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Annette Chalut

Annette Brigitte Weill, épouse Chalut, née le à Paris[1] et morte le [2] à Luzarches (Val-d'Oise)[3], est une résistante française active pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a participé à une filière d'évasion de prisonniers juifs. Arrêtée, elle est déportée en Allemagne, mais reviendra des camps de concentration en 1945. Elle deviendra alors médecin. De 1999 à 2015, elle est présidente du Comité international de Ravensbrück.

Annette Chalut
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  97 ans)
Luzarches
Nom de naissance
Annette Brigitte Weill
Surnom
Warnod 
Nationalité
Activité
RĂ©sistante
MĂ©decin
Présidente du comité international de Ravensbrück
Autres informations
Conflit
Lieux de détention
Bergen-Belsen, Hannover-Limmer concentration camp (d), RavensbrĂĽck
Distinction

Biographie

Annette Weill est la fille de Pierre Weill, né en 1894[4], ancien combattant de 1914-1918, évadé puis blessé, résistant en 1942-1944, déporté, tué en 1944 à Auschwitz[5] - [6], et d'Emma Alexandre (1904-1969)[7].

RĂ©sistance

Au début de la Seconde Guerre mondiale son père sert auprès de l'armée anglaise, comme interprète ; il est arrêté en décembre 1941 à cause de ses origines juives, puis relâché en mars 1942 grâce à son épouse[8]. Il prend alors la décision de participer à la Résistance[2]. La famille passe en zone libre et s'installe à Clermont-Ferrand[2].

Étudiante en médecine, Annette Weill souhaite y poursuivre ses études et y passer la suite de ses examens, son Certificat d'études physiques, chimiques et biologiques (PCB), mais son dossier a été égaré, ou prétendu tel, et la faculté refuse de lui communiquer ses résultats[2] - [5]. Son père, furieux, cherche une ville où elle pourrait poursuivre ses études, et où il pourrait œuvrer dans la Résistance ; ils s'installent alors à Toulouse[2] - [5]. Elle peut y passer son PCB[6]. Son père, parlant allemand, devient secrétaire de l'aumônier catholique des internés de la zone libre[5]. Les Allemands ayant envahi la zone en novembre 1942, ils veulent déporter les Juifs qui sont prisonniers dans les camps français. Soutenus par l'évêché et couverts par l'aumônerie catholique, Annette, sa sœur et leur père procurent des faux papiers aux prisonniers juifs, les aident à s'échapper, à se cacher, et à passer la frontière pour certains[5] - [6]. Entrée ainsi dans la Résistance, elle prend le pseudonyme « Warnod »[9].

Dénoncés, le père et la sœur d'Annette sont arrêtés le 8 mars 1944, et déportés à Auschwitz, leurs faux papiers ayant été découverts[5]. Le père sera gazé en octobre 1944, mais la sœur reviendra en juillet 1945[5]. La mère et la plus jeune sœur, cachées, ont échappé à la déportation[5].

Arrestation et déportation

Photo en noir et blanc d'un groupe de femmes en travail forcé, en uniforme rayé
Annette Weill est déportée à Ravensbrück en mai 1944.

Annette Weill est arrêtée elle aussi le 8 mars 1944, interrogée de façon musclée par la Gestapo, et emprisonnée pendant deux mois à la prison Saint-Michel à Toulouse[10] - [6]. Mais ses faux papiers sont suffisamment trompeurs et son identité juive n'est pas découverte[5]. Elle est d'abord internée au fort de Romainville[11], puis déportée le 13 mai 1944 en train pour Ravensbrück[1] - [12]. Elle y est enregistrée sous le numéro matricule 39031[13].

Elle est ensuite transférée au kommando de Hanovre-Limmer, qui dépend du camp de Neuengamme[12]. Obligée de travailler pour une usine allemande de fabrication de masques à gaz, elle et ses camarades en ralentissent la production et refusent les primes et les avantages en nature[6]. Pour Noël 1944, elles se débrouillent pour organiser une messe de minuit puis des spectacles récréatifs, des friandises et des décorations qui leur remontent le moral[6].

Annette Weill est ensuite emmenée à Bergen Belsen[12]. Elle en est libérée le 15 avril 1945[12], mais elle préfère rester pour soigner ceux qui ne peuvent pas encore rentrer. Elle-même ne pèse plus que trente-cinq kilos[5].

Témoignages, responsabilités

Après la guerre, elle témoigne au procès de Ravensbrück, à Rastatt[9]. Elle devient plus tard Annette Chalut par son mariage[9]. Elle est médecin généraliste, membre de la commission médico-sociale de la Fondation pour la mémoire de la déportation[14]. Elle est également médecin-conseil de l'Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (Adir), de 1990 à 2006[8].

Elle s'implique largement dans les préparations du Concours national de la résistance et de la déportation, et témoigne souvent auprès des jeunes[10] - [6].

Annette Chalut est entre 1999 et 2015 la présidente du comité international de Ravensbrück[9] - [12].

Distinctions

Notes et références

  1. « Transport parti de Paris le 13 mai 1944 (I.212.) », sur bddm.org, Fondation pour la mémoire de la déportation (consulté le ).
  2. Philippe-Jean Catinchi, « Annette Chalut, ancienne présidente du Comité international de Ravensbrück, est morte », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  4. « Pierre Weill », sur geni_family_tree (consulté le )
  5. Rameau 2008, p. 125.
  6. « Témoignage de Annette Chalut, résistante déportée à Ravensbrück », sur cndp.fr, Concours Résistance et Déportation (CNRD) (consulté le ).
  7. « Emma Alexandre », sur geni_family_tree (consulté le )
  8. Rameau 2008, p. 123.
  9. Buber Agassi 2007, vol. 1, p. 140.
  10. « Déportation : Annette Chalut, grand officier de la Légion d’honneur », sur lhistoireenrafale.blogs.lunion.fr (consulté le ).
  11. « Résister dans les camps nazis - Annette Chalut », sur https://resistanceguyard.wordpress.com (consulté le ).
  12. « Légion d’honneur, le choix de La Croix - Anette Chalut », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le ).
  13. Buber Agassi 2007, vol. 1, p. 201.
  14. « La commission médico-sociale », sur fondationmemoiredeportation.com, Fondation pour la mémoire de la déportation (consulté le ).
  15. [PDF] « Légion d'honneur, communiqué de presse », sur legiondhonneur.fr, (consulté le ).
  16. « Décret du 31 décembre 1993 portant promotion », sur legifrance.gouv.fr, Journal Officiel, (consulté le ).

Bibliographie et autres sources

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