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Antiaris toxicaria

Antiaris toxicaria (appelé upas antiar[2], ou plus simplement upas, ou encore ipoh) est un arbre sempervirent de la famille des Moraceae.

Antiaris toxicaria
Description de cette image, également commentée ci-après
Un Antiaris toxicaria au Jardin botanique de Kandy (Sri Lanka) en 2013.

Espèce

Antiaris toxicaria
(Pers.) Lesch., 1810[1]

Originaire du sud-est de l'Asie (de l'Inde et du Sri Lanka à l'est jusqu'au sud de la Chine, aux Philippines et aux Fidji), il produit un latex très toxique connu dans l'île de Java sous le nom de upas (du mot javanais signifiant poison) ou antiar.

Description

L'Upas se prĂ©sente comme un grand arbre, pouvant atteindre de 25 Ă  40 mètres de hauteur avec un tronc allant jusqu'Ă  40 cm de diamètre. Ses feuilles sont ovales, de 7 Ă  19 cm de longueur. Les fruits sont des drupes rouge-violet de cm de diamètre. Le latex, prĂ©sent dans le tronc et le feuillage, contient un glycoside cardiotonique vĂ©nĂ©neux appelĂ© antiarine.

LĂ©gende des vapeurs mortelles

L'upas, ou arbre à poison, sur l'île de Java, tableau de Francis Danby (v.1820).

En , un article signé du nom d'un certain Dr Foersch, un supposé voyageur néerlandais qui aurait été chirurgien à Samarang (sur l'île de Java) en 1773, livre dans le London Magazine un récit de voyage contenant des allégations mensongères au sujet de l'upas[3]. Il décrit l'arbre comme émettant des vapeurs empoisonnées capables de tuer toute vie animale dans un rayon de 15 miles. Il raconte également que l'arbre est utilisé comme un moyen de punir les condamnés à mort, qui ont le choix entre subir leur peine aux mains du bourreau ou bien tenter d'aller recueillir le poison de l'upas en s'exposant aux vapeurs mortelles, tâche périlleuse que seuls deux condamnés sur dix en moyenne arrivent à accomplir en s'en tirant vivants, toujours selon Foersch. En réalité, l'article est une pure invention[4]. L'auteur réel de l'article n'était autre que le facétieux érudit britannique George Steevens[5]. La vérité fut découverte par la suite. Mais le récit a inspiré entretemps plusieurs auteurs et artistes.

Dans la littérature, cette légende au sujet de l'upas a été reprise et popularisée par Erasmus Darwin (le grand-père de Charles Darwin) dans son ouvrage Botanic Garden (partie II). Erasmus Darwin, qui était à la fois naturaliste et poète, consacre également un développement vivace à l'upas et à ses propriétés dans son poème scientifique The Temple of Nature. L'upas est aussi évoqué dans le poème de Robert Southey Thalaba le destructeur (Thalabas the Destroyer) en 1801. Le poète russe Alexandre Pouchkine a aussi consacré un poème à l'upas. Honoré de Balzac reprend cette légende dans une nouvelle intitulée Voyage de Paris à Java (1832).

En peinture, cette légende a inspiré un tableau de Francis Danby peint autour de 1820 : The Upas, or Poison-Tree, in the Island of Java, conservé au Victoria and Albert Museum de Londres au Royaume-Uni[6].

Notes et références

  1. IPNI. International Plant Names Index. Published on the Internet http://www.ipni.org, The Royal Botanic Gardens, Kew, Harvard University Herbaria & Libraries and Australian National Botanic Gardens., consulté le 28 juillet 2020
  2. ou upas anthiar, désignant à la fois l'arbre et le latex qu'il produit.
  3. Encyclopædia Britannica, édition de 1911, volume 27, article "Upas". [lire en ligne]
  4. The Student : A Magazine of Theology, Literature, and Science, vol. I, London, James Gilbert, 1844, pages 37 suiv.
  5. (en) Hugh Chisholm (dir.), « Steevens, George », dans Encyclopædia Britannica (1911), vol. 25, Cambridge University Press, , 11e éd. (lire en ligne)
  6. The Upas, or Poison-Tree, in the Island of Java, fiche du tableau sur le site du Victoria and Albert Museum de Londres. Page consultée le 23 juin 2017.

Liens externes

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