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André Moreau

André Moreau est un philosophe et un éditeur québécois, né le à Montréal.

André Moreau
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Directeur de thèse

Docteur en philosophie de la Sorbonne Ă  25 ans, il a Ă©crit de nombreux ouvrages.

Biographie

Il a développé une philosophie classique possédant une épistémologie, une métaphysique et une éthique fondées sur une critique systématique de la matière. La démarche d'André Moreau est multidirectionnelle : académique par ses traités, accessible aux intellectuels par ses essais et populaire par ses aphorismes et ses nombreuses apparitions à la télévision.

André Moreau a édité lui-même un grand nombre de ses livres. Sa maison d’édition, André Moreau et Compagnie, a publié, entre autres, les 6 volumes du Journal d’un démiurge.

Personnage controversé, dont le sérieux a souvent été mis en doute à cause de son vocabulaire inhabituel, il a tenté de rendre la philosophie accessible aux profanes. Ses ouvrages, souvent fort volumineux, ne sont pas destinés à tout le monde. Il a fondé le Mouvement jovialiste pour regrouper son public, et poursuit la diffusion du «jovialisme» (éloge de la joie) au moyen de rencontres publiques au Québec et en Europe.

Il a tenu deux «Marathons Philosophiques» à Montréal : un premier de 20 heures sur l’immatérialisme en 1981, un second de 24 heures sur le «jovialisme» en 1983.

Chronologie[1]

Écrits sur la sexualité

C’est en 1969 qu’André Moreau publie son premier livre, Médiation sexuelle. Essai d'interprétation philosophique de la sexualité. La question de la sexualité imprègne l’ensemble de son œuvre. Les deux ouvrages suivants ont pour titres La Dialectique sexuelle, et Orgasme et être. À travers d’autres ouvrages dont les titres évoquent la philosophie, d’autres livres également centrés sur la sexualité paraîtront. C’est le cas de Riens sexologiques, Le Plaisir est sagesse, La Bible érotique, etc. Le Journal d'un démiurge, publié en 6 volumes entre 1985 et 1999.

Dans l’œuvre de Moreau, la sexualité n’est pas traitée de manière académique. Il s’agit plutôt de témoignages sur sa vision personnelle de la sexualité, voire sur son propre vécu sexuel. Dans Pour réveiller le Dieu endormi, il affirme que « la plus grande force sur terre est l’énergie sexuelle.»[3]. Selon Moreau, « l’érotisme est roi »[4].

Pensée philosophique

André Moreau a développé une philosophie qui s’intéresse à de nombreuses questions. Outre la dimension sexuelle, la métaphysique prend une place importante dans son œuvre. Dieu, l’univers, l’homme et surtout la matière, sont des sujets qu’il a longuement abordés, y revenant constamment d’un livre à l’autre et les reprenant dans ses conférences.

Réfractaire à « une connaissance fondée sur la découverte » ainsi qu’à « la connaissance scientifique », Moreau rend compte dans son œuvre de son « expérience de vie » plutôt que de ce qu’il découvrirait d’après une méthode rigoureuse et transparente[5].

La sexualité chez André Moreau mène au sacré : « J’avais d’ailleurs une tendance à associer l’énergie divine aux pulsions de la libido lorsque j’étais adolescent. Un de mes professeurs me dit un jour que le plus grand scandale était d’associer les choses de la chair et celles de la religion. Il venait de décider de ma vocation. Le vocabulaire « jovialiste » est née de cette fusion entre l’érotique et le sacré »[6].

La création du mouvement jovialiste

Moreau explique dans Le Cosmos intérieur que le « jovialisme » a une origine mythologique au sens jungien (C.G. Jung) du terme. Il a créé ce néologisme à partir de « Jovis », mot latin qui désigne Jupiter dans les Centuries de Nostradamus[7]. Ce mouvement a été fondé afin de « servir de plate-forme sociale pour répandre dans le peuple des idées radicalement nouvelles »[8], idées que l’on retrouve dans six de ses livres[9].

Ce mouvement aurait bien fonctionné jusqu’au début des années 1980. Au début des années 1990, le mouvement jovialiste a été dissous, avant de revenir en 2008[10] sous l’appellation de « néo-jovialisme »[11].

