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Alpine (race caprine)

La chèvre alpine est une race caprine originaire des Alpes. Elle est de taille moyenne et se caractĂ©rise par une robe chamoisĂ©e, la plus rĂ©pandue. Cette race est une excellente laitière qui s'est imposĂ©e dans les Ă©levages de type intensif auprès de la Saanen. Elle partage avec cette dernière un schĂ©ma de sĂ©lection important, dans lequel l'insĂ©mination artificielle occupe une place dĂ©terminante. C'est la première race caprine française quant aux effectifs, avec 140 000 chèvres au contrĂ´le laitier.

Alpine
Chèvre alpine
Chèvre alpine
Région d’origine
RĂ©gion Alpes, Drapeau de la Suisse Suisse
Caractéristiques
Taille Moyenne
Robe Chamoisée (brun et noir)
Statut FAO (conservation) Non menacé
Autre
Diffusion Nationale
Utilisation Lait

Origine

André Sanson cite la chèvre dite « chamoisée des Alpes » en tant que variété de ce qu'il appelait la « race caprine européenne »[1], dénomination reprise par Diffloth en 1911[2]. Selon Sanson, le berceau de cette race européenne serait le massif alpin où l'espèce aurait valorisé ses aptitudes à utiliser les pâturages escarpés, inaccessibles au mouton. Diffloth, en 1911, cite la Suisse comme un pays où l'élevage caprin est « pratiqué avec sollicitude » et où il fait l'objet d'une « sélection dirigée sur la conformation et les aptitudes laitières. » La Suisse apparaît donc comme étant un berceau d'élevage de différentes variétés : la Blanche de Gessenay ou de Saanen et la Chamoisée des Alpes, principalement, dont les aptitudes laitières sont les plus développées, ainsi que la Chèvre du Toggenbourg, auxquelles s'ajoute la Chèvre à col noir du Valais qualifiée par Diffloth de « chèvre des hautes montagnes, remarquable par sa rusticité. »

À partir des années 1910 et 1920, les qualités laitières de la chamoisée des Alpes la font remarquer par les éleveurs de la France entière, qui commencent à l'intégrer dans leur troupeau. La race est officialisée en 1930 par la création de son livre généalogique sous l'appellation de race Alpine chamoisée. Son expansion s'accélère à partir de la Seconde Guerre mondiale et elle conquiert petit à petit le centre-ouest de la France, les efforts de sélection lui permettant d'accroître régulièrement son niveau de production[3]. Avec 55 % du cheptel caprin[4], c'est la race de chèvre la plus répandue en France.

Robe et morphologie

Chèvres alpines chamoisées au pâturage

La robe existe sous différents patrons de couleur : la robe chamoisée est la plus répandue parce que fixée tout particulièrement dans les troupeaux de la base de sélection, elle est relativement homogène, fauve avec des extrémités et une ligne dorsale noires. Mais au sein de la population prise dans son ensemble les patrons de robe peuvent être très variés, blanc pur ou pie avec une panachure plus ou moins étendue et une pigmentation dans les brun, fauve, gris, noir ou roux. Le format est moyen. La femelle pèse entre 50 et 80 kg et le mâle entre 80 et 100 kg. Ses proportions sont celles d'un animal laitier : très longilignes, avec des membres secs, une poitrine haute, un bassin large et peu incliné. Les mamelles sont volumineuses et bien attachées. Les trayons sont bien adaptés à la traite manuelle comme mécanique. Ils sont dirigés vers l'avant et sensiblement parallèles[5].

Aptitudes

L'alpine a d'excellentes aptitudes laitières. Elle produit en moyenne 780 litres de lait par lactation, mais les meilleures dépassent souvent 1000 litres par lactation. Elle présente également de bons taux, avec un taux protéique de 32,4 g/kg et un taux butyreux de 37,3 g/kg[6]. Elle supporte les écarts de température des alpages et ses onglons durs lui permettent d'être adaptée aux sols bétonnés des élevages intensifs comme aux cailloux des chemins de montagne.

Élevage

L'alpine s'est imposée dans les systèmes intensifs de production de lait de chèvre. Elle passe le plus clair de son temps en bâtiments, nourris avec une ration dans laquelle les aliments concentrés prennent une part importante. Elle est très bien adaptée à ce type de conduite, et valorise cette ration par une production laitière très importante. Dans sa région d'origine elle continue toutefois à être élevée de manière plus extensive, et à valoriser les parcours dans les estives.

