Accueil🇫🇷Chercher

Antoine Yvon Villarceau

Antoine François Joseph Yvon Villarceau ( à Vendôme - à Paris) est un ingénieur, astronome et mathématicien français.

Antoine Yvon Villarceau
Antoine Yvon Villarceau en 1883.
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Yvon Villarceau
Nom de naissance
Antoine Joseph François Yvon-Villarceau
Nationalité
Formation
Activités

Biographie

En 1825, il suit des cours de musique donnés par Valette, un ancien professeur du collège de Vendôme qui avait dû en démissionner parce que libre-penseur. Comme il manquait d'un joueur de basson, il en achète un hors d'usage et le répare dans son atelier pour en jouer dans la Société philharmonique. À quinze ans, il demande une dispense d'âge pour passer son baccalauréat à Orléans et il est reçu bachelier. Son père décide de l'émanciper à l'âge de 16 ans et trois mois, le . Libéré de la tutelle de son père (sa mère était morte en 1828), il décide de venir vivre à Paris. Il s'y fait disciple du saint-simonisme. Après avoir tenté de prêcher le saint-simonisme à Vendôme, il revient à Paris. Il se présente au concours d'entrée au Conservatoire de musique et y est admis. À la fin de la première année d'études, en 1834, il obtient le premier prix de basson sur l'instrument qu'il avait réparé et perfectionné à Vendôme. Il demande alors un congé pour aller en Égypte avec son ami Félicien David et la mission Enfantin. Le Père Enfantin obtient de Méhémet Ali qu'Yvon soit nommé professeur de musique à l'école de cavalerie de Gizeh. Puis Félicien David et Yvon rentrent en France, dégoûtés de l'apostolat saint-simonien, mais enrichis de souvenirs.

À 24 ans, en 1837, Antoine Yvon se présente à l'École centrale en ajoutant à son nom « Villarceau », nom d'une terre qu'il a léguée à la ville de Vendôme[1]. Il utilisera son nom sans trait d'union entre Yvon et Villarceau[2]. Il est admis sans aucune préparation. En étudiant les sections d'un tore, il trouve les cercles de Villarceau.

En 1845, il présente un Mémoire sur l'établissement des arches de pont lu à l'Académie des sciences le et approuvé par la commission mise en place par l'Académie dans son rapport du paru dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences, tome XXIII[3]. Ce mémoire a d'abord été publié dans le tome XII du Recueil des Savants étrangers, puis en 1853 par l'Imprimerie impériale. Ce mémoire a été complété dans le tome 43 des Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France.

En Égypte, il avait rencontré Lambert-Bey qui l'avait initié à l'astronomie. Ses premières études sont relatives aux orbites des planètes. Le problème serait insoluble si on ne savait depuis Képler qu'elles parcourent des orbites elliptiques. Pour déterminer une orbite, le nombre d'inconnues se réduit à cinq. Villarceau a travaillé à déterminer ces orbites des comètes à partir des données disponibles. En 1845, il propose dans un mémoire une méthode de correction des éléments approchés des orbites de comètes. En 1846, l'Académie des sciences approuve la publication de son mémoire dans le Recueil des Savants étrangers[4]. Il est alors recruté par François Arago en 1846 à l'Observatoire de Paris en qualité d'astronome. Puis il est nommé en 1855 membre du Bureau des Longitudes et élu en 1867 membre de l'Académie des Sciences.

Villarceau a constitué une collection d’instruments d’astronomie géodésique[5] lors des opérations de vérification de la méridienne de France de Delambre et Méchain, réalisées entre 1861 et 1866. Entre 1869 et 1875, le Bureau des longitudes a envisagé d’obtenir un terrain au Luxembourg, afin d’y placer cette collection, c'est finalement au Parc de Montsouris que cela pourra se faire, sous l'impulsion de l'Amiral Ernest Mouchez et de Villarceau.

Distinctions

Travaux

Il a publié plus qu'une cinquantaine de mémoires sur des sujets les plus variés.

