Accueil🇫🇷Chercher

Anton Francesco Doni

Anton Francesco Doni, né à Florence le et mort à Monselice en septembre 1574, est un homme de lettres, éditeur et traducteur italien.

Anton Francesco Doni
Anton Francesco Doni.
Portrait par Enea Vico.
Biographie
Naissance
Décès
Activités
Période d'activité
Autres informations
Ordre religieux

Biographie

En 1540, il devient moine novice et prend le nom de frère Valerio au sein de l'Ordre des Servites de Marie, mais il en est chassé, probablement pour mauvaise conduite, et se tourne alors vers les lettres[1]. Il se lie avec Pierre l'Arétin, dont il devient ensuite l'ennemi.

Doni quitta, vers 1540, Florence sa patrie, et parcourut plusieurs villes d’Italie sans trouver la fortune qu’il cherchait. Gênes, Alexandrie, Pavie, Milan et enfin Plaisance, le reçurent dans l’espace de trois ans. Quoiqu’il en eût déjà trente, il s’arrêta dans cette dernière ville pour étudier le droit, comme son père, qui vivait encore, le désirait. Il alla ensuite à Rome, et à Venise où il était appelé par le désir de voir Lodovico Domenichi ; il contracta avec lui une amitié particulière, qui finit de la même manière que ses liaisons avec l’Arétin. De là, il revint à Florence en 1545, où il est nommé premier secrétaire de l'Accademia degli Umidi.

Il resta deux ans à Florence, et retourna se fixer pendant plusieurs années à Venise, où il fit imprimer la plupart de ses ouvrages. Il y fut un des foudateurs de l'académie qui prenait le titre de Pellegrina, et qui comptait parmi ses membres, Ercole Bentivoglio, Jacopo Nardi, Francesco Sansovino, Ludovico Dolce, Enea Vico, Bernardino Daniello, et d'autres savants distingués.

Sa période la plus féconde date de 1549 à 1553 pendant laquelle il écrit des satires et s'adonne au genre plaisant.

Il se retira, en 1564, au village d’Arquà, dans les Monts Euganéens, près de Padoue, endroit célèbre par le séjour qu’y fit Pétrarque, et dans lequel on montre encore la maison où il mourut. Doni se partagea, le reste de sa vie, entre ce lieu agréable et Monselice, autre village peu éloigné, où il mourut au mois de septembre 1574.

Ĺ’uvres

Page de titre de I mondi d'Anton Francesco Doni (1552).

Anton Francesco Doni a laissé, entre autres ouvrages :

