral dans la GrĂšce Antique nous possĂ©dons peu de sources narrant leurs faits ou des sources Ă©crites par ces derriĂšres. Face Ă  cette constatation pour Archidamia les seules sources que nous avons la citant proviennent des Vies parallĂšles de Plutarque dans la partie vie de Pyrrhus et dans celle sur la vie d'Agis. En dehors de ces Ă©lĂ©ments nous n'avons pas Ă  cette heure d'autres donnĂ©es sur cette femme.

Références

  1. Hodkinson, Stephen, « Land Tenure and Inheritance in Classical Sparta », Cambridge University Press, vol. 36, no 2,‎ , p. 378–406.
  2. « Plutarque : Vie des Hommes illustres ; Aristide, (bilingue) », sur remacle.org (consultĂ© le ) : « AgĂ©sistrata sa mĂšre, et Archidamie son aĂŻeule, (...) possĂ©daient Ă  elles seules plus de richesses que tous les LacĂ©dĂ©moniens ensemble ».
  3. (en) Salmonson, Jessica Amanda, The Encyclopedia of Amazons : women warriors from antiquity to the modern era, New York, Paragon House, , 290 p. (ISBN 1-55778-420-5), p. 17
  4. Plutarque, Parallel Lives: Life of Pyrrhus § 27.2.
  5. « The Daily Dispatch: November 24, 1860., [Electronic resource], Archidamia. », sur www.perseus.tufts.edu (consulté le ).
  6. Plutarque, Parallel Lives: Life of Pyrrhus § 29.3.
  7. Plutarque, Parallel Lives: Life of Agis § 8.1-8.2; 9.3.

Bibliographie

  • HODKINSON Stephen, " Le rĂ©gime foncier et l'hĂ©ritage Ă  Sparte Classique", La presse universitaire de Cambridge, Vol.36, no 2, 1986, p. 378 - 406
  • SALMONSON Jessica Amanda, The Encyclopedia of Amazons: women warriors from antiquity to the modem era, Paragon House, New York, 1991
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