Anna Laszuk

Elle commence sa carrière à la radio TOK FM (pl) en 1999, en tant que directrice de la programmation[2]. En 2000, elle devient animatrice et se fait connaître pour Komentarze, une émission quotidienne d’échange avec un ou des invités sur des sujets divers, entre 10 heures et midi[1] - [2]. De nombreux stagiaires apprennent le métier de journaliste à ses côtés[3]. Elle soutient l’idée qu’un journaliste ayant forcément des opinions, il ne peut pas être objectif et doit en être conscient[2] - [3]. Elle a une préférence pour les sujets sociaux et scientifiques[3], mais aussi propres à la société polonaise, comme le rôle de l’Église, l’avortement et la situation des femmes[2] - [4]. Elle est une des animatrices les plus appréciées par les auditeurs de TOK FM[3].

Elle se découvre lesbienne à 17 ans et s’engage pour la représentation des LGBT dès les années 2000[3]. Entre 2004 et 2006, elle parcourt la Pologne pour rencontrer des femmes lesbiennes issues de tous les milieux et de toutes les générations, afin de récupérer leurs témoignages[3]. Elle les publie dans un livre en 2006, Dziewczyny, wyjdźcie z szafy! (Les filles, sortez du placard !)[3] - [5]. Ce livre est l’occasion pour elle de faire publiquement son coming-out[2]. Par la suite, elle joue un rôle de plus en plus important pour la communauté lesbienne polonaise, en devenant rédactrice en chef du magazine Furia[6], en organisant des marches pour l’égalité et en publiant en 2010 un livre pour les jeunes sur l’homophobie, Małą książkę o homofobii (Petit livre sur l’homophobie)[2] - [3]. Féministe, elle anime une émission de télévision sur la chaîne Ale Kino+, intitulée Kino mówi gender (Le cinéma parle du genre)[2].

Elle maintient son engagement malgré sa lassitude à être considérée comme une « lesbienne publique »[3] et à devoir répondre toujours aux mêmes questions de journalistes, notamment sur son coming-out[3].

Elle se découvre atteinte d’un cancer en 2012. Malgré une opération et une chimiothérapie, elle décède le 12 octobre 2012[3] - [1]. Elle passe ses derniers mois à lire de nombreux livres, notamment les conférences de Richard Feynman et Hyperspace de Michio Kaku[3]. Son absence de TOK FM inquiète des auditeurs qui craignent qu’elle n’ait été écartée pour des raisons politiques[3]. L’annonce de son décès émeut de nombreux habitués, qui la considèrent comme la « meilleure journaliste de TOK FM »[3].

Conformément à ses dernières volontés, elle est incinérée et ses obsèques ont lieu lors d’une cérémonie laïque[2].