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Annie Jiagge

Annie Ruth Jiagge, née Annie Ruth Baeta le , morte le , est une avocate, une magistrate et une militante des droits des femmes ghanéenne. Elle a été la principale rédactrice de la Déclaration sur l'élimination des discriminations à l'égard des femmes, une déclaration adoptée par l'assemblée des Nations unies le , et elle est cofondatrice de l'organisation qui est devenue la Women's World Banking.

Annie Jiagge
Fonction
Présidente
-
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  77 ans)
Accra
Nom dans la langue maternelle
Annie Baëta Jiagge
Nationalité
Formation
Activités
Présidente (-), avocate, juge
Fratrie
Christian Goncalves Kwami Baëta (en)
Autres informations
Membre de

Biographie

Annie Ruth Baeta est née le à Lomé, au Togo français. Ses parents sont l'institutrice Henrietta Baeta et le pasteur presbytérien Robert-Domingue Baeta. Elle est l'un des huit enfants. Ses parents veulent qu'elle ait une éducation en anglais, et elle vit dans la ville côtière de Keta au Togoland britannique, avec sa grand-mère maternelle[1].

Elle frĂ©quente l'Achimota College et obtient son diplĂ´me d'enseignante en 1937. Elle devient institutrice et directrice de l’école des filles de l'Ă©glise Ă©vangĂ©lique presbytĂ©rienne d'Achimota, de 1940 Ă  1946. Mais après que les bâtiments de cette Ă©cole aient Ă©tĂ© emportĂ©s par l'ocĂ©an, en 1940, les filles sont dĂ©placĂ©s Ă  l’église pour les garçons, qui devient surpeuplĂ©e. Pour trouver un financement Ă  la construction de nouveaux bâtiments, elle constitue un groupe de théâtre qui interprète une pièce musicale de George F. Rool, David, le jeune Berger. Les reprĂ©sentations sont un succès et le groupe est invitĂ© Ă  se produire dans les principales citĂ©s de la CĂ´te-de-l'Or et au Togo. Elle est ainsi en mesure de lever des fonds pour une nouvelle Ă©cole des filles inaugurĂ©e en .

En 1945, elle passe également le A-level (l'équivalent du baccalauréat) à Londres et l'obtient[2]. Elle est admise à la London School of Economics and Political Science en 1946. Ses collègues masculins de la Côte-de-l'Or l'incite à abandonner ces études, qui leur semblent difficiles pour une femme. Elle décide de poursuivre, obtient le LL.B. en droit en 1949 et est inscrite au Lincoln's Inn, l'année suivante. Durant ses temps libres dans la capitale anglaise, elle travaille avec la Young Women's Christian Association (Association Chrétienne des Jeunes Femmes) (YWCA) et est élue au Comité Exécutif de la YWCA Mondiale au cours de ses dernières années comme étudiante.

Elle revient dans son pays natal, la CĂ´te-de-l'Or, au dĂ©but des annĂ©es 1950. Elle y dirige une initiative visant Ă  Ă©tablir une YWCA nationale au sein de la colonie britannique, avec notamment Evelyn Amarteifio, Thyra Casely-Hayford et Amanua Korsah. Elle Ă©pouse Fred Jiagge le . Elle renonce au barreau et devient magistrate en . En 1954, elle commence Ă  assister rĂ©gulièrement aux confĂ©rences du Conseil Ĺ“cumĂ©nique des Églises[3]. Ă€ partir de 1955 Ă  1960, elle est prĂ©sidente de la YWCA. Elle et son mari adoptent un enfant, Rheinhold, en 1959.

