Accueil🇫🇷Chercher

Allée couverte du Trou aux Anglais

L'allée couverte du Trou aux Anglais est une allée couverte, remontée désormais dans les douves du château de Saint-Germain-en-Laye, initialement édifiée sur la commune d'Aubergenville dans le département des Yvelines. Deux dalles du monument sont ornées de gravures complexes, dont une représentation de la « déesse-mère » et une figuration humaine.

Allée couverte du Trou aux Anglais
Image illustrative de l’article Allée couverte du Trou aux Anglais
Vue générale de l'édifice
Présentation
Type allée couverte
PĂ©riode NĂ©olithique
Faciès culturel Mégalithisme
Visite Libre d'accès
Caractéristiques
Décor déesse-mère, haches, vase, représentation humaine, divers motifs inconnus
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 53′ 54″ nord, 2° 05′ 44″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion ĂŽle-de-France
DĂ©partement Yvelines
Commune Saint-Germain-en-Laye
GĂ©olocalisation sur la carte : Yvelines
(Voir situation sur carte : Yvelines)
Allée couverte du Trou aux Anglais
GĂ©olocalisation sur la carte : ĂŽle-de-France
(Voir situation sur carte : ĂŽle-de-France)
Allée couverte du Trou aux Anglais
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Allée couverte du Trou aux Anglais

Historique

Le garde-chasse du château de la Garenne intrigué par trois dalles alignées qui dépassaient du sol dans une clairière, entreprit de fouiller le site durant l'hiver 1880-1881. Ayant lu le rapport de fouille consacré à l'allée couverte du cimetière aux Anglais à Vauréal, il envoya son propre rapport de fouilles à la revue l'Anthropologie. Plusieurs archéologues s'intéressèrent au monument et notamment aux dessins représentant les gravures situées près de l'entrée, dont Perrier du Carne, Émile Cartailhac, Alexandre de Mortillet et Salomon Reinach[1].

Pour protéger le monument menacé de destruction, M. Bertin, propriétaire du château de la Garenne, l'offrit au Musée des Antiquités nationales dès 1892. L'édifice fut démonté et reconstruit dans les douves du château de Saint-Germain-en-Laye mais cette reconstitution n'est pas conforme, plusieurs dalles latérales n'ayant pas été remises à leur place initiale, dont une ayant été positionnée comme table de couverture[1].

Architecture

Vue de l'allée reconstituée.

L'allĂ©e couverte fut Ă©difiĂ©e dans une plaine alluviale Ă  23 m d’altitude, 12 km au sud de la Seine. Elle Ă©tait orientĂ©e est-ouest, ouvrant Ă  l'est. Elle se compose d'une chambre et d'une antichambre sĂ©parĂ©es par un portique d'entrĂ©e[1].

La chambre mesure m de longueur, 1,60 m de largeur cĂ´tĂ© chevet et Ă  l'entrĂ©e, mais s'Ă©largit jusqu'Ă  1,80 m vers son centre. Elle est dĂ©limitĂ©e par sept orthostates cĂ´tĂ© nord, six cĂ´tĂ© sud et une unique dalle de chevet Ă  l'ouest. Le sol Ă©tait dallĂ© de plaquettes en calcaire. La hauteur sous plafond atteignait 1,65 m selon Perrier du Carne, m selon Mortillet[1].

L'entrĂ©e est dĂ©limitĂ©e par deux dalles de calcaires placĂ©es transversalement se rejoignant au sommet et dessinant une ouverture presque triangulaire (0,60 m de large Ă  la base pour 1,40 m de hauteur au maximum). La dalle de droite comporte des gravures sur chaque face dans sa partie supĂ©rieure cĂ´tĂ© nord. La dalle mobile qui fermait cette ouverture a Ă©tĂ© retrouvĂ©e lors des fouilles mais elle n'a pas Ă©tĂ© remise en place lors du remontage de l'allĂ©e Ă  Saint-Germain-en-Laye. Le dispositif de calage adoptĂ© pour la fermeture de cette dalle est inconnu[1].

