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Ampyx (trilobite)

Ampyx est un genre éteint et fossile de trilobites asaphides, de la famille des Raphiophoridae (en). Le genre a connu une vaste répartition géographique au cours de l'Ordovicien et du Silurien, soit il y a environ entre 485,4 et 419,2 millions d'années.

Ampyx
Description de cette image, également commentée ci-après
Fossile d'Ampyx nasutus enroulé
montrant son céphalon avec son épine frontale et ses deux épines génales
(Ordovicien moyen de Russie près de Saint-Petersbourg).
Musée des sciences naturelles de Houston.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Sous-embr. Schizoramia
Super-classe Arachnomorpha
Classe † Trilobita
Ordre † Asaphida
Super-famille † Trinucleioidea
Famille † Raphiophoridae

Genre

† Ampyx
Dalman, 1827

Espèces de rang inférieur

  • † A. cetsarum Fortey et Owens, 1978
  • † A. gongwusuensis Lee et al., 2016
  • † A. nasutus Dalman, 1827
  • † A. priscus Thoral[1], 1935
Voir texte

Description

Fossiles d'Ampyx priscus
du biotope de Fezouata (Trémadocien du Maroc
alignés en « file indienne » lors d'une migration ou regroupement.

Le genre Ampyx est caractérisé par la présence de trois grandes épines portées sur son céphalon :

  • deux Ă©pines gĂ©nales (sur ses joues), pointĂ©es vers l'arrière de l'animal ;
  • et une Ă©pine frontale pointĂ©e vers l'avant, portĂ©e sur sa glabelle[2].

Les espèces du genre Ampyx ont une longueur de quelques centimètres, cm en moyenne.

Comportement collectif

Groupe aligné d'Ampyx cetsarum.

En 2019, des fossiles « alignĂ©s en procession » d'Ampyx priscus ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s dans des sĂ©diments de l'Ordovicien infĂ©rieur (TrĂ©madocien supĂ©rieur), soit il y a environ 480 Ma (millions d'annĂ©es), de la formation gĂ©ologique des argiles de Fezouata au Maroc près de Zagora[3] - [4] - [5].

Ces fossiles sont tous des individus matures, tous complets et tournĂ©s dans la mĂŞme direction en « file indienne » ; les files Ă©tudiĂ©es regroupent de 3 Ă  22 spĂ©cimens. L'interprĂ©tation fournie par Jean Vannier et ses collègues serait que ces trilobites se dĂ©plaçaient ainsi « Ă  la queue leu-leu » au cours de leur migration[4]. La distance entre les individus est relativement courte et dĂ©passe rarement le double de la longueur moyenne du corps (45 mm). La longueur de l'Ă©pine glabellaire (frontale) dĂ©passe lĂ©gèrement la distance moyenne entre deux trilobites, et celle des Ă©pines gĂ©nales (joues) est au moins deux fois plus longue que celle-ci. Ainsi, les spĂ©cimens sont frĂ©quemment en contact les uns avec les autres via leurs longues Ă©pines. Ce phĂ©nomène de « procession » est connu chez les langoustes actuelles lors de leurs migrations, soit en rĂ©ponse Ă  une destruction de leur environnement après une tempĂŞte, soit pour atteindre leurs sites de reproduction[6] - [7].

« Ce comportement collectif serait déclenché par des signaux hydrodynamiques dans lesquels une stimulation mécanique détectée par des capteurs de mouvement et tactiles peuvent avoir joué un rôle majeur, ou d’un comportement de reproduction saisonnier pouvant conduire à la migration de congénères sexuellement matures vers des frayères, éventuellement sous l’effet d’une attraction chimique (phéromones) »[4].

Ce comportement de groupe pourrait également être une réponse à un stress environnemental de tempêtes saisonnières[4].

La mise en Ă©vidence d'un tel comportement de groupe chez des euarthropodes primitifs suggère que des modèles intraspĂ©cifiques au niveau des groupes comparables Ă  ceux des animaux modernes existaient dĂ©jĂ  il y a 480 millions d'annĂ©es au tout dĂ©but de l'Ă©vĂ©nement de grande biodiversification ordovicienne, lorsque les Ă©cosystèmes sont devenus plus complexes et oĂą ce type de comportement pouvait favoriser les chances de reproduction et de survie au stress environnemental[8].