Après le viol d'une jeune femme Ă  Accra, venue de la campagne pour un entretien d'embauche, elle demande l'aide du gouvernement pour fournir des logements sĂ»rs aux travailleuses de passage. Elle obtient une audience avec le prĂ©sident GhanĂ©en Kwame Nkrumah et le convainc de l'importance du projet. Elle mène une campagne en 1961, qui recueille des fonds pour une auberge de jeunesse fĂ©minine gĂ©rĂ©e par l'YWCA. Cette mĂŞme annĂ©e, elle devient juge de la Haute Cour de Justice. De 1961 Ă  1976, elle est membre du conseil de l'UniversitĂ© du Ghana. En 1962, elle est nommĂ©e pour reprĂ©senter le Ghana Ă  la Commission des Nations unies sur la condition de la Femme. En 1966, elle est Ă©lue rapporteur de la Commission. Lors d'une rĂ©union en Iran en 1967, la Commission est chargĂ©e de prĂ©parer un document sur l'Ă©limination des discriminations Ă  l'Ă©gard des femmes.  Elle s'associe Ă  d'autres membres de l'Ă©quipe, y compris la princesse iranienne Ashraf Pahlavi, et rĂ©dige le document en une nuit. Il est envoyĂ© aux États membres des Nations unies pour  commentaire, puis adoptĂ©. Cette dĂ©claration est un prĂ©curseur important pour une convention de 1979, juridiquement plus contraignante, la Convention sur l'Ă©limination de toutes les formes de discrimination Ă  l'Ă©gard des femmes. Elle est Ă©lue prĂ©sidente de la Commission lors de la 21ème session, en 1968.

En 1969, elle reçoit la Grande MĂ©daille du Ghana (Grand Medal of Ghana) et la Gimbles International Award for Humanitarian Works. Elle est nommĂ©e juge de la Cour d'Appel cette mĂŞme annĂ©e, la plus haute cour du Ghana Ă  l'Ă©poque. Elle est la première femme juge Ă  la Cour d'Appel[4]. En 1975, elle fonde le Conseil ghanĂ©en pour les femmes et le dĂ©veloppement (Ghana National Council on Women and Development) et en est la première prĂ©sidente. DĂ©couvrant l'importance de l'accès au crĂ©dit, elle en fait une prioritĂ© et participe Ă  la fondation de la Women's World Banking Ă  New York, Ă  la suite d'une confĂ©rence mondiale des femmes Ă  Mexico. Plus tard, elle siège au conseil d'administration de cet organisme, la Women's World Banking, dans sa reprĂ©sentation au Ghana. Elle devient Ă©galement membre puis prĂ©sidente du Conseil Mondial des Églises, de 1975 Ă  1983. En 1979, elle est membre de l'assemblĂ©e constituante qui dĂ©finit la nouvelle constitution de la Troisième RĂ©publique du Ghana.

Elle est nommée Présidente de la Cour d'Appel en 1980. Cette année là, elle dirige à nouveau la délégation ghanéenne à la Conférence Internationale des Femmes à Copenhague. Elle reste Présidente de la Cour d'Appel jusqu'à sa retraite en 1983. Elle participe à la Quatrième conférence mondiale sur les femmes en tant que membre de l'ONU, le Secrétaire Général du groupe consultatif de l'année. En 1985, elle participe à un panel des Nations unies qui procède à des auditions publiques sur les activités des sociétés transnationales en Afrique du Sud et en Namibie. Elle siège également au Comité d'Experts qui élabore la Constitution du Ghana en 1991.

À partir de 1993 jusqu'à sa mort, elle est membre du Conseil d'État ghanéen. Elle décède le à Accra[5].

Notes et références

Notes

    Références

    1. (en) Anne Commire, « Jiagge, Annie (1918–1996) », dans Women in World History : A Biographical Encyclopedia, Waterford, Connecticut, Yorkin Publications, (ISBN 0-7876-4074-3, lire en ligne)
    2. (en) Abe Halperin et Edith Halperin, « It's Wonderful to be a Woman: An Interview with Annie Jiagge », The Rotarian,‎ , p. 36-37, 59 (lire en ligne)
    3. (en) David Owusu-Ansah, Historical Dictionary of Ghana, Rowman & Littlefield, , 4e éd., 514 p. (ISBN 978-0-8108-7500-5, présentation en ligne), « Jiagge, Annie Ruth », p. 181–182
    4. (en) « Gender Ministry pays tribute to Ghanaian women », Ghana News Agency,‎ (lire en ligne)
    5. (en) Josephine J. Dawuni, Dictionary of African Biography, Oxford, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-538207-5, présentation en ligne), « Jiagge, Annie Ruth (1918–1996) », p. 207–208

    Voir aussi

    • (en) Margaret C. Snyder et Mary Tadesse, African Women and Development : A History : The story of African Training and Research Centre for Women of the United Nations Economic Commission for Africa, Johannesburg, 1st, , 18–24 p. (ISBN 978-1-85649-299-7), « A conversation with Justice Annie Jiaggie »
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