AoutibrĂȘ Hor
AoutibrĂȘ Hor Ier est un roi de la XIIIe dynastie. Il est surtout connu par sa fabuleuse statue du Ka qui se trouve au MusĂ©e Ă©gyptien du Caire.
AoutibrĂȘ Hor Ier | |
Statue du Ka du roi AoutibrĂȘ Hor, MusĂ©e Ă©gyptien du Caire | |
Période | DeuxiÚme Période intermédiaire |
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Dynastie | XIIIe dynastie |
Fonction | roi |
Prédécesseur | Amenemhat-Renséneb |
Successeur | SekhemrĂȘ-Khoutaouy KhĂąbaou ? SedjĂ©fakarĂȘ Kay-Amenemhat ? |
Famille | |
Conjoint | Noubhetepti ? |
Enfant(s) | Noubheteptikherd ? SekhemrĂȘ-Khoutaouy KhĂąbaou ? Horus Djedkheperou ? |
SĂ©pulture | |
Nom | Tombe d'AoutibrĂȘ Hor |
Emplacement | Dahchour |
Date de découverte | 1894 |
DĂ©couvreur | Jacques de Morgan |
Attestations
AoutibrĂȘ Hor est mentionnĂ© Ă la position 7.17 du Canon royal de Turin, une liste de rois compilĂ©e au dĂ©but de l'Ă©poque ramesside[1]. Au-delĂ du canon de Turin, AoutibrĂȘ Hor est restĂ© inaperçu jusqu'Ă la dĂ©couverte en 1894 de sa tombe presque intacte Ă Dahchour par Jacques de Morgan[1].
D'autres attestations d'AoutibrĂȘ Hor ont Ă©tĂ© mises au jour depuis lors, notamment un couvercle de jarre de provenance inconnue et une plaque, aujourd'hui au MusĂ©e Ă©gyptien de Berlin, tous deux portant son nom[1]. Une autre plaque portant son nom a Ă©tĂ© trouvĂ©e prĂšs de la pyramide d'Amenemhat Ier Ă Licht. Plusieurs plaques de faĂŻence portant les noms de rois de la XIIIe dynastie ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es[2]. Plus important encore, une architrave de granit avec les cartouches d'AoutibrĂȘ Hor et de SekhemrĂȘ-Khoutaouy KhĂąbaou a Ă©tĂ© dĂ©couverte Ă Tanis, dans le delta du Nil. L'architrave provenait probablement de Memphis et est arrivĂ©e dans la rĂ©gion du Delta pendant la pĂ©riode HyksĂŽs[1]. Sur la base de ces preuves, l'Ă©gyptologue Kim Ryholt a proposĂ© que SekhemrĂȘ-Khoutaouy KhĂąbaou Ă©tait un fils et un corĂ©sident de AoutibrĂȘ Hor[3].
Durée du rÚgne
Certains pensent qu'il pourrait ĂȘtre un usurpateur, Ă©tant donnĂ© son apparent manque de lien avec ses prĂ©dĂ©cesseurs[1] - [3]. La durĂ©e du rĂšgne d'AoutibrĂȘ Hor est en partie perdue Ă cause d'une lacune du Canon royal de Turin et est donc inconnue. Selon la derniĂšre lecture du papyrus par Ryholt, les traces qui subsistent indiquent le nombre de jours comme Ă©tant [...] et 7 jours[3]. Dans la prĂ©cĂ©dente lecture du canon par Alan Henderson Gardiner, qui date des annĂ©es 1950, cela Ă©tait lu comme Ă©tant [...] 7 mois[4]. Cela a conduit des chercheurs comme Miroslav Verner et Darrell D. Baker Ă croire que le rĂšgne d'AoutibrĂȘ Hor Ă©tait Ă©phĂ©mĂšre, alors que la lecture de Ryholt laisse envisager un rĂšgne plus long qu'il Ă©value Ă deux annĂ©es de rĂšgne[1] - [3]. En tout cas, AoutibrĂȘ Hor n'a probablement rĂ©gnĂ© que peu de temps, en particulier pas assez longtemps pour prĂ©parer une pyramide, qui Ă©tait encore le lieu de sĂ©pulture commun des rois du dĂ©but de la XIIIe dynastie. Quelle que soit la durĂ©e de son rĂšgne, AoutibrĂȘ Hor semble avoir Ă©tĂ© remplacĂ© par ses deux fils SekhemrĂȘ-Khoutaouy KhĂąbaou et Horus Djedkheperou[3].