Diffusion

En France

La race alpine a connu un grand succès grâce à sa forte production et est répandue dans la France entière. Ainsi, on trouve des effectifs importants de chèvres alpines dans la vallée de la Loire et de ses affluents, dans celles de la Saône et du Rhône et en Poitou-Charentes. Un troupeau important est toujours présent en Savoie, le berceau de la race. C'est la première race française quant aux effectifs, et 55 % des femelles inscrites au contrôle laitier sont des alpines[5].

SĂ©lection en France

Répartition de la race Alpine en nombre de lactations contrôlées par département[7]

C'est Caprigene France qui gère le schĂ©ma de sĂ©lection de la race, conjointement avec la race Saanen, autre race très rĂ©pandue dans le pays. Ce programme de sĂ©lection commun regroupe 1 000 Ă©leveurs et 140 000 chèvres inscrites au contrĂ´le laitier. Son objectif est d'amĂ©liorer encore la production laitière, en volume mais Ă©galement en qualitĂ© Ă  travers les taux et la teneur en casĂ©ine alpha s1, qui a un rĂ´le majeur dans la transformation fromagère du lait et influe donc sur le rendement de celle-ci. La facilitĂ© de traite et le dĂ©bit de celle-ci sont Ă©galement recherchĂ©s. La sĂ©lection vise aussi Ă  maintenir les qualitĂ©s d'Ă©levage de ces races que sont leur fertilitĂ©, leur prolificitĂ©, leur rusticitĂ© et leur prĂ©cocitĂ©. La morphologie des animaux est aussi prise en compte[8].

Ă€ partir des performances enregistrĂ©es sur les animaux, mais aussi sur leurs parents, des index sont calculĂ©s par l'INRA selon la mĂ©thode du BLUP. Ces index vont permettre aux Ă©leveurs de choisir au mieux leurs animaux reproducteurs. Pour atteindre un niveau de prĂ©cision supĂ©rieur pour les boucs qui seront utilisĂ©s Ă  grande Ă©chelle, on enregistre aussi les performances de leur descendance. Ainsi, chaque annĂ©e 100 boucs, choisis selon les performances de leurs parents, sont soumis au testage sur descendance. C'est-Ă -dire que leur semence est prĂ©levĂ©e et que des insĂ©minations artificielles sont rĂ©alisĂ©es de manière Ă  obtenir 30 Ă  50 filles par bouc. Les boucs sont indexĂ©s sur les performances contrĂ´lĂ©es de leurs filles. Les meilleurs d'entre eux, une quarantaine gĂ©nĂ©ralement, sont agrĂ©Ă©s et peuvent ĂŞtre utilisĂ©s Ă  grande Ă©chelle par insĂ©mination artificielle. Tout cela se fait grâce Ă  la collaboration de la coopĂ©rative d'insĂ©mination artificielle spĂ©cialisĂ©e pour les chèvres, Capri-IA. L'insĂ©mination artificielle est d'ailleurs très utilisĂ©e en chèvre, avec 60 000 insĂ©minations rĂ©alisĂ©es par an, soit 40 % des chèvres du schĂ©ma de sĂ©lection[8].

Notes et références

  1. André Sanson, Traité de Zootechnie, tome V, Les ovidés et les porcins, Librairie agricole de la Maison rustique,
  2. Paul Diffloth : Zootechnie moutons, chèvres, porcs, 488 pp, J.-B. Baillière et Fils Ed, Paris, 1911
  3. Daniel Babo, Races ovines et caprines françaises, Paris, France Agricole Editions, coll. « Les Races », , 302 p. (ISBN 2-85557-054-9 et 9782855570549, lire en ligne)
  4. « Fiche de la race alpine », sur AgroParisTech (consulté le )
  5. « La chèvre alpine » (consulté le )
  6. Résultats de Contrôle Laitier – espèce caprine, Institut de l’Elevage – FCL, 2007
  7. Institut de l'Elevage-FCEL : Résultats de contrôle laitier, espèce caprine 2010 p. 1-16
  8. « race caprine alpine » (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Daniel Babo, Races ovines et caprines françaises, France Agricole Editions, , 302 p. (ISBN 978-2-85557-054-9, lire en ligne), p. 259-262
  • Alain Fournier, L'Ă©levage des chèvres, Editions Artemis, , 95 p. (ISBN 978-2-84416-457-5, lire en ligne), p. 19-20


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