Communicateur accessible

Multidirectionnelle, la démarche d'André Moreau vise un large public, tant les intellectuels par ses traités et un discours académique, que les couches populaires de la société par ses essais, ses aphorismes et de nombreuses apparitions à la radio et à la télévision. Ses ouvrages, souvent volumineux, sont destinés à des publics variés, l’instruit comme le profane. Libre-penseur sans aucune attache à une quelconque institution, il poursuit au Québec comme en Europe, le récit de ses expériences et la diffusion de ses pensées, au moyen de rencontres publiques fort animées, parfois conduisant à la rixe et au chahut[12].

Personnage controversé, voire provocateur, dont le sérieux a souvent été mis en doute à cause de son vocabulaire inhabituel, il a tenté de rendre la philosophie accessible aux profanes.

Commentaires sur son Ĺ“uvre

  • Louise Marcil-Lacoste : Bien que diplĂ´mĂ© de la Sorbonne, AndrĂ© Moreau « se mĂ©prend sur la nature de la philosophie »[13]. Ă€ cet Ă©gard, Marcil-Lacoste le compare Ă  François Hertel, autre diplĂ´mĂ© de cette discipline qui s’est fourvoyĂ©.
  • StĂ©phane Baillargeon : D’après ce journaliste, AndrĂ© Moreau s’inscrit dans le courant New Age apparu dans les annĂ©es 1960 en Californie. Après la publication en 1980 des Enfants du Verseau par l'AmĂ©ricaine Marilyn Ferguson, commençait alors un « âge d'or de la fraternitĂ© universelle et de l'harmonie nature-culture, bref une version postmoderne du paradis sur terre ».
  • Jean Christophe Laurence : Selon ce journaliste, la pensĂ©e d’AndrĂ© Moreau est « axĂ©e sur la fĂŞte, l'hĂ©donisme, la confiance en soi et la recherche de l'harmonie intĂ©rieure par une sexualitĂ© Ă©panouie [s'inscrivant] parfaitement bien dans une Ă©poque d'insouciance et de libĂ©ration des mĹ“urs ».
  • Louis Cornellier : « Habile manieur de mots et de concepts, le prolifique auteur de traitĂ©s qui se caractĂ©risent par leur ampleur ne craint pas de s'adonner au syncrĂ©tisme intellectuel. Parmi ses rĂ©fĂ©rences, on compte, bien sĂ»r, Berkeley et d'autres grands auteurs de la tradition philosophique mais aussi, traitĂ©s sur le mĂŞme pied, Nostradamus et des Ă©lĂ©ments d'astrologie. GĂ©nial, le monsieur qui se dit "pĂ©nĂ©trĂ© de [son] identitĂ© ĂŞtrique radicale"? Si c'est le cas, il faudrait alors parler d'un gĂ©nie du n'importe quoi. »
  • Louis Gauthier : Dans la prĂ©sentation de AndrĂ© Moreau, un gĂ©nie mĂ©connu[14], ce romancier dit de lui qu’il est « un homme cultivĂ© et mĂŞme un Ă©rudit, un homme Ă  l’esprit vaste, capable de nuances, dĂ©sintĂ©ressĂ© au sens pĂ©cuniaire mais passionnĂ© par les idĂ©es, la pensĂ©e, la philosophie et qui [considère] son mĂ©tier comme un vĂ©ritable sacerdoce ».
  • Louis Gauthier : « Je comprends que le personnage d'AndrĂ© Moreau puisse choquer, et ses idĂ©es aussi. Moreau dĂ©range, exagère et paraĂ®t parfois ridicule. C'est notre DalĂ­ philosophique »[15].

