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Alsace et Lorraine

Alsace et Lorraine encore appelée communément Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine, est une chanson de Gaston Villemer et Hippolyte Nazet pour les paroles et de Ben Tayoux pour la musique, écrite en 1871, au lendemain de la guerre franco-allemande, qui s'est conclue par l'annexion de l'Alsace-Lorraine au nouvel empire allemand.

Alsace et Lorraine
(Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine)
Description de cette image, également commentée ci-après
Petit format d'Alsace et Lorraine (1871)

Contexte et analyse

Cette chanson s'inscrit dans le contexte du revanchisme et évoque l'espérance des Alsaciens et des Lorrains de redevenir français.

Le refrain est devenu célèbre au fil des années.

Paroles

France, à bientôt ! car la sainte espérance
Emplit nos cœurs en te disant : Adieu !
En attendant l'heure de délivrance.
Pour l'avenir… nous allons prier Dieu.
Nos monuments où flotte leur bannière
Semblent porter le deuil de ton drapeau.
France, entends-tu la dernière prière
De tes enfants couchés dans leur tombeau ?

Refrain :
Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine,
Et malgré vous nous resterons Français ;
Vous avez pu germaniser la plaine,
Mais notre cœur, vous ne l'aurez jamais.

Eh quoi ! nos fils quitteraient leur chaumière
Et s'en iraient grossir vos régiments !
Pour égorger la France, notre mère,
Vous armeriez le bras de ses enfants !
Ah ! vous pouvez leur confier des armes,
C'est contre vous qu'elles leur serviront,
Le jour oĂą, las de voir couler nos larmes,
Pour nous venger leurs bras se lèveront.

Refrain :
Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine,
Et malgré vous nous resterons Français ;
Vous avez pu germaniser la plaine,
Mais notre cœur, vous ne l'aurez jamais.

Ah ! jusqu'au jour oĂą, drapeau tricolore,
Tu flotteras sur nos murs exilés,
Frère, étouffons la haine qui dévore
Et fait bondir nos cœurs inconsolés.
Mais le grand jour oĂą la France meurtrie
Reformera ses nouveaux bataillons,
Au cri sauveur jeté par la Patrie,
Hommes, enfants, femmes nous répondrons :

Refrain :
Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine,
Et malgré vous nous resterons Français ;
Vous avez pu germaniser la plaine,
Mais notre cœur, vous ne l'aurez jamais.

— Gaston Villemer, Hippolyte Nazet, Les Chansons d'Alsace-Lorraine[1]

Création et interprétation

D'après Martin Pénet[2], la chanson est créée en 1871 par Mlle Chrétienno de l'Eldorado. Elle a été reprise par Amiati, Peschard et Gauthier. Son premier enregistrement a été fait en 1899 par Henri Thomas[3]. Elle est ensuite enregistrée par plusieurs artistes entre 1902 et 1995, parmi lesquels Adolphe Maréchal (1902), Jean Noté (1919), Georges Thill (1939), Germaine Montéro (1939), Alain Vanzo (1995)...

Postérité de la chanson

Notes et références

  1. Villemer et Delormel 1885.
  2. PĂ©net et Gausse 1998, p. 549.
  3. Kelly 1990, p. 80, repris dans (en) Nigel Simeone, « Making Music in Occupied Paris », The Musical Times, vol. 147,‎ , p. 35.
  4. Orchestre de Paris, « Francis Poulenc : les Animaux modèles » [PDF] (ressource pédagogique), sur Orchestre de Paris, 2017-2018 (consulté le ), p. 9.

Voir aussi

Bibliographie

  • Gaston Villemer et Lucien Delormel (prĂ©f. Arthur Ranc), Les Chansons d'Alsace-Lorraine, Paris, L. Barthlot / Marpon & Flammarion, , 142 p. (lire en ligne sur Gallica), p. 22-23.
  • Jean-Claude Klein, Florilège de la chanson française, Paris, Bordas, , 254 p. (ISBN 2-04-018461-9)
  • Martin PĂ©net et Claire Gausse, MĂ©moire de la chanson : 1100 chansons du Moyen Ă‚ge Ă  1919, Omnibus, (ISBN 2-258-05062-6), 2e Ă©d. 2001 (ISBN 2-258-05830-9)
  • (en) Alan Kelly (dir.), His master's voice/La Voix de son maĂ®tre : The French Catalogue. A Complete Numerical Catalogue of French Gramophone Recordings made from 1898 to 1929 in France and elsewhere by The Gramophone Company Ltd, with the cooperation of the EMI Music Archive, New York-London, Greenwood Press, , 679 p. (ISBN 0-313-27333-2)

Articles connexes

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