  • Une publication utile et prĂ©cieuse des Prose antiche di Dante, Petrarca et Boccaccio e di molti altri nobili ingegni, Florence, 1547, in-8° ;
  • Disegno, partito in piĂą ragionamenti, ne’ quali si tratta della pittura, della scoltura, de’ colori, de’ getti, de’ modegli, etc., Venise, 1549, in-8° ;
  • Epistole di Seneca tradotte in lingua Toscana, Venise, 1549, in-8° ; Milan, 1611, in-8° ; Venise, 1677, in-4°. Apostolo Zeno a jouĂ© au Doni le mauvais tour de dĂ©couvrir et de rĂ©vĂ©ler au public, dans ses notes sur l’ouvrage de Fontanini Bibliotheca card. imperialis Catalogus, que cette traduction, Ă  quelques lĂ©gers changements près, est la mĂŞme que Sebastiano Manilio avait publiĂ©e Ă  Venise dès 1494. Un plagiat aussi effrontĂ© autorise Ă  croire qu’il n’est pas le seul que son auteur se soit permis.
  • La Fortuna di Cesare, tratta dagli autori latini, Venise, 1550, in-8° ; Rome, 1637, in-12 ; — Dichiarazione del Doni sopra l’effigie di Cesare fatta per Enea Vico, Venise, 1550, in-4° ;
  • La Filosofia morale del Doni tratta dagli antichi scrittori, ovvero la filosofia de’ sapienti antichi scritta da Sendebar moralissimo filosofo indiano, etc. Venise, 1552, in-4° ; 1567, in-8° ; 1606, in-4° ; Trente, 1594, in-8°. Il s'agit d'une adaptation de contes d'origine orientale ;
  • Il Canceliere, libro della memoria, dove si tratta per paragone della prudenza degli antichi con la sapienza de’ moderni, etc., Venise, 1562, in-4° ;
  • Pitture del Doni, nelle quali si mostra di nuova inventione amore, fortuna, tempo, castitĂ , religione, sdegno, riforma, morte, sonno e sogno, Padoue, 1564, in-4° ;
  • Un opuscule sur l’Apocalypse, oĂą le Doni, qui paraĂ®t dans ses lettres si peu orthodoxe qu’elles furent mises, comme nous l’allons voir au rang des livres prohibĂ©s, voulut pourtant se mĂŞler dans les rangs de ceux qui combattaient alors les hĂ©rĂ©tiques : c’est un petit in-4° très-rare, intitulĂ© : Dichiarazione d’Anton.-Fr. Doni sopra il capo tre dell’Apocalisse, contro agli eretici, con modi non mai piĂą intesi da uomo vivente, Venise, 1562.
  • les lettres, tre libri di Lettere del Doni, Venise, 1552, in-8°. Il en avait donnĂ© une première Ă©dition moins Ă©tendue, ibid., 1545. Les sujets sur lesquels il Ă©crit sont les uns de pure plaisanterie, les autres plus sĂ©rieux, qu’il s’efforce de traiter gaĂ®ment. Le 3e livre de la dernière Ă©dition est prĂ©cĂ©dĂ© d’une espèce de grammaire, i Termini della lingua toscana, qu’il attribue Ă  un autre acadĂ©micien, mais qui passe pour ĂŞtre de lui. Des libertĂ©s qu’il prend dans plusieurs de ses lettres sur des matières de religion firent mettre ce livre Ă  l’Index, ce qui n’a eu d’autre effet que d’en rendre les exemplaires plus rares et plus chers.
  • La Zucca, Venise, 1551 et 1552, in-8°. Donnons quelque idĂ©e de cette production bizarre. On se sert en Italie de l’écorce sĂ©chĂ©e et vide du fruit de la calebasse ou gourde, zucca, pour y conserver du sel, des graines de diffĂ©rentes espèces, etc. Le Doni donna ce titre Ă  un recueil d’anecdotes, de proverbes et de bons mots qui n’ont pas toujours le sel que cette allusion promet. Il les divisa en 3 parties qu’il ne voulut point appeler, dit-il dans son prologue, Motti, Argutie, Sentenze, n’étant ni un Aristote pour les sentences, ni un Dante pour les rĂ©parties fines, ni un galant bel esprit pour les bons mots ; mais il les intitula simplement : Cicalamenti, Baie, Chiacchere, bavardages, gausseries, sornettes. Chaque anecdote cicalamento, baia ou chiacchera, est suivie d’une rĂ©flexion morale ou plaisante et d’un proverbe. Ce recueil fut suivi d’un second du mĂŞme genre, sous le titre de Foglie de la Zucca ; les feuil les ne valent ni plus ni moins que le fruit. Ce sont des dicerie ou historiettes, dont chacune est suivie d’un songe et d’une fable ; du moins cela est-il ainsi dans la première partie des feuilles ; dans la seconde, c’est d’abord la fable, ensuite le songe, et puis l’historiette ; la troisième est intitulĂ©e : songe, fable et historiette ; mais tout y est confondu selon le caprice de l’auteur. Les feuilles furent suivies des fleurs Fiori della Zucca, ces fleurs sont des grilli, fantaisies, des Passerotti, balivernes, et des farfalloni, hâbleries, divisĂ©s en trois parties bien distinctes ; chaque grillo est rĂ©gulièrement suivi d’une histoire, et d’une allĂ©gorie ; chaque passerotto, l’est d’un discours et d’une solution ; et chaque farfallone, d’un texte et d’une glose. Enfin le Doni, pour Ă©puiser cette allĂ©gorie, fit encore paraĂ®tre les fruits mĂ»rs, frutti maturi della Zucca ; ceux-ci sont en gĂ©nĂ©ral très-graves, et composĂ©s de sages rĂ©ponses, de maximes et de sentences que l’auteur prĂŞte aux diffĂ©rents membres de l’AcadĂ©mie des Peregrini dont il Ă©tait lui-mĂŞme. Ces quatre parties qui forment la Zucca, sont rĂ©unies en un seul volume, fort bien imprimĂ©, et ornĂ© de gravures en bois, parmi lesquelles on distingue le portrait de l’auteur, qui avait, comme presque tous les Ă©crivains les plus bouffons de ce temps-lĂ , comme le Berni et l’ArĂ©tin, une figure sĂ©rieuse et Ă  grands traits.
  • I Mondi celesti, terrestri et infernali degli accademici Pellegrini, Venise, 1552 et 1553, in-4°. Dans la 1re partie ce sont des Mondes Piccolo, grande, misto, visibile, imaginato, de’ pazzi et massimo ; dans la 2e l’inferno degli scolari, de’ malmaritati, delle Puttane e Ruffiani, soldati e capitani poltroni, etc. L’auteur rĂ©imprima et refondit plusieurs fois cet ouvrage, composĂ© de visions, de dialogues, de fictions morales mĂŞlĂ©es, Ă  son ordinaire, de bizarreries et de trivialitĂ©s. Les Mondes furent traduits en français par Gabriel Chappuys, Tourangeau, Lyon, trois Ă©ditions in-8° ; dans la 2e Ă©dition, donnĂ©e en 1580, le traducteur ajouta Ă  tous les autres Mondes celui des cornus, et dans la 3e, 1583, aux autres enfers, celui des ingrats.
  • I Marmi del Doni, Venise, 1552, in-4° rĂ©imprimĂ© Ă  Florence, 1609, aussi in-4°. On appelle Ă  Florence I Marmi une place pavĂ©e en grandes pièces de marbre, qui est devant la cathĂ©drale et oĂą l’on se promène souvent le soir. Cet ouvrage, divisĂ© en quatre parties, est composĂ© d’entretiens que l’auteur suppose tenus dans cette place entre des personnes de diffĂ©rents Ă©tats, sur des sujets de morale, de littĂ©rature, etc. Le froid qui règne dans ces entretiens lui attira l’épigramme suivante :