Publications

  • Frans Manouvrier et AndrĂ© Moreau, La MĂ©diation sexuelle.
    Essai d'interprétation philosophique de la sexualité
  • La Dialectique sexuelle
  • Orgasme et ĂŞtre
  • La VolontĂ© du bonheur
  • L'Énergie divine (2e Ă©dition
  • Le Plaisir est sagesse (3e Ă©dition)
  • La Violence crĂ©atrice (2e Ă©dition)
  • La Seconde Naissance
  • Pour rĂ©veiller le Dieu endormi (3e Ă©dition)
  • Riens sexologiques (2e Ă©dition)
  • La Mère Ă©rotique
  • Le Mouvement jovialiste (3e Ă©dition)
  • L'Enseignement jovialiste
  • L'Art des systèmes
  • Ma conception de l'optimisme
  • Un univers jovial
  • Pour une Ă©thique de l'excès
  • La Folie de Dieu
  • Le gĂ©nie est une fĂŞte
  • Cent millions de Christ (2e Ă©dition)
  • L'Aventure intĂ©grale
  • Pour le meilleur et sans le pire (2e Ă©dition)
  • Le Journal d'un dĂ©miurge, 6 volumes :
    1. Ascension d'un penseur dans la société
    2. Le Bordel métaphysique
    3. La Somme théologique des amants
    4. SĂ©parer le subtil de l'Ă©pais
    5. Le RĂ©veil des morts
    6. Les Demeures du Verbe
  • Le Cosmos intĂ©rieur (2e Ă©dition)
  • Alcool pour non-buveur
  • Grand TraitĂ© sur l'immatĂ©rialisme, 4 volumes :
    1. La matière n'existe pas (2e édition)
    2. Le Clair-voir
    3. Schématisme et dématérialisation
    4. Conscience jaillissante et synthèse productive
  • TraitĂ© sur l'ĂŞtre, 3 volumes :
    1. Pari sur l'ĂŞtre
    2. Le « Je suis » intussusceptif
    3. Dieu existe parce que je suis
  • L'Absolu
  • ClartĂ©s de la psychĂ©-univers
  • La Pratique de l'infini
  • Limpides frontières
  • L'Immortaliste
  • L'Effort est le signe de l'erreur
  • La Doctrine de l'absolu-(relatif) (thèse de 1963)
  • La Bible Ă©rotique (Le Guide spirituel du plaisir)
  • Pour rĂ©veiller le dieu endormi (2007)
  • Ă€ la verticale du monde (2008)
  • Mon enfance philosophique (2008)
  • La bĂŞte est porteuse de la divinitĂ© (2010)
  • TraitĂ© sur l'Eupraxia, Tome 1 et 2 (2010)
  • Chroniques de l'ÉternitĂ© (Printemps 2011)

Notes et références

  1. D’après Louis Gauthier, André Moreau, un génie méconnu. Entretiens, 2001, 165 pages.
  2. Cosmos intérieur, Alcool pour non buveur, Grand traité de l’immatérialisme
  3. Pour réveiller le Dieu endormi, 1974.
  4. Ibid., p. 40
  5. Le cosmos intérieur, 1986, « Préface », p. 6.
  6. Ibid., p. 686
  7. Réponse d’André Moreau à Louis Gauthier, op. cit., p. 61-62.
  8. Ibid., p. 61.
  9. André Moreau énumère les titres suivants : La volonté du bonheur, La violence créatrice, Le plaisir est sagesse, Pour réveiller le Dieu endormi, Pour une ethique de l’excès et Cent millions de Christ, Idid., 65.
  10. Jean Christophe Laurence, « Le retour des jovialistes », La Presse, 16 décembre 2008.
  11. Ibid.
  12. Louis Gauthier, op. cit., p. 163.
  13. Louise Marcil-Lacoste, L'essai en philosophie : problématique pour l'établissement d'un corpus, Philosophiques, XIII-1 (Printemps 1986), p. 82.
  14. Op. cit., p. 10.
  15. «Fumiste, André Moreau?», Le Devoir, 4 juillet 2001.

Bibliographie

  • Jean-Christophe Laurence, « Le retour des jovialistes », La Presse, .
  • Louis Cornellier, « Essais quĂ©bĂ©cois. De l'illusionnisme philosophique », Le Devoir, samedi , p. D4.
  • Louis Gauthier, AndrĂ© Moreau, un gĂ©nie mĂ©connu. Entretiens, MontrĂ©al, Les Intouchables, 2001, 165 p.
  • Louis Gauthier, « Fumiste, AndrĂ© Moreau ? », Le Devoir, .
  • StĂ©phane Baillargeon, « Nouvel Ă‚ge, vieille rengaine », Le Devoir, jeudi , p. A1.
  • Louise Marcil-Lacoste, « L'essai en philosophie : problĂ©matique pour l'Ă©tablissement d'un corpus », Philosophiques, XIII-1 (Printemps 1986), p. 82.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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