L'antichambre mesure 2,30 m de longueur sur 1,30 m de largeur. Elle est dĂ©limitĂ©e, de chaque cĂ´tĂ© par deux orthostates d'une hauteur moyenne de 1,65 m. CĂ´tĂ© sud, une orthostate est en grès et comporte des gravures, l'autre est une pierre meulière. CĂ´tĂ© nord, les deux orthostates sont en calcaire. L'entrĂ©e de l'antichambre est prĂ©cĂ©dĂ©e, Ă  environ m de distance, d'une dalle de seuil d'environ 0,80 m de largeur pour 0,30 m d'Ă©paisseur. Le sol de l'antichambre n'Ă©tait pas dallĂ©[1].

Lors des fouilles, le monument ne comportait aucune table de couverture en position mais les gens du pays se souvenaient encore de les avoir vus en place au ras du sol. Plusieurs grandes dalles visibles couchées à proximité du monument dans les taillis auraient pu y correspondre[1].

Gravures

La dalle droite dĂ©limitant l'entrĂ©e de la chambre comporte des dessins gravĂ©s sur chaque face, cĂ´tĂ© intĂ©rieur dans la chambre, cĂ´tĂ© extĂ©rieur dans l'antichambre. CĂ´tĂ© antichambre, il s'agit d'une figuration de la « dĂ©esse-mère ». Son visage est rond, les yeux, le nez et les sourcils sont reprĂ©sentĂ©s. Elle porte un collier Ă  trois rangĂ©es de perles ovalaires au-dessus des seins (0,35 cm et 0,40 cm de diamètre). CĂ´tĂ© chambre, deux haches, dont l'une de 24 cm de long sur cm de large semble ĂŞtre enmanchĂ©e, et un vase sont reprĂ©sentĂ©s[1].

Une dalle de grès de l'antichambre comporte deux dessins superposĂ©s. Dans la partie supĂ©rieure, le dessin (0,60 m de hauteur sur 0,66 m de largeur) est un motif indĂ©terminĂ© dĂ©crit comme une « fenĂŞtre » composĂ©e de trois vitres juxtaposĂ©es Ă  la base, surmontĂ©es d'une quatrième au centre. Dans la partie infĂ©rieure, le dessin semble reprĂ©senter un homme tenant les manches d'une charrue avec le soc plantĂ© en terre, selon LĂ©on Coutil il s'agirait d'une grande hache. L'homme tourne le dos Ă  des traits obliques qui reprĂ©senterait une hache selon Perrier du Carne[1].

Ossements et mobilier funéraire

L'intĂ©rieur de la chambre comportait deux couches d'inhumations sĂ©parĂ©es par une couche de plaquettes en calcaire, la dernière couche Ă©tant elle-mĂŞme recouverte de la mĂŞme manière. L'ensemble atteignait environ 0,65 m d'Ă©paisseur et Ă©tait recouvert par une couche de terre infiltrĂ©e d'environ 0,70 m. Selon H. Leroy, chaque couche de la chambre contenait une quinzaine de dĂ©pouilles et cinq squelettes supplĂ©mentaires furent retrouvĂ©s dans l'antichambre. Selon Perrier du Carne et Paul de Mortillet, il est probable que Leroy a sous-estimĂ© le nombre d'inhumations par inexpĂ©rience. Aucun ossement humain n'a Ă©tĂ© conservĂ© depuis[1].

Le mobilier funéraire était principalement concentré dans la couche inférieure, près de la dalle de chevet. Il se compose d'outils en silex (2 haches polies, grattoirs, lames, éclats, flèches tranchantes, flèche à pédoncule et barbelures) ou en diverses matières (polissoir en grès, gaine de hache en bois de cerf, poinçon en os), d’éléments d'ornement (petite hache-amulette en diorite, fossiles de cardites perforés) et de nombreux tessons d'une poterie grossière du type vase « pot-à-fleurs » assimilée à la culture Seine-Oise-Marne. Tous ces objets, dispersés en diverses collections, sont désormais disparus[1].

Notes et références

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • John Peek, Inventaire des mĂ©galithes de France, vol. 4 : RĂ©gion parisienne, Paris, CNRS, , 408 p. (ISBN 2-222-01772-6), p. 32–39. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.