« Marmoris inscribis, Doni, bene nomine librum,
par est frigus enim marmoris atque libri. »

  • Pistolotti amorosi con alcune lettere d’amore di diversi autori, Venise, 1552, in-8°, 1558, in-12 ;
  • Le Rime del Burchiello commentate dal Doni, Venise, 1553, rĂ©imprimĂ© plusieurs fois, in-12 et in-8°. Ce commentaire, sur un poète inintelligible et qui l’était Ă  dessein, n’est pas moins extravagant que le texte qu’il prĂ©tend expliquer.
  • Terremoto del Doni, Fiorentino, e la rovina di un gran colosso bestiale antichristo della nostra etĂ , Pietro Aretino, Padoue, 1554 et 1556, in-4°. C’est une des amĂ©nitĂ©s littĂ©raires que le Doni et l’ArĂ©tin se lançaient rĂ©ciproquement après qu’ils se furent brouillĂ©s. Le Terremoto devait ĂŞtre suivi de plusieurs autres galanteries du mĂŞme genre, qui sont annoncĂ©es derrière le frontispice, telle que la Rovina ; il Baleno ; il Tuono, la Saetta ; la Vita, la Morte, l’Esequie et la Sepoltura. Mais la mort de l’ArĂ©tin, arrivĂ©e peu de temps après, arrĂŞta sans doute le Doni dans un si beau projet.
  • L’ouvrage de notre auteur qui pourrait ĂŞtre le plus utile serait sa Libraria, divisĂ©e en deux parties, s’il y avait donnĂ©, comme il en annonçait le dessein, une connaissance exacte des livres imprimĂ©s et des manuscrits. Il est intitulĂ© : La libraria del Doni, Fiorentino, nella quale sono scritti tutti gli autori volgari, con cento discorsi sopra quelli, etc., 1550, in-12 ; et La seconda Libraria del Doni, ibid., 1551. Mais, dit avec raison Tiraboschi, ou il ne fait qu’indiquer les choses, ou il s’étend en inutilitĂ©s ; tantĂ´t il loue, tantĂ´t il blâme, sans qu’on puisse, le plus souvent, distinguer, s’il parle sĂ©rieusement ou s’il plaisante ; cependant cette petite bibliothèque, toute imparfaite qu’elle est, a eu plusieurs Ă©ditions. Apostolo Zeno a fait Ă  ce sujet, dans ses notes sur l’ouvrage de Fontanini (Bibliotheca card. imperialis Catalogus), des observations curieuses et bonnes Ă  consulter.

Notes et références

  1. Anton Francesco Doni, Humeurs et paradoxes, traduit par Michel Arnaud, ELLUG, 2004, 220 p. (ISBN 2843100550) (ISBN 9782843100550)

Bibliographie

  • « Anton Francesco Doni », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabĂ©tique de la vie publique et privĂ©e de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littĂ©rateurs français ou Ă©trangers, 2e Ă©dition, 1843-1865 [dĂ©tail de l’édition]
  • Maria A. Bartoletti, Dizionario critico della letteratura italiana, Éd. UTET, Turin, 1973
  • Ettore Bonora, Storia della letteratura italiana, Éd. Garzanti, Milan, 1966
  • Giuseppe Maffei, Storia della letteratura italiana del cavaliere Giuseppe Maffei Edizione 3. Éd. originale, F. Le Monnier, Florence, 1853, p. 420-421

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.