En mathématiques
En astronomie
  • Il a construit un grand Ă©quatorial et un rĂ©gulateur isochrone pour l'observatoire de Paris.
  • Le bilame de Villarceau permet de corriger la dĂ©rive de la marche des chronomètres de marine due Ă  leur instabilitĂ© thermique[6].
  • Il a prĂ©sentĂ© Ă  l'AcadĂ©mie des sciences en 1848 (Comptes rendus hebdomadaires des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des sciences, tome 27, juillet-) :
    • les Ă©lĂ©ments de l'orbite de la planète HĂ©bĂ©, fondĂ©s sur un ensemble de quatre-vingts observations (p. 58-60, 184);
    • les Ă©lĂ©ments de la planète Iris, calculĂ©s sur quatre-vingt-huit observations, faites du 13 aoĂ»t au , dans onze observatoires (p. 244-245, 296) ;
    • un procĂ©dĂ© pour calculer la masse et les Ă©lĂ©ments de l'orbite d'une planète perturbatrice inconnue, au moyen de son action sur la dernière planète connue de notre système, dĂ©duite directement des observations et des Ă©quations diffĂ©rentielles du mouvement (p. 444-448).

Publications

  • Sur l'Ă©tablissement des arches de pont, envisagĂ© au point de vue de la plus grande stabilitĂ©. MĂ©moire accompagnĂ© de tables pour faciliter les applications numĂ©riques, Imprimerie impĂ©riale, Paris, 1853 (lire en ligne).
  • MĂ©canique CĂ©leste. Expose des MĂ©thodes de Wronski et Composantes des Forces Perturbatrices suivant les Axes Mobiles (Gauthier-Villars, 1881).
  • Programme des observations astronomiques qui devront ĂŞtre effectuĂ©es dans toutes les stations, d'après une dĂ©cision prise par la commission du passage de VĂ©nus, dans la sĂ©ance du . M. Yvon Villarceau rapporteur
  • DĂ©termination des longitudes, latitudes et azimuts terrestres au moyen des observations faites au cercle mĂ©ridien n0 2 de Rigaud, Annales de l’Observatoire impĂ©rial de Paris, t. IX, « MĂ©moires », Paris : Gauthier-Villars, 1868, A.1-A.130
  • SupplĂ©ment au mĂ©moire sur l'Ă©tablissement des arches de pont, dans MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des sciences de l'Institut de France, Gauthier-Villars, Paris, 1889, t. 43, p. 1-133 avec 140 tables et deux plans (lire en ligne)

Postérité

Une rue Yvon-Villarceau est située dans le 16e arrondissement de Paris[7] dans le quartier de Chaillot qui accueille quelques rues où ont été groupés des noms d'astronomes[8].

Notes et références

  1. Tangente no 153, J/A 2013.
  2. Autorité BnF, http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb15354788j/PUBLIC
  3. César Daly, Une révolution dans l'art de bâtir, Revue générale de l'architecture et des travaux publics, 1847, volume 7, colonnes 34-36 (lire en ligne)
  4. Rapport sur Mémoire présenté par M. Yvon Villarceau ayant pour objet une méthode de correction des éléments approchés des orbites des comètes, dans Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, tome 22, janvier-juin 1846, p. 72-75 (lire en ligne)
  5. Guy Boistel : "L’observatoire de la marine et du Bureau des longitudes au parc Montsouris, 1875-1914 - Une école pratique d’astronomie au service des marins et des explorateurs" (Éditions Édite, 2010) p. 67-68
  6. E. Mouchez, « Note sur les variations des chronomètres observées pendant la campagne de La Capricieuse », Nouvelles Annales de la marine et des colonies, 1855b (avril et mai), t. XIII, p. 230-254.
  7. http://www.v2asp.paris.fr/v2/nomenclature_voies/Voieactu/9987.nom.htm.
  8. « lecielenquestions.over-blog.ne… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).

Annexes

Bibliographie

  • Joseph Bertrand, Éloge historique de M. Yvon-Villarceau, lu dans la sĂ©ance publique annuelle de l'AcadĂ©mie des sciences du , dans MĂ©moires de l'AcadĂ©mie des sciences de l'Institut de France, Gauthier-Villars, Paris, 1899, tome 45, p. I-XVIII (lire en ligne).
  • Pierre Morali, Antoine Yvon-Villarceau - Un savant dans l’ombre des Ă©toiles, Éditions du Cherche-Lune, 2016, 272 p. (ISBN 978-2904-736759).

Article connexe

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.