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Alonso de Villegas

Alonso de Villegas, également connu pour son personnage Selvago (Tolède, 1534 - 1603[alpha 2]), est un ecclésiastique et écrivain espagnol.

Alonso de Villegas
Portrait d'Alonso de Villegas à l'âge de 49 ans. Xylographie de Pedro Ángel parue dans Flos sanctorum, Tolède, 1588 (université de Salamanque, bibliothèque générale historique). Au pied du portrait, Villegas a lui-même ajouté une note : « Al lector » (« au lecteur »), dans laquelle il explique que « pour éviter le préjudice [des nombreuses copies pirates], j'ai fait en sorte que le très diligent dans son art d'orfèvre Pedro Ángel fasse ce portrait, qui porte ma signature afin qu'où qu'il soit, on comprendra que l'impression s'est faite à ma demande[alpha 1]. » Le portrait fait ainsi foi de l'édition originale[1].
Biographie
Naissance
Décès
Formation
Activité

Selvago, un nom qui est pratiquement un acronyme de son nom de famille, pourrait être son second nom de famille, d'origine génois[alpha 3].

Biographie

Alonso de Villegas naît à Tolède en 1534.

Étudiant puis professeur de théologie à l'université royale de Tolède, il devient aumônier mozarabe dans sa cathédrale et bénéficiaire dans les églises de San Sebastián et San Marcos de la même ville, où il a vécu la majeure partie de sa vie[3] - [2].

À l'âge de vingt ans, Alonso de Villegas écrit pendant ses études son ouvrage le plus important : la Comedia selvagia. Il est déjà clerc sacristain, avec des ordres mineurs, dans la chapelle mozarabe, et son œuvre est publiée en 1554. Il raconte les amours d'un chevalier nommé Selvagio avec une illustre dame nommée Isabela, la procuratrice Dolosina, petite-fille de Claudina, amie et compagne de Celestina et fille de Parmenia.

Ces amours de jeunesse avec Isabel de Barrionuevo, dont l'œuvre est peut-être le reflet, ne vont pas plus loin et Villegas se réfugie dans la vie religieuse et dévote et est ordonné prêtre. Ainsi, son deuxième ouvrage est un Flos sanctorum (es)[alpha 4] populaire, six volumes imprimés entre 1578 et 1589 avec les vies de Jésus-Christ, de Marie, des douze apôtres, de tous les saints priés par l'Église catholique, des patriarches et des prophètes de l'Ancien Testament, des saints dits « extravagants » (ceux qui ne figurent pas encore dans le Bréviaire romain) et de nombreux autres hommes d'une vertu éminente[4].

En 1602, un an avant sa mort, il donne son approbation amicale à une autre biographie dévotionnelle, la Vida, excelencias y muerte del gloriosísimo patriarca San José (« Vie, excellences et mort du très glorieux Patriarche Saint Joseph », 1604), du Tolédan José de Valdivielso (es), qui connaîtra un formidable succès.

Œuvre

Analyse

Ses seules œuvres connues sont la Comedia llamada Selvagia: en que se introduzen los amores de un cavallero llamado Selvago con una ilustre dama dicha Ysabela, efetuados por Dolosina, alcahueta famosa (« Comédie appelée Selvagia : dans laquelle sont présentées les amours d'un chevalier appelé Selvago avec une dame illustre appelée Ysabela, menées par Dolosina, une célèbre entremetteuse », Tolède : Joan Ferrer, 1554[5]), une Vida de San Isidro Labrador (« Vie de Saint Isidore Labrador », Madrid, 1592), une Vida de San Tirso (« Vie de Saint Thyrse », Tolède, 1592) et un Flos sanctorum (es) en six volumes[6] - [alpha 4] ; enfin, un recueil de divers contes manuscrits que Tomás Tamayo de Vargas (es) a réussi à lire a été perdu.

Comedia selvagia

La Comedia selvagia a été composée pendant ses études, à l'âge de vingt ans, alors qu'il est déjà clerc sacristain, avec des ordres mineurs, dans la chapelle mozarabe, et a été publiée en 1554. Les critiques le considèrent, avec La Dorotea de Lope de Vega, comme la meilleure imitation de La Célestine, de Fernando de Rojas. Comme son modèle, il comporte des vers acrostiches au début, dans lesquels sont indiqués l'auteur et son âge :

« Alonso de Villegas Selvago compvso la Comedia Selvagya en servycyo de su sennora Ysabel de uarryonvevo siendo de edad de veynte annos en Toledo sv patria. »

Il raconte les amours d'un chevalier nommé Selvagio avec une illustre dame nommée Isabela, la procuratrice Dolosina, petite-fille de Claudina, amie et compagne de Celestina et fille de Parmenia. Selon Marcelino Menéndez y Pelayo, Villegas « manifeste les excellents dons qui devaient lui donner une place très distinguée parmi les prosateurs des meilleurs temps de notre langue [...] il a imaginé une fable propre au théâtre, il lui a donné un début ingénieux et un dénouement insolite, il l'a embellie de vicissitudes agréables et dans le développement de son plan il s'est montré [...] habile[7] ». Dans la même étude, après avoir fait référence aux jugements sévères de Bartolomé José Gallardo et George Ticknor (en) sur le style de l'œuvre, il écrit de sa prose que « si elle est emphatique et maniérée dans les pièces d'appareil, comme les raisonnements et les lettres, elle est vive, naturelle et savoureuse dans la plupart des dialogues, surtout dans la bouche des personnages secondaires[8] ». Adolfo Bonilla (es) considère la Selvagia comme « une œuvre d'un artifice ingénieux et d'une langue et d'un style très appréciables[9] ». D'autre part, María Rosa Lida de Malkiel compte la Selvagia parmi les plus heureuses imitations de l'œuvre de Rojas[10].