SĂ©pulture
AoutibrĂȘ Hor est surtout connu pour sa tombe presque intacte, dĂ©couverte en 1894 par Jacques de Morgan en collaboration avec Georges Legrain et Gustave JĂ©quier Ă Dahchour[5]. La tombe n'Ă©tait rien d'autre qu'un puits construit Ă l'angle nord-est de la pyramide d'Amenemhat III de la XIIe dynastie[6]. La tombe Ă©tait Ă l'origine destinĂ©e Ă un membre de la cour d'Amenemhat III et a Ă©tĂ© agrandie par la suite pour AoutibrĂȘ Hor, avec l'ajout d'une chambre funĂ©raire et d'une antichambre en pierre[1].
Bien que la tombe ait Ă©tĂ© pillĂ©e dans l'AntiquitĂ©, elle contenait encore un naos avec une rare statue en bois grandeur nature du Ka du roi. Cette statue est l'un des exemples les plus frĂ©quemment reproduits de l'art Ă©gyptien antique et se trouve aujourd'hui au MusĂ©e Ă©gyptien du Caire sous le numĂ©ro de catalogue CG259[6]. C'est l'une des statues en bois de l'AntiquitĂ© les mieux prĂ©servĂ©es et les plus accomplies qui aient survĂ©cu, et elle illustre un genre artistique qui devait autrefois ĂȘtre courant dans l'art Ă©gyptien, mais qui a rarement survĂ©cu en aussi bon Ă©tat.
La tombe contenait Ă©galement le cercueil en bois â pourri â du roi, partiellement dorĂ©. Le masque funĂ©raire du roi en bois, ses yeux de pierres sertis de bronze[5], avait Ă©tĂ© dĂ©pouillĂ© de sa dorure mais contenait toujours le crĂąne du roi. Les vases canopes d'AoutibrĂȘ Hor ont Ă©galement Ă©tĂ© retrouvĂ©s complets. La momie du roi avait Ă©tĂ© saccagĂ©e pour ĂŽter ses bijoux et seul le squelette du roi Ă©tait restĂ© dans son sarcophage[5]. Parmi les autres objets provenant de la tombe, on trouve de petites statues, des vases en albĂątre et en bois, quelques bijoux, deux stĂšles en albĂątre portant des hiĂ©roglyphes peints en bleu et un certain nombre de flĂ©aux, sceptres en bois qui avaient tous Ă©tĂ© disposĂ©s dans un long coffret en bois. Le tombeau contenait Ă©galement des armes telles qu'une tĂȘte de masse en granit[5], un poignard Ă feuilles d'or et de nombreuses poteries.
Ă cĂŽtĂ© de la sĂ©pulture d'AoutibrĂȘ Hor, on a trouvĂ© le tombeau totalement intact de la Fille du roi Noubheteptikherd. Elle Ă©tait probablement une fille d'AoutibrĂȘ Hor[7] ou bien une fille d'Amenemhat III[6].
Titulature
Notes et références
- Baker 2008, p. 112-113-114.
- Arnold 2015, p. 59, pl. 93.
- Ryholt 1997.
- Gardiner 1959, p. 6.14.
- Morgan 1895.
- Verner 2001.
- Dodson et Hilton 2004.
Bibliographie
- Darrell D. Baker, The Encyclopedia of the Pharaohs, vol. I : Predynastic to the Twentieth Dynasty 3300â1069 BC, Stacey International, (ISBN 978-1-905299-37-9).
- Dieter Arnold, The Pyramid Complex of Amenemhat I at Lisht, New York, The Metropolitan Museum of Art, (ISBN 9781588396044).
- Kim Steven Bardrum Ryholt, « The Political Situation in Egypt during the Second Intermediate Period », Carsten Niebuhr Institute Publications, Copenhagen, Museum Tusculanum Press, vol. 20,â (lire en ligne).
- Alan Henderson Gardiner, The Royal Canon of Turin, vol. III, Oxford, Warminster, (ISBN 0-900416-48-3).
- Jacques de Morgan, Fouilles Ă Dahchour, mars-juin, 1894, Vienne, (lire en ligne).
- Miroslav Verner, The Pyramids: The Mystery, Culture, and Science of Egypt's Great Monuments, Grove Press, 2001 (1997) (ISBN 0-8021-3935-3).
- Aidan Mark Dodson et Dyan Hilton, The Complete Royal Families of Ancient Egypt, Thames & Hudson, [détail des éditions] (ISBN 0-500-05128-3)