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Antonin Moine

Antonin Marie Moine dit Antonin Moine, né le à Saint-Étienne et mort le à Paris, est un sculpteur, peintre et lithographe romantique français[2].

Antonin Moine
Bernard-Romain Julien, Antonin Moine (vers 1838), lithographie[1].
Naissance
Décès
(Ă  52 ans)
Paris
Nom de naissance
Antonin Marie Moine
Nationalité
Activité
Mouvement
Ĺ’uvres principales

Biographie

Antonin Moine entre Ă  l'École des beaux-arts de Paris le , oĂą il est Ă©lève d'Anne-Louis Girodet et d'Antoine-Jean Gros. Peintre de paysage et de sujets mythologiques, il connaĂ®t la notoriĂ©tĂ© au Salon de 1831 en exposant des sculptures romantiques. ThĂ©ophile Gautier loue la nouveautĂ© de son art : « les hardies et heureuses modifications que GĂ©ricault et Delacroix ont apportĂ©es dans la peinture, Moine les a introduites dans la sculpture[3] ». Il rĂ©alise des bustes[4] qui frappèrent les critiques de l'Ă©poque par leur fraĂ®cheur et leur vie[5]. Moine se dĂ©gage du discours nĂ©o-classique par une dĂ©marche historiciste — le retour au Moyen Ă‚ge ou Ă  la Renaissance, le retour au « naturel Â», deviennent signes de la modernitĂ© — mais aussi par une volontĂ© d'exprimer le modelĂ© du peintre et du pastelliste.

En 1836, Moine prĂ©sente deux figures colossales destinĂ©es Ă  flanquer un des bĂ©nitiers de l'Ă©glise de la Madeleine Ă  Paris ; ce projet est abandonnĂ© et il rĂ©alise Ă  la place en 1840 deux bĂ©nitiers plus modestes portant des anges au canon allongĂ© dans un style caractĂ©ristique de la fin du gothique[5]. En 1837, il signe un contrat avec les frères Susse, « Ă©diteurs-papetiers Â» qui popularisent la sculpture de rĂ©duction dans les intĂ©rieurs bourgeois. Ainsi, il fournit des statuettes, souvent par paires, comme Le Sonneur d'oliphant, Esmeralda et Phoebus, tirĂ©es du roman de Victor Hugo, ou encore La Dame au faucon. Ce type de production Ă©tait la seule manière de survivre et d'exister pour beaucoup de sculpteurs. Moine ne prĂ©senta rien au Salon entre 1837 et 1842. Il revient en 1843 avec des portraits au pastel.

De 1835 à 1840, Antonin Moine travaille avec Louis-Parfait Merlieux et Jean-Jacques Elshoecht[6] à la réalisation de sculptures pour la fontaine des Mers et la fontaine des Fleuves[7], place de la Concorde à Paris, commandées par la mairie de Paris, propriétaire du lieu depuis 1828. Moine sculpte certaines des trois Néréides qui figurent sur chaque fontaine. En 1843, il termine une commande pour la cheminée de la salle des conférences au palais Bourbon, avec des figures inspirées de Michel-Ange et de la Renaissance italienne. Sa grande effigie en pied de Sully (1846) orne les jardins du Luxembourg à Paris.

Les témoignages de l'époque dépeignent Antonin Moine comme une figure emblématique de l'artiste romantique, incompris et désespéré. Il se suicide le . Pour certains chercheurs, ce sont la misère et le manque de commandes qui le conduisirent à cette mort violente, tandis que d'autres proposent d'y voir le résultat de tendances mélancoliques et suicidaires[5].

Un portrait d'Antonin Moine par Herminie Déhérain, exposé au Salon de 1833, est conservé au château de Versailles)[8].

Ĺ’uvres dans les collections publiques

Portrait de Madame Henri Galos, née Isabelle Foy (1843), pastel, Bordeaux, musée des Arts décoratifs et du Design.
  • Bordeaux, musĂ©e des Arts dĂ©coratifs et du Design : Portrait de Madame Henri Galos, nĂ©e Isabelle Foy, 1843, pastel. Achat de la ville en rente viagère, collection Raymond Jeanvrot, 1958.
  • OrlĂ©ans, musĂ©e des Beaux-Arts :
    • Paysage, effet de clair de lune, vers 1837, pastel, fusain et craie sur papier
    • RĂ©duction du projet de bĂ©nitier pour la Madeleine, vers 1837-1840, bronze
  • Paris :
  • Saint-Étienne, musĂ©e d'Art moderne et contemporain :
    • Le Sonneur d’oliphant, vers 1833, bronze. Achat Susse frères Ă©diteurs, rĂ©gularisation en 1899 ;
    • La Princesse Marie en tenue de sculpteur, vers 1840, biscuit ;
    • L'Enlèvement de DĂ©janire, vers 1825, huile sur toile ;
    • Figures, XIXe siècle, aquarelle, pierre noire, crayon de graphite et pastel sur papier ;
    • Paysage, avec figure veillant sur un troupeau, XIXe siècle, pastel sur papier ;
    • Paysage d'Italie, XIXe siècle, pastel sur papier.
  • Tours, musĂ©e des Beaux-Arts : Chute d'un cheval et de son cavalier, vers 1831, plâtre patinĂ©. DĂ©pĂ´t de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique de Touraine en 1928.

Notes et références

  1. « Antonin Moine », notice no 50090003904, base Joconde, ministère français de la Culture.
  2. Dictionnaire Bénézit, Gründ, , 706 p..
  3. Article de Théophile Gautier, 1837.
  4. Non localisés.
  5. « Antonin Moine », sur Encyclopedia Universalis (consulté le ).
  6. Dit aussi Carle Elshoecht.
  7. Dont l'architecte est Jacques Ignace Hittorff.
  8. (en) Philip Kennicott, « At National Museum of Women in the Arts, « Royalists to Romantics », Washington Post, 24 février 2012 (en ligne).

Annexes

Bibliographie

  • J.-L. Champion, « Antonin Moine (1796-1849), Sculpteur romantique », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de l'histoire de l'art français, 1997, p. 51–274 (ISSN 0301-4126).
  • Biographie universelle ancienne et moderne, tome 28, p. 494.

Liens externes

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