Antoñete
Antonio Chenel Albaladejo dit « Antoñete », né le à Madrid (Espagne) et mort dans la même ville le , est un matador espagnol.
Antoñete
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Antoñete aux Arènes du Soleil d'Or | |
Présentation | |
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Nom de naissance | Antonio Chenel Albaladejo |
Apodo | Antoñete |
Naissance | Madrid |
Décès | (à 79 ans) Madrid |
Nationalité | Espagnol |
Carrière | |
Alternative | à Castellón de la Plana Parrain, Julio Aparicio |
Confirmation d'alternative | à Madrid Parrain, Rafael Ortega |
Fin de carrière | 2001 |
Présentation
Antoñete était le neveu du mayoral des arènes de las Ventas à Madrid. De ce fait, il a pu dès son plus jeune âge, assister aux corridas auxquelles participaient les plus grands matadors de l'époque. Dès l'âge de quatorze ans, empresa des arènes de Madrid le fait débuter dans un spectacle folklorique mexicain[1].
Carrière
Il débute en novillada piquée le à Barcelone où Pedro Balaña, (un des plus grands apoderados de l'histoire de la corrida) le prend en main[1]. Le , il se présente à Madrid et dès le , il prend son alternative à Castellón avec Julio Aparicio pour parrain et « Pedrés » pour témoin, devant le taureau Carvajal de la ganadería Francisco Chica[2].
Il confirme la même année à Madrid avec pour parrain Rafael Ortega et pour témoin Julio Aparicio, face au taureau Rabón de l'élevage de Alipio Pérez Tabernero. Ce jour-là est un quasi désastre[3], mais il se rachète deux jours plus tard et il triomphe en coupant deux oreilles devant des taureaux de Fermín Bohórquez.
Sa carrière est à cette image, composée de disparitions et de retours triomphaux[3]. De blessures aussi, qui vont hacher sa carrière dès 1953 lorsqu'il se fracture l'avant-bras gauche à Malaga, ce qui réduit sa temporada à trente-six corridas alors qu'il aurait pu en avoir le double[4]. Sa meilleure saison est celle de l'année 1956 où il a cinquante-cinq corridas dont une miurada. En France, il triomphe à Bordeaux où il remporte l'Oreille d'or en 1953, 1955, et 1956. Et à Nîmes le , il sauve la feria avec un corrida d'anthologie face à un taureau de Juan Pedro Domecq[4]. Il ne torée pas en 1959 ; de 1960 à 1964, il ne torée que peu. On le croit fini, mais le il se relance dans les arènes de Madrid en coupant deux oreilles. Il torée cinquante fois en 197, puis il disparaît de nouveau pour revenir en 1971, 1972, 1975. À cette date, on pense réellement que c'est la fin de sa carrière puisqu'il fait des adieux définitifs et part pour le Venezuela[5].
Mais il revient en 1981 pour faire une seconde et fructueuse carrière jusqu'au , année où il se fait couper la coleta dans les arènes de Madrid[4].
Il continue toutefois à toréer de manière épisodique entre 1987 et 1997, année où il annonce sa retraite définitive. Ce qui ne l'empêche pas de participer encore à quelques corridas. En 2001, au cours d'une corrida à Burgos, le il est pris d'un malaise cardiaque qui l'écarte définitivement des arènes[2].
En 2000, sa carrière est récompensée de la Médaille d'or du mérite des beaux-arts par le Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports[6].
Entre-temps, il a été également commentateur à la télévision[2].
Son père était un républicain fusillé durant la Guerre d'Espagne. En raison de cela, Antoñete n'a jamais mis d'habit de lumières bleu, couleur de la Phalange espagnole.
Le , le Conseil des ministres espagnol lui a décerné la médaille du Mérite des Beaux-arts. Le , il totalisait 553 corridas[2].
Le style
Le toreo d’« Antoñete » était basé sur le bon goût, le courage et la pureté de l’exécution ; il « citait » (« appelait ») de face, la muleta planchada (« plate »). On l'a vu souvent toréer en compagnie des plus grands artistes comme Rafael De Paula. On disait de lui qu'il était le plus andalou des toreros madrilène à cause de son gout prononcé pour la vie « flamenquiste »[4].
Les historiens de la tauromachie sont partagés sur l'ensemble de sa carrière. Casanova et Dupuis considèrent qu'il manquait de dominio, ce qui explique ses nombreuses blessures et le fait qu'il a été un torero « à éclipses »[7]. Bérard le donne comme un bel exemple de longévité et de science torera et comme une des plus grands figures du XXe siècle, en particulier pour la faena du réalisée face au fameux taureau blanc d'Osborne et qui reste considérée comme un chef-d'œuvre[2].
Vie privée
Sa vie privée a été également assez chaotique. Amateur de « virées à l'andalouse », son retour de 1981 est surtout motivé par des raisons financières. Il mène une vie « moins que spartiate »[4]. Il avait épousé la fille d'un banquier qui finit par le quitter, sans doute lassée, par son « flamenquisme »[4].
Chronologie
- Débuts en novillada sans picadors : Madrid, plaza de las Ventas en 1949.
- Débuts en novillada avec picadors : Barcelone en .
- Présentation à Madrid : aux côtés de Manuel Perea et de « Carriles ». Novillos de la ganadería de Nicasio López Navalón.
- Alternative : Castellón de la Plana le . Parrain, Julio Aparicio ; témoin, « Pedrés ». Taureaux de la ganadería de Francisco Chica.
- Confirmation d'alternative à Madrid : . Parrain, Rafael Ortega ; témoin, Julio Aparicio. Taureaux de la ganadería de Alipio Pérez Tabernero.
Notes et références
- Casanova et Dupuy 1991, p. 151
- Bérard 2003, p. 382
- Popelin et Harté 1970 et 1994, p. 25
- Casanova et Dupuy 1991, p. 152
- Popelin et Harté 1970 et 1994, p. 26
- (es) « Relación de premiados del año 2000 », sur Ministère de la Culture, (consulté le ) [PDF].
- Casanova et Dupuy 1991, p. 153
Annexes
Bibliographie
- Robert Bérard (dir.), Histoire et dictionnaire de la Tauromachie, Paris, Bouquins Laffont, , 1056 p. (ISBN 978-2-221-09246-0, BNF 39009903)
- Paul Casanova et Pierre Dupuy, Toreros pour l'histoire, Besançon, La Manufacture, (ISBN 978-2-7377-0269-3)
- Claude Popelin et Yves Harté, La Tauromachie, Paris, Seuil, 1970 et 1994, 311 p. (ISBN 978-2-02-021433-9, BNF 35711777) (préface Jean Lacouture et François Zumbiehl)
- Auguste Lafront, Encyclopédie de la corrida, Paris, Prisma,