Liste des espèces

De nombreuses espèces ont été inventées dont la validité est à confirmer :

  • † A. cetsarum [9] ;
  • † A. gongwusuensis [10] ;
  • † A. linleyensis[11] ;
  • † A. nasutus [12] ;
  • † A. priscus [1].

Autres espèces

Espèces listées dans Fossilworks[13] :

  • † A. abnormalis ;
  • † A. compactus ;
  • † A. delicatulus ;
  • † A. foveolatus ;
  • † A. laeviusculus ;
  • † A. lobatus ;
  • † A. porcus ;
  • † A. punctolineatus ;
  • † A. spongiosus ;
  • † A. toxotis ;
  • † A. virginiensis ;
  • † A. walcotti.

Répartition géographique

Des fossiles du genre Ampyx ont été découverts dans de nombreux pays[13].

Dans le Silurien :

  • Italie ;
  • Royaume-Uni.

Dans l'Ordovicien :

  • dans les formations gĂ©ologiques d'Acoite, Suri, Ponon-Trehue, Sepulturas et San Juan en Argentine ;
  • formation gĂ©ologique de Sella, Bolivie ;
  • Australie ;
  • Canada (Colombie-Britannique, Terre-Neuve et Labrador, Territoires du Nord-Ouest, QuĂ©bec, Yukon) ;
  • Chine ;
  • France ;
  • Iran ;
  • Irelande ;
  • Maroc (formation gĂ©ologique des argiles de Fezouata) ;
  • Norvège ;
  • Russie ;
  • Suède ;
  • Royaume-Uni ;
  • United States (Californie, Maine, Nevada, Tennessee, Virginie).

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

Références taxonomiques

(en) Référence Paleobiology Database : Ampyx Dalman, 1827 (consulté le )

Références

  1. Thoral, M., Contribution à l’étude paléontologique de l’Ordovicien inférieur de la Montagne Noire et révision sommaire de la faune cambrienne de la Montagne Noire. Imprimerie de la Charité, Montpellier, 362 pp (1935)
  2. (en) H. H. Swinnerton - Outlines of Palaentology, Edward Arnold (Publishers) Ltd, 1972. (ISBN 0-7131-2357-5)
  3. (en) Fossil 'conga lines' reveal origins of animal swarms National Geographic, 17 octobre 2019
  4. (en) Vannier J, Vidal M, Marchant R, El Hariri K, Kouraiss K, Pittet B, El Albani A, Mazurier A and Martin E (2019) "Collective behaviour in 480-million-year-old trilobite arthropods from Morocco", Nature: Scientific Reports, 9: 14941. DOI 10.1038/s41598-019-51012-3
  5. (en) Martin, E. L. O. et al. In The Fezouata Biota: an exceptional window on the Cambro-Ordovician faunal transition (eds Lefebvre, B., Lerosey-Aubril, R., Servais, Th. & Van Roy, P.). 142–154 (Special Issue, vol. 460 Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, 2016)
  6. (en) Kanciruk, P. & Herrnkind, W. F. Mass migration of spiny lobster, Panulirus argus (Crustacea: Palinuridae): behavior and environmental correlates. Bulletin of Marine Science 28, 601–623 (1978)
  7. (en) Moore, R. & McFarlane, J. W. Migration of the ornate rock lobster, Panulirus ornatus (Fabricius), in Papua New Guinea. Australian Journal of Marine and Freshwater Research 35, 197–212 (1984)
  8. (en) Servais, T. et al. The Great Ordovician Biodiversification Event (GOBE): the palaeoecological dimension. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology 294, 99–119 (2016)
  9. Fortey et Owens, 1978
  10. Lee et al., 2016
  11. (en) British Palaeozoic Fossils - Natural History Museum 4th edition 1975. Plate 8. (ISBN 0-565-05624-7)
  12. Dalman, 1827
  13. (en) http://fossilworks.org/?a=taxonInfo&taxon_no=106733
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