Liste de ses œuvres

  • Comedia llamada Selvagia: en que se introduzen los amores de un cavallero llamado Selvago con una ilustre dama dicha Ysabela, efetuados por Dolosina, alcahueta famosa (Tolède, Joan Ferrer, 1554) ;
  • Vida de San Isidro Labrador (Madrid, 1592) ;
  • Vida de San Tirso (Tolède, 1592) ;
  • Flos sanctorum. Primera parte (Tolède, Diego de Ayala, 1578) ;
  • Flos sanctorum nuevo y historia general de la vida y hechos de Jesu Christo y de todos los santos de que reza y haze fiesta la Iglesia Catholica (Saragosse, Domingo de Protonariis, 1580).
    Réimprimé à Tolède en 1582, est rajouté au titre : « conforme al breviario romano » et « quitadas algunas cosas apochrifas y inciertas ».

Iconographie

La Sagrada Familia, San Ildefonso, San Juan Evangelista y el maestro Alonso de Villegas (1589, musée du Prado, Madrid).

Un portrait d'Alonso de Villegas est visible au musée du Prado dans un tableau du peintre tolédan Blas de Prado ; il se trouve entre deux saints de sa dévotion particulière, saint Jean l'Évangéliste et le saint Ildefonse de Tolède, devant et au-dessous de la Sainte Famille, qui sert de modèle.

Notes et références

(es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page de Wikipédia en espagnol intitulée « Alonso de Villegas » (voir la liste des auteurs).

Notes

  1. Texte original : « por obviar este daño [de las muchas copias piratas], di lugar a que el muy diligente en su arte de platero Pedro Ángel hiciesse este retrato, que es como firma mía, y assí donde estuviere se entenderá que la impresión se hizo por orden mía. »
  2. La date de mort d'Alonso de Villegas est incertaine à cause du grand nombre d'homonymes contemporains à cet écrivain[2].
  3. Selon Sánchez Romeralo : « Tous les Salvagos ou Selvagos de Tolède étaient originaires d'Italie et plus concrètement de Gênes. (...) Dans les protocoles des scribes tolédans de ce siècle, on peut trouver plusieurs écritures faisant référence à des gents du même nom de famille[3]. »
  4. En latin, Flos Sanctorum est le nom donné à l'ensemble des traductions et des éditions espagnoles de l'ouvrage intitulé : Leyenda Sanctorum ou La Légende dorée, réalisé par Jacques de Voragine, un frère dominicain. C'est un recueil de vies de saints qui, à l'époque, était très important pour la culture catholique mais surtout pour l'iconographie de l'art chrétien, devenant un sous-genre biographique bien défini appelé, le légendaire. Il s'agit d'un incunable, c'est-à-dire imprimé avant 1500, plus précisément avant le jour de Pâques 1501.

Références

  1. (es) Óscar Lilao Franca, « Actualidad: Un curioso copyright del siglo XVI. Alonso de Villegas y su Flos sanctorum », sur Université de Salamanque, bibliothèque générale historique, (version du 3 juin 2016 sur Internet Archive).
  2. Sánchez Romeralo et Fernández n. d..
  3. Sánchez Romeralo 1974.
  4. Anonyme 1791. L'auteur de ce texte lui attribue également les Soliloquios divinos et les Favores de la Virgen, en réalité l'œuvre de Bernardino de Villegas, comme l'a signalé Menéndez Pelayo.
  5. (es) Alonso de Villegas, Comedia llamada Seluagia: en q[ue] se introduze[n] los amores d[e] vn cauallero llamado Seluago con vna ylustre dama dicha Ysabela, efetuados por Dolosina, alcahueta famosa, Tolède, en casa de Joan Ferrer, (lire en ligne).
  6. Lire le Flos sanctorum d'Alonso de Villegas en ligne : partie I, partie II, partie III, partie IV, partie V, suivies de Vitoria y triunfo de Jesu Christo, qu'il considère comme étant la sixième partie.
  7. (es) Marcelino Menéndez Pelayo, Orígenes de la novela, vol. IV, CSIC, p. 147, 149.
  8. (es) Marcelino Menéndez Pelayo, Orígenes de la novela, vol. IV, CSIC, p. 154.
  9. (es) Adolfo Bonilla y San Martín, Las bacantes o Del origen del teatro, Madrid, , p. 106.
  10. (es) María Rosa Lida de Malkiel, La originalidad artística de la Celestina, Buenos Aires, Eudeba, , p. 574.

Annexes

Bibliographie

  • (es) Jaime Sánchez Romeralo, « Alonso de Villegas: semblanza del autor de la "Selvagia" », dans AIH. Actas V, (lire en ligne [PDF]).
  • (es) Jaime Sánchez Romeralo et Julio Martín Fernández, « El Maestro Alonso de Villegas: postrimerías de su vida », dans Maestro Alonso de Villegas. Biocronologia y Corpus Documental, n. d. (lire en ligne [PDF]).
  • (es) Anonyme, « Don Alfonso de Villegas », dans Retratos de Españoles ilustres, Imprenta Real de Madrid, (lire sur Wikisource).

Liens externes

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